Florian Henckel Von Donnersmark

La vie des autres de Florian Henckel VON DONNERSMARCK-
(Ulrich Mühe - Martina Gedeck - Sébastian Koch )

L'histoire se passe en RDA , en 1984 , la police d'état , la Stasi ,contrôle tout , jusque dans les milieux intellectuels et n'hésite pas à museler , voire interdire ceux qui n'adhèrent pas aux idéaux .

Dans ce contexte diabolique ,un auteur dramaturge ,Dreyman considéré comme loyal et non subversif , va se retrouver mis sur écoutes et épié jour et nuit par un agent austère ,Wiesler , car la femme qu'il aime est aussi la maitresse d'un ministre.qui cherche là un moyen de le compromettre....
Wiesler , froid et solitaire ,emmuré dans ses certitudes et son sens du devoir , va peu à peu en devenant le témoin de leur histoire et par le fil conducteur de l'art , s'ouvrir à des sentiments inconnus pour lui : l'amour , l'émotion ,la culpabilité ,le doute ..


Sobriété , subtilité , émotions et intrigue parfaites pour cette histoire , qui sous son fond, très fouillé , de description du système "Stasien ", nous raconte surtout celles d'hommes piégés par ce même système .
Comment leurs regards , zélés ,complices , ou plus intègres vont-ils évoluer , comment ,sous le fait de ce mécanisme dévastateur et omniprésent peut-on devenir un héros ou un traitre , et l'âme humaine peut elle malgré tout rejaillir dans toute sa grandeur ?

Voilà ce qui m'a profondément touchée dans ce film : la beauté et l'espoir cachés ,étouffés par la face sombre des hommes , mais parfois plus puissante : toute l'ambiguité humaine révélée dans ce qu'elle a de plus vil mais de plus noble aussi ...Magnifique!




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Petite critique parue dans Télérama et fort élogieuse :


<< Le revirement d’un redoutable agent de la police politique est-allemande. Un premier film magistral.

Florian Henckel von Donnersmarck nous raconte comment une machine inhumaine se dérègle, dès lors qu’y interfèrent désirs et sentiments, tout ce qui est humain, et donc incontrôlable. C’est à un duel qu’on assiste, une partie d’échecs entre volonté de pouvoir et envies de possession, ordre et désordre, loi et transgression. Le spectacle est prenant, efficace, presque à la manière d’un thriller, mais aussi passionnant pour toutes les facettes qu’il révèle. La justesse de cette reconstitution de l’Allemagne de l’Est offre un accès inédit à une réalité qu’on n’a guère eu l’occasion de revisiter au cinéma, tout en prenant une dimension de fable universelle sur le totalitarisme. >>

Et pour ceux qui hésitent encore ,je précise que ce film a été élu meilleur film de l'année 2006 en Allemagne et a reçu 3 nominations aux European Film Awards (au coude à coude avec "Volver"):
Prix du meilleur film , prix du meilleur scénario , prix du meilleur acteur pour
Ulrich Mühe

.. A noter une excellente BO signée Gabriel Yared ("Azur et Aznar" )...

J'insiste un peu ,mais quand j'aime...J'aime à fond !

Et dire que je ne le verrai sans doute pas... C'est pas juste...

Tu le verras j'espère en DVD quand il sortira , mais si tu n'as pas de cinémas proches , tu as des librairies -cafés -concerts à en faire baver d'envie plus d'un !..

J'ai enfin pu voir ce film exceptionnel la semaine dernière.
Paranoïa, espionnage, politique, amour aussi...
Premier film réalisé de main de maître.
Perfectionnisme du réalisateur dans ses recherches préparatoires afin d'en faire un film rigoureux sur le plan historique.
Acteurs remarquables (particulièrement l'homme de théâtre et l'agent de la STASI chargé de l'espionner).
Une chute inattendue qui assène un dernier grand choc émotionnel.

A ne rater sous aucun prétexte s'il passe près de chez vous.

j'avais fini par le voir au ciné... poussé par une insistante recommandation parental et puis... il était toujours à l'affiche et un petit ciné le dimanche après-midi moi j'adore ça !

j'ai bien aimé... je ne dirai pas adoré sans doute à cause d'un je ne sais quoi de "plat" dans la réalisation (ce qui est un peu méchant et potentiellement injuste mais... il me manque un petit quelque chose).

Les acteurs sont franchement bons, il a des scènes assez redoutables (celle du réfectoire...) d'autres franchement malsaines à juste titre. Intéressant personnage de l'actrice...

belle démonstration dans les décors pour le "après la chute"...

ce n'est pas un film qui m'a emballé mais c'est un film (utile et) qui fait réfléchir... et un beau film.

En fait j'ai des scrupules à exprimer mes réserves sur la mise en forme parce que j'ai le sentiment (en raccourci) que certaines personnes plus directement concernées n'ont pas besoin de plus (surtout avec ce type de sujet).

j'encourage moi aussi nos amis à le voir

rem : l'acteur qui joue l'acteur (... ) Sebastian Koch est aussi celui qui joue l'officier allemand dans Black Book (film impressionnant)

J'ai-enfin- vu La vie des autres.
Très beau film...et un magnifique acteur, qui est mort, Ulrich Mühe.
jouant l'agent de la Stasi qui est exceptionnel dans son personnage froid et insensible, méthodique et professionnel dans son immonde tâche, mais que l'on va sentir petit à petit affecté par la vie de l'écrivain et de la comédienne.
Sebastien Koch aussi, est très bon. Black Book, j'avais moins aimé, Animal. Parce que justement malsain ( tu sais que toutes les scènes tournées l'ont été sans aucun trucage? ).
Allez, une image d'Ulrich Mühe

La vie des autres

Je viens juste d'éteindre mon lecteur dvd. Merci les cerclés de m'avoir permis de le voir.
Un film très intéressant sur le glissement d'un homme : de son monde bien huilé, morne, boulot-metro-dodo finalement vers un monde de doutes, où soudain les émotions prennent plus de place.

J'ai trouvé l'acteur Ulrich Mühe vraiment superbe de sobriété, parvenant à faire passer un flot d'émotions, à montrer le bouleversement intérieur qui s'opère en lui au fur et à mesure des évènements. Un cillement, un froncement de sourcil, un léger tremblement, un regard qui s'échappe, et on voit qu'il perd ses repères, et se découvre.

J'ai trouvé le scénario vraiment bien écrit, pas de mélo, pas de caricatures trop exagérées.
Et la réalisation est vraiment très belle, des images troublantes qui se concentrent beaucoup sur l'humain au milieu d'un univers étouffant, froid, dangereux, hostile. Des tons froids qui se frotent à la peau, aux lumières qui étincellent chez ceux qui veulent vivre libres.

Mon bémol sera pour la musique. Je ne vais pas dire qu'elle ne m'a pas plu mais je l'ai trouvée vraiment trop omniprésente. Elle n'était pas trop mélancolique ou pesante, donc ça restait supportable, mais bien trop là tout de même. Rajoutant parfois un peu trop d'ambiance à des moments qui se seraient suffit à eux même par la force de l'interprétation des comédiens à l'image.

Je suis absolument d'accord avec (presque) tout ce que vous avez dit, je ne vais donc pas m'étaller longuement sur les impressions que m'a laissé ce film, qui m'a, moi aussi, bouleversée.


Ce qui m'a le plus marquée dans la réalisation, c'est la sobriété avec laquelle l'histoire se développe, dépouillée de tout artifice, mettant ainsi d'autant plus en valeur l'humanité et la complexité des personnages.

Un film sur l'humanité, dans ce qu'elle a de plus vrai. Je veux dire, dans son essence même, lorsque ses vraies valeurs sont mises à nues, lorsque l'homme se trouve confronté à lui-même.

La scène où l'actrice est interrogée par la police secrète est vraiment poignante. J'y repense souvent depuis que je l'aie vue. Elle présente avec dureté et réalisme ce qu'il y a de vraiment humain chez l'homme, une fois que son instinct de survie est aiguisé et qu'il se retrouve obligé de choisir entre mourir et trahir.
Qu'est-ce qui reste de sa prétendue pitié naturelle une fois qu'il se trouve confronté aux instruments de torture et de mort ? Qu'est-ce qui reste de ses idéaux... ?

Cette période est vraiment propice à ce genre d'interrogations. Et c'est ce qui rend les fictions la retraçant si fascinantes.

Je viens de m'apercevoir que je n'avais pas fait de retour au sujet de ce film cerclé.
J'ai vraiment aimé ce film avec son personnage principal, d'un triste et morne sans nom au départ qui peu à peu, à travers la mise sur écoute d'un écrivain, va s'ouvrir à la vie et à la tolérance.
Quelque part, il est victime du système... d'ailleurs la fin du film le fait bein sentir. Comme j'ai aimé lorsqu'il achète le roman de l'écrivain et qu'il en est fier!
Bref, un excellent film qui sans en faire des tonnes, trouve l'image et le mot juste pour décrire la situation en Allemagen de l'Est: les petites et garndes compromissions, les affreux et les méchants, les gentils qui tentent de ne pas se faire remarquer, l'appareil politique véritable broyeur d'âmes.
Un Film A Voir!!!!
Merci le cerclage

Grosse Bruder t'écoute


La vie des autres me réjouit pour plusieurs raisons.La première étant que le succès de ce film signe enfin le retour d'une meilleure distribution des films allemands,amorcée depuis quelque temps. Espérons le retour du cinéma italien sur nos écrans.Des oeuvres comme La vie des autres,qui se penchent sur un passé récent, douloureux et contrasté,m'intéressent,voyez-vous,davantage que certaines comédies françaises balourdes qui encombrent nos écrans.Heroïne du film,la sympathique STAatSIcherheit de la République Démocratique Allemande,notamment lors de ses dernières années.On connaît la trame,classique prise de conscience,tardive,d'un officier de la Stasi,amené à commencer de penser autrement,et à faire les frais des ultimes manipulations de ce terrorisme d'état,qui n'est pas le monopole de l'ancien régime de Berlin.

Peut-être La vie des autres souffre-t-il d'un excès de théâtralisation, insistant sur le côté un peu caricatural des intellectuels mis en cause,dramaturge,actrice,suicide.C'est cependant péché véniel car le film n'est pas si loin des oeuvres maintenant très anciennes d'un Costa-Gavras par exemple.Celui-ci avait su conjuguer la critique et la narration thriller pour des films efficaces et carrés.Il me semble que Florian Henckel von Donnersmarck a eu le mérite d'éclairer cette période avec des acteurs convaincants et une ambiance fin de règne à Berlin tout à la fois si loin,si proche..La vie des autres est un film à voir à peu près impérativement,ce qui n'est pas si fréquent.A quand les versions bulgares,roumaines,etc...A quand les versions cubaines,nord-coréennes,etc...Moloch qui dévore ses propres créatures,nous n'en aurons jamais vraiment fini avec le totalitarisme.

Soupçon...

Rien à redire. Je pense que La Vie des autres mérite d'entrer dans un Panthéon dédié au cinéma qui sait mêler avec qualité l'émotion et l'humain à l'histoire, sans pathos, et nous introduisant dans les faits quotidiens, les peurs sales mais humaines, d'une population sous contrôle qui n'ouvre sa porte qu'après le départ de la Stasi. "Le côté un peu caricatural des intellectuels", soit! mais au contact des petites gens croisés sur le palier, dans la rue... et une approche tellement objective du problème RDA coincée tant d'années dans la terreur.


La Vie des autres est le premier long métrage de Florian Henckel von Donnersmarck qui vécu en Allemagne de l'ouest mais dont la famille était déchirée de chaque côté du mur.
Ulrich Mühe apparaissait au générique du Amen de Costa-Gavras Bellonzo, mais je ne l'ai découvert que dans La Vie des autres et il m'est arrivé de le revoir dans cette série tv d'Arte dont je ne me souviens plus du nom, et il joua le rôle du père dans le Benny's Video de Heneke.
En inspecteur de la Stasi il reçu le Prix du Meilleur acteur aux European Film Awards et le Prix du Meilleur acteur aux German Awards, l'équivalent allemand des César.
Que va-t-il faire d'autre, Florian Henckel von Donnersmarck?


Depuis "LE MONDE Cinéma / 30.01.07 :

Citation :

En 1984, Georg Dreymann est mis sous surveillance. C'est un dramaturge considéré comme loyal au régime, non subversif. Raison de plus. "Trop poli pour être honnête, argumente le ministre de la culture. Il cache quelque chose ! Mes tripes me le disent !" Les arguments pour faire mettre Dreymann à la trappe sont douteux.

Officiellement, l'homme de théâtre est un individu dont il faut se méfier parce qu'il est ami avec un metteur en scène récemment interdit de travail pour avoir signé une pétition. Officieusement, il est l'amant d'une actrice dont le ministre a fait sa maîtresse, usant du chantage. Il n'est pas sorcier de convaincre un cadre de la Stasi, préoccupé par sa carrière, de truffer l'appartement de Dreymann de micros. C'est l'impitoyable Wiesler qui est désigné pour superviser les écoutes.

Aussi diabolique que le ministre, le scénario met en place une série d'événements soulignant la collusion entre affaires intimes et salut public, et démontrant que personne, dans ce contexte infernal, n'est au-dessus de tout soupçon. La Vie des autres se joue du caractère fluctuant des lumières et des ombres, comme dans Le Corbeau, de Georges Clouzot. Chacun peut y être perçu comme agent double, selon un intérêt caché, une caméra, une fausse preuve, un piège. La question de l'honnêteté du regard des espions est nouée à celle de l'ambiguïté légitime du comportement de toute personne humaine.

The Tourist de Florian Henckel von Donnersmarck

Citation :

Pour se remettre d’une rupture amoureuse, Frank, simple professeur de mathématiques, décide de faire un peu de tourisme en Europe. Dans le train qui l’emmène de Paris à Venise, une superbe femme, Élise, l’aborde et le séduit.

The Tourist est un pur plaisir pour pervers polymorphe. Vous détestez les blockbusters hollywoodiens aux idées courtes et aux gros moyens ? Vous trouvez Angelina Jolie et Johnny Depp, certes talentueux mais agaçants ? Vous n'avez que ressentiment envers le cinéma américain qui s'obstine à recycler des films européens qui se suffisent à eux-mêmes ? Cool, enfonçez-vous dans le moelleux de votre fauteuil de cinéma et appréciez, laissez-vous aller au masochisme de regarder une oeuvre où tout est calibré, décérébré et aseptisé. Florian Henckel von Donnersmarck, réalisateur de La vie des autres (un brin surcoté, celui-ci, non ?) est venu assurer sa retraite et filme Venise façon carte postale. De quoi se gondoler ! Le suspense est plus éventé qu'un Beaujolais nouveau du siècle dernier, surtout si on a vu l'original : Anthony Zimmer (pas mal, d'ailleurs, pour qui aime le genre) qui possédait le mystère et le charme qui font défaut ici. Angelina Jolie parade dans de jolies robes et fait admirer son port de reine. Johnny Depp joue les ahuris sans trop de conviction (il aurait pas un peu grossi ?) et l'alchimie du couple est aussi torride qu'une nuit sur la banquise. Le pompon, ce sont les scènes d'action, filmées avec mollesse, on a le temps de se délecter du panorama vénitien. Bref, au dixième degré, The Tourist est une parfaite réussite, même si un peu plus d'humour n'aurait pas fait de mal. Un des meilleurs pires films de l'année, haut la main.

PS : le moment le plus palpitant de la séance, pour moi, a été quand une jeune femme s'est matérialisée soudain à mes côtés et m'a demandé quel était le film que je regardais. Elle s'était trompée de salle, la pauvre. N'empêche qu'elle ma fait sursauter et elle a cru m'avoir réveillé. Non, j'étais juste concentré sur l'action (rires) !

traversay a écrit:

Florian Henckel von Donnersmarck, réalisateur de La vie des autres (un brin surcoté, celui-ci, non ?) est venu assurer sa retraite et filme Venise façon carte postale. De quoi se gondoler !

J'en ai marre que de bons réalisateurs, surtout Allemands ces derniers temps, partent à Hollywood tourner des navets. Pour des navets, des films cartes-postales, qu'Hollywood utilise les réalisateurs tâcherons ricains, et puis c'est tout. Et que les réalisateurs allemands continuent à faire de bons films allemands...
Henckel von Donnersmarck, mais aussi Oliver Hirschbiegel (bon, il a l'air de vouloir alterner, lui, temps mieux)...
Ceci dit, ils prennent même les pas très bons à l'étranger (Timur Bekmambetov...). Tous ceux qui ont un peu de succès.
On croirait qu'ils cherchent désespérément le réalisateur qui mettrait un peu de neuf dans leur cinéma qui tourne en rond...

traversay a écrit:

Florian Henckel von Donnersmarck, réalisateur de La vie des autres (un brin surcoté, celui-ci, non ?)

Surcoté je ne sais pas mais un très beau film en tout cas. Et toi qui est sensible aux histoires bien écrites et émouvantes c'était quand même une réussite dans le genre...

A propos des remakes, quelle drôle d'idée surtout de vouloir refaire des films déjà franchement moyens pour les rendre encore plus médiocres? Alimentaire? Pour avoir plus de moyens pour réaliser des oeuvres personnelles après? En tout cas on est dans une période de films peu réjouissants. Vivement Mike Leigh et le mois de Janvier.