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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
Sujet: Re: Jacques Prévert Dim 14 Juil 2013 - 8:23
Deux poèmes pour présenter Prévert :
Jacques Prévert, Paroles, 1996 (1972), Folio/Gallimard, p. 230, 232 et 233. a écrit:
«L'amiral»
L'amiral Larima Larima quoi la rime à rien l'amiral Larima l'amiral Rien.
«Place du carrousel»
Place du Carrousel vers la fin d'un beau jour d'été le sang d'un cheval accidenté et dételé ruisselait sur le pavé Et le cheval était là debout immobile sur trois pieds Et l'autre pied blessé blessé et arraché pendait Tout à côté debout immobile il y avait aussi le cocher et puis la voiture elle aussi immobile inutile comme une horloge cassée Et le cheval se taisait le cheval ne se plaignait pas le cheval ne hennissait pas il était là il attendait et il était si beau si triste si simple et si raisonnable qu'il n'était pas possible de retenir ses larmes
Oh jardins perdus fontaines oubliées prairies ensoleillées oh douleur splendeur et mystère de l'adversité sang et lueurs beauté frappée Fraternité.
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Jacques Prévert Lun 29 Juil 2013 - 9:43
.
Arbres grands arbres de Londres comme les derniers bisons vous êtes relégués très loin derrière les grilles de vos grands parcs réservés
Arbres grands arbres de Londres vous êtes en exil vous attendez l'orage quelqu'un à qui parler du Règne végétal aujourd'hui menacé
Mais des enfants arrivent courant vers l'oasis de fraîcheur de lumière laissant loin derrière eux les fumées de la ville et ses déserts de pierre
Vacances de printemps Trêve verte de l'été Arbres de Londres vous souriez car les enfants vous aiment comme vous les aimez sans chercher à comprendre ce qu'ils ont deviné
Arbres de Londres chefs-d'oeuvre du vieux musée des eaux et des forêts.
(Extrait de "Charmes de londres", in Grand bal du printemps/ Charmes de Londres/ Folio)
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Jacques Prévert Sam 14 Déc 2013 - 12:50
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Couverture par Jacques Prévert et Brassaï
Quelqu'un
Un homme sort de chez lui C’est très tôt le matin C’est un homme qui est triste Cela se voit sur sa figure Soudain dans une boîte à ordure Il voit un vieux Bottin Mondain Quand on est triste on passe le temps Et l’homme prend le Bottin Le secoue un peu et le feuillette machinalement Les choses sont comme elles sont Cet homme si triste est triste parce qu’il s’appelle Ducon Et il feuillette Et continue à feuilleter Et il s’arrête A la page D Et il regarde la page des D-U Du .. Et son regard d’homme triste devient plus gai et plus clair Personne Vraiment personne ne porte le même nom Je suis le seul Ducon Dit-il entre ses dents Et il jette le livre s’ époussette les mains Et poursuit fièrement son petit bonhomme de chemin.
(Extrait de Histoires et d'autres histoires/ Le Livre de Poche)
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Jacques Prévert Lun 16 Déc 2013 - 17:33
Trop bien !
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Jacques Prévert Lun 16 Déc 2013 - 18:35
Sujet: Re: Jacques Prévert Lun 16 Déc 2013 - 18:42
Il est inépuisable, Prévert. J' ai choisi un autre poème de lui dans Coups de coeur poétiques...
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Jacques Prévert Jeu 19 Déc 2013 - 9:20
Constance a écrit:
colimasson a écrit:
Trop bien !
J'étais certaine que tu réagirais en ce sens.
Et toi, quel fut ton sens de réaction ?
bix229 a écrit:
Il est inépuisable, Prévert. J' ai choisi un autre poème de lui dans Coups de coeur poétiques...
Oui, je l'ai vu aussi. Et j'ai de plus en plus envie de le lire vraiment.
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Jacques Prévert Jeu 19 Déc 2013 - 11:15
@ Colimasson
Ce poème de Prévert a déclenché en moi la même hilarité que lorsque je lis certains textes de Boris Vian. Prévert et Vian étant voisins de terrasse à Paris, ces deux-là devaient s'entendre comme larrons en foire.
Boris Vian occupait un appartement au coeur de Montmartre - au 92 boulevard de Clichy, dans la cité Véron - donnant accès à une terrasse de 400 m2 qu'il partageait avec Jacques Prévert.
Voili, voilou !
La terrasse
Vue de la terrasse sur le Moulin Rouge
Dans cette vidéo, après un panorama sur la Cité Véron ou vécurent Boris Vian et Jacques Prévert, on voit ce dernier emprunter une ruelle de la cité, tandis qu'on l'entend off, dire le poème d'adieu qu'il écrivit pour Boris et dédia à son épouse, Ursula.
A Ursula
Sa date de naissance Sa date de décès Ce fut langage chiffré Il connaissait la musique Il savait la mécanique Les mathématiques Toutes les techniques Et les autres avec On disait qu'il n'en faisait qu'à sa tête On avait beau dire Il en avait surtout à son coeur Et son coeur lui en fit voir de toutes les couleurs Il savait trop vivre Il riait trop vrai Il vivait trop fort Son coeur l'a battu Alors il s'est tu Et il a quitté son amour Il a quitté ses amis Mais ne leur a pas faussé compagnie.
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Jacques Prévert Sam 21 Déc 2013 - 13:57
Quelle terrasse... tu m'étonnes qu'ils devaient faire la bringue...
Sujet: Re: Jacques Prévert Dim 15 Mar 2015 - 21:55
LE FUSILLE
Les fleurs les jardins les jets d' eau les sourires Et la douceur de vivre Un homme est là par terre et baigne dans son sang Les souvenirs les fleurs les jets d' eau les jardins Les reves enfantins Un homme est là par terre comme un paquet sanglant Les fleurs les jets d' eau les jardins les souvenirs Et la douceur de vivre Un homme est là par terre comme un enfant dormant.
Sujet: Re: Jacques Prévert Mer 13 Mai 2015 - 22:44
DROIT DE REGARD
Vous je ne vous regarde pas ma vie non plus ne vous regarde pas J' aime ce que j' aime et cela seul me regarde et me voit J' aime ceux que j' aime je les regarde ils m' en donnent droit.
Sujet: Re: Jacques Prévert Sam 16 Mai 2015 - 21:07
Il y a des gens qui dansent sans entrer en transe et il y en a d’autres qui entrent en transe sans danser. Ce phénomène s’appelle la Transcendance et dans nos régions il est fort apprécié.
Sujet: Re: Jacques Prévert Ven 24 Juil 2015 - 15:54
- Trop souvent les blancs chantent en noir, ou en noir et blanc. Les noirs chantent en couleurs et aussi les enfants.
- Les enfants ont tout sauf ce qu' on leur enlève.
- Quand quelqu' un vous dit : je me tue à vous le dire ! Laissez le mourir.
- Oh Raison funèbre !
- Il faudrait etre heureux ne serait-ce que pour donner l' exemple.
- Pourquoi dites vous LA virilité.
Nous sommes certains de ce que nous ne savons pas. Mais ce que nous ignorons est ce qui nous fait vivre, quand nous l' aimons.
Spectacle. - Le Livre de poche
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Jacques Prévert Mer 19 Aoû 2015 - 6:25
Illustrations : André François
Lettre des îles Baladar
Citation :
Présentation de l’éditeur La mer a ses îles préférées, qu’elle protège à grand renfort de brouillards et de tornades. On vivait heureux aux îles Baladar, jusqu’au jour où le Général Trésorier tenta d'y imposer sa loi. Un jour, en effet, les habitants du Grand Continent s'aperçurent que de l'or brillait sur l'île… Une histoire inoubliable, pleine de poésie et d'humour. Une écriture farfelue, des dessins corrosifs pour apprendre la sagesse aux petits enfants.
Oh quel texte extraordinaire.
Plein de jolis jeux de mots, un humour adorable et plein de petits sarcasmes qui font sourire.
Trouvé par hasard ce livre lors de recherches concernant la LC des îles… et j’en suis toute contente, j’ai adoré ces lettres des îles Baladar !
Extrait Autrefois, et cela fait déjà longtemps, au beau milieu des quatre coins du monde, il y avait des îles protégées par la Mer. C'étaient ses îles défendues, elle les appelait les Iles Préférées. De temps à autre, mais assez rarement, un hardi navigateur muni d'une longue-vue de haute précision voyait au loin surgir l'une d'elles, ensoleillée, mais à peine avait-il crié : Terre ! qu'aussitôt elle disparaissait dans un brouillard instantané et tout aussi vite c'étaient déjà la tempête, les cyclones et les tornades, les typhons, les lames de fond. Et comme les marins ont autre chose à faire en mer que de faire naufrage tous les jours ils n'allaient pas plus loin dans leur exploration. Ils appelèrent ces îles les îles Baladar, parce que, disaient-ils, elles ne tenaient pas en place et se bornèrent à inscrire, au hasard des rencontres, quelques noms sur leurs cartes. Et c'étaient l'île A Part, l'île Subito Presto ou l'île Incognito. Suivant leur humeur du moment suivant le bon ou le mauvais temps, ils les traitaient différemment. Un jour ils les appelaient les Défensives, les Méfiantes, les Redoutables, les Imprévues, les Intraitables, les Farouches, les Fugitives.
Un autre jour, c'étaient les Primitives, les Ingénues, ou les îles Fériées, les îles Liberté, les îles Rêvées, les îles Sans Arrière-Pensée. Et puis leurs noms furent effacés, les cartes déchirées comme de vieilles cartes à jouer et l'on ne parla plus nulle part de l'Archipel Baladar. Pourtant, à la veillée, de vieux marins remuant de vieux souvenirs, en souriant, buvaient un verre à la santé des îles Oubliées. Seule, la plus petite des îles Baladar était de tout temps passée inaperçue et son nom n'avait été gravé sur aucune carte. Pourtant c'était l'île la plus proche de la terre, mais les gens du Grand Continent n'y prêtaient aucune attention et l'appelaient l'île Sans la moindre importance, ou la Petite île de rien du tout. Les indigènes y vivaient très heureux et les enfants chantaient du matin au soir une petite chanson des îles Baladar :
Un bateau arrive l'île s'approche Un bateau s'en va l'île s'éloigne Et quand il n'y a pas de bateau du tout L'île reste là tranquille comme tout.
Cela ne va pas réellement étonner quand je vais dire que j’ai découvert ce livre en faisant des recherches concernant les livres autour du sujet des baleines
Mais en voyant cette jolie nouvelle présentation, je ne pouvais pas dire non…
Dans d’autres livres de cette collection, il y a plusieurs poèmes, dans ce livre, il n’y a que celui de la pêche à la baleine… illustré par Henri Galeron.