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| Henry Bauchau [Belgique] | |
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Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| | | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Henry Bauchau [Belgique] Mer 4 Mar 2009 - 20:15 | |
| Qu'un écrivain comme Bauchau ait un fil aussi fourni réconforte.Je le dis d'autant plus que je n'en ai encore lu qu'un mais ne compte pas en rester là. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Henry Bauchau [Belgique] Mer 4 Mar 2009 - 23:18 | |
| - Bellonzo a écrit:
- Qu'un écrivain comme Bauchau ait un fil aussi fourni réconforte.
En effet!... | |
| | | Nathria Sage de la littérature
Messages : 2867 Inscription le : 18/06/2008 Age : 57
| Sujet: Re: Henry Bauchau [Belgique] Lun 16 Mar 2009 - 20:13 | |
| Sur les tables cette semaine: La lumière Antigone: poème pour le livret de l'opéra de Pierre Bartholomée - Citation :
- La lumière Antigone fut créé au Théâtre royal de la Monnaie en 2008. Opéra de chambre donné par un orchestre de 15 musiciens, cette pièce à deux voix, celle d'Antigone et de Hannah, inspira à Henry Bauchau une écriture poétique dont la métrique est régulière, non pas rythmée, mais rythmée pour s'accorder à la musique. Un texte d'une haute spiritualité où Antigone, guidée par la fatalité, ne cesse d’éclairer notre propre siècle. .
et aussi: Poésie complète
Dernière édition par Nathria le Lun 16 Mar 2009 - 20:50, édité 1 fois | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | Nathria Sage de la littérature
Messages : 2867 Inscription le : 18/06/2008 Age : 57
| Sujet: Re: Henry Bauchau [Belgique] Lun 16 Mar 2009 - 20:38 | |
| Une petite interview sur ce duo imprévu? ICI
Dernière édition par Nathria le Lun 16 Mar 2009 - 20:52, édité 1 fois | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Henry Bauchau [Belgique] Lun 16 Mar 2009 - 20:48 | |
| - Nathria a écrit:
- Une petite interview sur ce duo imprévu? ICI
La lumière Antigone , à la Monnaie du 17 au 24 avril. Tél. 070-23.39.39, | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Henry Bauchau [Belgique] Mar 7 Avr 2009 - 13:18 | |
| L'enfant bleu Véronique est psychothérapeute dans un hôpital de jour, Orion est un garçon psychotique de 13 ans (au début de l'histoire). Leurs chemins se croisent pour devenir un sentier commun à la recherche d'une île Paradis, porte ouverte sur un monde dans lequel Orion pourra enfin vivre. "L'enfant bleu" est le récit d'une cure, est l'histoire d'un enfant et de son thérapeute et est la métamorphose d'un garçon psychotique en un artiste reconnu. Le long chemin vers la création et la vie quotidienne avec le handicap est celui que les deux héros romanesques vont vivre, expérimenter souvent dans la douleur, parfois dans le bonheur d'un pas de plus franchi vers une liberté. Véronique en apportant des couleurs, des feuilles blanches et du temps intime à Orion lui offre un fil d'Ariane pour sortir de son labyrinthe, pour maintenir le démon le plus loin possible, ce démon de Paris qui peut lui sauter dessus au moment le plus inattendu. Orion , un beau prénom porté par un chasseur d'une folle beauté, demi-dieu grec, poursuivi par un scorpion comme le jeune Orion est poursuivi par un démon qui provoque chez lui des gestes de violence. Seuls les trois cents chevaux blancs peuvent le faire fuir et libérer Orion de son emprise, comme si les chevaux de l'aurore dissipaient les nuages sombres de sa nuit. Au fil des séances, le labyrinthe emprisonnant le Minotaure prend une dimension particulière: Orion dessine souvent un Thésée triste, un Minotaure au regard doux, comme s'il se voyait dans chacun d'eux...Orion n'est pas réjoui de la fin du Minotaure, du monstre du labyrinthe, car ce dernier n'est pas monstre de son plein gré, le regard d'autrui a construit son image de monstre et l'a enfermé dans une catégorie, une boîte d'où on ne peut s'évader sans mourir un peu. Lorsque le labyrinthe n'a plus lieu d'être, l'île Paradis reprend ses droits, ses couleurs, ses paysages, ses personnages, même si un requin rôde de temps à autre....le démon de Paris n'est pas vaincu, il reste tapi longtemps avant de ressurgir et de faire danser "La danse de St-Guy"! L'île ponctuée des dictées d'angoisse lors desquelles les rôles sont inversés: Véronique écrit et Orion valide ou non l'orthographe, éloignant peu à peu le terrible "Que de fautes! Que de fautes!" antienne maternelle qui scande une réalité difficile à appréhender par Orion. La normalité ne passe pas forcément par la belle orthographe, la grammaire des couleurs, des traits de crayons, pastels, pinceaux est aussi importante et essentielle au monde. A l'image d'une thérapie, l'histoire commence lentement, le temps d'une mise en confiance, le temps de mieux s'appréhender, se connaître: le lecteur apprend à regarder autrement les personnages, à aller au-delà du miroir. Puis, le rythme prend de l'ampleur, le souffle s'accélère, malmené par les douleurs dues aux transferts, aux désordres incontrôlables d' Orion qui se démène dans ses souffrances, désespérant d'en trouver l'issue. Véronique, son passé et ses doutes sont autant de chaos subtils pouvant faire basculer l'orientation d' Orion: la ligne est tellement ténue, fragile, entre la folie créatrice et la folie destructrice que chaque fêlure peut entraîner une catastrophe, le chaos d'un monde en perpétuel équilibre. Henry Bauchau avec "L'enfant bleu" explore une partie de l'âme humaine que l'on aimerait ne pas voir, ne pas saisir parfois parce qu'elle dérange: le handicap qui ampute une vie de ses possibilités les plus élementaires...une vie sociale, une vie amoureuse, une vie professionnelle, une autonomie, un chemin de liberté. Avec subtilité, simplicité et une écriture tout en poésie, l'auteur montre combien la route vers la dignité est âpre, amère parfois, mais aussi radieuse lorsque Orion peut enfin dire "On veut rester avec toi, Madame, mais je dois partir...tu comprends? (...) Faut pas, Madame, aujourd'hui, je peux payer moi-même." Il n'y a pas le miracle de la guérison, seulement une victoire sur soi-même, existante malgré sa fragilité certaine. Et c'est ce qui donne une intensité émotionnelle et littéraire à ce roman déroutant mais d'une beauté indicible que le lecteur, qui a été patient, vit intensément. Un roman dont on se souvient longtemps après sa lecture | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Henry Bauchau [Belgique] Mar 7 Avr 2009 - 14:22 | |
| A tous ceux qui ont aimé lire L'enfant bleu, je conseille Le journal d'Henry Bauchau: Le Présent d'incertitude (2002-2005) qui inclut la période d'écriture de l'ouvrage. J'y reviens bientôt de façon plus précise...
Extraits (en attendant):
"28 septembre 2002 Le titre envisagé "Le peuple du désastre" conviendrait bien pour un chapitre mais est trop sombre pour l'ensemble. Ttres à examiner pour le roman ou des chapitres: Le carrefour d'angoisse L'île paradis n°2 L'enfant bleu L'île paradisqu'on ne doit pas dire On ne sait pas"
"Le 13 octobre 2002 Une amie me dit: "Vous avez sans doute, en vous occupant de lui tant d'années, beaucoup aidé Lionel et lui vous a donné ce livre que vous écrivez. C'est un bel échange." Je n'avais jamais pensé que ce livre accomplissait l'échange entre nous, car j'avais le sentiment, durant le traitement, d'avoir reçu de lui autant que je donnais. Mais écrire ce livre, je le comprends maintenant, pousse l'échange inconscient plus loin. Autrefois c'est lui qui travaillait et j'accompagnais son travail d'une présence. Ici c'est moi qui travaille dans la présence de ce qu'il a été et de ce qu'il est." | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Henry Bauchau [Belgique] Mar 7 Avr 2009 - 19:16 | |
| En effet, Coline, cela me semble un excellent complément/prolongement de l'enfant bleu! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Henry Bauchau [Belgique] Mer 8 Avr 2009 - 18:57 | |
| LE PRESENT D’INCERTITUDE
Le Présent d'incertitude est le cinquième tome du journal d’Henry Bauchau. Le Journal des années 2002 à 2005, c'est-à-dire la période où il achève et publie L' Enfant bleu mais aussi le livret de l'opéra monté par Philippe Sireuil sur la musique de Pierre Bartholomée : Œdipe sur la route . C'est aussi la période de l'écriture du recueil de poèmes Nous ne sommes pas séparés .
Henry Bauchau est âgé, le corps est fragile. Ses jours sont remplis cependant par la lecture et l’écriture : il s’astreint à poursuivre son œuvre de création et à écrire régulièrement dans son journal sa pensée, ses doutes, ses joies, ses chagrins, ses rêves, ses projets...
« Je me sens comme une bête prise dans un filet dont les fils sont tissés de mon besoin énorme de sommeil, de fatigue, de malaises, de demandes des autres et de la souffrance longue du froid, du manque de soleil et de L. Je ne puis éviter de finir ma vie dans l’hiver du veuvage et du manque. Il faut que par un sursaut, un retour de l’audace, je confie à nouveau mon manque de force à mon travail. Au travail des Grandes mains en moi et sur mes pages. ».
“Seul le travail et la lecture m'amusent encore, il est vrai j'ai de la chance, l'art est une voie rude et risquée mai on y vit de façon ardente et dans une jeunesse de perceptions et sentiments que je n'ai plus, quant à moi, dans la vie courante.”
"Je suis un homme parmi des milliards d'hommes, en communion peut-être avec d'autres artistes qui ressentent en cet instant la même paix, la même beauté, la même douleur sourde, l'incomplétude qu'ils ont décidé de transformer en travail. Ce que je comprends depuis peu, le travail importe plus que l'œuvre achevée."
«Ma tentation c'est d'être vieux, en repos, en petite satisfaction de l'œuvre faite. Tentation que je tiens du culte de la retraite qui règne en France aujourd'hui. Accepter que la douleur de naître se continue et soit, comme le dit Louis- René des Forets : Aux deux extrémités du parcours C'est la douleur de naître la plus déchirante Et qui dure et s'oppose à la peur que nous avons de mourir.»
Henry Bauchau apparaît fragile et habité d’une densité et d’une paix intérieure que son âme de poète mélancolique puise en partie chaque jour dans la nature et la beauté. La beauté «invite chaque jour à l'espérance, l'espérance acharnée». Certains matins « même sans ailes », on peut « prendre part à la célébration des oiseaux. »
« Il y a une fête de l’existence (...) mais je suis loin de la ressentir tous les jours. Celle-ci est liée au fait d’exister dans son corps, sans que celui-ci vous opprime ».
Un ouvrage d'une très grande richesse nourri de la pensée de son auteur, de références à d'autres artistes, de rencontres et d'échanges qui nous sont rapportés. Magnifique! | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Henry Bauchau [Belgique] Mer 8 Avr 2009 - 20:22 | |
| Coline,peut-on lire le Journal un peu au hasard,en commençant par n'importe quel tome? | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Henry Bauchau [Belgique] Mer 8 Avr 2009 - 23:42 | |
| - Bellonzo a écrit:
- Coline,peut-on lire le Journal un peu au hasard,en commençant par n'importe quel tome?
Je t'avoue Bellonzo que je ne sais pas...J'ai commencé par ce tome-là!...Mais j'aurai sans doute envie de découvrir plus tard ceux qui l'ont précédé... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Henry Bauchau [Belgique] Ven 10 Avr 2009 - 12:24 | |
| Le Présent d'incertitude (extraits):
"La terre chante ces jours-ci, tout éclairée de bleus, de verts. Elle ne chante pas de bonheur, elle chante d'exister. Elle célèbre l'existence de l'existence."
"Une autre jeune fille très bronzée me dépasse, je pense au plaisir d'aimer, de toucher, de vivre la présence d'une jeune femme qui vous aimeaussi. Je n'éprouve plus cela comme un désir, mais comme une mémoire de tendresse."
"Il est vrai que j'aime prier Dieu mais je n'aime plus qu'on me parle de lui."
"Nous sommes perdus, c'est notre condition d'existence que nous nous efforçons de masquer par les illusoires passerelles de sécurité que nous créons. Mais en réalité nous savons peu ce que nous faisons ici, nous ignorons le sens de nos vies et où elles nous conduisent. Cette condition d'être perdu est très adoucie si nous parvenons à prendre pied dans un environnement connu, dans des proximités amicales, amoureuses, intellectuelles ou sprirituelles."
"Novalis: " Le paradis est dispersé sur toute la terre, c'est pourquoi on ne le reconnaît plus. Il faut réunir ses traits épars." Voilà une réalité que j'ai souvent sentie, qui m'a donné les vrais moments de bonheur de ma vie et que je n'étais jamais parvenu à me formuler. Quelle joie de la rencontrer dite aussi fortement et de façon si brève."
" J'ai connu des moments d'exultation physique, de joies corporelles qui détendent l'esprit, le font jaillir et bondir dans le grand air, le grand ciel de l'amitié partagée, de l'attrait l'un vers l'autre des pensées et des gestes, pour l'explosion de la gaieté native que nous portons en nous malgré nos fardeaux et brouillards."
"Je regrette la santé, les sports, les joies du corps. Souvent le poids du vertige et de la fatigue est lourd. Maisce qui est perdu m'accorde, en compensation, une plus grande paix intérieure, une concentration plus forte sur le travail que je puis encore faire et une admiration plus profonde des beautés de la nature que je puis approcher."
"La grâce m'a été faite de sentir l'amitié de la vie pour nous et d'éprouver la même amitié pour elle. D'apercevoir de plus en plus souvent sous la croûte épaisse de la vie courante la fête de l'existence, si étonnamment mêlée à la douleur qu'elle n'efface pas mais éclaire de ténacité et d'espoir." | |
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