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| Michael Ondaatje | |
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Auteur | Message |
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Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
| Sujet: Re: Michael Ondaatje Lun 20 Aoû 2012 - 13:44 | |
| Mimi, ce printemps j'ai lu le roman en anglais et j'en garde un bon souvenir. Contrairement à toi j'ai trouvé qu'à part un ou deux personnages (e.g. le prisonnier) Michael Ondaatje dessine la personnalité de ses protagonistes en profondeur, et contrairement à toi j'ai été happée par ce voyage au moins jusque dans le canal de Suez. Le voyage à travers la Méditerranée m'a semblé un peu rapide. Mais j'ai l'intension de revenir parler en détail du roman…
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| | | zazy Sage de la littérature
Messages : 2492 Inscription le : 19/03/2011 Age : 75 Localisation : bourgogne
| Sujet: Re: Michael Ondaatje Mar 28 Aoû 2012 - 23:53 | |
| La table des autres J'ai eu la chance de le lire avant sa sortie grâce à un beau partenariat « Il avait onze ans quand, ce soir-là, aussi neuf au monde qu’il pouvait l’être, il monta à bord du premier et unique navire de sa vie. » « Il avait été décidé que j’irais en Angleterre par bateau et que je ferais le voyage seul. Nul ne mentionna qu’il s’agissait peut-être d’une expérience inhabituelle, ni qu’elle pourrait être excitante ou dangereuse, si bien que je l’abordais sans joie ni peur »Michael quitte son Sri-Lanka natal pour rejoindre sa mère en Angleterre à bord du paquebot l’Oronsay. A lui l’aventure et la semi-liberté, juste surveillé de très loin par sa cousine Emily. 21 jours hors le monde ! Avec 2 autres garçons de son âge Cassius et Ramadhin, ils visiteront le navire des cales jusqu’aux premières classes. Ce monde en vase clos sera leur terrain de jeux et quels jeux !!! De la comédie humaine aux mystères de la mort, de l’amitié aux prémices du désir. Monsieur Mazappa, leur voisin à la table des autres, leur conseille de garder les yeux et les oreilles ouverts ; conseil qu’ils ont suivi sans rechigner et ils en ont entendu des conversations, vu ce qu’ils n’auraient peut-être pas dû voir. Ce long périple, tel un voyage initiatique sera son passage du monde oriental de l’enfance au monde occidental. Michael Ondaatje nous livre une galerie de personnages étonnants et distrayants, bien que certains personnages eussent mérité d’être approfondis. Une impression de passer à côté d’eux en les frôlant qui laisse sur sa faim. Peut-être le regard de l’enfant ne permettait pas cela pour l’auteur. J’ai aimé m’embarquer avec ce jeune garçon dans les eaux troubles et troublantes du paquebot puis, petit à petit, l’ennui est arrivé, comme dans toute longue traversée, j’étais endormie par le ronron des moteurs du navire, surtout une fois arrivé en Méditerranée. Ce roman a pour lui une belle écriture, une bonne traduction. Les chapitres courts sont faciles à lire, mais j’ai eu un peu l’impression de rester de côté. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Michael Ondaatje Lun 17 Sep 2012 - 9:20 | |
| La Tables des autresColombo en 1954. Le livre s’ouvre alors que l’auteur – âgé de onze ans – découvre le paquebot illuminé de mille feux sur lequel il va s’embarquer à destination de l’Angleterre. Il a toujours vécu sur cette île où il est né et qu’on appelait encore Ceylan. Il doit rejoindre sa mère qui l’a précédé dans son périple de quatre ou cinq années. Embarquement vers l’inconnu. Et seul : pas un parent pour l’accompagner. Juste une relation de la famille qu’il appelle « ma tante » et qui a promis de jeter de loin en loin un œil sur lui durant la traversée. Surveillance qui sera pour le moins légère. Et une cousine (Emily) âgée de 17 ans que l’enfant retrouve par hasard à bord. Autant dire qu’au cours des 21 jours de mer que doit durer le voyage, l’enfant va être livré à lui-même. Avec ses deux amis Cassius et Ramadhin connus à la « table des autres » (celle des petites gens sans importance, reléguée dans le coin de plus inconfortable de la salle de restaurant et la plus éloignée la table du commandant), Michael (Mynah) va visiter le bateau de fond en comble, de la cale aux salles des machines, du pont de la classe « tourisme » à la cabine du commandant. Et faire les quatre-cents coups. La première partie du roman (de Colombo jusqu’à l’arrivée du navire à Port Saïd au sortir du Canal de Suez), l’auteur nous livre la vie à bord sous forme d’anecdotes. Les repas bruyants à la table des autres qui semblent tant déranger les autres convives. Les allées et venues des passagers : la jeune patineuse australienne qui fonce à toute allure sur les ponts déserts un peu avant l’aube, Miss Lasqueti, sa cousine Emily, le « Baron » roi de la cambriole, Mr Hastie qui partage sa cabine, la muette Asuntha, l’érudit Mr Fonseka… Les promenades nocturnes du mystérieux prisonnier étroitement encadré par ses geôliers. La tempête qui manqua de peu de leur coûter la vie à Cassius et à lui-même. L’improbable jardin d’Eden qui pousse à fond de cale. Je commençais à m’ennuyer un peu, engourdi par le temps qui s’écoule lentement à bord, le ronronnement des moteurs et la chaleur ambiante. Il ne se passe pas grand-chose : la vie d’un bateau contemplée par les yeux d’un enfant curieux de tout mais qui n’en perçoit et n’en comprend qu’une partie. Vision assez superficielle et fragmentaire : première partie à laquelle il manque logiquement de la profondeur et une certaine âme. Puis, alors que l’Oronsay franchit les derniers kilomètres du canal, l’auteur se projette tout à coup dans le temps. Il est maintenant trentenaire et vit au Canada. Il revient quelques jours à Londres à l’occasion des obsèques de Ramadhin, son meilleur ami, décédé brutalement. Les souvenirs évoqués sont maintenant ceux d’un adulte. Les personnages prennent dès lors de l’ampleur, de ce « volume » dont ils manquaient tant jusque là. Un second départ. A partir de ce moment, l’auteur va alterner l’évocation de ses souvenirs d’enfant sur le navire, et une narration plus générale qui donne régulièrement la parole aux autres protagonistes devenus eux aussi adultes, jetant ici et là des informations qui, peu à peu, vont trouver leur place et tisser des liens entre les personnages campés au début du voyage. A tort ou à raison, j’ai alors pensé à Boualem Sansal (ce qui est évidemment un compliment) et à sa manière de distiller ses indices pour prendre discrètement le lecteur dans ses filets. Plus d’ennui ni de torpeur. Je me suis bel et bien laissé ferrer sans m’en apercevoir : je ne peux plus poser le livre sans m’irriter du contre temps. L’écriture d’Ondaatje me porte à travers le temps et la Méditerranée jusqu’à ce que l’Oronsay remonte finalement la Tamise en direction de Londres. Une réussite. | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Michael Ondaatje Lun 8 Avr 2013 - 23:48 | |
| La table des autres
Mon avis se rapproche de celui d'Harelde. Les pages à bord du bateau ont d'abord été frustrantes : trop d'anecdotes, de personnages avec l'impression de ne pas pouvoir plonger dans les mystères et les remous de l'enfance. Ondaatje découpe le roman en séquences particulièrement brèves et insiste sur un brouillard de sensations, provoquant parfois une lassitude à travers une trop grande distance. L'écriture me semble plus forte, plus incarnée quand le regard de l'adulte se penche sur ce temps passé. Cette émotion refoulée apporte une proximité vis à vis des êtres qui manquait auparavant : les amis Cassius et Ramadhin, la cousine Emily ouvrent la porte aux souvenirs, à une mémoire fugitive. Une brèche se remplit de tristesse face aux absences mais consolide une expérience de vie devant se nourrir de ces instants contradictoires.
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| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Michael Ondaatje Lun 15 Avr 2013 - 15:42 | |
| -La table des autres- - zazy a écrit:
- J 'ai aimé m’embarquer avec ce jeune garçon dans les eaux troubles et troublantes du paquebot puis, petit à petit, l’ennui est arrivé, comme dans toute longue traversée, j’étais endormie par le ronron des moteurs du navire, surtout une fois arrivé en Méditerranée. Ce roman a pour lui une belle écriture, une bonne traduction. Les chapitres courts sont faciles à lire, mais j’ai eu un peu l’impression de rester de côté.
- Harelde a écrit:
- Je commençais à m’ennuyer un peu, engourdi par le temps qui s’écoule lentement à bord, le ronronnement des moteurs et la chaleur ambiante. Il ne se passe pas grand-chose : la vie d’un bateau contemplée par les yeux d’un enfant curieux de tout mais qui n’en perçoit et n’en comprend qu’une partie. Vision assez superficielle et fragmentaire : première partie à laquelle il manque logiquement de la profondeur et une certaine âme.
- Avadoro a écrit:
- Les pages à bord du bateau ont d'abord été frustrantes : trop d'anecdotes, de personnages avec l'impression de ne pas pouvoir plonger dans les mystères et les remous de l'enfance. Ondaatje découpe le roman en séquences particulièrement brèves et insiste sur un brouillard de sensations, provoquant parfois une lassitude à travers une trop grande distance.
Tout à fait d'accord avec vous là dessus. Sans doute que ce roman rendrait mieux au cinéma? (Je n'ai pas lu Le patient anglais mais beaucoup aimé le film) J'ai trouvé aussi qu'il peinait à atteindre le port, et que l'auteur, malgré une belle écriture et une efficacité certaine pour nous brosser un maximum de portraits/évènements/anecdotes en un minimum de temps, chargeait un peu trop la soute. Les souvenirs c'est bien, mais c'est un peu comme pour la ligne de flottaison, au delà on peine. Arrivée à la seconde partie (les souvenirs de l'homme qu'il est devenu) je n'avais déjà plus trop de patience, tout ça manquait d'un peu de liant (d'authenticité?) à mon goût. Pas mauvais mais pas emballant non plus | |
| | | zazy Sage de la littérature
Messages : 2492 Inscription le : 19/03/2011 Age : 75 Localisation : bourgogne
| Sujet: Re: Michael Ondaatje Lun 15 Avr 2013 - 18:00 | |
| D'accord avec toi Aériale. Manquait un petit quelque chose | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Michael Ondaatje Mar 16 Avr 2013 - 8:13 | |
| - Aeriale a écrit:
- Sans doute que ce roman rendrait mieux au cinéma? (Je n'ai pas lu Le patient anglais mais beaucoup aimé le film)
ouuuuh.. alors il ne faut surtout pas lire le livre, les deux n'ont rien à voir! D'ailleurs il faudrait mettre sur le film "s'inspire légèrement" du livre de Ondaatje.. Dommage que la traversée en compagnie de cet auteur ne t'a pas emballée... mais bon, il y a plus grave moi, j'attends avec impatience son prochain! | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Michael Ondaatje Mar 16 Avr 2013 - 9:00 | |
| Ah tu l'avais lu Kena, désolée je n'ai pas remonté plus haut, et j'ai raté ton avis et celui de Mimi, que je partage aussi d'ailleurs. - mimi54 a écrit:
- La croisière m’a paru dans sa seconde partie assez ennuyeuse. Il me tardait d’accoster, de changer de bateau. La traversée ne me laissera pas grand souvenir, si ce n’est une plume agréable, des personnages nombreux qui restent en retrait, avec lesquels je n’ai pu cheminer, et qui ne m’ont pas "habitée
Trop de personnages, un manque de maîtrise? J'ai aussi trouvé que ce récit (non autobiographique, comme l'auteur le précise) manquait de souffle, de cohésion. Je suis restée en dehors. Comme dit Zazy, il manquait un petit quelque chose. Pas sûr de le relire un jour! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Michael Ondaatje Mar 16 Avr 2013 - 9:07 | |
| - Aeriale a écrit:
- Ah tu l'avais lu Kena,
je suis un inconditionnelle de cet auteur, j'ai tout lu de lui | |
| | | Flibustière Agilité postale
Messages : 884 Inscription le : 29/09/2012 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Michael Ondaatje Dim 8 Sep 2013 - 13:54 | |
| La Table des autres
Ce livre est un récit, écrit bien des années plus tard par M. Ondaatje, de la traversée sur le paquebot l'Oronsay, lorsqu'il a quitté définitivement le Ceylan de l'époque (en 1954) alors qu'il avait 11 ans, pour rejoindre sa mère à Londres. Ce livre a été écrit par l'auteur à la demande de ses enfants. Ce que je n'ai pas aimé : la forme du récit et non celle d'un roman, écrit des années plus tard. Ondaatje fait appel à ses souvenirs. Malgré les péripéties et les coups pendables qu'il a pu faire sur le bateau avec ses deux potes, malgré l'intérêt des rencontres des passagers de la "table des autres" dont certains ne manquaient sûrement pas de pittoresque, j'ai trouvé ce livre trop sage, manquant de vie et de relief puisqu'il s'agit d'une reconstruction tardive, et donc fade à mes yeux. Le livre est bâti comme une sorte de "journal" de la traversée de ces trois semaines, mais un journal écrit après coup, donc non daté. Chaque chapitre est un autre jour, certains chapitres présentent un passager. Ce que j'ai aimé : le côté poétique, on se laisser bercer (puis endormir) sur l'eau avec les souvenirs d'Ondaatje. Quelques passages plus remuants, quelques questions sur des passagers qui sont restés un mystère pour l'enfant qu'il était. J'ai plus particulièrement aimé le passage où, adulte à Londres, il était là dans une galerie, devant les tableaux d'un de ses camarades de bord, à se remémorer cette traversée qui a laissé une empreinte à l'homme qu'il est devenu.
Ce que j'ai aimé dans ce livre est insuffisant pour que je dise l'avoir apprécié. Lecture trop nonchalante pour moi, pas assez de vie. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Michael Ondaatje Dim 8 Sep 2013 - 16:00 | |
| - Flibustière a écrit:
- la forme du récit et non celle d'un roman, écrit des années plus tard.
de mon commentaire, page 2 de ce fil - kenavo a écrit:
- Aussi bien à la fin du livre que dans l’interview que je vais poster après mes impressions de lectures, Michael Ondaatje renie qu’il s’agit ici d’un livre autobiographique, fait que je viens de voir mentionné chez son éditeur français et dans un commentaire de L’Express
certes, on peut dire qu'il ne s'agit pas d'un 'roman' tel qu'on est habitué, mais ce livre n'a rien à voir avec un récit autobiographique ou un 'journal' comme je l'ai aussi déjà dit, Michael Ondaatje (comme chez d'autres auteurs aussi, mais chez lui je pense que c'est le plus évident) est tout d'abord poète... et cela se voit dans ses romans/longs textes, n'importe comment on veut les appeler, il ne va jamais avoir recours à une structure connue mais va toujours se laisser guider par cette voix qui est plus intéressée par les mots que par une 'histoire'... dommage que tu n'as pas pu trouver ton bonheur... | |
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