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| Yoshimura Akira | |
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Auteur | Message |
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Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Yoshimura Akira Jeu 9 Avr 2009 - 10:28 | |
| - Marie a écrit:
Et j'ai vu un véritable échange dans les gestes réciproques du narrateur et du frère de la jeune femme, mais, bien sûr, et comme tu le dis aussi, chacun y voit un peu ce qu'il veut.. C'est la qualité première de ce roman : chacun peut interpréter à sa manière. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Yoshimura Akira Jeu 9 Avr 2009 - 12:21 | |
| - Marie a écrit:
Peut être pas vraiment d'accord sur les termes " animal mutique": dans quelle société animale un élément femelle est-elle contrainte au suicide après "souillure"?
La métaphore animale ne s'étend pas à tout le comportement des villageois, puisqu'ils restent des humains, mais à un aspect en particulier (que j'ai décrit en spoiler). C'est en rapprochant Le convoi de l'eau de Liberté conditionnelle (enfin, surtout de son adaptation l' Anguille) que j'ai utilisé cette image de monde animal silencieux car j'ai trouvé des similitudes entre ces deux histoires. |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Yoshimura Akira Ven 10 Avr 2009 - 20:31 | |
| Pourquoi Le convoi de l'eau est-il intitulé "récit" et non "roman"? | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Yoshimura Akira Ven 10 Avr 2009 - 20:34 | |
| En principe un récit est autobiographique ou comporte des éléménts autobio...
Mais c' est parfois plus fantaisiste que cela ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Yoshimura Akira Ven 10 Avr 2009 - 21:32 | |
| Le dictionnaire donne cette définition de récit: "narration de faits inventés ou réels". Peut-être est-il intitulé récit parce qu'il s'apparente à une sorte de fable et le narrateur est comme un conteur ? |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Yoshimura Akira Sam 2 Mai 2009 - 22:21 | |
| Liberté conditionnelle
Ce livre a déjà été évoqué par Sousmarin et eXPie, ce qui m'a d'ailleurs donné envie de le lire.
Un condamné à perpétuité est liberé au bout de quinze années de prison, ou plutôt que liberé, il bénéficie d'une liberté conditionnelle, et cela à vie. Cette liberté conditionnelle a des sacrée limitations, il ne peut faire de voyage sans accord de son tuteur, il doit venir raconter sa vie très régulièrement, le tuteur se permet vraiment de décider de la vie du prisonnier libéré. Et même si dans un premier temps, cela semble rassurant à Kikutani, le personnage principal, à la longue il trouve cela pesant. Et encore plus après son remariage, et sa nouvelle épouse découvre la chose avec accablement. En fait, Kikutani est sensé rester à vie un comdamné à pépétuité, même s'il n'est plus en prison.
Il y a bien sûr les difficultés d'adaptation de Kikutani, les changements dans le monde quotidient qu'il découvre et auxquelles il doit s'adapter, mais je trouve qu'en fin de compte, s'il ne peut pas vraiment se réinserer c'est du en grande partie à cette continuation de la prison qu'est en fin de compte la liberté conditionnelle. Et aussi il y a le côté très conventionnel, très soucieux des apparences de la société japonaise; Kikutani tremble que les gens apprennent son passé de condamné, il serait marqué et inévitablement rejetté, il doit vivre dans la dissimulation et le mensonge, et le terrible c'est que lui-même et tout le monde trouvent cela naturel. L'apparence avant tout, surtout l'apparence de la respectabilité.
Et cela pose aussi la question du comportement exemplaire qui permet à Kikutani d'être libéré, par rapport au travail qu'il n'a pas fait par rapport à son acte. Il ne regrette pas vraiment le double meurtre, il ne se pose même pas la quetion du pourquoi, de sa part de responsabilité dans l'échec de sa vie. Et donc rien n'empêche qu'il ne recommence. En fait, il est complètment écrasé par une société qui exige une apparence irréprochable, des comportements stéréotypés, parfois à l'extrême opposé du ressenti des personnes, et Kikutani lorsque les choses deviennent inacceptables n'a que la violence, par laquelle il exprime ses frustrations. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Yoshimura Akira Mer 10 Juin 2009 - 20:00 | |
| Le convoi de l'eau
vousavez déjà beaucoup parlé de ce récit...Je viens de le terminer...Il est vraiment très beau... Certaines ont parlé de "rédemption" et c'est bien de cela qu'il s'agit...Une rédemption qui s'opère sur fond de tragédie humaine noyée dans le silence et les brumes. | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Yoshimura Akira Mer 10 Juin 2009 - 22:01 | |
| Coline, nous sommes presque syncho Le convoi de l'eau Le narrateur est un ancien repris de justice qui redécouvre le monde de la liberté. Il rejoint une équipe mise sur pied pour construire un barrage en haute montagne, dans une région reculée et isolée du pays. Arrivé à destination, une ascension à travers une forêt verdoyante et humide attend l'équipe et le narrateur. Le périple commence, les hommes aperçoivent, perdue dans la brume constellée de goutelettes, une vallée au creux de laquelle niche un village qui semble désert. Ce hameau est comme hors du temps, arrêté à une époque révolue: deux mondes opposés se rencontrent, la modernité représentée par l'équipe du barrage, ses machines, ses outils, sa technicité, et la tradition dont le village est le miroir fragile. Les maisons sont recouvertes d'une mousse d'un vert lumineux, luisant de l'eau absorbée par elle, lentement par elle exhalée sous le soleil printanier. Les habitants sont autant de fantômes silencieux vaquant à leurs occupations agrestes. L'atmosphère est gorgée d'humidité, celle de la pluie, celle des goutelettes de la brume, ce voile opaque qui cache pour mieux découvrir cette vallée perdue dans l'espace et dans le temps. La moiteur, la couleur verte deviennent rapidement oppressante tant pour les hommes du chantier que pour le narrateur et le lecteur. Ce dernier est dans l'attente du déséquilibre qui tôt ou tard fera basculer le rythme du temps. Le vert fait apparaître un indicible et inévitable sentiment mortifère: l'oppression de la chappe forestière, de la nappe de brouillard dense, de l'omniprésence de la mousse, éponge silencieuse des humeurs du ciel comme de la terre, ne sont qu'étouffement et inquiétude. Chacun est engoncé dans ses certitudes: les ouvriers, bagnards qui s'ignorent, regardent de haut ces hommes et ces femmes à la vie simple et traditionnelle tandis que ces derniers ignorent par conviction d'être supérieurs à ces "barbares", agités et froissant les susceptibilités de la tradition et des légendes de la forêt, l'équipe du chantier. Seul, le narrateur, qui est venu dans cet endroit perdu pour oublier et surtout expier l'acte qui le conduisit en prison. Seul le narrateur regarde d'un oeil amical la nature mystérieuse, attirante par sa sauvage beauté verte et sombre: sans cesse lui revient sa violence lors du meurtre de son épouse, sans cesse la possibilité du chaos s'installe en lui, lui qui a comme talisman des osselets, ceux des orteils de sa femme! Le narrateur ne peut qu'être attiré, subjugué et apaisé par l'étrangeté des habitants du hameau perdu qui dans un calme absolu refont sans relâche ce qui a été défait par les soubresauts des détonations du chantier. Bien entendu, au coeur de cette verdoyance sombre et cette moiteur opaque, le drame attend son heure, le déséquilibre est en latence: les ouvriers ne peuvent comprendre ce qui est le fondement du mode de vie du hameau et une gêne profonde, une incompréhension teintée de peur monte, graduellement au fil des brouillards et des pluies qui augmentent le flou permanent de la situation. Un jour, trois habitants du village, deux hommes et une très belle jeune fille, arrivent au camp, la jeune fille désigne un des ouvriers puis ils regagnent le village. Plus tard, le corps de la jeune fille est retrouvé, supplicié, au pied d'un arbre, près du camp, image inamovible de la faute commise. Les travaux continuent malgré tout dans un malaise des plus étouffants. La narration de Yoshimura est d'une très belle fluidité, à l'image de l'eau qui coule, impassible et pourtant tumultueuses, des montagnes. Cette eau qui bientôt noiera le village sous ses flots, cette eau qui sonnera le glas d'un mode de vie. Il insinue, silencieusement, secrètement presque,dans son récit, la fascination de la mort, la répulsion face à l'étrange que l'on ne comprend pas, la curiosité vis à vis de l'autrui, créant une atmosphère mystérieuse, mortifère et d'une immense singularité. Les descriptions de la forêt, des mousses, des camaïeux de vert sont d'une intense poésie au pouvoir de suggestion étonnant. Le lecteur est le vert qui joue en de multiples variations, mais aussi la transparence trompeuse de l'eau, élément en filigrane à la permanence cristalline ou grave. Le convoi de l'eau est un récit magnifique où la poésie est au détour de chaque image construite par l'auteur qui, avec science, invite son lecteur à se fondre dans les particules infinies d'un monde où le vert est en mode majeur. Un roman fort, un roman qui offre une multitude d'émotions dans lesquelles le lecteur apprécie de se perdre pour mieux retrouver le fil de la narration, pour mieux appréhender l'éternelle lutte entre la modernité et la tradition: un mode de vie, ancré dans le temps et l'espace, s'efface, sans un mot, sans un cri, dans une immense dignité silencieuse et majestueuse, pour laisser place à un nouveau système dévoreur, ogre insatiable et aveugle, pour se fondre encore plus intimement avec la symphonie en vert d'un monde de l'invisible et du secret. | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Yoshimura Akira Mer 10 Juin 2009 - 22:03 | |
| Cela fait du bien de voir ce roman faire ainsi l'unanimité. Un très beau moment de lecture. Merci Chatperlipopette pour ton commentaire détaillé. Heureuse de lire que ce roman t'a séduite Coline. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Yoshimura Akira Mer 10 Juin 2009 - 22:14 | |
| - Chatperlipopette a écrit:
- Coline, nous sommes presque syncho
Le convoi de l'eau
Oui mais toi tu as développé...Bravo!... Oui, Eve Lyne, pour le moment ce récit fait ici l'unanimité!... | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Yoshimura Akira Mer 10 Juin 2009 - 22:17 | |
| Ma lecture remontait à mars dernier (mais c'est un livre qu'on n'oublie pas de si tôt!) et j'avais pris des notes! Oh, coline, je viens de m'apercevoir que tu avais changé d'avatar...très très joli et onirique aussi. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Yoshimura Akira Mer 10 Juin 2009 - 22:19 | |
| Je te félicite aussi pour le tien...tout vert le chat!...Un chat pour Lipopette!... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Yoshimura Akira Mer 10 Juin 2009 - 22:22 | |
| - Chatperlipopette a écrit:
- la symphonie en vert d'un monde de l'invisible et du secret.
Très jolie formule! Et bravo pour l'avatar, j'adore! |
| | | Scarabée Envolée postale
Messages : 231 Inscription le : 14/05/2008 Age : 40
| Sujet: Re: Yoshimura Akira Sam 19 Déc 2009 - 15:20 | |
| La jeune fille suppliciée sur une étagère
Une nouvelle très intimiste et intriguante qui m'a rappelé Le faste des morts en beaucoup mois glauque. Comme souvent (voire toujours) avec Yoshimura, il y a une certaine réserve presque poétique. Cette fille qui se voit dépouillée petit à petit de tous ses attributs, et qui se voit rejetée par les regards qui convergent vers elle à quelque chose de touchant. Il y a comme de la résignation, jusqu'à sa condition finale où le bruit des os se disloquant résonne.
Le sourire des pierres
Une nouvelle traitant une fois de plus de la mort, mais d'une façon différente. C'est l'histoire de Sado, jeune garçon énigmatique qui entraîne des jeunes filles avec (ou plutôt sans) lui dans la mort. Sa psychologie est ainsi très énigmatique, névrosée. J'ai bien aimé la fin de la nouvelle où le doute s'installe. Ces pierres tombales singulières... Bref, l'ambiance générale.
Recueil à conseiller. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Yoshimura Akira Sam 19 Déc 2009 - 19:06 | |
| Très tentant The Valuk. De toute façon je lirai encore cet auteur, alors pourquoi pas celui-là. | |
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| Sujet: Re: Yoshimura Akira | |
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| | | | Yoshimura Akira | |
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