Existe-il des spécificités nationales en littérature ?

Je suis nouveau sur le forum, je ne voudrais pas avoir l'air blanc-bec, mais je n'ai toujours pas vu de section consacrée à la littérature québécoise. Pourrait-on y remédier bientôt...? :)

Pour le moment, pour expliquer la troisième composante de mon surnom, c'est-à-dire Hubert... c'est d'abord et avant tout pour honorer la mémoire et l'oeuvre d'Hubert Aquin, écrivain québécois.

S'étant suicidé un certain 15 mars 1977 il ne va pas sans dire que son oeuvre, quand même pas trop imposante, mais quand même présente... fera l'objet de ma première étape d'étude, comme pour entamer un genre de processus de "renaissance", pour reprendre le fil de Renaissances, un livre-essai écrit par Guylaine Massoutre, qui évoque les chemins tracés par les oeuvres de James Joyce, Hubert Aquin et Marguerite Yourcenar.

Bonjour Jack-Hubert!...
Il n'y a pas de rubrique consacrée il est vrai à la Littérature Québecoise et je ne vois pas qu'il y ait matière, pour l'instant, à en créer une. Il existe une rubrique plus large qui englobe la Littérature Canadienne.
Tu peux ouvrir des fils dans cette rubrique pour nous faire découvrir les meilleurs auteurs québécois.

jack-hubert bukowski, tu trouveras pour l'instant la littérature québécoise dans la rubrique Littérature de culture anglaise et (ou) gaëlique : Grande Bretagne, Irlande, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande.

Comme le dit Coline, nous n'avons pas ressenti pour le moment le besoin de créer une rubrique spécifique vu le peu de fils ouverts à ce propos.

Je relance un peu un vieux sujet parce qu'à vous voir vous lancer dans plein de lectures communes autour de pays, je me suis demandée si vous trouviez qu'il y avait une vraie différence entre ces littératures.
Si, en quelques mots, vous pourriez résumer un peu chaque caractéristique particulière à chaque pays, ou continent.


Et aussi parce que je rejoins un peu Mimi54 sur la littérature africaine
Mimi54 à propos de Les passerelles célestes, Marie Gisèle Nkom.

Citation :

[...]Ce que je n’ai pas aimé c’est justement cette culture qui m’est si étrangère, si inaccessible, à moi qui suis si cartésienne et qui ait tant besoin de rationalité, et de clarté. Les esprits, les marabouts, les croyances plus incroyables les unes que les autres me laissent définitivement sur le bas-côté de la route, et il m’est impossible de prendre le transport en marche… impossible. C’est un roman « africain », sans aucun doute…trop africain pour moi. J’ai moyennement apprécié la satire à peine voilée de « l’homme blanc » Est-ce une manière de pour l’auteur de régler un compte avec ce dernier ? L’Histoire est ce qu’elle est, on y peut rien, il faut faire avec, d’un coté comme de l’autre.

Ce qui me gêne aussi souvent dans les littératures africaines, et que j'admire en même temps, mais pas sur la longueur d'un roman, c'est l'oralité qui semble toujours imprégner l'écriture. L'impression qu'un conteur nous raconte une histoire.

Et c'est vrai qu'on retrouve souvent ce côté mystique, proche de la terre mais version tribale (pas "raffiné" et contemplatif, comme chez les asiatiques), qui me plait bien. (Impression de retrouver un peu une ambiance Bayou et Lousianne).

Bonne iddée de relancer ce fil..
bien que je laisse la parole à d'autres, j'ai relu mes propos du début de ce fil et ils n'ont pas changé entre temps

Je ne sais pas si des spécificités littéraires évidentes existent puisque ce que je lis est traduit en français avec tout le cortège de locutions et de tournures de phrases qui vont rendre le texte directement compréhensible . Par contre, j'aime sentir les us et coutumes de cultures différentes au travers des textes et histoires.
C'est surtout pour cela que j'aime les littératures étrangères.

Personnellement, si je suis aussi partante pour ces différentes LC autour des pays, c'est plus pour découvrir des auteurs. Les spécificités des pays existent certainement, rien que la façon de vivre, l'environnement, cela provoque un dépaysement souvent agréable, les repas, les cérémonies du thé ou autres participe au succès de la littérature japonaise probablement, mais une fois qu'on s'y est habitué, ce qui fait qu'on a envie de lire, c'est le talent de certains auteurs, au-delà des différences culturelles, de style, d'une conception de vie.

Après qu'il y ait une culture, une histoire, une thématique commune à un ou des pays, qui apparaissent dans la littérature, c'est évident. Mais il faut vraiment bien connaître pour dire en quoi cela consiste. Et c'est encore bien plus compliqué, parce que pour un continent tel que l'Afrique (ou d'autres), il y a différentes sphères culturelles, ce n'est pas aussi uniforme qu'une étiquette commune voudrait le faire croire. Et ce n'est pas forcement la même chose à toutes les époques, divers courants existent à des moments différents. Et il est vrai qu'avec la mondialisation les choses s'uniformisent, même si les différences n'ont pas disparues complètement.

Mais comme je le disais au début, pour moi ce qui est important c'est le talent de certains individus qui à partir du contexte dans lequel ils évoluent font de la littérature, et je trouve que c'est dommage de se limiter à ceux qui apparaissent un peu partout, et qui viennent toujours un peu des mêmes endroits.

topocl a écrit:

(litterature américaine+ famille+"entre hilarité et désespoir"= miam miam!)

Pareil
Pourquoi les auteurs français n'arrivent ils pas à imprimer le même souffle (que Franzen, Russo, Yates ou Wolfe etc....) sur un thème approchant ?

darkanny a écrit:

topocl a écrit:

(litterature américaine+ famille+"entre hilarité et désespoir"= miam miam!)

Pareil
Pourquoi les auteurs français n'arrivent ils pas à imprimer le même souffle (que Franzen, Russo, Yates ou Wolfe etc....) sur un thème approchant ?

Parce que nous on est pro du MoiJe Mon Nombril a mal à l'âme en bleu. Le temps, la déambulation, l'introspection.
On ne peut pas tout avoir.
En même temps, c'est bien cette richesse et diversité.

C'est vrai que dans ce que j'ai lu récemment (Franzen et Russo) le "je" est totalement absent.

Martin Winckler réussit bien en même temps dans le "je " et dans le roman foisonnant à multiples personnages, plein d'émotions.

Ce que je voulais dire, surtout, c'est qu'en France, les auteurs ont l'air de plus être à l'aise dans les romans à personnage unique, avec pas vraiment d'histoire, pas vraiment de temps, avec beaucoup de réflexion sur soi, et soi dans le monde.
Mais c'est juste une sensation, à partir de quelques expériences de lecture, ce n'est pas du tout réfléchit et soupesé.

Je suis tout à fait d'accord avec toi. Il semble normal qu' il y ait des spécificités de littérature, de culture etc.
Je me pose aussi la question de savoir si les romans qui sont traduits, qui arrivent jusqu'à nous, ne correspondent pas à des choix éditoriaux. Qu'on ne nous sélectionne pas par exemple une certaine littérature américaine correspondant à nos attentes. N'y a-t-il vraiment pas de littérature américaine intime et introspective ? c'est une question que je pose volontiers aux parfumés qui lisent dans le texte et donc n'ont pas le biais d'une sélection faite par d'autres.

Je citais juste Winckler car c'est un auteur que j'aime bien, et échappe un peu à ce clivage : il est adroit dans des styles très différents et, quoique très fort dans l'intime, ne recule pas devant des choses plsu foisonnantes.

Tu as raison pour Winckler
Marie N'Diaye échappe aussi à cette tendance

darkanny a écrit:

Tu as raison pour Winckler
Marie N'Diaye échappe aussi à cette tendance

à noter que Winckler vit au Canada et N'Diaye en Allemagne, ce qui explique peut-être un peu cela ! Et puis, Queenie souligne l'importance de la forme dans la littérature contemporaine française, héritage, à mon sens, évident du Nouveau Roman et de l'enseignement universitaire en lettres des années 90 (structuralisme par ci, structuralisme par là... il était à l'époque impossible d'y échapper, on ne lisait plus les oeuvres, on les découpait comme du jambon et il fallait absolument s'abstenir de toute psychologie et s'en tenir au texte). Quant à l'introspection, le maître incontesté du genre est Montaigne (et pas Angot ! ah ah), avec cette faculté d'ouvrir le Moi à la conscience de l'autre, du différend, de l'étranger, alors que les écritures du moi contemporaines en restent en effet bien souvent au nombril ; mais j'ai l'impression qu'on a tout de même une bonne évolution du roman français vers l'extérieur (Enard, Hesse, Message...).