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| John Fante | |
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Auteur | Message |
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Exini Zen littéraire
Messages : 3065 Inscription le : 08/10/2011 Age : 51 Localisation : Toulouse
| Sujet: Re: John Fante Jeu 7 Juin 2012 - 23:20 | |
| Oui, mais "Dans la dèche à Paris et à Londres" et "Hommage la Catalogne" sont des romans autobiographiques. (Un conseil, évite "Une histoire birmane". En tout cas, moi, je n'ai pas pu le terminer) | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: John Fante Ven 8 Juin 2012 - 0:04 | |
| - Exini a écrit:
- Oui, mais "Dans la dèche à Paris et à Londres" et "Hommage la Catalogne" sont des romans autobiographiques. (Un conseil, évite "Une histoire birmane". En tout cas, moi, je n'ai pas pu le terminer)
Hommage à la Catalogne n' est pas un roman, ni de près ni de loin, mais un récit autobiographique sur ce qu' Orwell a vu et vécu en Catalogne pendant la guerre civile d' Espagne. Dans les rangs du POUM, organisation plus ou moins trotkyste. Mais c' est un excellent témoignage et ça se lit comme un roman. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: John Fante Ven 8 Juin 2012 - 6:54 | |
| Et le ton est plus léger que celui de l'histoire birmane qui n'est pas étrangère du tout à l'auteur... et que je recommande aussi pour ma part. héhé. | |
| | | chrisdusud Sage de la littérature
Messages : 2076 Inscription le : 20/04/2008 Age : 56 Localisation : Corse
| Sujet: Re: John Fante Ven 8 Juin 2012 - 19:25 | |
| La carpe sort du bois ! Je n'ai rien dit mais j'ai été super contente du choix que t'as proposée Esperluette, Queenie. J'aurais vraiment hésité entre Fante et l'Assommoir si j'avais été à sa place (tu vas adoré l'Assommoir...). J'ai aimé comme toi les émotions froides et chaudes dans le livre . Je confonds Demande à la poussiere et Bandini parce qu'ils sont pour moi vraiment dans la même veine. Tout est à relier avec l'histoire des immigrants italiens et du rêve américain. Bandini se bat toujours pour obtenir le meilleur pour que sa vie se calque au rêve. J'aime sa quête d'une absolue réussite. C'est super beau je trouve. Par contre je n'ai pas fais le lien avec Septentrion. Pour moi, on n'est pas dans la même cadence. Tu connais Septentrion Esperluette?! | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: John Fante Mar 12 Juin 2012 - 20:59 | |
| Ah chouette une autre fan de Fante! Oui d'accord, il évoque ses racines dans les deux oeuvres, et il arrive à en parler avec une tendresse humoristique à laquelle je suis sensible. Et non, je ne connais pas Septentrion! Tu le conseilles, Chrisdusud ? | |
| | | chrisdusud Sage de la littérature
Messages : 2076 Inscription le : 20/04/2008 Age : 56 Localisation : Corse
| Sujet: Re: John Fante Mar 12 Juin 2012 - 22:02 | |
| - Esperluette a écrit:
Et non, je ne connais pas Septentrion! Tu le conseilles, Chrisdusud ? C'est par ICI ! | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| | | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: John Fante Dim 2 Sep 2012 - 10:28 | |
| (Photographié à Old Plaza, Los Angeles, le 25/06/2012) La route de Los Angeles (The Road to Los Angeles). Traduit de l'anglais en 1987 par Bruce Matthieussent. 260 pages. Domaine Etranger 10/18. Le roman commence ainsi : - Citation :
- "J'ai dû faire de nombreux boulots dans le port de Los Angeles parce que ma famille était pauvre et que mon père était mort. Peu après la fin du lycée, j'ai commencé comme terrassier. Le soir j'avais tellement mal au dos que je ne parvenais pas à dormir. Nous creusions un trou dans un terrain vague, il n'y avait pas d'ombre, le soleil tapait droit sur nous d'un ciel sans nuages, et j'étais au fond du trou à creuser avec deux malabars qui adoraient ça ; ils riaient et plaisantaient sans arrêt, ils riaient et fumaient du tabac fort." (page 9).
Logiquement, le narrateur, Arturo Bandini, change de boulot. - Citation :
- "Ensuite j'ai été plongeur. Chaque jour je regardais par un trou de la fenêtre, j'apercevais d'immuables tas d'ordures survolés par des mouches vrombissantes, je ressemblais à une ménagère au-dessus de sa pile d'assiettes sales, mes mains se révoltaient quand je les voyais barboter dans l'eau bleuâtre comme des poissons morts." (page 10).
Il trouve alors un boulot dans une épicerie. Un jour que les clients affluent, le type qui s'occupe de l'épicerie ne parvient pas à trouver notre héros, qui se trouve alors aux toilettes : - Citation :
- "Je lisais Nietzsche, j'apprenais par coeur un long passage sur la volupté. [...]
« Mannaggia Jesu Christi ! » il a beuglé. « Sors de là ! »" (page 13). Bien sûr, il se fait virer. Bandini lit des textes qui le dépassent, mais qu'importe : il fait un gros complexe de supériorité. - Citation :
- "J'ai trouvé qu'il avait l'air d'un crétin. Avait-il lu Spengler ? Savait-il que l'Occident déclinait ? Que faisait-il pour empêcher la catastrophe? Rien ! C'était un ignare, un demeuré. Qu'il aille se faire voir." (page 17).
Même quand il parle avec sa sa mère : - Citation :
- " « Il est parfaitement évident que tu souffres d'un complexe de fixation. »
Elle a blêmi. « D'un quoi ? » « Laisse tomber », j'ai fait. « Inutile de discuter avec les rustres, les culs-terreux et les imbéciles. L'homme intelligent choisit avec discernement ses auditeurs. »" (page 23). (on remarque une parenté avec un dialogue signé Michel Audiard : "Je ne parle pas aux cons, ça les instruit.") Quant à sa soeur bigote : - Citation :
- "Elle regardait ma mère de haut. Elle était plus intelligente que ma mère, mais, mais selon moi jamais elle n'approcherait l'intelligence subtile de mon propre esprit." (page 29)
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| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: John Fante Dim 2 Sep 2012 - 10:28 | |
| Arturo Bandini cherche à épater avec des grands mots et de grandes phrases ampoulées. Puis, un jour, c'est la révélation. Il va casser la graine Chez Jim, et pendant qu'il mange, Jim lui parle. - Citation :
- " « Tu lis tout le temps », il m'a dit. « T'as jamais essayé d'écrire un livre ? »
Ça a fait tilt. Dès cet instant, j'ai voulu devenir écrivain. « J'en écris un en ce moment », j'ai dit. Il a voulu savoir quel genre de livre. « Ma prose n'est pas à vendre », j'ai répondu. « J'écris pour la postérité. » « J'ignorais ça», il a fait. « T'écris quoi ? Des nouvelles ? Ou de la fiction pure ? » « Les deux. J'suis ambidextre.» « Oh. J'ignorais ça aussi. » Je me suis dirigé vers les rayons pour acheter un crayon et un calepin. Il voulait savoir ce que j'écrivais actuellement. « Rien. Je prends seulement des notes pour un ouvrage à venir sur le commerce extérieur. Curieusement, ce sujet m'intéresse. Une sorte de violon d'Ingres. » Quand je suis parti, il me regardait bouche bée. " (pages 40-41). Il y a de nombreuses scène très drôles. Par exemple, lorsqu'il massacre des crabes ("J'étais le Dictateur Bandini, l'Homme de Fer au Pays des Crabes", page 48), et que le passage se transforme en pages délirantes de combats, de putsch, etc. C'est une scène particulièrement édifiante : Bandini veut qu'on le mette sur un piédestal, qu'on le supplie, mais lui, sans pitié car totalement conscient de sa supériorité, ne fera de cadeau à personne. Son courage, ses exploits - ou plus exactement la réalisation de ses envies de violence et d'écrasement - ont toujours lieu dans ses fantasmes, ou bien contre des animaux sans défense. Là, il est toujours très fort. Et, comme Ignatius Reilly, le héros de La Conjuration des imbéciles (de John Kennedy Toole), à qui il fait très souvent penser (mépris des autres, utilisation de mots compliqués mal compris), les raisins sont trop verts dès qu'on lui refuse un travail : - Citation :
- "Je n'accepterais pas le moindre boulot dans cette usine, même si l'on me l'offrait sur un plateau !" (pages 68-69).
On trouve un peu le même type d'humour dans ces deux livres. Et tous les deux, refusés par les éditeurs, n'ont été publiés que bien des décennies après leur écriture. A condition qu'on s'intéresse à ce drôle d'anti-héros vantard, prétentieux et affabulateur - et, curieusement, presque en dépit de la logique, il est intéressant ! - , La Route de Los Angeles donne vraiment envie de poursuivre les aventures de Bandini.
Dernière édition par eXPie le Dim 2 Sep 2012 - 10:42, édité 2 fois | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: John Fante Dim 2 Sep 2012 - 10:36 | |
| - Hank a écrit:
- En ce sens donc, il y a bien quelques traits communs entre Bandini et Ignatius, mais la comparaison s'arrête là, car les univers de Fante et Toole sont différents, Fante n'use pas autant de la démesure, son alter-ego reste à dimension humaine, il n'est même pas interdit de s'identifier à lui dans certaines de ses réactions, à la lumière de ses faiblesses. La route de Los Angeles est un roman dont il aurait été bien triste de se passer. Un premier roman qui ouvrait la porte à une oeuvre qui, pour le coup, a un parfum d'immortalité.
Oui, c'est vrai, la différence est qu'Ignatius a l'air d'un monstre, énorme, grotesque, ce que Bandini n'est pas. Bandini affabule, parfois tombe dans le délire (les crabes), mais il redescend sur terre. Quand il affabule, on sent que, quelque part, il sait qu'il s'aveugle. | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: John Fante Sam 27 Oct 2012 - 18:51 | |
| Je suis contente de retrouver les aventures de Bandini. Merci eXPie pour ce commentaire alléchant. Je vais certainement me laisser tenter par ce livre. As-tu lu également Demande à la poussière? | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: John Fante Sam 27 Oct 2012 - 19:12 | |
| - Esperluette a écrit:
- As-tu lu également Demande à la poussière?
Non, pas encore... Je suis l'ordre : après La Route de Los Angeles, ce sera d'abord Bandini, puis Demande à la poussière. | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| | | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: John Fante Sam 27 Oct 2012 - 19:37 | |
| Je les avais aussi lu dans l'ordre, faut dire que j'avais emprunté un gros livre dans lequel ils étaient bien dans la continuité chronologique. Il y avait même Rêves de Bunker Hill, qui est censé faire parti du même cycle, mais que j'ai en grand partie oublié, car je n'y ai pas trouvé le même intérêt. Ce n'est pas vraiment indispensable, parce que ce n'est pas vraiment la suite, les personnages se ressemblent, mais ce ne sont pas exactement les mêmes, et leurs vies n'ont plus ne suivent pas un trajet linéaire, ce sont plutôt des variations autour d'un même thème. Mais étant assez obsessionnelle, j'aime bien lire dans l'ordre. | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: John Fante Dim 28 Oct 2012 - 9:09 | |
| Continuez à être obsessionnels, les parfumés! C'est une qualité appréciable pour ceux qui vous lisent. | |
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| Sujet: Re: John Fante | |
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| | | | John Fante | |
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