Alain Freudiger [Suisse]

Alain Freudiger, né le 22 mars 1977 à Lausanne, est un critique cinématographique et écrivain suisse de langue française.

Biographie
Alain Freudiger, après avoir été critique de cinéma pour la revue FILM, poursuit un travail littéraire tout en participant à des expérimentations avec des musiciens de la scène improvisée. Il a notamment fondé le trio de poésie électro-acoustique Des Cendres, avec Benoît Moreau et Raphaël Raccuia en 2009. Rédacteur et membre du comité de la revue cinéphile « Décadrages - cinéma à travers champs », Alain Freudiger écrit également dans le journal La Distinction.

Source: Wikipédia



Espagnes / La Baconnière

Un recueil de treize nouvelles, à chaque fois quelques pages à peine. Les nouvelles sont très différentes, certaines semblent se passer dans notre quotidien d'aujourd'hui, d'autres viennent du passé, d'époques indéterminées, un élément d'étrange affleure parfois. L'écriture brève, concise, se fait parfois un peu plus disserte, moins économe d'adjectifs et d'effets, lorsque le sujet le réclame.

L'art de la nouvelle est un art à part, il faut condenser, aller à l'essentiel, camper une situation, un ou des personnages, une ambiance, et arriver à donner à l'ensemble une fin qui clôt, d'une façon frappante. Alain Freudiger maîtrise visiblement cet exercice, ses nouvelles sont des univers miniatures à part entière.

Après, comme souvent dans un recueil de nouvelles, on est plus sensible à certaines qu'à d'autres. J'ai moins apprécié celles qui parlent du monde d'aujourd'hui, comme « Elle est morte » ou « Tout va bien », qui évoquent des relations de groupe, de travail, qui m'ont parues un peu triviales et attendues, avec une écriture qui calque un peu trop à mon goût la langue parlée.

En revanche, j'ai été séduite par d'autres récits, ceux un peu plus d'ailleurs, écrits dans une langue plus complexe et distanciée du langage des personnages. Par exemple « Molly » un très beau récit sur la vie d'une femme, entre réalité et fable, même s'il s'agit d'une fable cruelle. Ou « Flambeaux » qui en partant d'une situation un peu abstraite, d'un lieu qui pourrait être mille lieux, d'hier ou d'aujourd'hui même, évoque une situation angoissante que tant de gens ont vécue ou vivent, tout en gardant une part de poésie et d'indicible. Je crois qu'au final j'ai préféré ces récits qui gardent une part de mystère et de non dit, je trouve que l'auteur y donne le meilleur de lui-même.

Mais je crois qu'il ne faut pas trop en dire justement sur le contenu, pour que chaque nouvel lecteur puisse être surpris et se fasse aussi un peu sa propre histoire à partir de chaque récit. Parce qu'une bonne nouvelle doit être un peu une porte ouverte à l'imagination. Et certaines nouvelles de ce recueil l'ont été pour moi.

je ne vais rien promettre concernant une lecture prochaine... mais je le note,
les nouvelles me tentent toujours et lire une nouvelle voix dans ce domaine est toujours excitant