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| Hiraide Takashi | |
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+3eXPie Arabella Chatperlipopette 7 participants | |
Auteur | Message |
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Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Hiraide Takashi Lun 17 Déc 2007 - 18:46 | |
| Il est avant tout poète. Il est né en 1950 à Moji. Son premier recueil de poèmes est paru en 1976 et l'a propulsé au rang des grands poètes japonais d'après-guerre. Tout en écrivant de la poésie, il a travaillé comme éditeur pour le magazine Bungei. Depuis 1990, il enseigne à la Tama Art University. Il s'exprime dans plusieurs domaines littéraires: la poésie, le roman, l'essai. Il a reçu le prix Kiyama Shohei Award pour son roman "Le chat qui venait du ciel" (son premier roman en fait). Il vit actuellement à Tockyo, avec sa femme, la poétesse Michiyo Kawano. | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Hiraide Takashi Lun 17 Déc 2007 - 18:53 | |
| "Le chat qui venait du ciel" Un jeune couple s'installe dans le pavillon d'une ancienne demeure japonaise, doté d'un immense et agréable jardin et jouxtant un chemin tortueux, surnommé "Le passage de l'éclair". Un jour, un petit chat apparaît dans la vie du couple et peu à peu celle-ci va s'en trouver transformée. Le jardin est splendide, une véritable féérie poétique, animée et rehaussée par la présence subtile tout autant que dynamique de ce petit chat, vite prénommé Chibi. Chibi qui ne se laisse pas caresser, qui garde sa liberté tout en entrant dans l'intimité de la maison. Une relation s'installe et s'éapnouit entre le chat et le narrateur et son épouse: Chibi a son carton garni de tissu, son écuelle pour le lait et celle pour la nourriture préparée avec soin et amour par ses maîtres d'adoption. Chibi est l'âme du jardin, lui donnant tout son mystère et sa beauté: il laisse libre cours à ses folles courses félines, devenant alors, éclair de fourrure apportant une lumière fugace et vive au milieu de la verdure du jardin. La contemplation du monde fait place à celle du chat et de ses multiples facéties qui retiennent peu à peu toute l'attention du couple. D'ailleurs, ce dernier ressent une pointe de jalousie lorsque Chibi retourne chez ses véritables maîtres, il aimerait tant l'adopter définitivement. Dès que Chibi n'apparaît pas au moment habituel, les pires évènements sont imaginés jusqu'à l'arrivée, immuable du chat: "L'hiver arriva. Insensiblement, ce rite finit par faire partie de notre vie quotidienne, de la même manière qu'un penchant pour ainsi dire inexistant se développe pour peu qu'on le nourisse. Déjà cependant, ce qu'on pourrait nommer le destin accompagnait ce flux qui rythmait notre temps." (p 19) Le lecteur est emmené, grâce aux rites, aux références aux contes traditionnels, au rythme lent et délicat du récit, dans un autre monde, dans un autre temps. L'atmopshère particulière qui se dégage de cette impermanence latente des choses entraîne la lecture vers un univers tout en subtilité. Chibi est comme un don du ciel dans la vie feutrée, faite de contemplation et de douceur, du jeune couple. le lecteur a la sensation que rien de plus arrivera en dehors des descriptions d'une intense poésie des scènes dans le jardin: ainsi la rencontre avec la libellule "Je m'emparai du tuyau d'arrosage, je le fixai au robinet relié à la pompe automatique. Alors, craintivement, une libellule que je voyais toujours posée sur un grand rocher en bordure de l'étang bien exposé au soleil, élevant dans l'air le milieu de son corps bleu transparent poudré de blanc, s'approcha de l'eau du puits sur laquelle rebondissaient les gouttes du tuyau. Je mis un doigt sur l'extrémité pour en rétrécir l'ouverture, l'eau se scinda en deux filets et je dirigeai le jet haut vers le ciel. Est-ce parce que la distance était suffisante pour qu'elle ne s'effraie pas, la libellule ne s'envola pas et, tel un appareil de précision, s'approcha pour boire à cette eau qui jaillissait dans les airs." (p 50) Derrière les mots banals, la vision de la libellule bleue devient un moment de pur enchantement. Imperceptiblement, l'atmosphère du récit devient sombre: l'empereur meurt et avec lui l'ère (le rythme du temps, des jours, des semaines, des années) qui porte son nom, la santé du propriétaire décline tellement qu'il est contraint de quitter sa demeure et son immense jardin. Malgré les rapprochements entre le jeune couple locataire et le couple âgé propriétaire, une atmosphère empreinte de froid imprègne la vie quotidienne présageant l'arrivée de désagréments. D'ailleurs, ils surviennent très vite: le décès du propriétaire implique la vente de la maison et de son pavillon. Comme le jeune couple ne peut acheter le pavillon, c'est la mort dans l'âme qu'il doit chercher un autre toit. Mais quitter le pavillon c'est aussi quitter Chibi et ses facéties, Chibi et ses visites ensoleillées. C'est aussi quitter ce quartier ancien, si calme, si représentatif du Japon traditionnel avec ses jardins, ses arbres, ses lanternes de pierre à l'entrée des propriétés, pour aller s'installer dans un Japon plus moderne et moins compréhensible. C'est quitter un lieu plein de sérénité pour une ville plus agitée. Et lorsque le départ sonne, l'absence de Chibi est cruelle: Chibi dont la vie s'est arrêtée une nuit, loin du chemin tortueux. "Le chat qui venait du ciel" est le premier roman du poète Hiraide qui en fait un roman intimiste où est magnifié un Japon "hors du temps", le Japon des poètes, le Japon de ceux que peine l'essor de la modernité et de la civilisation de béton qu'elle engendre. Or, Chibi est la lueur d'espoir: l'espoir que l'émerveillement sera toujours possible malgré le béton qui rogne sur les demeures de la ville. Un roman-poème où certaines descriptions sont une succession de haïkus. Un voyage hors du temps, dans une réalité de l'impermanence, dans un mode de l'éphémère qu'il faut saisir avec subtilité pour l'apprécier à sa juste valeur. Un roman qui ne laissera indifférent ni les amoureux des chats ni les amateurs de littérature japonaise...si en plus les lecteurs font partie des deux catégories c'est le bonheur assuré! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Hiraide Takashi Lun 17 Déc 2007 - 19:19 | |
| - Chatperlipopette a écrit:
Un roman qui ne laissera indifférent ni les amoureux des chats ni les amateurs de littérature japonaise...si en plus les lecteurs font partie des deux catégories c'est le bonheur assuré! Comme toujours, ta critique est très belle, Chatp', mais hélas ce livre ne m'a pas plu. La mort du chat et la comparaison avec une " petite perle blottie au creux d'un arbre" (ou quelque chose comme ça) m'a émue, mais à part ça je ne l'ai pas trouvé prenant, ni bien écrit . |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Hiraide Takashi Lun 17 Déc 2007 - 19:30 | |
| Comme quoi, les sensibilités sont différentes selon les personnes Je me susi laissée porter par la douceur du rythme, la nostalgie ambiante, agréablement secouée par les virevoltes du chat dans le jardin ou la maison. J'étais dans le pavillon, dans le jardin aux côtés du couple et du chat, près de la libellule et déambulant dans le parc...bref, j'étais mêlée aux mots, aux images, aux personnages....immersion totale dans l'oeuvre. Je l'ai vécu comme une méditation et une évasion....sans doute en raison de mon long arrêt | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| | | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Hiraide Takashi Mar 18 Déc 2007 - 21:25 | |
| Pareil, je n'ai pas aimé. Passer deux pages à expliquer comment mesurer un arbre avec son ombre, mentionner Thalès de Milet, faire digression sur digression, ça montre qu'il n'avait pas grand chose à dire, à part de parler de lui du chat qui est siiiii mignon, et de sa femme qui a peur des canards (les Sopranos, ça marque).
Et quel barratin sur Machiavel ! Ca en devient... du sadisme pour le lecteur. Bref, un livre pas très long, mais encore beaucoup trop. Il parle de la nature, eh bien il aurait dû prendre pitié des pauvres arbres abattus pour ça. C'est un livre narcissique. Fuir le narcissisme d'une certaine littérature française pour tomber là-dedans, c'est dommage. Et prendre un chat en otage pour émouvoir le lecteur, c'est triste, quasiment un aveu d'impuissance. | |
| | | Argantel Envolée postale
Messages : 121 Inscription le : 30/06/2008 Age : 49
| Sujet: Re: Hiraide Takashi Ven 29 Aoû 2008 - 18:23 | |
| Le Chat qui venait du ciel
Novice en littérature japonaise (comme dans bien d'autres domaines d'ailleurs !), j'essaie d'enrichir un peu mes connaissances et on m'a gentiment prêté ce livre en me disant qu'il pouvait plaire aussi bien aux amoureux des chats qu'aux autres.
J'adore les chats, je me suis dit, allons-y !
Et j'ai découvert un univers très particulier, tout en poésie et en délicatesse.
Le rythme, très lent, donne un style "contemplatif" au livre et cela m'a vraiment changée de mes lectures habituelles, beaucoup plus "nerveuses".
Il faut être honnête, il ne se passe pas grand chose mais la description de l'évolution de la relation entre ce chat et le couple d'humains est très lumineuse et "ces quelques grammes de douceur dans un monde de brutes" sont très reposants.
Une lecture idéale sur un transat au soleil ou au coin du feu !
Et une envie de poursuivre ma découverte de la littérature japonaise. | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Hiraide Takashi Ven 29 Aoû 2008 - 18:57 | |
| - Chatperlipopette a écrit:
- chouette, je croyais être la seule à avoir apprécié le roman!! Je suis sauvée
Tu n'es pas la seule en tout cas, car je connais des gens qui ont bien aimé. En me relisant plus haut, je me trouve même un peu dure, ce livre est assez maladroit mais sincère, je crois. - Spoiler:
Et puis j'aime pas quand les auteurs font mourir les chats à la fin. Comme le dit EXPie, c'est pas du jeu!
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| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Hiraide Takashi Mar 14 Déc 2010 - 13:02 | |
| J'adore les chats mais jusqu'ici le livre ne me" branche" pas, comme quelques autres. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Hiraide Takashi Mar 14 Déc 2010 - 17:51 | |
| - monilet a écrit:
- J'adore les chats mais jusqu'ici le livre ne me" branche" pas, comme quelques autres.
Tu rejoins effectivement la très forte majorité exprimée... | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Hiraide Takashi Mar 14 Déc 2010 - 19:30 | |
| Je ne l'ai pas terminé , je doute cependant d'y trouver beaucoup d'agrément. Je vais encore faire un petit effort et poursuivre... | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Hiraide Takashi Mar 14 Déc 2010 - 20:49 | |
| Hé hé ! Je n'avais pas posté la méchante critique que j'avais faite du bouquin. Je me rattrape. Il n'est jamais trop tard pour dire du mal d'un livre Le Chat qui venait du ciel. "Roman touché par la grâce", "Tout le charme infini de ce livre..." C'est ce que proclame la quatrième de couverture avec l'objectivité et la retenue caractéristiques des quatrièmes de couverture de chez Picquier. Ils auraient tort de s'en priver : dites des compliments, il en restera toujours quelque chose, surtout quand certains critiques font du copier/coller. Ce court roman parle d'un sujet que connaît bien l'auteur : lui, sa femme, et le chat qui leur rend visite. Ah, qu'il est mignon, le petit chat qui ne se laisse pas prendre dans les bras, qu'il est mystérieux, ce petit animal qui ne miaule pas, ce félin qui vient leur rendre visite depuis la maison d'à côté. A part ça, pas grand chose. Alors, comme à chaque fois qu'on n'a rien à dire, on fait des digressions. Horie Toshiyuki, dans le Pavé de l'Ours, abordait des sujets divers, qui avaient tout de même le mérite de divertir quelque peu (le lancer de camemberts...). Hiraide, lui, parle de Machiavel, à deux reprises : - Citation :
- "Membre du gouvernement de la république de Florence, Machiavel est passé à la postérité comme penseur politique d'un pragmatisme achevé, mais on ne saurait oublier qu'il était également poète, un poète à la langue riche qui a laissé nombre de fables et de contes. Dans ces textes qui empruntent les formes d'expression les plus diverses, à travers le terme de "Fortune", ou celui de "virtu", qu'on pourrait rendre à l'aide de vingt mots ou plus - courge, vertu, morale, génie, habileté, bravoure, persévérance, élan -, ou encore celui de "nécessité", que l'on peut traduire par besoin, voire désespoir, une grandeur toute particulière se transmet au lecteur". (pages 22-23).
Je m'arrête là, il y en a encore pendant une page et demie, et puis encore une autre en page 103. Sinon, quoi d'autre ? Comme il n'y a pas que Machiavel dans la vie, il fait également mention de Léonard de Vinci, des lithographies polychromes, et puis pour passer aux exercices pratiques, il passe deux pages à expliquer comment mesurer un arbre avec son ombre, il mentionne Thalès de Milet, etc. Lorsqu'il ne parle pas de lui ("Je suis atteint d'une aversion incontrôlable à l'égard des mantes religieuses. Leur vue même m'est insupportable. Le bruit qui m'avait fait croire à une lame qu'on aiguise était le frémissement des ailes de la cigale qui se débattait avec acharnement", pages 106-107), ou bien de sa femme ("J'ignore pourquoi, mais elle ne suportait pas les canards.", page 108 - on pourrait lui recommander les services du Docteur Jennifer Melfi, de la série The Sopranos, qui est une spécialiste en phobie des canards), quand le couple ne s'extasie pas sur le si mignon petit chat qui vient squatter chez eux ("Chaque fois que nous nous levions tard, ma femme jetait un coup d'oeil derrière le rideau. « Enfin, ce chat ne serait pas à nous ? » disait-elle d'un air heureux en le regardant dormir.", page 63), il observe la beauté de la Nature : - Citation :
- "La pluie printanière s'est mise à tomber. J'ai pu me rendre compte que, lorsque quelques gouttes passagères s'écrasent comme sur une plaquette de verre de laboratoire, il est possible d'observer les variations de grosseur des gouttes. Je discerne vaguement le mouvement des nuages, le tourbillonnement de feuilles. La silhouette brunâtre qui se déplace avec nonchalance appartient selon toute vraisemblance au rôdeur félin qui a ses entrées dans la propriété, dont on voit le ventre effilé. Un oiseau s'est posé sur l'auvent de verre, dessinant l'empreinte rose de ses pattes. A peine posé, il s'est mis à glisser. Sentant le danger, il a regagné en hâte le traillis. La vitre étant à moitié opaque, je n'ai pas réussi à distinguer quel oiseau c'était."(page 28).
Alors voilà, il y a une jolie couverture (oeuvre de Georges Manzana-Pissaro, un des fils de Camille Pissaro), mais il faut vraiment aimer les chats pour voir une quelconque grâce ou autre charme infini dans ce petit livre qui a finalement beaucoup des travers de la littérature française qu'on n'aime pas, celle qui parle de soi - et dont on se fiche royalement. | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Hiraide Takashi Mer 15 Déc 2010 - 17:48 | |
| Contrairement à ce que je disais hier la deuxième moitié du livre ne m'a pas laissé complètement indifférent. Bizarre. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Hiraide Takashi Mer 15 Déc 2010 - 17:59 | |
| - monilet a écrit:
- Contrairement à ce que je disais hier la deuxième moitié du livre ne m'a pas laissé complètement indifférent. Bizarre.
Tant mieux pour toi ! Mais "pas laissé complètement indifférent" ne semble quand même pas être porteur d'un enthousiasme débridé... | |
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| Sujet: Re: Hiraide Takashi | |
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| | | | Hiraide Takashi | |
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