Siri Hustvedt

Je viens de terminer "un été sans les hommes" et mon sentiment est un peu partagé. J'ai adoré toutes ces femmes, par contre certains passages dans lesquels la narratrice part dans des considérations philosophiques m'ont un peu ennuyée. J'ai quand même envie de découvrir "tout ce que j'aimais". Il faut que je regarde s'il est à la BU.

uolav a écrit:

Je viens de terminer "un été sans les hommes" et mon sentiment est un peu partagé. J'ai adoré toutes ces femmes, par contre certains passages dans lesquels la narratrice part dans des considérations philosophiques m'ont un peu ennuyée. J'ai quand même envie de découvrir "tout ce que j'aimais". Il faut que je regarde s'il est à la BU.

Oulav tu rejoins l'avis de Sentinelle et le mien, nous ne sommes pas seules alors. J'avoue que vu l'engouement général je me suis sentie bizarre, mais vos avis me rassurent un peu...

aeriale a écrit:

uolav a écrit:

Je viens de terminer "un été sans les hommes" et mon sentiment est un peu partagé. J'ai adoré toutes ces femmes, par contre certains passages dans lesquels la narratrice part dans des considérations philosophiques m'ont un peu ennuyée. J'ai quand même envie de découvrir "tout ce que j'aimais". Il faut que je regarde s'il est à la BU.

Oulav tu rejoins l'avis de Sentinelle et le mien, nous ne sommes pas seules alors. J'avoue que vu l'engouement général je me suis sentie bizarre, mais vos avis me rassurent un peu...

Eheh je pensais bien que nous serions sur la même longueur d'onde à propos de ce roman Aériale. J'aime beaucoup la finesse et l'intelligence de Siri Hustvedt mais un peu moins de cérébralité aurait été le bienvenu. Allez lâche-toi un peu Siri, toutes émotions ou sentiments n'ont pas besoin de trouver une résonance/justification philosophique ou psychanalytique pour être entendues

Peut etre lirai-je d' abord La Femme qui tremble. Ce livre m' intrigue.

sentinelle a écrit:

Eheh je pensais bien que nous serions sur la même longueur d'onde à propos de ce roman Aériale. J'aime beaucoup la finesse et l'intelligence de Siri Hustvedt mais un peu moins de cérébralité aurait été le bienvenu. Allez lâche-toi un peu Siri, toutes émotions ou sentiments n'ont pas besoin de trouver une résonance/justification philosophique ou psychanalytique pour être entendues

Ces sujets existenciels semblent pourtant être toujours au centre de ses romans. Elle s'en explique ici


Une jolie femme pleine de charme et très attachante en tout cas (Quel couple. Dur d'être si beaux et doués à la fois p'têtre )

Sentinelle a écrit:

Citation :

l'intellectualisation prend trop de place à mon sens dans ce roman (...) j'attends encore LE roman féministe de Siri Hustvedt, qui peut aller beaucoup plus loin si elle se lâchait un petit peu plus : écrire avec plus de tripes et moins d'esprit.

Je comprends ton point de vue Sentinelle (ainsi que celui d'uolav et d'Aériale). C'est vrai qu'elle intellectualise tout, c'est son mode de fonctionnement et cela peut paraître un peu froid et désincarné j'imagine. Pourtant, quels beaux portraits de femmes elle peint. La parole féminine, celle des jeunes, des plus vieilles, se libère sur tout, le mariage, la sexualité, la maternité. La fuite de Mia n'est pas un repli sur soi puique cela lui permet de redécouvrir sa mère, de découvrir d'autres façons de vivre la féminité.
Ce que j'aime aussi justement c'est qu'il ne s'agit pas uniquement de la femme qui ressent, vous savez, la femme cet être doué d'une sensibilité particulière contrairement à l'homme (vous voyez bien cette image, ce cliché que justement S.Hustvedt s'acharne à démolir) mais de la femme capable de convoquer la philosophie, la science, la poésie pour évoquer son cas particulier.


Comme le dit Iza:

Citation :

Ce roman est merveilleux, un hymne à la femme !

Un été sans les hommes

Mon avis rejoint ceux de Iza et de Madame B. et je n’ai absolument aucune réserve, j’ai été complètement emportée et, une fois n’est pas coutume, j’ai trouvé ce format court parfait, car suffisant malgré les nombreux thèmes abordés. Elle va droit au but mais tout doucettement et tourne en comédie un sujet sérieux sans pour autant manquer de profondeur.

Mia fait un travail essentiel sur elle-même pour aller mieux. Elle doit apprendre à se connaître et cela passe aussi par une meilleure connaissance des autres, en l’occurrence des femmes, à divers âges de leur vie, qui l’entourent. C’est un processus douloureux et elle se sert des moyens immédiatement à sa portée, la poésie, la philosophie ou la psychanalyse. C’est une cérébrale, il est donc à mon avis logique qu’elle cherche des réponses en faisant appel à ce qui lui est proche. Ce n’est pas gênant car cela colle parfaitement à la psychologie du personnage. Plus de débordements (elle a déjà donné et ça l'a amenée à l’hôpital psychiatrique), elle utilise la dérision, l’ironie pour pouvoir continuer. Il y a beaucoup de retenue et de délicatesse, de la distance aussi (nécessaire pour que la douleur s’atténue) mais jamais de froideur, au contraire, c’est un regard tendre qu’elle porte sur la condition de la femme et ses réflexions sur le mariage, l’amour, la vieillesse, la folie, et surtout, sur l’identité de la femme, sa place au sein du couple et dans la société, sont vraiment très drôles.

C’est pétillant, brillant et comique. Je n’avais pas trouvé cet humour dans Tout ce que j’aimais mais ici, il donne à l’ensemble une légèreté qui est bienvenue pour un sujet aussi grave et démoralisant. C’est, je crois, ce que je retiendrais le plus.

Mme B., Epi, je suis ravie qu'il vous ait plu

Abandonné à mi-livre Un été sans les hommes.
Pas un livre pour moi: trop cérébral, trop excessivement féminin, pas d'action. pas du tout ma sensibilité.
Même si je reconnais au passage certaines pages magnifiques .
Mais tout cela n'enlève rien au livre.

Dommage topocl, même si je comprends que la construction de ce roman puisse rebuter certains lecteurs, autant qu'il enthousiasme d'autres.

Je voulais ajouter qu’ Un été sans les hommes nous parle aussi avant tout du manque, de l’absence et de la perte : perte de contrôle, de l’être aimé, des repères, de la raison, de l’identité (« quand j'étais folle, étais-je ou n'étais-je pas moi-même ? Quand une personne en devient-elle une autre ? » ), des illusions et de l’innocence en grandissant, de la mémoire en vieillissant. Les personnes très âgées vivent dans un monde de perte continuelle nous dit-elle, eux seuls ont accès à la brièveté de la vie. Ce sont ces petites phrases-là que je retiendrais de ce roman, pas les références psy ou autres.

Tout ce que vous avez écrit me donne envie, j'ai tellement aimé Tout ce que j'aimais, pas trop un autre de ses livres, je vais donc retenter.

Quelle bonne idée Arabella, je guetterai tes commentaires avec impatience

sentinelle a écrit:

Quelle bonne idée Arabella, je guetterai tes commentaires avec impatience

Pas pour tout de suite, il y a quelques priorités de lecture avant.

Tu m'étonnes

Oui, dommage Topocl mais il ne peut pas plaire à tout le monde
Peut-être Arabella sera plus conquise.

sentinelle a écrit:

Je voulais ajouter qu’ Un été sans les hommes nous parle aussi avant tout du manque, de l’absence et de la perte : perte de contrôle, de l’être aimé, des repères, de la raison, de l’identité (« quand j'étais folle, étais-je ou n'étais-je pas moi-même ? Quand une personne en devient-elle une autre ? » ), des illusions et de l’innocence en grandissant, de la mémoire en vieillissant. Les personnes très âgées vivent dans un monde de perte continuelle nous dit-elle, eux seuls ont accès à la brièveté de la vie. Ce sont ces petites phrases-là que je retiendrais de ce roman, pas les références psy ou autres.

Oui, c'est tout ça et je trouve qu'elle a su parfaitement parler des différentes phases par lesquelles passent les femmes selon leur âge, du plus jeune au plus avancé, et l'humour avec lequel elle le dit fait passer la pilule plus facilement. Je suis certaine que c'est un livre que je relirai.