Mon lit en zinc - de David Hare

Mon lit en zinc

Pièce de David Hare
Montée par Laurent Terzieff
Avec Laurent Terzieff, Benjamin Bellecour , Dominique Hollier



Dans la vie, on parle d’homme de paille, de cœur de pierre, de poigne de fer et de langue de bois, mais le lit de zinc est congruent à la mort. C’est le chariot sur lequel, à la morgue, on transporte les cadavres. Le zinc est un métal que ni les liquides organiques des corps, ni l’eau, ni les détergents ne corrodent. Inoxydable. Pas comme l’homme qu’un verre d’alcool peut altérer. Victor Quinn (Laurent Terzieff) se moque des Alcooliques Anonymes, où le jeune Paul Peplow (Benjamin Bellecour) cherche une discipline, et que sa femme, Elsa (Dominique Hollier), a un jour fréquentés. Mais son attitude provocatrice cache un profond malaise existentiel.



Résumé:

La pièce débute par une interwiew. Un jeune pigiste Paul Peplow, poète à ses heures, est venu questionner Victor Quinn qui a fait fortune dans les nouvelles technologies. Mais très vite et de façon insidieuse, les questions se retournent contre lui. Déstabilisé , piégé mais aussi inrtrigué forcément lorsque celui-ci lui récite ses propres vers, il ne parvient pas à lui cacher longtemps son problème de dépendance à l'alcool et son appartenance aux Alcooliques Anonymes . Quinn lui confie alors qu'il connait bien le sujet, sa jeune épouse étant sortie elle-même de cet enfer, cela sans l'aide des AA , véritable secte selon lui et dont le but est de créer un autre assujettissement.
Il lui propose alors de rentrer dans sa boite et rencontrer sa femme...Etrange marché, pervers à souhait dans lequel Paul va tomber...



Je me suis régalée à assister à cette pièce portée par le charisme d'un Laurent Terzieff impressionnant de cette ambigüité diabolique mais aussi très angoissant de par son physique, plus anguleux et inquétant que jamais. Face à lui un jeune acteur Benjamin Bellecourt qui parvient parfaitement à rendre son personnage convaincant.Tout en nuances, tour à tour fragile ou buté , bataillant contre ses démons ou cédant parfois à ses faiblesses... Toutes les variations d'un homme partagé entre les doutes et le désir, entre ce qu'il pense être bon pour lui et ses véritables prédilections.

J'ai aussi découvert un auteur, David Hare, dont le texte subtil, caustique ou tendre, m'a enchantée et renvoie à ces questions fondamentales sur notre liberté. Au travers de la dépendance à l'alcool, il s'interroge sur toute forme de dépendance, qu'elle soit politique (comme Quinn ex marxiste) affective ou autre...Comment vivre pleinement sa vie? En évitant ses démons, ou en les affrontant pour en cueillir l'essence même de l'existence et de la création pour certains...

Une jolie méditation sur la liberté et sur la briéveté de la vie. Comme le dit Terzieff dans ses notes de scène :" la vie de chaque homme a son prix que lui seul est capable d'assumer. Elle le condamne à être libre, dépositaire d'un projet de liberté qu'il réalisera ou non"

Merci pour introduire David Hare parmi les parfumés.
Je t'envis un tout petit peu.. juste un tout petit peu que tu as vue cette pièce. Je l'ai lu il y a un certain moment, et j'aime bien cet auteur.
C'est bien de le retrouver ici - je voulais depuis longtemps faire la recherche d'autres livres de ses pièces.

Citation :

C'est bien de le retrouver ici - je voulais depuis longtemps faire la recherche d'autres livres de ses pièces

Justement je me demandais si je n'allais pas lui ouvrir un fil spécial car je me rends compte qu'il a déjà écrit un certain nombre de pièces et de scénarios...
Wetherby ( film avec Vanessa Redgerave et Ian Holm ) par exemple ou celui des Hours . Quant aux pièces, le Malin plaisir (édité chez actes sud) ou Skylight présenté à Paris en mars dernier.
Les as-tu vues Kenavo?

Je me documente et je reviens...

aériale a écrit:

Les as-tu vues Kenavo?

Non, malheureusement pas.
Je dois avouer que j’ai tendance à ne pas voir parmi les programmes des théâtres les pièces qui m’intéressent – mais d’autre part, je dois malheureusement constater que je vis en province = pampa = nada…

Mais de toute façon, j’aime aussi bien l i r e des pièces – notamment j’en ai encore commandé ‘Skylight’, ‘The Vertical Hour’ et ‘The Breath of Life’.
(Faber&Faber est un éditeur anglais qui est pour moi l’adresse N°1 pour mes livres de piéces de théâtres)

Citation :

je dois malheureusement constater que je vis en province = pampa = nada

Tu m'excuses , Kenavo, mais la pampa où Woody Allen vient jouer de la clarinette, moi je veux bien... Je ne crois pas qu'il ait jamais proposé de venir à Papeete...

Marie a écrit:

Tu m'excuses , Kenavo, mais la pampa où Woody Allen vient jouer de la clarinette, moi je veux bien... Je ne crois pas qu'il ait jamais proposé de venir à Papeete...

personne ne lui a dit que la pampa commence chez nous.. s'ilteplait - ne le lui dis pas