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| Arturo Perez Reverte [Espagne] | |
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Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Arturo Perez Reverte [Espagne] Jeu 30 Oct 2008 - 10:47 | |
| - monilet a écrit:
- kenavo a écrit:
- je ne connais pas sa série avec le capitaine Alatriste - mais j'adore beaucoup de ses autres romans - surtout Le Peintre de batailles
Tu devrais jeter un oeil... ce n'est pas que je ne veux pas les lire.. mais qui me donne le temps pour la lecture mais je les ai noté - peut être un jour | |
| | | sousmarin Zen littéraire
Messages : 3021 Inscription le : 31/01/2007 Localisation : Sarthe
| Sujet: Re: Arturo Perez Reverte [Espagne] Mar 4 Nov 2008 - 12:36 | |
| Le peintre des batailles :
Arturo Perez Reverte, correspondant de guerre pendant 21 ans, nous décrit l’errance d’un ex-photographe de guerre devenu peintre le temps d’exécuter l’œuvre de sa vie – une sorte de bataille gigantesque au-delà du temps et représentant la normalité humaine – sur un mur de sa maison, une ancienne tour isolée du monde… Un jour, se présente à son seuil une figure du passé, un croate, qui vient se venger du mal que lui a fait une photographie de notre héros. Il est venu froidement demander des comptes ; il est venu le tuer. Une bataille dialectique s’engage entre les 2 sur la responsabilité des uns et des autres ; notamment de l’aile de papillon qui change le déroulement des événements ou du spectateur censé ne pas influer sur ce qui arrive devant ses yeux… Faulques, le peintre, est partagé entre son désir de terminer ce tableau ou laisser le croate abréger sa vie, rongée par un secret, qui peut-être réel ou imaginaire…quelques secondes séparant les 2…
Livre analysant la « nature » de l’homme à travers les guerres. Réquisitoire à charge d’un spectateur professionnel qui laisse un goût acre et déplaisant mais néanmoins captivant. Ce roman comporte quelques longueurs et certains passages peuvent aisément être lus en diagonale mais l’ensemble reste intéressant de part la densité des interrogations posées, notamment sur la création artistique et sur ce qui nous tue profondément… | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Arturo Perez Reverte [Espagne] Lun 9 Fév 2009 - 16:27 | |
| LE TABLEAU DU MAÎTRE FLAMAND. L'histoire. Sur la toile, peinte il y a cinq siècles, un seigneur et un chevalier jouent aux échecs, observés depuis le fond par une femme en noir. Détail curieux : le peintre a exécuté ce tableau deux ans après la mort mystérieuse d’un des joueurs et tracé l’inscription ” Qui a pris le cavalier ? “, également traduisible par: ” Qui a tué le cavalier? ” Tout cela n’éveillerait que des passions de collectionneurs si des morts violentes ne semblaient continuer la partie en suspens sur la toile. Et c’est ainsi que l’histoire, la peinture, la logique mathématique viennent multiplier les dimensions d’une intrigue elle-même aussi vertigineuse que le jeu d’échecs… Une oeuvre d’une originalité étonnante, traduite dans de nombreux pays et couronnée en France par le Grand Prix de littérature policière 1993.
Mon avis. Les personnages sont fouillés et bien distincts les uns des autres. L'écriture est prenante, ne faisant jamais place à l'ennui. Deux intrigues se mêlent : la première a trait au tableau proprement dit et oblige à une recherche historique ; la seconde concerne une série d'assassinats et de faits surprenants qui découlent de l'étude du tableau à restaurer.
L'auteur utilise différentes entrées pour capter notre attention : la peinture avec la citation de plusieurs d'œuvres qu'on s'empresse d'aller contempler sur la toile du net, la musique où l'auteur explique notamment la composition des œuvres de Bach, les échecs qui rendent compte de la personnalité des joueurs. "Dis-moi comment tu joues, je te dirai qui tu es".
L'enquête historique donne naissance très vite à une véritable partie d'échecs avec un adversaire invisible. Les protagonistes (un trio formé de Julia la restauratrice, César un antiquaire que Julia considère comme un père, et Munoz un joueur d'échecs qui n'a jamais gagné) s'aperçoivent qu'ils sont eux-mêmes représentés par les figures de l'échiquier, avec un adversaire qui met leur vie en péril suivant le déplacement des figures !
Une bonne partie de l'intrigue présente est cérébrale. Même sans connaître les échecs, on suit les raisonnements avec attention et en les comprenant.
Une première rencontre réussie avec cet auteur espagnol. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Arturo Perez Reverte [Espagne] Lun 9 Fév 2009 - 18:19 | |
| - Eve Lyne a écrit:
- Une première rencontre réussie avec cet auteur espagnol.
Contente de te revoir parmi nous Et merci pour ton commentaire.. décidemment un auteur à suivre | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Arturo Perez Reverte [Espagne] Mer 15 Avr 2009 - 16:18 | |
| LE PEINTRE DE BATAILLES.
Faulques est un ancien photographe de guerre renommé, riche d'une expérience sur le terrain de trente ans. Il vit en ermite dans une tour où il peint une fresque "de batailles" représentant la photo qu'il n'a pas pu faire. Il a besoin de cette fresque pour prendre un nouveau départ, ayant renoncé à sa carrière d'une part et ayant perdu la femme de sa vie d'autre part. Cette fresque sera l'aboutissement de sa carrière, la photographie étant considérée comme un art "inférieur" à la peinture. Pour ce faire, Faulques a arpenté les musées pendant quatre ans, à la recherche de peintures de batailles, pour y trouver l'inspiration et la technique. Une fois cette œuvre terminée, il quittera les lieux et advienne que pourra de l'œuvre.
Mais un jour arrive Ivo Markovic, un soldat croate qui a combattu à Vukovar, ex-Yougoslavie. Faulques l'a pris en photo dix ans auparavant et cette photo, qui lui a rapporté un grand prix, est devenue un symbole de la guerre. Markovic lui reproche son indifférence et d'avoir détruit sa vie. Aujourd'hui il est venu pour le tuer. Mais avant, ils discuteront afin que le peintre se rende compte qu'il est coupable.
Nous assistons à un huis clos oppressant. Rhétorique et dialectique se conjuguent. Chacun en sortira transformé. L'auteur en profite pour faire le point sur trente années de guerre à travers le monde (Cambodge, Somalie, Liban, ex-Yougoslavie, etc.). La vie, l'amour et la mort se côtoient dans cette quête identitaire du peintre. Le constat sur l'homme est amer : l'homme est un prédateur, pire que les animaux étant donné qu'il ne tue pas pour survivre, mais parce qu'il est un parfait salaud
Un récit violent, dérangeant, aux descriptions parfois insupportables. Une écriture incisive, précise, détaillée, très noire. Roman ou autobiographie ? Le photographe n'est-il rien d'autre qu'un voyeur ? Est-il un complice actif ou passif ? Et le soldat qui survit n'est-il pas lui aussi coupable car de quoi a-t-il été capable pour rester ainsi en vie ? Que vaut l'homme pour l'homme ? Quelle est donc l'éthique de ce métier de reporter de guerre ? Les questions sont nombreuses. Quelques réponses sont données.
C'est aussi l'occasion de partir pour un voyage artistique, avec des peintres tels que Diego Rivera, Goya, Brueghel, Picasso, etc.
Un extrait :
- Savez-vous ce que je pense aujourd'hui ? s'exclama Markovic. Que photographier les gens, c'est aussi les violer. Les frapper. Ça les arrache à leur normalité, ou peut-être ça les renvoie à celle-ci, là-dessus je ne suis pas très au clair… Ça les oblige aussi à affronter des choses qui n'entraient pas dans leurs projets. A se voir eux-mêmes, à se connaître comme jamais ils ne se seraient connus autrement. Et parfois a peut les obliger à mourir.
– Là c'est vous qui dramatisez. Tout est plus simple. L'incidence de l'objectif est minime. La vie et ses règles sont là. Si ce n'avait pas été ces garçons, si ce n'avait pas été vous, ç'aurait pu être n'importe qui d'autre… C'est l'histoire d'une fourmi qui se donne beaucoup trop d'importance. Que l'homme écrase telle fourmi plutôt que telle autre, qu'est-ce que ça change ? Vu d'en bas, ça apparaîtra toujours comme le soulier de Dieu, mais en réalité ce qui les tue, c'est la géométrie; Les pas du Hasard sur un échiquier rigoureux. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Arturo Perez Reverte [Espagne] Mer 15 Avr 2009 - 16:22 | |
| - Eve Lyne a écrit:
- LE PEINTRE DE BATAILLES.
Un beau roman, dense, dur et inoubliable... | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Arturo Perez Reverte [Espagne] Mer 15 Avr 2009 - 17:43 | |
| Merci pour ton commentaire.. contente de voir quand ce livre trouve des lecteurs qui aiment - Eve Lyne a écrit:
- C'est aussi l'occasion de partir pour un voyage artistique, avec des peintres tels que Diego Rivera, Goya, Brueghel, Picasso, etc.
Coline a ouvert le fil pour l'occasion: ici | |
| | | Xavier C Posteur en quête
Messages : 82 Inscription le : 23/05/2009 Localisation : Bayonne (64)
| Sujet: Re: Arturo Perez Reverte [Espagne] Dim 20 Sep 2009 - 21:11 | |
| Je joue les archéologues, déterrant ces messages un peu anciens pour apporter une précision/correction : - sousmarin a écrit:
- Je ne connais pas du tout cet écrivain…si tu nous en disais plus sur ce capitaine Alatriste…qui est-il, que fait-il, à quelle époque…5 tomes, c’est une épopée romanesque…
- monilet a écrit:
- Faudrait que je recherche. Dès que j'ai lu j'oublie presque tout . Un mot quand même : narration des aventures hautes en couleur d'un nobliau désargenté, genre de mercenaire, et de son page lors ce campagnes en Flandres par l'armée espagnole vers 1750. Cape et épée et.....délicieux de vie, de rebondissements, traîtres, complots, éxécutions, fastes de la cour d'Espagne. Un délice.
Le cadre des aventures du Capitan Alastriste n'est pas le milieu du dix-huitième siècle, mais le début du dix-septième, sous le règne de Philippe IV d'Espagne, une époque qui voit la fin de ce que l'on appelle le "Siècle d'or espagnol". Siècle d'or du fait des richesses tirées des colonies des Amériques, surtout (richesses qui couleront comme du sable au travers des doigts espagnols pour enrichir, en fait, les autres pays européens). Siècle d'or de la création picturale et littéraire espagnole à cette époque (du pinceau de Velazquez à la plume de Lope de Vega). Le Capitan Alatriste est une lame à solde, un spadassin vendant ses services à tant le coup d'épée. Il reprend parfois du service dans l'armée du roi d'Espagne, dans ces Flandres où est en train de mourir la puissance espagnole, sur les rivages d'Oran où se battent des soldats oubliés de tous, même de leur roi, ou encore sur les galères qui essaient de préserver le rang de la Chrétienté en Méditerranée face aux Barbaresques. Il loue aussi ses talents de bretteur et son silence fidèle à des grands seigneurs qui le mêlent, à son insu, à des affaires de grande portée politique. Il fréquente des littérateurs illustres comme Francisco de Quevedo, chevalier de l'ordre de Santiago, plume étincelante et acide qui lui vaudra bien des inimitiés jusqu'aux plus hauts sommets de l'Etat. Il fréquente des femmes de petite vie et de grande vertu, des licenciés en droit et des soldats des tercios (les régiments de l'infanterie espagnole), il affronte les serviteurs sombres de l'Inquisition et les spadassins italiens. Plus qu'une épopée de cape et d'épée, la série des Capitan Alatriste entraîne le lecteur dans les soubresauts d'une Espagne dont la tête brille encore du feu de l'or pendant que ses pieds s'enfoncent dans le sang et la boue. | |
| | | Xavier C Posteur en quête
Messages : 82 Inscription le : 23/05/2009 Localisation : Bayonne (64)
| Sujet: Re: Arturo Perez Reverte [Espagne] Dim 20 Sep 2009 - 21:21 | |
| Rarement un roman d'Arturo Pérez-Reverte m'avait autant ennuyé que sa Carta Esférica ( Le cimetière des bateaux sans nom, en version française). Alors qu'il y a avait, là, matière à produire une belle aventure d'amour et de mort, Pérez-Reverte a pondu quelque chose qui tourne en rond. J'ai étrillé ce roman en plus grand détail dans un billet intitulé " Cimetière d'ennui" sur mon blog. Voici un extrait de ce billet d'humeur : - Citation :
- APR est passionné de mer, et cela se sent sous sa plume. Mais cette plume se fait parfois si lourde qu'elle en alourdissait mes paupières, au point que le roman menaçait de me tomber des mains. Même la relation entre ce marin privé de navire suite à un naufrage dont la responsabilité lui est imputée et cette conservatrice de musée au sourire carnassier, relation qui est l'épine dorsale du roman, n'arrivait pas à me tirer de cet ennui cotonneux. Tout comme la chasse au trésor semblait s'étioler, les personnages – la bonne poire et la manipulatrice – paraissaient ne pas arriver à prendre du relief, de la profondeur.
Pourtant, certains éléments ne manquaient pas de saveur, lorgnant du côté des romans noirs à la Dashiell Hammett ou Raymond Chandler, avec femme fatale et gros-bras patibulaires. Et les amoureux de littérature ou de cinéma pouvaient s'amuser à retrouver les clins d'oeil plus ou moins explicites, de Moby Dick à Tintin et le secret de la Licorne.
Au final, là où le titre français (Le cimetière des bateaux sans nom) confine à la vacuité publicitaire, le titre originel (La carta esférica) est plus proche de ce que j'ai ressenti : c'est sphérique, et je tournais en rond. La mer, l'amour, la mort, il y avait là de quoi bâtir une ballade tragique, le genre d'histoire dont on devine la fin et dont on veut pourtant connaître chaque pas vers l'inéluctable. L'écriture est belle, mais la ballade est fade. J'en profite pour préciser que le film qui a été adapté de ce roman et réalisé par Imanol Uribe est, d'une certaine manière, fidèle au roman : il est tout aussi ennuyeux (j'en dis quelques mots dans cet autre billet). | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Arturo Perez Reverte [Espagne] Jeu 12 Aoû 2010 - 16:39 | |
| Je pense qu' il y a un beau livre en puissance dans Le Peintre des batailles. L' idée meme du photographe de guerre et du role de l' image dans notre société. Notamment celui de nous habituer à la violence ordinaire par médias interposés et donc de nous rendre sinon complices du moins témoins non innocents. Le débat entre photographe et photographié. Le personnage féminin...
C' est le style qui peche, à mon avis, et c' est dommage... | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Arturo Perez Reverte [Espagne] Mar 27 Déc 2011 - 13:59 | |
| Cadix, ou la diagonale du fou - Citation :
- Cadix 1811. Joseph Bonaparte est sur le trône d’Espagne et le pays lutte contre l’occupation des armées napoléoniennes. Mais dans la ville la plus libérale d'Europe, les batailles sont d’une autre nature. Des jeunes filles y sont brutalement assassinées à coups de fouet, à l’endroit exact où tombent les bombes françaises. Ces meurtres tracent sur la ville une carte sinistre, un échiquier sur lequel la main d’un joueur invisible semble déplacer ses pions selon les lignes de tir, la direction des vents, ou de savants calculs de probabilités, scellant le destin des personnages : un policier brutal et corrompu, l’héritière d’une importante compagnie de commerce maritime, un corsaire prêt à risquer sa vie par amour, un taxidermiste misanthrope et un excentrique artilleur français.
Dans sa postface à Cadix, ou la diagonale du fou, Arturo Pérez-Reverte écrit que le livre est un roman, pas un ouvrage historique. Certes. Il n'en reste pas moins que son ambition semble être de recréer, avec un luxe de détails, ce que fut le siège de Cadix par les troupes françaises, au début du XIXe siècle. Avec un soin presque maniaque, comme s'il avait étudié à la loupe la carte de la cité andalouse et l'impact des 534 bombes qui ont éclaté dans la ville (sur un total de 5 574 tirs d'artillerie), pour une vingtaine de morts, seulement, serait-on tenté d'ajouter. Il faut faire confiance au romancier pour expliquer la géopolitique trouble de l'époque, sur terre et sur mer, il est là dans son élément. Et l'hommage à la résistance du peuple gaditan, à sa fierté hautaine, est aussi l'un des attraits du livre. Avec ses 5 à 6 intrigues parallèles, Cadix est cependant un ouvrage qui, s'il ne manque pas de souffle, tout au long de ses 760 pages, a parfois tendance à diluer l'intérêt. Qui trop embrase mal éteint, comme on ne dit pas dans l'artillerie. Le thème le plus immédiat est celui de l'enquête autour d'un tueur en série qui permet de faire la connaissance du commissaire Tizon, autodidacte, violent, voire sadique, qui met sa vie en jeu pour découvrir cet assassin qui semble prendre la ville pour un échiquier sanglant. Le portrait est saisissant, tout comme celui de deux autres personnages singuliers : un corsaire revenu de tout et une femme d'affaires déterminée qui semble promise à un destin de vieille fille. L'idylle qui aurait pu être entre ces deux-là, la gaditane et le capitaine, donne lieu à des scènes capiteuses, où Pérez-Reverte montre le désir et la bienséance se livrer un combat de titans. Ce sont les meilleurs passages du roman, les plus vibrants. Qui font oublier les longueurs obligées de ce roman-fleuve qui laisse parfois sur ses berges. Avant de vous harponner de plus belle ... | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Arturo Perez Reverte [Espagne] Jeu 10 Mai 2012 - 20:47 | |
| Cadix, ou la diagonale du fou
Un roman très dense, d'apparence peu accessible tant Perez-Reverte se refuse à dévoiler un souffle romanesque. Il donne par contre à ressentir la désolation d'une ville, à travers une ambiance opaque et chaotique, où chaque pas confronte à la destruction et à la mort. Dans ces conditions, chaque personnage compose une partie d'un édifice plus vaste évoquant les tourments de l'histoire. Si le propos est ainsi très ambitieux, le résultat reste trop souvent en demie-teinte. Des longueurs m'ont gêné encore davantage que traversay...le constat est frustrant car la dernière partie compose une accélération mémorable. Lorsque les trames et les thèmes se rejoignent dans le fracas des thèmes, Perez-Reverte révèle une intensité dramatique qu'il n'a pu auparavant qu'effleurer. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Arturo Perez Reverte [Espagne] Lun 19 Nov 2012 - 16:17 | |
| Le pont des assassins - Citation :
- Dans une Venise recouverte par la neige, le Capitaine Alatriste est chargé par Francisco de Quevedo de conduire une conjuration pour assassiner le doge et instaurer par la force un gouvernement favorable à la couronne espagnole
Comme tout bon roman de cape et d'épée qui se respecte, Le pont des assassins se termine par un duel entre le bon (le capitaine Alatriste) et le méchant (Gualterio Malatesta), si tant est que ces qualificatifs puissent être employés à propos de personnages dont le métier est de tuer. Avant ce dénouement, comme à son habitude, Arturo Pérez-Reverte nous conduit au coeur d'une intrigue complexe et alléchante, il s'agit ici de trucider le doge de Venise, à travers une foultitude de rebondissements. L'auteur espagnol maîtrise ô combien l'art du roman historique, rendant limpide une géopolitique passablement embrouillée pour le profane y ajoutant le sel de considérations poétiques et philosophiques et le poivre de combats jusqu'au sang et d'épisodes d'une sensualité raffinée. Et ce, toujours à travers les mémoires du jeune Inigo Balboa dont l'apprentissage guerrier et amoureux se poursuit à grandes enjambées sous l'oeil tout à tour narquois, impitoyable et bienveillant de son mentor, le capitaine Alatriste donc, est-il besoin de le préciser ? Tout est affaire de dosage dans ce type de livres et Pérez-Reverte s'y entend à merveille pour ménager suspense, trahisons et autres coups fourrés avec l'ironie qui le caractérise. Une bonne cuvée, pas exceptionnelle cependant, que cet Alatriste nouveau, septième aventure en date du susdit. | |
| | | Mirabelle Envolée postale
Messages : 107 Inscription le : 06/04/2010 Age : 41 Localisation : Vers l'infini et au-delà
| Sujet: Le pont des assassins Sam 29 Déc 2012 - 16:17 | |
| Le pont des assassins
Hiver 1627, nos deux héros sont envoyés à Venise avec un ramassis de mercenaires européens afin de mettre à sac et punir "la république corrompue, honte des nation et cloaque des monarchies".
Seulement, l'ennemi juré du capitaine Alatriste, Malatesta, en est.
Nous voici donc à Venise, peu avant Noël et l'assassinat programmé du doge. Le danger est partout et la tension est à son comble pour ce complot visant à renverser un doge de Venise jugé par l'Espagne trop proche de la France.
La préparation du complot se fait lentement et l'intrigue avance donc au ralenti, presque en temps réel. Alatriste et son double mauvais, Malatesta, s'observent sous les yeux du jeune Inigo. Comme d'habitude dans la série des Alatriste, tout est très théâtralisé dans les ambiances, les personnages et surtout les comportements. Mais l'essentiel n'est pas là car Venise est un personnage à part entière du livre et la plume de Perez-Reverte la saisit comme elle sait saisir les rues des villes d'Espagne dans toute sa réalité, sa vie grouillante et louche, ses luttes de pouvoir et son avidité. Encore une belle plongée en enfer.
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| | | Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 52 Localisation : Saint-Sever (Landes)
| Sujet: Re: Arturo Perez Reverte [Espagne] Mer 9 Jan 2013 - 22:37 | |
| Je suis en train de lire Le pont des assassins, et j'ai du mal , beaucoup de mal. Un des côtés, déjà présent dans les autres tomes, mais moins prégnant, me dérange. L'auteur alterne les passages où il est narrateur et ceux où Inigo narre l'histoire. Et je trouve, quand c'est Inigo, que c'est interminable, les longs discours sur la grandeur passée de l'Espagne, la déliquescence de ce royaume, tout ce qu'il va vivre dans le futur au cours de sa vie tumultueuse... Ca empiète de plus en plus sur l'action du roman, qui au moment où j'en suis arrivé, est minime. | |
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