Garden State de (et avec)
Zach Braff, le déjanté de Scrubs.
Une comédie américaine sans prétention et pleine de fraîcheur peut mettre fin à une semaine éprouvante (lecture sérieuse, oeuvres classiques, boulot, et une actualité lourde qui aurait oublié de boycotter la dictature du Prince des médias...).
Aussi
Garden State fut un peu mon bol d'air.
Un humour soustendu, dès l'extirpation d'un cauchemar récurrent du jeune Andrew, lorsqu'il capte le message paternel sur son répondeur en guise de réveil matin (il était temps : l'avion qui l'emmenait vers un autre de ses décevants petits matins gris prenait feu avec à bord des victimes innocentes, bébés dans les bras de leurs mères, vieillards en larme, hôtesse de l'air préparant le monde au naufrage de ses rêves cauchemardesques).
Sa mère s'est noyée dans sa baignoire. Après 7 ans d'absence il retourne donc dans son New Jersey natal.
Arrivé sur le lieu de l'enterrement il y retrouve deux anciens copains de classe qui y sont devenus fossoyeurs.
Un autre devant lequel on passe plus que rapidement et qui range les rayons du supermarché tout en rêvant à de nouvelles affaires.
Un 4è organisant des soirées dans sa villa et qui s'amuse à jeter les flèches enflammées depuis le parc pour voir sur qui elles retomberont.
Et la jeune fille à l'environnement familial tout aussi déjanté que celui d'Andrew dont l'appart est rempli de labyrinthes colorés et plastifiés qui sont sensés rendre heureux les hamsters à condition qu'ils ne restent pas coincés dans les roues à gymnastique.
Et puis il y a le père. Psychiatre. Qui tient à ce qu'Andrew prennent les neuroanxioantidépresseurs qu'ils lui prescrit depuis l'âge de 9 ans : l'âge où le petit en quête d'attention a poussé sa maman déprimée dans la cuisine...
E en est restée définitivement paraplégique à cause de la poignée du lave vaisselle.
Au fond, s'il n'y avait pas eu cette foutue poignée mal placée, je ne crois pas que l'existence dAndrew aurait été plus heureuse.
Car si le scénar tourne autour de la culpabilité, les mères de la région sont tout autant déjantées et leurs adultes d'enfants encore plus paumés.
Heureusement, il y a la musique : là je laisse mon tour pour les jeunes forumeurs...
Sam, (Natalie Portman), va peut-être mettre un terme à tout ça, car Andrew sur la route du New Jersey n'a pas pris ses pilules : ouf!
L'accoutumance dont il était victime lui fait comme des petits flashs électriques de 3 secondes dans la tête mais il finira par lâcher
le cri qui libère -qui les libère tous, du haut d'une falaise où l'excavation d'un terrain creuse vers d'autres possibilités...
Celle de récupérer les bijoux de nos chers disparus mis en terre mais, surtout, celle d'en finir avec la tyrannie de la molécule qui laisse son homme indifférent.
Un cri qui laisse une porte ouverte au simple plaisir de se connaître, de se savoir en vie.
Pas besoin de psy.
J'aime beaucoup quand des comédies légères parviennent à télétransporter l'aspect dramatique vers une certaine dérision.
Faites-vous plaisir! >
Le DVD d'Aerial est mis au cerclage ici!