Henry Bauchau [Belgique]

sentinelle a écrit:

Je savais que tu allais l'apprécier Coline

Je vais lire Antigone...

Un de mes écrivains chouchous. Il a vraiment peiné pour écrire "Boulevard périphérique" (même physiquement et il l'a écrit au bon moment curieusement) et je suis tellement contente qu'il ait eu une reconnaissance des lecteurs. Un grand monsieur

Henry Bauchau, peintre



Télérama: Vous avez signé le tableau qui figure en couverture de votre dernier livre, Le boulevard périphérique. Vous êtes sonc aussi peintre...

Henry Bauchau: Je l'ai été très brièvement, quand je vivais en Suisse, dans les années 70. Puis j'ai renoncé en 75, en revenant à Paris, parce que j'avais du mal à mener plusieurs activités à la fois. J'ai commencé par besoin de faire quelque chose de manuel, pas vraiment par amour de la peinture. J'étais trèsattiré par le symbolisme. Regardez la couverture du Boulevard périphérique. Un homme sort de la mer. Personne n'a remarqué que son bras droit est bien fort, alors que le gauche est seulement esquissé. Le bras droit est celui de l'intelligence, et le gauche celui du coeur. Je voulais indiquer par là que l'homme sort de la mer (et de la mère) originelle avec le devoir de développer le côté su coeur, celui qui indique la capacité de vivre ensemble sans lutte, sans rivalité.

L’enfant bleu

Ecrit par un psychanalyste et cela se voit.
Les personnages phares sont attachants et très atypiques. Peu d’enfants psychotiques ont le talent d’Orion et peu de psychanalystes sont aussi douée et impliquée que Véronique. Le plus souvent, ils se contentent de plus petits pas et même souvent de leurs absences. Il faut dire que la tâche n’est pas facile.
Ce livre reflète donc ce que Bauchau voudrait que la psychanalyse soit (voire ce qu’il voudrait être lui) plutôt que ce qu’elle est…à ce titre, c’est un excellent roman.

Orion captive et nous montre l’art tel qu’il devrait être, un partage d’émotions à travers une vision commune. Véronique est héroïque, la muse idéale de ce dernier. En tant que lecteur, « on » alterne l’identification et « on » est boulversifié…un beau moment de lecture, qui raisonne bien après sa fin.
Cela fait bien longtemps que je n’ai pas apprécié autant un auteur francophone et, comme le dit Coline, c’est très bien écrit, même dans le langage imagé d’Orion…

sousmarin a écrit:

L’enfant bleu

Ecrit par un psychanalyste et cela se voit.
[...]Ce livre reflète donc ce que Bauchau voudrait que la psychanalyse soit (voire ce qu’il voudrait être lui) plutôt que ce qu’elle est…à ce titre, c’est un excellent roman.

Dans Télérama (introduction d'une interview):
"Le regard pénétrant et déchiré comme un héros de Tchekhov, il accueille poliment son visiteur, pour le conduire à petits pas jusqu'à sa véranda. Une pièce lumineuse, remplie d'œuvres d'art qui résument sa carrière : des sculptures en bois du jeune autiste qu'il sortit du gouffre en lui enseignant l'art (devenu le héros de son livre poignant L'Enfant bleu), des tableaux d'arbres géants crevant des ciels nuageux (l'un figure en couverture de son premier roman, La Déchirure)...

Je doute que sa carrière de psychanalyste se résume à ce seul enfant autiste, même si l’image plaît à Télérama … Orion n’est pas autiste, Bauchau pas femme, sans compter le mari ex pilote et musicien génial…bien sûr, il s’imprègne naturellement de son expérience dans sa narration mais elle est plus fille, à mon avis, de désirs que de réalités.

sousmarin a écrit:

Je doute que sa carrière de psychanalyste se résume à ce seul enfant autiste, même si l’image plaît à Télérama …

...Qui a dit cela?...
Je voulais , en citant Télérama, indiquer qu'il s'agissait d'un roman d'inspiration autobiographique...

En tout cas, j'avais bien aimé l'interview dans Télérama; je l'ai conservée d'ailleurs car avec Bauchau on est loin des paillettes, des tics de langage modernes. Je l'ai trouvé profond et authentique. Quand il parle de son enfance où il jouait à faire "petit gris" (se cacher comme un lapin ou une petite souris "pour échapper à la terrible banalité du retour à la maison") j'ai trouvé cela émouvant. Orion aussi finalement dans L'Enfant bleu fait "petit gris".

Madame B. a écrit:

En tout cas, j'avais bien aimé l'interview dans Télérama; je l'ai conservée d'ailleurs car avec Bauchau on est loin des paillettes, des tics de langage modernes. Je l'ai trouvé profond et authentique.

C'est vrai, bel article, moi aussi je l'ai conservé et glissé entre les pages de "l'enfant bleu".

Cachemire a écrit:

Madame B. a écrit:

En tout cas, j'avais bien aimé l'interview dans Télérama; je l'ai conservée d'ailleurs car avec Bauchau on est loin des paillettes, des tics de langage modernes. Je l'ai trouvé profond et authentique.

C'est vrai, bel article, moi aussi je l'ai conservé et glissé entre les pages de "l'enfant bleu".

Très bel article en effet...
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Henry Bauchau – L’enfant bleu

J’ai lu avec énormément de plaisir „L'enfant bleu“. On a déjà dit beaucoup de choses dans ce fil, je vais juste encore ajouter quelques impressions personnelles.
Ce qui me touche dans le chemin de la thérapie, c’est la longueur, la durée qu’on lui donne. En cela, par ces tous petits pas hésitants vers des améliorations, malgré toutes les contrariétés et résistances, on donne une véracité au récit.
La terminologie venant de la psychothérapie peut quand même d’abord désorienter quelqu’un qui était étranger à cet univers jusqu’à maintenant : perpétuellement on sent derrière l’écrivain le psychanalyste. Mais derrière celui-ci aussi toujours l’écrivain.
Ce qui est intéressant c’est que l’analysante est elle-même dans un certain sens en quête de guérison après des épreuves de la vie. Elle ne reste pas extérieure à la thérapie : le danger d’une fusion est toute proche. Mais c’est aussi par cette implication très personnelle que quelque chose peut changer dans la vie d’Orion. Ces réflexions m’ont très touchées...
Pour celui qui est attiré par l’art thérapie, il va trouver dans ce livre un vibrant plaidoyer.

C’était bien mon premier Bauchau, et probablement pas mon dernier. Le boulevard m’attend déjà…

tom léo a écrit:

Henry Bauchau – L’enfant bleu
C’était bien mon premier Bauchau, et probablement pas mon dernier. Le boulevard m’attend déjà…

Bonne lecture ! Et si tu veux continuer ta découverte, tu peux te tourner ensuite vers des romans plus anciens comme Ulysse sur la route ou surtout Antigone que j'ai adoré.

J'ai fini Le Boulevard périphérique, tout en émotion, en retenue. J'ai eu un peu de mal au début (peut-être que sa difficulté à écrire se ressent) mais j'ai adoré la suite même si j'ai préféré L'Enfant bleu (peut-être pour les raisons avancées par Tom Léo).

Je viens de terminer Le boulevard périphérique.

Tout comme Sentinelle, j'ai beaucoup de mal à dire pourquoi j'ai aimé ce livre. Je suis incapable de le résumer, de détailler mes impresssions.
Je l'ai dévoré, j'avais besoin de savoir rapidement ce qui allait se passer ...
Je trouve cette lecture étrange, déroutante parfois. Deux histoires se mélangent ,se rejoignent, s'opposent ...
La vie, la mort s'affrontent sans cesse.
Encore une belle découverte, merci les parfumés !

menine a écrit:

Je viens de terminer Le boulevard périphérique.

Tout comme Sentinelle, j'ai beaucoup de mal à dire pourquoi j'ai aimé ce livre.

Il reste un de mes grands coups de coeur de l'année...