Olivier Assayas

coline a écrit:

J'ai aussi très très très envie de le voir...

pia a écrit:

Il me dit bien aussi. Dès que je peux j'y vais!

Et moi donc !

Clouds of Sils Maria

Pas vraiment emballée par ce film même si je lui trouve des qualités certaines.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire, avec ces dialogues permanents, ce ballet de l'actrice (Juliette Binoche) avec tous ces gens qui la sollicitent comme si elle était une véritable diva du cinéma, tout un monde à la limite du factice qui a failli me faire sortir de la salle.

Mais peu à peu la trame (si l'on peut dire) se met en place et j'ai regardé le tout avec plus d'intérêt à partir du moment où Maria (Juliette Binoche) répète son rôle avec Val son assistante qui joue donc le rôle de Sigrid, que Maria avait interprété 20 ans plus tôt.

Et comme dit Marko, la frontière entre le réel et le jeu est minime et vraiment troublante.
Mais ces moments de doute et finalement d'émotion sont trop rares pour en faire quelque chose d'inoubliable, pour moi en tous cas.
Le tout se noyant dans un interminable récit qui m'a paru bien long et pesant.

Je retiens le jeu admirable de Kirsten Stewart, les moments de doute et de fragilité de Juliette Binoche (qui en fait quand même un peu trop avec ses accès de rire.....) et les superbes images de ce serpent de nuages dévalant dans la vallée de l'Engadine.

C'est quand même plus intéressant que Lucy

Sûrement! bien que je ne l'aie pas vu

darkanny a écrit:

Sûrement! bien que je ne l'aie pas vu

Oui ça ne s'adressait pas spécialement à toi. C'est vrai que son rire est excessif et agaçant mais son personnage est aussi mal à l'aise et le masque par des attitudes souvent forcées. A côté de ça elle a des moments d'une justesse sidérante. Ce qui fait finalement le plus artificiel c'est le fait qu'elle parle en anglais même si son accent est impeccable.

Marko a écrit:

darkanny a écrit:

Sûrement! bien que je ne l'aie pas vu

Oui ça ne s'adressait pas spécialement à toi. C'est vrai que son rire est excessif et agaçant mais son personnage est aussi mal à l'aise et le masque par des attitudes souvent forcées. A côté de ça elle a des moments d'une justesse sidérante.  Ce qui fait finalement le plus artificiel c'est le fait qu'elle parle en anglais même si son accent est impeccable.

Normal, elle s'entraîne pour jouer Sophocle au Théâtre de la ville, en anglais (ça paraît un gag, comme ça, mais non - voir : http://www.culture-first.fr/theatre-paris-spectacles-billets-abonnement/antigone-sophocle-juliette-binoche-theatre-de-la-ville-detail ). Avec un peu de chance, le spectacle sera surtitré en tchèque et en suédois, ça fera encore plus classe.
Bon, en fait c'est un spectacle qu'elle aura donné auparavant au théâtre Barbican de Londres, ce qui explique d'une certaine manière la langue.

eXPie a écrit:

Normal, elle s'entraîne pour jouer Sophocle au Théâtre de la ville, en anglais (ça paraît un gag, comme ça, mais non - voir : http://www.culture-first.fr/theatre-paris-spectacles-billets-abonnement/antigone-sophocle-juliette-binoche-theatre-de-la-ville-detail ). Avec un peu de chance, le spectacle sera surtitré en tchèque et en suédois, ça fera encore plus classe.

Remarque je vais bientôt aller voir "Intérieur" de Maeterlinck que Claude Régy met en scène en japonais

Marko a écrit:

Remarque je vais bientôt aller voir "Intérieur" de Maeterlinck que Claude Régy met en scène en japonais

C'est classe ! C'est à la Maison de la culture du japon à Paris, du 9 au 27 septembre, si j'ai bien vu ( http://www.festival-automne.com/edition-2014/claude-regy-interieur_1611 ).

Sils Maria

J'ai beaucoup aimé la tension perceptible à travers les échanges entre Juliette Binoche et Kristen Stewart. Le réel et la représentation se mélangent dans un contexte d'effervescence artistique et de remise en cause permanente de soi. Les décors alpins sont magnifiques et accentuent l'ampleur d'une méditation sur la création, la solitude, la mort, le passage du temps...Marko a mentionné l'accompagnement du Canon de Pachelbel et j'ai aussi apprécié l'utilisation du Largo (Xerxès) de Haendel.

J'ai ressenti plus de distance face à l'apparition de Chloë Grace Moretz et à l'évocation des dérives d'une médiatisation et des nouvelles technologies de l'information. Le film se disperse par moments et perd une rigueur dramatique lorsqu'il s'écarte de son duo féminin, même si cette vision amère de la célébrité est aussi une manière de déconstruire l'image d'une personnalité.

En tout cas, Sils Maria est passionnant dans son exploration jusqu'au vertige d'une ambiguïté relationnelle (qui renvoie outre Bergman à des films comme Eve ou Les larmes amères de Petra Von Kant).

Marko a écrit:

Sils-Maria est un village des Alpes qui doit sa célébrité à Nietzsche qui, en y séjournant en 1881, aurait eu l'idée de sa propre interprétation du mythe de l'éternel retour. Proust et Thomas Mann également sont passés par là.

Dans une interview qu’Olivier Assayas vient de donner au NZZ du dimanche (NZZ am Sonntag, 14/12/2014), il affirme que c’est le phénomène-même des nuages du col de la Maloja qui a inspiré Nietzsche l’idée d’un éternel retour de la vie, pensée centrale du poème philosophique « Ainsi parlait Zarathoustra ».

Je trouve que les images du film muet d’Arnold Fanck (1924) « Das Wolkenphaenomen von Maloja » ressort bien mieux à l’écran d’un ordinateur que les extraits qu’Assayas montre au cœur de son long métrage « Clouds of Sils Maria ».

J’ai bien aimé Sils Maria mais cela n’a pas été un coup de cœur. Ce qui m’a agacé ce sont les états d’âmes de l’actrice, des acteurs. Ces acteurs qui ont tellement besoin d’attention qu’ils deviennent de vrais tyrans. J’ai bien aimé la fin pourtant :

A ne pas lire pour ceux qui ne l'ont pas vu:

Mais la difficulté de Maria à vieillir le lui avait caché. C’est ce qui a de plus intéressant dans ce film, sa difficulté à accepter son âge et ce qui en découle pour son métier. J’ai trouvé que Juliette Binoche l’a très bien joué. Elle devient plus juvénile que juvénile et cela crée un décalage avec cette jeunesse avec qui elle veut partager, mais qui ne lui ressemble pas et qu’elle n’accepte pas. Cela la rend irritante comme un parent peut l’être quand il essaye de comprendre son adolescent. Je trouve que Kristen Steward a un charme unique et ravageur.

Avadoro a écrit:

Sils Maria

En tout cas, Sils Maria est passionnant dans son exploration jusqu'au vertige d'une ambiguïté relationnelle (qui renvoie outre Bergman à des films comme Eve ou Les larmes amères de Petra Von Kant).

pia a écrit:

. Je trouve que Kristen Steward a un charme unique et ravageur.  

C'est ce que j'en retiens principalement : la relation ambigue de ces deux femmes superbement bien jouée et la présence de Kristen Steward qui crève l'écran !
Du reste j'ai bien aimé le film !

Oh...ça ne te titille pas d'aller voir le "serpent de maloja". Je voulais en parler et je ne l'ai pas fait. ça m'a l'air magnifique!

pia a écrit:

Oh...ça ne te titille pas d'aller voir le "serpent de maloja". Je voulais en parler et je ne l'ai pas fait. ça m'a l'air magnifique!

Tu penses que ces décors m'ont encore bien fait rêver Pia !  
 Bien sûr que ça fait envie !