Aventures en nos bibliothèques

Le 5 décembre à 10h08, Mimi (sic) :

Citation :

-"Bonne nouvelle, ma suspension est levée swing (et n'aurait pas dû être d'ailleurs). J'ai donc innové en prenant un livre audio".

Le 6 décembre à 10h04, Mimi (sic) :

Citation :

-"La cassette s'est coincée, j'ai voulu la décoincer et j'ai cassé la cassette Shocked . La bande est coupée aussi".

Spoiler:

Je vous tiens au courant de la suite !!

Oui, j'espère bien!
Et si vous en avez d'autres comme ça à nous faire partager sur vos relations avec vos bibliothécaires...

Eh bien voilà la suite ! J'avais téléphoné au préalable pour signaler le problème.
Quand j'ai remis le coffret en rappelant mon souci, on m'a gentiment dit qu'il n'y avait pas grand chose à faire, qu'avec le temps les bandes s'usaient et cassaient puis c'est tout. Pas d'amendes, pas de demandes de remboursement ou quoi que ce soit de ce genre ni même un soupçon de reproche ! J'en suis encore toute ébahie.

En fait tout dépend sur qui tu tombes, c'est comme partout, il y a des gens sympas et compréhensifs et d'autres qui vont venir te chercher la petite bête ou te tomber dessus à grands bruits dans un accès d'autorité histoire de passer leur nerfs sur quelqu'un.

Forte de mes nouvelles connaissances en littérature islandaise , je me suis rendue à la bibliothèque de Papeete sur mer, et ai interrogé- tiens toi bien Sophie- nos charmantes bibliothécaires.
"Vous n'auriez pas de la littérature islandaise, par le plus grand des hasards et sans vouloir déranger votre conversation bien sûr".
Réponse locale, avec les yeux, bien sûr. Moi aussi, maintenant je parle avec les yeux, donc j'ai compris, ça voulait dire qu'est ce qu'elle nous emm...celle là, et "t"as qu'à regarder le catalogue".
Oui, mais leur catalogue , il n'est pas classé par pays. Alors j'ai redemandé en précisant bien: traduit par Régis Boyer of course.
Et bien....ces dames m'ont trouvé L'Edda poétique, L'espace intérieur, Fayard, 1992,traduit par Régis Boyer! Je l'aurais préféré en vieux norrois , bien sûr, mais je n'ai pas osé demander et il était 11 heures, il fallait qu'elles déjeunent.
Et bien ce livre a été emprunté 15 fois!! Si!!! J'ai compté! 15 personnes intéressées à Papeete...à moins que cela soit le même qui l'ait repris 15 fois, c'est possible.
Je mène une enquête rapide sur le ou les emprunteurs et les fais s'inscrire à ce forum.
Un lien sur L'Edda poétique:
ICI

Marie a écrit:

Et bien ce livre a été emprunté 15 fois!! Si!!! J'ai compté! 15 personnes intéressées à Papeete...à moins que cela soit le même qui l'ait repris 15 fois, c'est possible.
Je mène une enquête rapide sur le ou les emprunteurs et les fais s'inscrire à ce forum.

Marie mène l'enquête...Tiens-nous au courant...

Tu es bien courageuse Marie d'affronter les dragons
Et cette lecture m'a l'air bien coriace.

Moi je ne vais plus à la bibliothèque puisqu'elle est fermée quand je peux y aller; au moins il ne m'arrivera pas de mésaventure.

J'attends un arrivage de bouquins pour bientôt, mais je ne sais ni quand, ni combien, ni ce qu'il y aura... Et la bibliothèque de Ville est toujours aussi peu fournie que par le passé, excepté, et c'est formidable, pour les enfants!
Sinon, je connais depuis quelques années une conteuse, douée d'une présence très forte dans son travail, c'est une joie lorsqu'elle nous narre un récit. Sa voix est claire et sa diction fluide.
J'avais oublié avant de la connaître le bonheur tranquille d'écouter des histoires, de voir valser légèrement ses mains dans l'air pour y dessiner et y inscrire des arabesques qui ressemblent à des mots, d'entendre et partager les émotions lorsqu'elle conte une légende par exemple.

Elle agit officiellement dans des bibliothèques, mais amicalement, pour le plaisir de nos yeux et de notre imagination, n'hésite pas à conter chez les particuliers.

En connaissez-vous?

feuilllle a écrit:

En connaissez-vous?

Oui, j'en connais une remarquable...Thérèse Canet.
« Le conte se tricote dans un maillage très particulier à son genre , avec ses propres li-mythes et ses portes béantes sur l’inaccessible de l’humanitude, sur l’indicible. Certes, ça nous surpasse, ça passe à travers nous, ça laisse des traces. Acceptons de recevoir ses traces sagaces.
Donnons-nous de l’air, de l’amplitude, de la respiration, laissons à nos oreilles le loisir du verbe qui ventile nos consciences et nos inconscients .
Examinons les balayures afin de ne pas jeter les pépites abandonnées dans les rainures du parquet. Jouissons des contes, ces joyaux hérités de l’enfance de l’humanité, sachons distinguer leur éclat permanent dans la pacotille accumulée à la hâte par la frénésie contemporaine .
Goûtons ces paroles d’avant nous qui ne peuvent vibrer sans la corde ténue dont l’élasticité fragile astique le silence. »
(Thérèse Canet)

Marie a écrit:

Et bien....ces dames m'ont trouvé L'Edda poétique, L'espace intérieur, Fayard, 1992, traduit par Régis Boyer! Je l'aurais préféré en vieux norrois , bien sûr...Un lien sur L'Edda poétique:ICI

Je trouve qu'elles ne sont pas si vilaines que ça finalement Marie, vos bibliothécaires Il fallait le faire, trouver l'Edda poétique (moi je n'aurai pas su sans mon ordinateur)
- Je suis toujours surprise par la littérature orale (contes, légendes...) et j'ai vraiment du mal à ne pas m'endormir quand je fais face à des conteurs professionnels... je vous envie Feuille, Coline!

Marie a écrit:

Et bien....ces dames m'ont trouvé L'Edda poétique, L'espace intérieur, Fayard, 1992,traduit par Régis Boyer! Je l'aurais préféré en vieux norrois , bien sûr, mais je n'ai pas osé demander et il était 11 heures, il fallait qu'elles déjeunent.

Tu ne devrais plus jamais te plaindre de tes bibliothécaires Marie, c'est vraiment un livre bien intéressant, il s'agit de beaucoup plus qu'une simple traductioin de l'Edda poétique. La présentation du texte faite par Régis Boyer, sa façon de classifier ses différentes parties tout en nous fournissant un certain nombres d'éléments et d'informations en font une brillante introduction à la mythologie et à la culture nordique ancienne.

De temps en temps, j'ai besoin de renouveller ma provision de livres, et d'aller à la bibliotèque, mais elle est loin ma bibliothèque...

Quand on choisit de vivre à la campagne, au beau milieu de nulle part, il faut en accepter les conséquences.
Ma bibliothèque est une annexe de la bibliothèque municipale de Toulouse.
Elle est située dans le quartier résidentiel le plus chic de la ville, la Cote Pavée. Un quartier aussi différent des cités ghettos de Toulouse, que peut l'etre Copacabana des favelas de Rio de Janeiro.

Donc elle est loin ma bibliothèque. Et quand j'y vais, c'est toujours une sorte d'expédition, presque une aventure...
Parcequ'il faut l'atteindre ma bibliothèque, et pour cela, il ne suffit pas de savoir viser !!!

Les dames de la bibliothèque sont trois. Les deux premières sont des dames mures -depuis toujours semble t'il- et elles parlent avec une voix de rogome. Pour moi, qui n'ai aucune mémoire visuelle, elles sont interchangeables...
Quand elles examinent mes piles de livres, elles affichent le meme mélange
de perplexité, d'incrédulité et de compassion -parfois-. Mais j'ai l'impression qu'elles se vissent un index sur la tempe dès que j'ai le dos
tourné.
La troisième dame est grande et sympa. Et elle apprécie les livres, ce qui
arrange tout.
Mes recherches sont longues. Elles ressemblent, je pense, à celle de l'entomologiste à la recherche de l'insecte rare. Je passe les livres un après l'autre. C'est très absorbant et c'est dommage, car les gens qui
fréquentent les bibliothèques sont souvent des gens interessants et qui
mériteraient aussi l'observation...
Le meilleur moment, c'est toujours quand je suis arrivé chez moi sain et
sauf. Encore une fois. Et que je peux enfin examiner mes livres.
Quelle magie dans tous ces livres encore non lus, mais tellement porteurs
de promesses... Promesses qu'ils ne tiendront pas ou rarement.
C'est pour cela que je tarde tellement à les lire. "Seule l'orée de la connaissance est berlle", dit le poète. Il a raison.

A Toulouse, il y a une très grande bibliothèque. Un truc énorme, genre Beaubourg. Je n'y vais jamais.
On y trouve certainement tous les livres dont je rève. Mais que ferai-je
si je trouvais tous les livres dont je rève ? Je pense que je cesserais de
rever.
Les gens repus ne revent pas souvent, et moi, j'ai besoin absolument de rever.

Citation :

Mes recherches sont longues. Elles ressemblent, je pense, à celle de l'entomologiste à la recherche de l'insecte rare. Je passe les livres un après l'autre.

oui, moi aussi, tous les 15 jours...et je regarde souvent combien de fois ils ont été empruntés, depuis quand personne n'en a voulu, et je rêve...J'y passe 2 heures à chaque fois!

Babelle et Arabella, une remarque, je ne me plains pas de mes bibliothécaires, elles m'amusent, c'est différent! Je les connais ( elles n'ont jamais changé...) depuis plus de 20 ans! Elles m'amusent et elles représentent très bien un des aspects- que j'aime beaucoup- de la Polynésie. C'est à dire que lorsqu'on dit Tahiti, on pense cocotiers , surf , tamure et vahine souriante. Et là, elles sont peu aimables ( pas un sourire et incapables- ou surtout, ne voulant pas retenir un nom puisque le redemandant à chaque fois) , rien n'est informatisé, personne n'ose jamais rien leur demander, et là , je demande quelque chose d'assez spécialisé quand même- surtout pour une petite bibliothèque du bout du monde-d'un auteur que je ne connaissais pas il y a 48 heures - et hop,en rechignant bien sûr , elles me le trouvent. Je trouve ça fabuleux...
Je crois qu'il y aurait beaucoup de choses à écrire sur la bibliothèque de Papeete...

Déjà, je crois que la bibliothèque de Papeete est la seule biblothèque de France (du monde? ) à être fermée le samedi!

Bix: je me retrouve pas mal dans ce que tu as décrit, au tempsoù j'allais à la superbe médiathèque de Nancy. J'aimais y aller, y passer du temps, cehrcher des livres mais aussi en prendre un ou deux complètement au hasard, simplement parce que la couverture me plaisait, ou la 4ème de couverture.
Arrivée chez moi, je prenais les livres, les ouvrait, les regardait avant de les lire.
Avant l'informatisation, j'aimais bien aussi regarder, comme Marie, le nombre d'emprunts, et même dans ma petite ville de jeunesse, il y avait les noms des emprunteurs.