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| Jason Reitman | |
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+12kenavo bix229 Aeriale traversay Epi Mordicus Marie Dolce.vita eXPie coline Sieglinde Queenie 16 participants | |
Auteur | Message |
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Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Jason Reitman Lun 7 Sep 2009 - 10:49 | |
| Ah... Je me suis re-regardé Juno hier soir. J'ai attendu de digérer Un prophète d'Audiard, que mon corps soit tellement mou qu'il s'enfonce dans le canapé, et que ma tête soit toute vide : et c'était extra ! Et jvais peut-être bien tenter de me procurer la bo, pour me popiser mes journées grises !
J'avais dit que c'était un film qui resterait pas gravé dans les mémoires, c'est toujours le cas, sauf que quand même ça laisse un petit goût de reviens-y lorsque t'as envie de sourire qui fait du bien.
Ah, puis quand même au début, où j'étais pas complètement embarquée dans l'histoire, y'a des petites touches de réalisation, de couleurs, pas dénuée d'intérêt. (Si je peux je dégote des images) | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Jason Reitman Sam 30 Jan 2010 - 16:29 | |
| In the air de Jason Reitman - Citation :
- L'odyssée de Ryan Bingham, un spécialiste du licenciement à qui les entreprises font appel pour ne pas avoir à se salir les mains. Dans sa vie privée, celui-ci fuit tout engagement (mariage, propriété, famille) jusqu'à ce que sa rencontre avec deux femmes ne le ramène sur terre.
Jason Reitman est doué, pas de doute là-dessus. Thank you for smoking, Juno et maintenant In the air, sa filmographie parle d'elle-même avec un certain nombre de constantes : personnages ambivalents (pas nécessairement sympathiques, au départ), mise en scène moderne, dialogues brillants, critique sociale pertinente ... Avec son humanisme perlé, le réalisateur semble s'inspirer du cinéma de Capra, bien plus noir qu'on ne le prétend (y compris La vie est belle). In the air est dans ce registre, convaincant quand il aborde le thème des licenciements massifs, assez réussi quand il dresse le portrait de ce solitaire "liquidateur" sans états d'âme apparents (Clooney, fidèle à son image, auto-dérision comprise), beaucoup plus convenu quand la comédie romantique pointe son nez. Le bilan est donc mitigé comme si Reitman, respectueux des normes hollywoodiennes, s'était retenu d'aller plus loin sur l'aspect social. Après tout, c'est un divertissement, pas un documentaire à la Michael Moore. Et vu comme tel, il remplit son cahier des charges avec une grande dextérité. Un vol en classe affaires, avec quelques menues turbulences qui font tinter agréablement les glaçons dans le verre de whisky.
Dernière édition par traversay le Sam 30 Jan 2010 - 17:00, édité 1 fois | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Jason Reitman Dim 31 Jan 2010 - 16:29 | |
| - traversay a écrit:
In the air de Jason Reitman Jason Reitman est doué, pas de doute là-dessus. Thank you for smoking, Juno et maintenant In the air, sa filmographie parle d'elle-même avec un certain nombre de constantes : personnages ambivalents (pas nécessairement sympathiques, au départ), mise en scène moderne, dialogues brillants, critique sociale pertinente ... Avec son humanisme perlé, le réalisateur semble s'inspirer du cinéma de Capra, bien plus noir qu'on ne le prétend (y compris La vie est belle). In the air est dans ce registre, convaincant quand il aborde le thème des licenciements massifs, assez réussi quand il dresse le portrait de ce solitaire "liquidateur" sans états d'âme apparents (Clooney, fidèle à son image, auto-dérision comprise), beaucoup plus convenu quand la comédie romantique pointe son nez. Le bilan est donc mitigé comme si Reitman, respectueux des normes hollywoodiennes, s'était retenu d'aller plus loin sur l'aspect social. Après tout, c'est un divertissement, pas un documentaire à la Michael Moore. Et vu comme tel, il remplit son cahier des charges avec une grande dextérité. Un vol en classe affaires, avec quelques menues turbulences qui font tinter agréablement les glaçons dans le verre de whisky. Je n'ai pas trouvé que le romantisme avait la part belle Traversay! Et c'est d'ailleurs ce qui fait que ce film est complètement réussi à mon goût puisque le héros ( Clooney est génial dans ce rôle d'homme sans attaches) désinvolte et dénué de scrupules en apparence, finit comme il aura commencé, c'est à dire entre deux vols en solitaire, mais cette fois sans l'avoir choisi. Une fin un peu triste tout de même pour un homme qui apparait comme résigné au final, dans une société bien sévère pour les éventuels rêveurs. Vraiment passé un bon moment et même si j'ai beaucoup ri, il y a en fond une critique sociale assez percutante qui n'épargne rien ni personne. Pour preuve les prestations réelles de ces hommes et femme licenciés qui ont participé au tournage et qui nous renvoient à ce que sont les choses pour de vrai. Premier film de Reitman pour moi mais surement pas le dernier. Ce type a un regard décalé qui me plait et qui permet par l'humour d'aborder un problème grave sans tomber dans le pathos ni la comédie trop légère. Très réussi je trouve. Je vais me procurer Juno Une chtite photo en prime pour Kena: | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Jason Reitman Dim 31 Jan 2010 - 17:19 | |
| Si je vous ai bien compris, c' est mieux que Pretty girl ?! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Jason Reitman Mar 9 Fév 2010 - 18:07 | |
| J'ai passé un bon moment avec In The Air. C'est intelligent, le couple principal très classe, les dialogues sont savoureux et les situations pas trop stéréotypées. Un peu quand même... l'évolution de Clooney est programmée à l'avance et sans surprise. Le cynique désabusé qui s'humanise et s'attendrit en inversant son système de valeurs à la fin c'est quand même un peu gros même si ça fait plaisir. Juno m'avait donné la même impression d'une certaine finesse et d'un humour séduisant malgré quelques facilités et des grosses ficelles. Du divertissement de qualité qui vole un peu au-dessus de la plupart des films de ce genre (in the air of course!) si je veux faire mon traversay | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Jason Reitman Mer 6 Avr 2011 - 10:33 | |
| Comme toujours avec le ciné, je ne suis pas allée.. je trouve toujours mille et une excuses Mais, voilà, je l'ai vu en DVD - aeriale a écrit:
In the air de Jason Reitman Je n'ai pas trouvé que le romantisme avait la part belle Traversay! Et c'est d'ailleurs ce qui fait que ce film est complètement réussi à mon goût puisque le héros (Clooney est génial dans ce rôle d'homme sans attaches) désinvolte et dénué de scrupules en apparence, finit comme il aura commencé, c'est à dire entre deux vols en solitaire, mais cette fois sans l'avoir choisi. Une fin un peu triste tout de même pour un homme qui apparait comme résigné au final, dans une société bien sévère pour les éventuels rêveurs. totalement d'accord avec toi Aériale.. ce qu'il est bon ce film et cet aspect (et je peux dire que mon cœur d'artichaut rêve de happy end - ici il n’aurait été tout simplement pas approprié pour ce film) est très bien traité. En plus j’ai adoré la BO (le générique est sublime, à voir ici ) Et je viens de découvrir un réalisateur.. j’ai commandé Juno et Thank you for smoking- Spoiler:
et vous avez vu comment j'ai résisté à ne pas mentionner que George Clooney est tout simplement troooooooooooooooooooooooooooooooooop beau dans ce film
Dernière édition par kenavo le Mer 6 Avr 2011 - 13:02, édité 1 fois | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Jason Reitman Mer 6 Avr 2011 - 10:50 | |
| - kenavo a écrit:
- totalement d'accord avec toi Aériale.. ce qu'il est bon ce film et cet aspect (et je peux dire que mon cœur d'artichaut rêve de happy end - ici il n’aurait été tout simplement pas approprié pour ce film) est très bien traité.
En plus j’ai adoré la BO Oui, heureusement qu'il nous évité une fin en rose bonbon, le film aurait été loupé sinon! Et je vais me repencher sur cette BO (oublié en fait...) - kenavo a écrit:
- Spoiler:
et vous avez vu comment j'ai résisté à ne pas mentionner que George Clooney est tout simplement troooooooooooooooooooooooooooooooooop beau dans ce film
C'est ce que je me disais justement | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Jason Reitman Dim 1 Avr 2012 - 18:44 | |
| -Young Adult- - Citation :
- Originaire d’une petite ville de province où elle s’ennuyait à mourir, Mavis Gary s’est installée à Minneapolis où elle est devenue auteur de romans pour ados. Mais lorsqu’elle apprend que son ex-petit copain de lycée est devenu papa, elle décide de revenir sur les lieux de son enfance pour le reconquérir. Tandis que Mavis semble sûre d’elle et de son pouvoir de séduction, la situation ne tourne pas à son avantage. Elle noue alors une relation peu banale avec un ancien camarade de lycée, mal dans sa peau, qui, malgré les apparences, lui ressemble plus qu’il n’y paraît...
Reitman et Cody ont la dent dure mais très percutante. Leur héroïne est une de ces reines de beauté typiques de ces petites villes américaines, star du collège et enviée de tous, dont le retour aux sources est comme un scud laché sans préavis, un ovni prêt à faire dérailler la monotonie des jours avant le plantage sur l'autel des vanités. Car Mavis, à force d'écrire sur des rêveries de teen agers, en a oublié de grandir. Sa gloire passée est commme une ombre qui lui pollue la vision et l'a laissée immature, centrée sur elle même, capable d'oublier jusqu'à l'existence de ses parents. Une chipie comme on en recroise parfois et dont on se dit que trop d'atouts peut parfois nuire au bonheur. Et pourtant Charlize Theron apporte à cette frappadingue une réelle épaisseur. Malgré l'antipathie qu'elle suscite, Mavis parvient à nous émouvoir. Lorsqu'on la découvre fourrant son nez dans le vieux sweat de Buddy oublié dans l'armoire et l'arborant tel un trophée, on ne peut s'empêcher de rire, ses minauderies sont à se tordre. Mais l'humour devient plus cinglant lorsque la catastrophe annoncée arrive à maturation. C'est toujours pathétique de voir ce que les autres ne voient pas. Le regard de son camarade de collège qui a foiré complètement sa vie et est resté handicapé, est d'une terrible lucidité. Il est un peu le reflet de sa propre dérive sauf qu'elle ne veut pas le voir au début, et lorsqu'elle admet l'échec on touche à de vraies félures humaines. Charlize Théron sauve l'histoire de l'incongruïté par sa seule présence, ce n'était pas évident. Il y a de très belles scènes entre ces deux personnages, l'évolution de leur rapport pourrait justifier à lui seul le film. Bref, un film un peu casse gueule mais qui m'a plu par son authenticité et son côté un peu rentre dedans. Sans parler de la chute, très cruelle. J'ai bien failli ne pas le voir en fait, vu le peu d'enthousiasme du public, en opposition à la critique plutôt favorable. Vous me direz, curieuse de votre impression au cas où! Même quand elle cherche à s'enlaidir elle est encore fichtrement belle! | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Jason Reitman Lun 2 Avr 2012 - 23:03 | |
| - Aeriale a écrit:
- -Young Adult-
- Citation :
- Originaire d’une petite ville de province où elle s’ennuyait à mourir, Mavis Gary s’est installée à Minneapolis où elle est devenue auteur de romans pour ados. Mais lorsqu’elle apprend que son ex-petit copain de lycée est devenu papa, elle décide de revenir sur les lieux de son enfance pour le reconquérir. Tandis que Mavis semble sûre d’elle et de son pouvoir de séduction, la situation ne tourne pas à son avantage. Elle noue alors une relation peu banale avec un ancien camarade de lycée, mal dans sa peau, qui, malgré les apparences, lui ressemble plus qu’il n’y paraît...
Reitman et Cody ont la dent dure mais très percutante. Leur héroïne est une de ces reines de beauté typiques de ces petites villes américaines, star du collège et enviée de tous, dont le retour aux sources est comme un scud laché sans préavis, un ovni prêt à faire dérailler la monotonie des jours avant le plantage sur l'autel des vanités. Car Mavis, à force d'écrire sur des rêveries de teen agers, en a oublié de grandir. Sa gloire passée est commme une ombre qui lui pollue la vision et l'a laissée immature, centrée sur elle même, capable d'oublier jusqu'à l'existence de ses parents. Une chipie comme on en recroise parfois et dont on se dit que trop d'atouts peut parfois nuire au bonheur. Et pourtant Charlize Theron apporte à cette frappadingue une réelle épaisseur. Malgré l'antipathie qu'elle suscite, Mavis parvient à nous émouvoir. Lorsqu'on la découvre fourrant son nez dans le vieux sweat de Buddy oublié dans l'armoire et l'arborant tel un trophée, on ne peut s'empêcher de rire, ses minauderies sont à se tordre. Mais l'humour devient plus cinglant lorsque la catastrophe annoncée arrive à maturation. C'est toujours pathétique de voir ce que les autres ne voient pas. Le regard de son camarade de collège qui a foiré complètement sa vie et est resté handicapé, est d'une terrible lucidité. Il est un peu le reflet de sa propre dérive sauf qu'elle ne veut pas le voir au début, et lorsqu'elle admet l'échec on touche à de vraies félures humaines. Charlize Théron sauve l'histoire de l'incongruïté par sa seule présence, ce n'était pas évident. Il y a de très belles scènes entre ces deux personnages, l'évolution de leur rapport pourrait justifier à lui seul le film. Bref, un film un peu casse gueule mais qui m'a plu par son authenticité et son côté un peu rentre dedans. Sans parler de la chute, très cruelle. J'ai bien failli ne pas le voir en fait, vu le peu d'enthousiasme du public, en opposition à la critique plutôt favorable. Vous me direz, curieuse de votre impression au cas où!
Comme Juno, le nouveau film de Jason Reitman a été écrit par Diablo Cody. On y retrouve le même ton grinçant, avec une bonne dose de cynisme en plus. Ce n'est pas pour le meilleur, Young Adult est un film relativement plat avec une scène de déballage attendue qui aurait pu être drôle. Aurait pu. Reitman compense le manque d'épaisseur du film et son irrépressible langueur par un montage parfois accéléré, procédé déjà utilisé dans In the Air, avec plus d'acuité. Fondamentalement, l'histoire de cette femme de 37 ans, bloquée dans ses années lycée, qui tente de reconquérir l'amour de son adolescence, n'a pas un énorme intérêt. Le cinéaste ne fait rien pour rendre son personnage attrayant, la fait boire et dire des insanités, jetant son mépris à la face de la petite ville miteuse qu'elle a depuis longtemps abandonné. Le portrait de cette 'miss pétasse schizo", dixit une de ses anciennes camarades, est accablant, mais celui des habitants de ce trou paumé du Minnessota n'est pas très charitable non plus. Elle est une narcissique péteuse, ils sont des péquenauds sans ambition. Cruelle et condescendante vision d'une génération d'américains. La relation entre l'héroïne et un type qu'elle ignorait dans le passé, physiquement diminué, n'est pas inintéressante, sauf que le parallèle entre le caractère dépressif de ces deux handicapés de la vie reste un peu grossier. Reitman ajoute quelques éléments de psychologie sur la fin de Young Adult, qui viennent bien tard, et n'ont d'autre but que de nous préparer à une conclusion très Positive Attitude. Mouais. Néanmoins, le film a un sacré atout dans sa manche, la dénommée Charlize Theron, jamais aussi bonne que dans le délabrement mental (voir Monster). Elle est trop belle pour le rôle, soit, mais sa prestation impudique et culottée rachète en partie les insuffisances du film. Il lui en faut du talent pour rendre cette pathétique créature un tantinet humaine et presque, oui presque, émouvante. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Jason Reitman Mer 4 Avr 2012 - 8:51 | |
| Young AdultUn film entre deux. Ce n'était pas évident de nous sortir une "comédie" autour d'un personnage névrosé, qui s'arrache littéralement les cheveux dans ses moments d'angoisse, picole jusqu'à en rouler parterre, est terriblement seule et rêve de retrouver sa vie "au top" d'avant. Et justement... qu'est-ce qu'ils voulaient faire ? Une comédie ? Un drame social ? ça brinqueballe entre les deux, et jamais ne prend vraiment de parti pris. C'est un peu dommage parce que ça perd du rythme et de l'intensité. Reste que c'est tout de même un bon film. Des dialogues et des moments entre les deux personnages principaux (la miss déchue et le bouc émissaire handicapé) sont d'une très grande justesse (le moment ultra cynique avec Monsieur Bonheur, en chaise roulante mais dynamique, tout sourire, et plein de chaleur, est absolument parfaite). c'est d'ailleurs dans les moments de véritables confrontations avec le bonheur des autres que le film prend son épaisseur, bien collé sur ses deux pieds. Et, pour ça, j'ai adoré aussi le dialogue final de la fille bouseuse enracinée dans sa médiocrité qui décrit son monde. Des moments de sensibilités qui auraient pû être un peu mieux creusés (c'est peut-être là que le film est le moins réussi, et où on décroche un peu) : mais imaginez débarquer dans un bled, vouloir récupérer son ex, et entendre Votre Chanson jouée sur scène par sa nouvelle femme. Lui tout sourire. Vous les larmes de colère aux yeux. Et, après une bonne rasade d'alcool, essayant de le récupérer en lui rappelant la Vie de ce Titre. Et le voir à peine réceptif. Terrifiant de vérité. Une des scène d'émotions à fleur de peau les plus réussies. Y'a un regard très dur, cynique, désabusé, et en même temps assumé, sur l'illusion du rêve américain sous toutes ses formes : la vie de citadine overbookée, belle et cultivée, la vie de banlieusard à pavillon, enfants, et obligations. Le personnage est vraiment parfaitement interprété par Charlize Theron (d'ailleurs, je pense que tous les acteurs sont très justes) : ça ne chavire jamais dans le too much. Et c'est très intéressant ces moments de maquillage et préparation à sortir : à chaque fois des minutes à se transformer, à se parer, à s'armer, à se murer. De vraies petites métamorphoses qui mettent d'autant plus en évidence son vide intérieur, ses fêlures et sa différence avec cet autre monde qu'elle a fuit. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Jason Reitman Mer 4 Avr 2012 - 10:29 | |
| Eh bien Queenie à te lire il semblerait que tu l'aies quand même bien aimé ce film, en tout cas tu en parles bien. C'est vrai qu' il y manque un petit quelque chose pour que ce soit un vrai bon film et peut-être tu as trouvé: ça part en comédie grinçante et ça finit en drame social ce qui du coup parait presque incongru (la scène avec son camarade handicapé sur la fin est dure à faire passer je trouve, et pourtant elle est troublante) Comme toi j'ai adoré toutes leurs confrontations qui disent l'essentiel: la gloire facile, le rejet de l'autre, les codes qui changent et le regard avec. Le déni ou l'acceptation.
Ce film renvoie pas mal de choses à mon sens (y compris ce constat de la soeur terriblement accablant et cruel) et je suis surprise que traversay l'ait trouvé assez vide d'intérêt. On peut y voir de la condescendance mais tout le monde en prend pour son grade et personne n'est gagnant au final. Et surtout cela sonne très juste, c'est un constat très amer sur les illusions de la réussite quelle qu'elle soit.
Moi cela m'a touchée en tout cas, cette fille odieuse qu'on a envie de baffer et qu'on finit par prendre en peine, de consoler presque, lorsqu'elle se prend cette veste monumentale sur la fin (Et la scène de "sa" chanson, dont parle Queenie, terrible) Bref, plus on en parle et plus je lui trouve des qualités, les défauts s'estompant... | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Jason Reitman Mer 4 Avr 2012 - 23:57 | |
| Young Adult
Même si cela ne m'a guère surpris, j'ai été impressionné par l'interprétation de Charlize Theron et sa capacité à incarner les "transformations" de son personnage. Elle ne vit que par un rejet de soi, un rejet des autres et un déni qui la conduit à se briser sur des désillusions. La force du film tient au refus d'une complaisance dans une surenchère pathétique : Reitman n'offre aucune circonstance atténuante, mais creuse une façade pleine de regrets et de frustrations. Comme vous, je reste cependant sur la réserve malgré le pari audacieux tenu par Reitman. Le scénario devient trop vite prévisible, en roue libre, et s'appuie parfois maladroitement sur les personnages secondaires (l'épouse, le confident handicapé). Et comme Queenie, je regrette l'absence de parti-pris entre plusieurs tonalités, avec des hésitations inutiles lors de scènes-clefs. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Jason Reitman Lun 25 Fév 2013 - 12:48 | |
| Juno (2007) Feel-good et teen-movie sponsorisé par Sunny Delight (ça existe encore ?), Juno est l’histoire d’une adolescente américaine de 16 ans que l’on veut nous faire prendre pour l’incarnation de la marginalité loufoque. Les arguments sont les suivants : garçon manqué, vivant dans une famille recomposée de bric et de broc, adepte de musique rock et de culture geek, Juno couche avec son meilleur ami pour faire passer l’ennui. On réalise rapidement que Juno n’est pas si extravagante qu’on veut bien nous le faire croire, et si certaines répliques sont parfois très drôles et donnent un rythme endiablé au film, d’autres situations, en revanche, sentent le réchauffé et peinent à cacher leur volonté de faire du décalé à tout prix. Mais la bonne humeur est là, c’est indéniable, et même la gravité du sujet ne parvient pas à alourdir le propos. Cette qualité du film fait aussi son plus grand défaut. Si l’on ne pleure pas à chaudes larmes ou si l’on ne frissonne pas devant la situation vécue par Juno, ce n’est pas parce que Jason Reitman a réussi à traiter le sujet des grossesses adolescentes (et tout ce qui va avec : avortement, relations parentales, problèmes financiers, mise en danger de la poursuite scolaire, regard de l’entourage…) avec finesse, mais bien plutôt parce qu’il les élude totalement ! Et l’on saute ainsi d’une étape de la grossesse à une autre, délaissant d’une fois sur l’autre toutes les interrogations légitimes qu’auraient pu se poser le spectateur. L’alternative de l’avortement se pose à peine (contexte américain oblige ?) et en quelques secondes, Juno prend le choix de faire adopter son enfant à des parents demandeurs, qu’elle déniche aussitôt par petite annonce dans un journal. L’annonce de la grossesse à ses parents provoque à peine quelques remous, et personne dans l’entourage de Juno semble ne lui faire la moindre remarque quant à sa grossesse précoce –même si l’on sait qu’elles sont de plus en plus courantes en Amérique, j’imagine qu’elles sont encore loin de laisser totalement indifférents. Plus tard, la relation entre Juno et le futur père adoptif semble prendre des tournants plus civilisés qu’ils ne devraient l’être, mais encore une fois, l’histoire tourne court lorsque Jason Reitman introduit cette ultime péripétie : le couple décide de divorcer. Quid de l’enfant à naître ? Pas de problèmes, il reviendra naturellement à la mère esseulée… Tout est bien qui finit bien, l’enfant disparaît dans les bras de sa mère adoptive et ni Juno, ni son petit ami ne semblent l’avoir vu passer. L’enfant aura seulement servi de catalyseur à l’officialisation de leur relation amoureuse, signe extérieur visible d’une amplification de leurs sentiments. Et on les retrouve, en train de se conter fleurette à la guitare, comme deux adolescents qui essaient tant bien que mal de prouver aux yeux du monde leur marginalité. Drôle au début, écœurant de niaiserie à la fin, même pas intéressant. | |
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| | | | Jason Reitman | |
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