Lenny Abrahamson (Garage, Room)

Citation :

Lenny Abrahamson naît à Dublin en Irlande. À la vingtaine, il remporte une bourse d'études pour l'Université de Stanford. Toutefois, il échoue et décide de retourner en Irlande. Durant cette periode, il dirige des spot publicitaires pour la marque de bière Carlsberg.

Abrahamson réalise son premier film en 2004. Intitulé Adam & Paul, une comédie noire sur des drogués prenant de l’héroïne. Mais c'est en 2007 que le réalisateur irlandais se fait connaitre avec Garage, mettant en scène Pat Shortt qui travaille dans une station service dans l'Irlande rurale. Ses deux première réalisations sont récompensés d'un IFTA, l'équivalent des Césars en Irlande. En 2012, Abrahamson sort son troisième film, nommé What Richard Did, plus grand succès irlandais de l'année et qui est récompensé d'un IFTA.

Deux ans plus tard, il revient avec Frank. Ce film est un biopic sur l'artiste Frank Sidebottom, interprété par Michael Fassbender. En 2015, Abrahamson réalise Room, adaption du roman de Emma Donoghue, avec Brie Larson.

source : wikipedia.org

Vu hier un film fort et très dérangeant :
Garage de Lenny Abrahamson (Irlande)

L'histoire :" Considéré par ses voisins comme un marginal inoffensif, Josie a passé toute sa vie d'adulte à tenir une station service délabrée à la périphérie d'une petite ville du fin fond de l'Irlande. Il est limité, solitaire, irréductiblement optimiste et à sa manière, heureux. Garage raconte son besoin d'être aimé au cours d'un été qui verra sa vie changer du tout au tout."

Un peu difficile car aucune action, beaucoup à lire sur le visage du personnage principal, film minimaliste, poétique d'une certaine façon.

On s'interroge sur l'Humain, les valeurs... La fin est dramatique et fait mal, un mal qui donne à réfléchir.

mince, je ne sais pas si c'est qu'il n'est pas passé ou que je l'ai raté mais ça me disait bien de voir ce film parce qu'il a l'air bien et que... si c'était dit sur le ton de la boutade il devait y avoir des morceaux de vérité, "pompiste" dans un coin paumé était un de mes boulots de rêve...

se souvenir de ce titre...

animal a écrit:

se souvenir de ce titre...

Absolument! Coline se fera un plaisir d'ouvrir le fil car il l'a emballée aussi

Un film de Lenny Abrahamson



Il faut que je vole au secours de ce film extrêmement touchant et réussi que Animal est en train de descendre au bar...

Vidéos pour commencer:
cliquer ici

Bon...J'affuterai mes arguments mais je n'ai pas le temps là tout de suite...

bon je reprends

essayant de mettre le doigt sur ce qui m'a gêné. Un peu dans le doute, l'incertitude au début... petit à petit j'ai trouvé un côté essayons de nous apitoyer sur ce bon gros gars pataud et à l'air innocent, avec ou sans les gens qui lui témoignent de la sympathie "mais". Je me suis donc mis dans le crâne que apitoiement sur un pauvre gars + un zeste de sensiblerie muette avec le gamin, c'était un peu trop. Et que ça ne justifiait pas un/le film (un poil formaté ?). J'ai probablement raté une partie des propos du films qui a ses petites touches sombres comme le non dialogue avec le vieux ou l'épisode des chiots. En ajoutant à ça l'idée "qu'en vrai" ça ne pourrait être que bien pire une histoire pareille... blocage madame coline

un beau cheval avec des grosses pattes quand même

sorry

je ne voulais pas non plus commencer le fil sur ce film, et je regrette que coline ne nous en ai pas dit plus sur son plaisir au visionnage de garage.

Parce que j'ai eu un peu la même impression qu'Animal. Un brin conventionnel et trop linéaire, et plat. en fait il manque de rythme, j'ai trouvé. Il y a quelque chose qui fait que je suis restée assez neutre et distante par rapport à toute cette histoire.

bref, ça ne m'a pas vraiment touchée. Mais j'ai tout de même bien aimé les acteurs, leurs jeux sont fins.

Je remets ici mon post du 13/1 ( à l'affiche)

Vu hier un film fort et très dérangeant :
Garage de Lenny Abrahamson (Irlande)

L'histoire :" Considéré par ses voisins comme un marginal inoffensif, Josie a passé toute sa vie d'adulte à tenir une station service délabrée à la périphérie d'une petite ville du fin fond de l'Irlande. Il est limité, solitaire, irréductiblement optimiste et à sa manière, heureux. Garage raconte son besoin d'être aimé au cours d'un été qui verra sa vie changer du tout au tout."

Un peu difficile car aucune action, beaucoup à lire sur le visage du personnage principal, film minimaliste, poétique d'une certaine façon.

On s'interroge sur l'Humain, les valeurs... La fin est dramatique et fait mal, un mal qui donne à réfléchir.

Garage
Bon...Me revoilà avec quelques arguments pour défendre ce (beau) film...

Bandes-annonce et extraits: cliquer ici

Pourquoi j’ai aimé ce film ?…

-D’abord parce que j’ai aimé Josie…




Josie est un simple d'esprit, un innocentdoux et bon qui a le sourire béat d’un gosse.

Dans une petite ville grise et misérable du fin fond de l'Irlande, Josie estpompiste. Il est tout fier de tenir la station-service délabrée du coin. Sa vie est réglée : Chaque matin, Josie sort et range sur une étagère, les produits dont ses clients pourraient avoir besoin. Chaque soir, à la même heure , il les rentre. Entre temps, assis sur un siège, attendant les clients, il sirote ses bières.

Josie est solitaire mais heureux. Bien plus heureux que les hommes et femmes de sa ville qui tentent d’oublier leurs tristes existences en buvant de l’alcool. Ces derniers se moquent bien un peu de Josie mais lui n’a pas conscience de leur méchanceté. Il est même là pour les écouter ou leur tenir compagnie lorsqu’ils en ont besoin. Il faut dire que Josie a un besoin démesuré d’amour. Qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour qu’on l’aime un peu ?...Qu’on s’intéresse un peu à lui…



L'arrivée d'un jeune apprenti au garage va bouleverser son existence paisible. Le garçon s’appelle David , il est grunge et triste. Une presque amitié naît entre eux .Une complicité plutôt. Et comme Josie ignore les codes de la vie en société, il va commettre des maladresses, transgresser les règles sans le savoir, en toute pureté, en toute innocence.


Le destin bouleversant de Josie, muet dans son désespoir, s’achemine vers une fin tragique…

- Je l'ai aimé aussi parce que j’ai apprécié le traitement de cette histoire par son réalisateur, Lenny Abrahamson.

Placer un simple d’esprit au cœur de l’histoire présentait un risque : en faire un martyr et construire autour de lui un film juste sentimentaliste.
Garage évite ce piège.
Le film est réaliste, sans sensiblerie, sans la moindre mièvrerie. Josie n’est pas un saint au milieu des méchants. Il est juste différent et la société le tolère . On l’aime même un peu…tant qu’il reste « à sa place »…Humble et discret…à la marge.
Mais il y a un hiatus entre l’innocence de Josie et le monde corrompu autour de lui.

« La sensibilité envers les autres, le sentiment d’humanité, cette empathie de chacun pour l’Autre, sont des valeurs pour lesquelles on doit se battre, à chaque génération. L’humanité survivra, les sociétés se perpétueront, mais on peut rapidement perdre cette capacité d’empathie, la profondeur de ce sentiment qui nous lie les uns aux autres.
Mon film est très dur, il n’y a pas de sentimentalisme. Il est sombre et brutal, mais il se fonde sur une grande tendresse. J’espère que les spectateurs la percevront. »
Lenny Abrahamson

Oui j’ai perçu cette tendresse. Ce film, malgré sa noirceur, n’est pas austère, il est même chaleureux et non dénué d’humour.
C’est seulement le second film deLenny Abrahamson et il est étonnant de maîtrise.
Peu de dialogues, des plans simples portés par une grande poésie,ce film m’a touchée, profondément.

- J'ai aimé Garage pour la performance de l’acteur également:

Josie est interprété par Pat Shortt. Le film est porté par sa formidable performance .

Pat Shortt apporte une intensité bouleversante au personnage. Pas facile d’interpréter un idiot ! Son jeu est d’une grande justesse.

Patt Shortt est un comédien très populaire en Irlande, connu pour ses compositions comiques.

« Pat est probablement le comique le plus célèbre en Irlande. Si vous marchez dans la rue avec Pat… Non ! Vous ne pouvez pas marcher dans la rue avec Pat ! (rires). Les gens se précipitent vers lui dès qu’ils le reconnaissent, ils prennent des photos avec leurs téléphones portables, demandent des autographes etc. 4 millions de personnes suivent son émission de télé. Ca peut même aller jusqu’à 7 millions de spectateurs soit plus encore que n’importe quel match de foot. C’est incroyable. Son style comique est basé sur le burlesque. Il n’est pas la première personne a qui l’on pense pour le personnage de Josie. Cela dit, j’avais déjà travaillé avec Pat à l’occasion de quelques publicités tournées pour la télévision. J’avais adoré travailler avec lui. Il est quelqu’un d’adorable, très modeste et aussi très tendre. Je savais qu’il était capable de jouer le rôle de Josie. D’autant plus qu’il y a comme une tradition avec tous ces grands clowns qui sont aussi de grands comédiens pour les rôles plus sérieux. Il y avait néanmoins un risque pour Pat a accepter ce rôle parce qu’en Irlande le public est habitué a le voir autrement, mais Pat ne s’en est pas inquiété. Il a lu le scénario et a tout de suite donner son accord pour jouer Josie. Pat est lui aussi originaire d’un petit village. Il connaît bien ce contexte et, pour son jeu, il s’est inspiré de ce qu’il connaissait. Il a apporté toute une gestuelle, dans la façon très particulière que Josie a de marcher par exemple. »
(Lenny Abrahamson)

-Je l'ai aimé enfin pour ses images :
Mine de rien, derrière une rare sobriété, on décelle un grand travail pictural

« Esthétiquement, le film est très anti-spectaculaire. Tout à l’air très simple, mais il y a beaucoup de niveaux, dans la mise en scène et le choix des cadres. On passe de gros plans intenses, où l’on partage l’intimité des personnages, à des plans très larges où le spectateur reprend une place plus « objective ».
Le coin de l’Irlande où nous avons tourné, qui est bien moins connue que Cork ou Galeway, est vraiment magnifique, avec ces paysages sombres et nus. Il y a un panorama incroyable, des espaces à la fois beaux et froids, comme écrasés par le ciel, c’était parfait pour cette histoire.
C’est une région négligée en Irlande, personne n’y passe ses vacances, et pourtant à chaque fois que l’on montre le film, les gens nous disent qu’ils trouvent l’Irlande magnifique. J’aime l’idée de pouvoir montrer un autre aspect du pays, lui donner une nouvelle image. »
(Lenny Abrahamson)

Mais Coline, tu critiques comme une pro.! Il te vaux combien de temps pour rédiger cette note? Bravo

Lire il te FAUT évidemment

Citation :

Josie est solitaire mais heureux. Bien plus heureux que les hommes et femmes de sa ville qui tentent d’oublier leurs tristes existences en buvant de l’alcool.

Ah ! c'est un des points que j'ai ressenti différemment. L'a l'air un peu béat mais il m'a surtout eu l'air écrasé de solitude (plus que heureux).


de la tendresse. c'est vrai et c'est important. Je n'ai cependant vraiment pas pu m'empêcher de penser que dans du vrai la même chose serait absolument pire.

Merci pour cet avis approfondi

Coline, la fin ne t'a pas mise mal à l'aise ??Moi, c'était presque physique, en plus je n'avais pas de mots pour le dire, signe que le réalisateur a sans doute réussi son propos. tellement noir et tellement vrai.

JDP a écrit:

Il te vaux combien de temps pour rédiger cette note? Bravo

Un bon petit moment tout de même!

Mais j'avais à coeur de le défendre et, si vousavez le courage de me lire, regardez les extraits et la bande-annonce...

Moi je n'ai qu'une envie...Revoir ce film!

Et vos critiques négatives m'ont étonnée. Lors de notre festival, ce film avait obtenu un vrai succès auprès des professionnels et des spectateurs.

monilet a écrit:

Coline, la fin ne t'a pas mise mal à l'aise ??Moi, c'était presque physique, en plus je n'avais pas de mots pour le dire, signe que le réalisateur a sans doute réussi son propos. tellement noir et tellement vrai.

Bien sûr que oui, j'étais mal à l'aise...malheureuse je dirais...

Ce qui m'a touchée profondément c'est que Josie n'est jamais aussi lucide que lorsqu'il comprend son drame...

animal a écrit:

de la tendresse. c'est vrai et c'est important. Je n'ai cependant vraiment pas pu m'empêcher de penser que dans du vrai la même chose serait absolument pire.

Oui...bien sûr...on n'est qu'au cinéma...mais je le trouve très réaliste ce film...