Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Sandor Maraï [Hongrie]

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MessageSujet: Re: Sandor Maraï [Hongrie]   sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 EmptyMer 11 Mar 2009 - 15:34

Les braises

Citation :
Reconnu comme l'un des plus grands auteurs de la littérature hongroise et l'un des maîtres du roman européen, l'écrivain Sándor Márai (1900-1989) s'inscrit dans la lignée de Schnitzler, Zweig ou Musil. L'auteur des Révoltés, des Confessions d'un bourgeois ou de La Conversation de Bolzano n'a eu de cesse de témoigner d'un monde finissant, observant avec nostalgie une Europe mythique sur le point de s'éteindre
A travers la dramatique confrontation de deux hommes autrefois amis, « Les Braises » évoque cette inéluctable avancée du temps. Livre de l'amitié perdue et des amours impossibles, où les sentiments les plus violents couvent sous les cendres du passé, tableau de la monarchie austro-hongroise agonisante, ce superbe roman permet de redécouvrir un immense auteur dont l'œuvre fut interdite en Hongrie jusqu'en 1990

Vous aimez Stefan Zweig ? Alors vous aimerez Sándor Márai !

L’auteur ausculte la psychologie humaine avec tellement de talent que je me demande par quel mystère je n’ai jamais lu un roman de Sándor Márai avant ce jour ? L’amitié trahie, les amours contrariés, la passion, la lâcheté, l’égoïsme, la suffisance et la prétention, l’agonie d’un monde qui se meurt et le vieillissement, tels sont les thèmes principaux de ce roman. Le tout porté par une belle plume dans l’atmosphère froide du château d'un vieil aristocrate hongrois aux nombreuses pièces fermées depuis la mort de sa femme, ultime huis clos où se confronteront, autour d’une table spécialement dressée pour l’occasion, deux amis vieillissants qui ne sont plus vus depuis plus de 40 ans. Tout comme Stefan Zweig, Sándor Márai ne s’illustre pas dans l’optimisme des relations humaines : les hommes et les femmes se rencontrent bien à un moment ou un autre de leur existence mais c’est pour mieux s’en éloigner davantage jour après jour, aboutissant au final à un éloignement définitif sans retour en arrière possible. L’envie, le ressentiment, la trahison, la déception, l’orgueil et la vanité : tels sont les sentiments qui finissent par entraver la route de toute relation affective. Car l’amour et la haine n’ont décidemment jamais été aussi proches…

Notez que ce roman laisse une certaine liberté au lecteur dans la mesure où certaines questions demeurent sans réponses claires et précises. Difficile d’en parler ouvertement ici sans trop dévoiler du roman, même si j’aurai volontiers aimé connaître votre opinion à ce sujet, à savoir quels sont vos interprétations quant à ce qui s’est réellement passé ? Comment interpréter les silences de l’un aux accusations de l’autre ?
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Bellonzo
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MessageSujet: Re: Sandor Maraï [Hongrie]   sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 EmptyMer 11 Mar 2009 - 20:03

Immensité de Sandor Marai.
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MessageSujet: Re: Sandor Maraï [Hongrie]   sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 EmptyMer 11 Mar 2009 - 23:12

Serais-je vraiment passée à côté de quelque chose avec mon ennui devant La métamorphose d'un mariage?...
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kenavo
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MessageSujet: Re: Sandor Maraï [Hongrie]   sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 EmptyMer 11 Mar 2009 - 23:25

coline a écrit:
Serais-je vraiment passée à côté de quelque chose avec mon ennui devant La métamorphose d'un mariage?...
Wink je ne connais que deux réactions concernant Sandor Marai: enthousiasme et ennui.. je te rejoins plutôt sur le deuxième avis
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MessageSujet: Re: Sandor Maraï [Hongrie]   sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 EmptyJeu 4 Juin 2009 - 14:19

LIBERATION

En avril 1945, Budapest est libérée par l' Armé Rouge au terme d' un siège
très dur où les Allemands et les fascistes des Croix fléchées commettent
d' ultimes atrocités.
Libération évoque les dernières semaines du siège et met en scène des
hongrois réfugiés dans les caves d' immeubles attendant la fin des bombardements et du siège.
C' est un livre grave et émouvant qui qui imagine les réflexions de ces gens qui attendent la fin du conflit en essayant essentiellement de survivre.
C' est surtout la conversation d' un vieil homme, juif hongrois et d'une
jeune fille dont le père a été forcé de se cacher pour ne pas etre tué.
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MessageSujet: Re: Sandor Maraï [Hongrie]   sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 EmptySam 6 Juin 2009 - 10:26

sentinelle a écrit:

L’auteur ausculte la psychologie humaine avec tellement de talent. L’amitié trahie, les amours contrariés, la passion, la lâcheté, l’égoïsme, la suffisance et la prétention, l’agonie d’un monde qui se meurt et le vieillissement, tels sont les thèmes principaux de ce roman. Le tout porté par une belle plume dans l’atmosphère froide du château d'un vieil aristocrate hongrois aux nombreuses pièces fermées depuis la mort de sa femme, ultime huis clos où se confronteront, autour d’une table spécialement dressée pour l’occasion, deux amis vieillissants qui ne sont plus vus depuis plus de 40 ans. Tout comme Stefan Zweig, Sándor Márai ne s’illustre pas dans l’optimisme des relations humaines : les hommes et les femmes se rencontrent bien à un moment ou un autre de leur existence mais c’est pour mieux s’en éloigner davantage jour après jour, aboutissant au final à un éloignement définitif sans retour en arrière possible. L’envie, le ressentiment, la trahison, la déception, l’orgueil et la vanité : tels sont les sentiments qui finissent par entraver la route de toute relation affective. Car l’amour et la haine n’ont décidemment jamais été aussi proches…

J'ai lu les braises il y a plus de 2 ans. C'était un cadeau de mon libraire, j'avais le choix de deux livres gratuits, sur une liste. Et par pur hazard j'ai choisi les braises. Malheureusement ma mémoire n'est pas excellente, et même assez trouble...Je me rapelle d'une partie de chasse, d'une tentative de meurtre, de la femme du générale, amante de Conrad, d'une fuite vers les tropiques...
Mais je reconnais les sentiments que j'avais éprouvés dans ce que tu dis. . C'est excatement ça: " L’envie, le ressentiment, la trahison, la déception, l’orgueil et la vanité : tels sont les sentiments qui finissent par entraver la route de toute relation affective. Car l’amour et la haine n’ont décidemment jamais été aussi proches…"`
Je me souviens que l'auteur apporte beaucoup de précisions, dans le contexte historique, dans la description aussi bien psycologique que matérielle. Il peint un monde finissant , observant avec nostalgie une hongrie agonisante
Et à certains moments je peux comprendre que l'on puisse basculer vers l'ennuie. Mais l'ambiance me plaisait tant que je suis allée au bout. On veut savoir leur histoire à tous les deux, ce qui pousse l'un des personnages à rendre visite à son ancien ami.
Christine, ce personnage mort habite tout le roman. Elle est la victime et la clée de l'histoire . Je cite: " Celui qui survit, dit le général vivement, commet toujours une sorte de trahison... J'entends lorsqu'on survit à des êtres auxquels on était intimement lié. Christine est morte parce que nous, les deux hommes auxqueels elle appartenait, étions ordianires, altiers, orgueilleux, de caractère indépandant et, en même temps, lâches à un point qu'elle n'a pas pu supporter. Nous avons pris la fuite devant elle, chacun à sa façon. Nous l'avons trahie en lui survivant ignoblement et en vainqueur: voilà la vérité!"`
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MessageSujet: Re: Sandor Maraï [Hongrie]   sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 EmptySam 6 Juin 2009 - 19:57

Entendu dans une librairie : "Vous auriez Les Braises, de Marai ? Marai a un côté suranné que j'aime bien... Par contre, j'ai fini L'Héritage d'Esther, c'était beaucoup moins bien, on aurait dit du Tourgeniev".
Pauvre Tourgeniev.
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MessageSujet: Re: Sandor Maraï [Hongrie]   sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 EmptySam 6 Juin 2009 - 20:04

en effet.. pauvre Tourgeniev...
un de ces jours je voudrais que quelqu'un m'explique ce hype autour de Marai
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MessageSujet: Re: Sandor Maraï [Hongrie]   sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 EmptySam 6 Juin 2009 - 20:14

Kenavo
Citation :
un de ces jours je voudrais que quelqu'un m'explique ce hype autour de Marai

Peut-être tout simplement que c'est un grand écrivain.
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MessageSujet: Re: Sandor Maraï [Hongrie]   sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 EmptySam 6 Juin 2009 - 20:19

Un grand écrivain, oui, meme si tous ses romans ne sont pas au meme niveau.
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MessageSujet: Re: Sandor Maraï [Hongrie]   sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 EmptySam 6 Juin 2009 - 20:26

Bellonzo a écrit:
Peut-être tout simplement que c'est un grand écrivain.
malheureusement on ne va pas se retrouver là dessus.. j'en ai fait l'essai.. et je le trouve tout, mais pas grand écrivain jypeurien

bix229 a écrit:
meme si tous ses romans ne sont pas au meme niveau.
alors j'en ai dû prendre ses 3 plus mauvais

mais heureusement qu'il y a pour tous les goûts Very Happy
.. c'est seulement qu'il est aussi un tel phénomène en Allemagne et je ne vois tout simplement nulle part son génie pour le célébrer dans cet éloge
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MessageSujet: Re: Sandor Maraï [Hongrie]   sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 EmptySam 6 Juin 2009 - 20:58

Aïe...je suis bien dans le pétrin.
Quand je lis ça
sentinelle a écrit:
Vous aimez Stefan Zweig ? Alors vous aimerez Sándor Márai !
ça me met les crocs (pour moi Zweig est un des plus grands) mais vos avis sont plus que partagés alors...

Je tenterai peut-être Les Braises?

(Et de trois ...innocent )
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MessageSujet: Re: Sandor Maraï [Hongrie]   sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 EmptySam 6 Juin 2009 - 21:53

Mon préféré pour l' instant, c' est Métamorphoses d' un mariage, mais tu fais comme tu veux Aériale !! Wink
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MessageSujet: Re: Sandor Maraï [Hongrie]   sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 EmptyDim 7 Juin 2009 - 18:50

bix229 a écrit:
Mon préféré pour l' instant, c' est Métamorphoses d' un mariage, mais tu fais comme tu veux Aériale !! Wink
Noté Bix!
Coline n'a pas vraiment raffolé mais mon choix dépendra plutôt de l'épaisseur du livre et Les Braises est nettement plus court.
J'hésite à me lancer sur 500 pages pour un première approche.

Enfin je verrai à la bibli lequel est disponible ...
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MessageSujet: Re: Sandor Maraï [Hongrie]   sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 EmptyMar 22 Sep 2009 - 23:33

Attention !
Ce qui suit va choquer les admirateurs ici nombreux de Sandor Marai.
Je n'ai pas accroché, mais alors vraiment pas. Mais je sais bien que même si nous lisons tous le même livre, ce ne sera pas vraiment le même.
Je suis peut-être sourd à Marai. Ou alors à ce livre en particulier ?

Les Braises (A Gyertyak csonkig Egnek, 1942, traduit du hongrois par Marcelle et Georges Régnier). Albin Michel. 2005. 189 pages.
Citation :
"À l'aube, le vieux général était allé dans la vigne pour s'occuper, avec le vigneron, de deux fûts en fermentation.
Il avait passé la matinée dans le cellier. Le tirage du vin dans la cave l'avait retenu jusqu'à onze heure, après quoi il était rentré chez lui. Dans la fraîcheur du vestibule à colonnes, le garde-chasse attendait son maître pour lui remettre une lettre.
- Que fais-tu là ? s'écria le général en s'arrêtant interloqué.
En même temps, il fit glisser sur sa nuque son chapeau de paille aux larges bords, ce qui mit son visage rougi en pleine lumière.
Depuis des années, il n'avait ouvert ni lu une seule lettre. À son arrivée, le courrier était remis à l'économat où il était trié par l'intendant. " (page 7).
Ainsi commence le roman.
Le général, qui vit retiré du monde, va avoir la visite de son plus vieil ami. Ils ont une affaire qui n'est pas réglée, depuis très longtemps. Ils vont se confronter... en quelque sorte. Vu la minceur de l'intrigue, mieux vaut ne pas trop en dire.
On va découvrir leur passé, essentiellement à travers leur conversation. De manière un peu artificielle, le général a besoin de tout raconter, même leurs souvenirs communs, pour vérifier que l'autre vieillard s'en souvient aussi (chacun des deux vieillards cherche à percer les dégâts que le temps a pu faire chez l'autre). Pratique pour le lecteur. Mais la discussion (presque un monologue du général, qui a l'air de jouer au tennis contre un mur) paraît un poil trop littéraire pour être une vraie conversation. Enfin, les vieilles gens s'expriment mieux que les jeunes, c'est bien connu.

De personnages secondaires, il n'y en a presque pas : une grande absente, et puis Nini, la très vieille nourrice.
Citation :
"C'est dans cette chambre qu'elle avait assisté à la naissance du général. C'est là qu'elle l'avait bercé et choyé. Elle n'avait alors que seize ans et était fort belle : de petite taille, mais robuste, d'un calme et d'une assurance intérieurs, comme si son corps connaissait un secret, comme si en ses os, en sa chair et en son sang, elle recelait l'énigme du temps et de la vie, un secret indicible, incommunicable." (page 11).
Dès les premières pages, le style est donné. J'avoue : à ce moment là, le livre a failli me tomber des mains. Cela se veut littéraire, mais franchement "elle recelait l'énigme du temps et de la vie", ce "secret indicible, incommunicable"... Aïe. Ce n'est même pas moyen, ça frise la catastrophe.

Plus loin, on a un enfant qui se meurt de ne pas être aimé... "L'enfant avait besoin d'amour et, lorsque ces étrangers s'étaient penchés sur lui et qu'une odeur insupportable émanait de toutes choses, il avait préféré mourir." (page 28). Heureusement, la nourrice, prévenue, le rejoint - il était à l'étranger. A la gare, le majordome qui l'attendait ne la reconnaît pas. Qu'à cela ne tienne, elle trouve le chemin toute seul, grâce à son sixième sens. Elle "ne sut jamais expliquer comment elle avait réussi à trouver, dans une ville étrangère, la demeure où se trouvait son protégé." (page 27). Ah bon.
Dans le même ordre d'idée, la révolution éclate en Russie...
Citation :
"La nouvelle en parvint à Londres le même jour que l'apprirent les coolies dans les marais entourés de forêts. Je trouvai cela incompréhensible, inconcevable. Plus tard, je suis arrivé cependant à la comprendre que les hommes apprennent d'instinct ce qui a de l'importance pour eux." (page 76).
Hum. C'est sans doute très poétique. Ou alors, l'ami du général a attrapé quelque chose dans les marais.

Il y a souvent du flou, la conversation (peut-être comme une vraie conversation ?) tourne sur elle-même, se répète... parce qu'il ne faut pas tout nous dire trop tôt, il faut que la conversation dure, s'étire...

Parfois, il y a des phrases curieuses. Par exemple : "Cet hiver-là, le carnaval fit rage à Vienne, à l'égal d'une épidémie bénigne" (page 49). Faire rage, c'est violent. Epidémie donne aussi une idée de phénomène grave. Mais bénigne... ça doit être de la littérature.
Tout comme la description des liens qui unissent la veille nourrice, Nini, et le général :
Citation :
"Sans doute cette consonance profonde et intime avait-elle été formée par les soixante-quinze ans années vécues sous le même toit, avec la même nourriture, peut-être aussi par cette odeur de renfermé dans la maison et par les arbres devant leurs fenêtres ; en un mot, par tout ce qu'ils avaient en commun." (page 15).
Là, c'est puissant. Consonance, est-ce que cela ne veut pas justement dire "ce qu'ils ont en commun, ce qui fait qu'ils s'accordent ?" Marai justifie alors quelque chose par sa définition même : ce qu'ils ont en commun s'explique par ce qu'ils ont en commun. Bref, il s'écoute écrire.

On note aussi des réflexions qui donnent à réfléchir. Le narrateur parle de tout ce qui sépare les deux amis, puis :
Citation :
"Pourtant, au-delà des femmes et du monde, s'était affirmé en eux un sentiment plus fort que tous les autres. Seuls les hommes connaissent ce sentiment. Il se nomme amitié." (page 55).
sandor marai - Sandor Maraï [Hongrie] - Page 3 519158 Pardon ? Homme... par opposition à quoi ? Animaux ? Femmes ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Grosse perplexité...

Donc, on est censé lire des pensées un peu profondes. Nous lisons un livre qui est supposé être le chef-d'oeuvre d'un grand auteur, et dans ce livre, nous lisons une discussion tant attendue de deux hommes qui ont vécu. Et tout ce qu'ils trouvent à se dire, avec des variantes, c'est :
Citation :
"Quand nous avons bien compris par exemple qu'une coupe n'est qu'une coupe et que les pauvres humains - quoi qu'ils fassent - ne sont que des créatures éphémères, c'est que nous sommes alors vraiment bien vieux." (page 174).
Cela fait des années que je suis vieux, à ce compte-là ! Tout n'est que vanité, bien sûr !

Au delà du contenu et du style de Marai, voyons la traduction...
Page 21, on fait venir un clavecin de Paris... page 22, une jeune femme est asise devant un.. piano !
Bigre. La traduction date de 1958. Le temps a dû manquer pour corriger cette coquille (à moins que ce ne soit très subtil, pour montrer que du temps est passé ?)

On a aussi : "Dans le vague de cristal bleu, il y avait des dahlias" (page 61), "après que nous eumes quitté" (dommage pour l'accent circonflexe, page 116), "Comment ? demande Conrad vexé!..." (bizarre, ce "!" page 172), "sommes nous ridicules" (page 186, manque le trait d'union).
Tout de même ! Pour une traduction qui date de 1958, publiée dans la collection appelée Grandes Traductions, Albin Michel n'a pas été fichu de payer un correcteur ?

En conclusion : pas de pensées plus profondes que le sens commun, une histoire assez banale, digne des films de série des années 1930, un style qui n'a rien d'extraordinaire.
Mais la grande leçon de ce livre, pour moi, c'est que 189 pages, cela peut être très long. Je n'oserais finir avec un jeu de mots foireux : avec Marai, le lecteur Sandor.
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