Chuck Palahniuk

J'ai lu Monstres invisibles, et j'ai un peu la même sensation que Queenie. Il y a quelque chose dans ce roman, en même temps, bon je n'ai pas été emballée plus que ça. Par moments cela m'a accroché, ça sonnait juste, et par d'autres c'était trop, trop invraisemblable, trop prévisible, trop facile. Et l'écriture zapping cela m'agace au bout d'un moment, même si l'auteur s'en sert bien à certains endroits et que c'est adapté à son propos. Mais à certains moments il en abuse, cela devient commode pour ne pas aller plus loin.

Je ne sais pas si vais continuer avec l'auteur, même si je comprends que l'on puisse y trouver de l'intérêt. Je ne suis pas sûre que ce soit vraiment pour moi.

J'avais adoré Choke et Monstres Invisibles mais récemment j'ai lu Berceuse et ça m'a quelque peu gonflé

Quelqu'un a vu l'adaptation du film "Choke"?

J'ai terminé Survivant, quelques mois après Fight Club. Une écriture très cinématographique, à tel point qu'on se demande s'il n'écrit pas avant tout pour Hollywood. Sa critique tourne un peu à vide à force de tirer sur tout ce qui bouge. Des personnages peu crédibles, peu fouillés malgré leur logorrhée, aux réactions invraisemblables. Un humour rarement drôle.

Survivant est l'énième histoire d'un faux prophète, drivé par un agent omniscient et ultra cynique. Et même si le rythme est trépidant, je me suis énormément ennuyé, comme ça m'arrive très souvent avec les produits hollywoodiens. Tout est artificiel, prétentieux. Et les interminables développements sur les arts ménagers sont un des morceaux les plus indigestes que j'aie trouvés sur ma route. N'est pas Rabelais qui veut.

willself a écrit:

J'ai terminé Survivant, quelques mois après Fight Club. Une écriture très cinématographique, à tel point qu'on se demande s'il n'écrit pas avant tout pour Hollywood. Sa critique tourne un peu à vide à force de tirer sur tout ce qui bouge. Des personnages peu crédibles, peu fouillés malgré leur logorrhée, aux réactions invraisemblables. Un humour rarement drôle.

Survivant est l'énième histoire d'un faux prophète, drivé par un agent omniscient et ultra cynique. Et même si le rythme est trépidant, je me suis énormément ennuyé, comme ça m'arrive très souvent avec les produits hollywoodiens. Tout est artificiel, prétentieux. Et les interminables développements sur les arts ménagers sont un des morceaux les plus indigestes que j'aie trouvés sur ma route. N'est pas Rabelais qui veut.

Je suis d'accord avec toi, sans avoir ce Survivant (qui me tente bien pourtant, avec son résumé, comme tous les livres de Palahniuk). Finalement je vais peut-être finir par arrêter de me faire avoir par cet auteur. Il devrait peut-être, justement, écrire des scénarios pour le ciné.

Je me suis procuré par hasard "Le Festival de la Couille" de Chuck Palahniuk ... je m'en veux presque d'avoir été accroché par un tel titre (impression à suivre)

j'ai découvert Palahniuk en lisant A l'estomac, emprunté tout à fait au hasard à la bibliothèque et j'ai été surprise, emballée, déroutée, un peu secouée, disons curieuse. La trame est complètement bancale (des apprentis-écrivains enfermés dans une maison et qui vont finir par s'entretuer, mouais) mais certains chapitres étaient complètement époustouflants, courts, violents, hallucinés. Il faut aimé les écritures tordues, les moments incontrôlables d'une narration sans tête, estropiée, brisée mais intensément physique.

J'ai poursuivi avec Peste et je suis tombée complètement sous le charme de ce roman trépidant, incompréhensible au départ et qui se découvre lentement entre tôle froissée et virus destructeur.

J'ai enchainé avec Survivant qui m'a plutôt ennuyée, l'hsitoire vue et revue du faux prophète, ça manquait terriblement de chien, même si certaines images sont restées bien ancrées dans ma mémoire. Et du coup je me suis arrêtée là. La remontée du fil me donne envie de lire et de revoir Fihgt Club...

Une suite ? J'ai dû mal à imaginer comment il va développer son histoire...  

Heyoka a écrit:

Une suite ? J'ai dû mal à imaginer comment il va développer son histoire...  

jamais lu le livre, mais vu le film, et tout comme toi je me demande ce qu'il va y avoir comme suite... puisque j'adore les romans graphiques, je vais probablement y jeter un œil à l'occasion...

Monstres invisibles est donc le premier roman de Chuck Palahniuk dont il a apparemment écrit une version révisée/complétée (remix) que je n'ai pas lue...



Il y a 2 choses qui n'ont cessé durant ma lecture de s'opposer dans ma perception de ce roman: l'histoire et le style.

L'histoire est un jeu de déconstruction du récit et de mirages concernant l'identité des différents personnages dont les noms peuvent être doubles ou multiples avant qu'on ne prenne conscience de leur véritable incarnation. Jeu également sur le genre puisqu'il est question de transsexualité qui se décline sous différentes formes, certaines évidentes et annoncées dès le début, d'autres plus inattendues... C'est un roman à twists successifs qui crée par son mode de narration une confusion quasi onirique. On imagine ce q'un David Lynch aurait pu faire d'une histoire pareille. C'est donc un scénario complexe, habile et plutôt jouissif si on se prête au jeu. Il y a une ambiance très cinématographique dès la première séquence qui se déroule au ralenti.

Le style est volontairement minimaliste, oral, comme on raconterait une histoire à quelqu'un avec un ton direct, cynique, parfois burlesque mais aussi des moments de douleur, de traumas, de révélations. Il y a un petit côté Bret Easton Ellis mais en moins clinique, en plus roublard. Je dois reconnaître qu'en sortant de mes lectures de Mishima ce style m'a paru extrêmement pauvre et la psychologie des personnages rudimentaire malgré l'enrobage de complexité narrative.

C'est le genre même de roman dont je préfèrerais voir l'adaptation cinématographique par un réalisateur inspiré. A lire cela reste trop rudimentaire même s'il y a un certain talent dans la façon de montrer le monde contemporain, ses valeurs consuméristes, le culte des apparences... On retrouve les éléments qui irriguent ses romans ultérieurs et notamment Fight Club qui joue aussi avec la psyché perturbée du narrateur et la confusion sur l'identité des personnages (avec ce double fantasmatique).

En tout cas c'est une histoire qui reste en tête et qui tente des expérimentations intéressantes. J'attends une version au
cinéma... Merci du conseil Chani!