Anton Corbijn

J'ai récemment vu Control de Anton Corbijn. Il retrace la (courte) vie de Ian Curtis, s'attardant autant sur sa vie privée que sur sa contribution dans le groupe Joy Division, et mettant en valeur les liens qui unissent les deux.
Un film très intéressant qui m'a permis d'apprécier encore davantage (si cela est possible) la musique de Joy Division. Mais qui fait de Ian Curtis un beau salaud quand même

Pour le plaisir des yeux, une petite sélection de très jolies images extraites du film :

colimasson a écrit:

Sinon, j'ai récemment vu Control de Anton Corbijn.

On a pas mal parlé au moment de sa sortie. Il ne reste plus qu'à trouver où... Il faut chercher dans la liste que Queenie a établie dans la rubrique cinéastes (ou films) du portail.

The American d'Anton Corbijn

Citation :

Jack est un tueur à gages habile et expérimenté. Toujours en alerte, il n’a aucune attache. Quand une mission tourne mal et lui coûte la vie de la femme qu’il aime, il se fait la promesse que son prochain contrat sera le dernier.

Un papillon blanc se pose sur la dentelle de la robe d'une jeune femme magnifique et ... Euh, attendez, on parle bien de The American, un thriller avec George Clooney, tueur de sang froid pour organisation mystérieuse ? Oui, tout à fait. Tous les clichés du film avec tueur solitaire, monomaniaque des armes et taiseux de nature et par profession, sont bien au rendez-vous.

Sauf que ..., c'est Anton Corbijn aux manettes, photographe rockn'roll reconverti dans le cinéma et signataire d'un premier film autour de Ian Curtis, le chanteur suicidé de Joy Division. Au temps pour les adeptes des séries d'action musclées, The American boxe dans une toute autre catégorie.

S'il est vrai que le scénario est pauvre, la manière, elle ne l'est pas. Les Abruzzes sont photogéniques, encore faut-il savoir capter la couleur ocre d'un petit village et les lacis des routes en contre-plongée, qui ressemblent à un labyrinthe. The American est un film qui a la classe. Portrait d'un homme au bout du rouleau, certes, mais dont la dépression est élégante. Et qui sait s'entourer des plus jolies femmes, ce qui n'est pas négligeable.

Sérieusement, c'est un divertissement haut de gamme, avec une progression à la Melville et une mise en scène qui s'épanouit dans la lumière italienne. Clooney, taciturne et intense, joue le contrepied de son rôle dans In the air et, là aussi, c'est du grand art.

Regardez, dans le dernier plan, le papillon prend son envol. La ballade mortifère s'achève dans le silence. A la fin, tout doit être calme. Et beau.

Citation :

c'est Anton Corbijn aux manettes, photographe rockn'roll reconverti dans le cinéma

C'est vraiment un film de photographe, beaucoup de plans sont sublimes! Et certaines scènes très lentes aussi. A part cela.. c'est adapté d'un roman de Martin Booth, A very private gentleman, que je n'ai pas lu, mais Bix en a parlé récemment, je ne sais plus où. Je ne sais pas si dans le bouquin il y a autant d'invraisemblances ? Nous sommes dans les Abruzzes profondes, je veux bien, mais même dans les Abruzzes profondes , si un parfait étranger s'installe et qu'on retrouve quelques jours après des cadavres dans les rues ( ça grimpe, dites-moi!), quelqu'un- au hasard, la police- vient peut être quand même lui demander un peu d'explications? Entre autres détails..
Peu importe, il y a George, il est magnifique ( George qui fait des pompes, Kenavo, c'est à voir!) et excellent. Mais l'histoire elle-même, heu..

Marie a écrit:

Peu importe, il y a George, il est magnifique ( George qui fait des pompes, Kenavo, c'est à voir!) et excellent. Mais l'histoire elle-même, heu..

je l'ai acheté en même temps que Up in the air, mais pas encore regardé.. tu me donnes envie

Marie a écrit:

Peu importe, il y a George, il est magnifique ( George qui fait des pompes, Kenavo, c'est à voir!) et excellent. Mais l'histoire elle-même, heu..

Tu veux dire : la doublure de George non ? Ou alors il fait ça tout habillé !

traversay a écrit:

The American

S'il est vrai que le scénario est pauvre, la manière, elle ne l'est pas. Les Abruzzes sont photogéniques, encore faut-il savoir capter la couleur ocre d'un petit village et les lacis des routes en contre-plongée, qui ressemblent à un labyrinthe. The American est un film qui a la classe. Portrait d'un homme au bout du rouleau, certes, mais dont la dépression est élégante. Et qui sait s'entourer des plus jolies femmes, ce qui n'est pas négligeable.

je rejoins Traversay sur ce film
En effet, le scénario n'est pas le meilleur jamais filmé et tout comme Marie, j'ai constaté assez d'incohérences dans l'histoire pour s'irriter.. mais cela ne se fait pas chez moi parce que ce personnage m'intéresse plus que le scénario. C'est lui qui est au milieu, sa solitude, sa tristesse, son envie de changer sa vie.. et ce fil dans le film tient très bon la route
Pour être franche, je n'ai acheté ce DVD à cause de George Clooney, l'histoire ne m'aurait pas donné assez d'envie de tenter avec n'importe quel autre acteur.. maintenant, après que je l'ai vu, je dois dire, une bonne performance de tout autre acteur, je dirais la même chose. J'ai bien aimé ce film.

Marie a écrit:

Peu importe, il y a George, il est magnifique ( George qui fait des pompes, Kenavo, c'est à voir!) et excellent.

ah oui, c'est un petit bonus de ce film, beaucoup de 'yammie' pour les fans de George


Pendant que je l'ai vue, je me suis dit, que j'aurais envie d'un livre avec les photos de ce film, parfois cela ressemblait à du Wim Wenders en Amérique




et après j'y vais voir, par curiosité.... tada



ajouté à ma liste des envies

Un homme très recherché

Citation :

Plus de dix ans après les attentats du 11 Septembre 2001, la ville de Hambourg a du mal à se remettre d’avoir abrité une importante cellule terroriste à l’origine des attaques contre le World Trade Center. Lorsqu’un immigré d’origine russo-tchétchène, ayant subi de terribles sévices, débarque dans la communauté musulmane de Hambourg pour récupérer la fortune mal acquise de son père, les services secrets allemands et américains sont en alerte. Une course contre la montre s’engage alors pour identifier cet homme très recherché : s’agit-il d’une victime ou d’un extrémiste aux intentions destructrices ?

Il est difficile d'éviter le contexte du décès de Philip Seymour Hoffman puisqu'il s'agit de son dernier rôle important. L'acteur traverse le film d'une présence mémorable, inquiète et fatiguée, comme hors du temps.

Comme avec George Clooney dans The American, Anton Corbijn est fasciné par la trajectoire d'un homme, son isolement et sa détresse : si l'intrigue se dévoile progressivement dans le roman, le puzzle est mis en place dès l'ouverture dans le film et la fatalité d'une résolution amère est alors sans cesse mise en avant. Au coeur de l'espionnage, Philip Seymour Hoffman est à la fois une main invisible, omnisciente et un individu absent qui cherche à se racheter tout en ayant conscience de la sensation d'un échec.

La crainte aveugle du terrorisme international est toujours en toile de fond mais Corbijn, à la suite de John Le Carré, insiste sur la dérive personnelle d'hommes portant un masque et fuyant l'avenir. Un homme très recherché peut frustrer par sa mise en scène lancinante et froide, à l'image des décors urbains de la ville de Hambourg. Elle révèle pourtant par sa pâleur une tristesse, un épuisement et une colère muette.

Je n'avais pas vu qu'il y avait un topic sur ce réalisateur... Je m'auto-cite, du coup.

Moi-même a écrit a écrit:

Un Homme très recherché :
Oubliez James Bond et ses gadgets... comme La Taupe ou The Constant Gardener, également adaptés de l'oeuvre de John Le Carré, c'est un film d'espions, mais la working-class des espions quoi. Ils rament, cherchent leurs sources, avec, pour notre héros joué par le regretté Philipp Seymour Hoffman, un certain idéal... balayé au nom de la raison d'Etat ou des luttes d'egos...
Au final, un ensemble crépusculaire et désabusé...