Coup de coeur et bar de la poésie

bix229 a écrit:

Duermes bajo la piel de tu madre y sus suenos penetran en tus suenos. Vais a despertar en la misma confusion luminosa. Aun no sabes quien eres; estás indecisa entre tu madre y un temblor viviente.	Tu dors sous la peau de ta mère et ses rêves pénètrent dans tes rêves. Vous allez vous éveiller dans la même confusion lumineuse. Tu ne sais pas encore qui tu es ; tu demeures indécise entre ta mère et un frémissement vivant.
Antonio Gamoneda, Cécilia, éditions Letres vives, 2006, pages 12 - 13 - Traduit de l’espagnol par Jacques Ancel.

Oh ! très intéressant.

Un oiseau qui traverserait des nuages, que des nuages traverseraient...
Tandis qu' il volerait les ailes étendues largement par dessus les mers, non plus criant, perpétuellement affamé, mais devenu contemplatif...
Oiseau en plein ciel, traversé de ciels.

Henri Michaux : En revant à partir de peintures énigmatiques. - Fata Morgana, 1972





edit : Henri Michaux, extrait de "En rêvant à partir de peintures énigmatiques".

Ouah !

Tiré de J'partirai. 100 poèmes québécois sur la mort choisis et présentés par François Hébert :

«Le temps court»

Les ruines sont partout
vues d'un certain âge
le paysage se regénère comme il peut
le sphinx en moi s'ensable

Gilles Hénault dans À l'écoute de l'écoumène

La Folle (Edmond-Henri Crisinel / 1897~1948)

 
 
 
 

 

Edmond-Henri  Crisinel est un grand poèle. L' un des meilleurs de son époque. Homosexuel
à une époque et un pays où c' était très mal vécu, il a très peu écrit et s' est suicidé à 50 ans.
maudits.unblog.fr

je viens de découvrir ce fil. J'y passerai de temps en temps. Mais hélas, je ne comprends pas grand chose à la poésie. Un peu plus en vieillissant. C'est une des grandes frustrations de ma vie. C'est un peu comme s'il y avait là tout un monde qui m'était hermétique. Mais je ne désespère pas de trouver les clés. Ce sera alors un grande aventure que la découverte de cette littérature

marc et cie a écrit:

je viens de découvrir ce fil. J'y passerai de temps en temps. Mais hélas, je ne comprends pas grand chose à la poésie. Un peu plus en vieillissant. C'est une des grandes frustrations de ma vie. C'est un peu comme s'il y avait là tout un monde qui m'était hermétique. Mais je ne désespère pas de trouver les clés. Ce sera alors un grande aventure que la découverte de cette littérature

Je te le souhaite, Marc. Il m' a fallu du temps. Eliminer ce qui ressemblait trop à de la prose emphatique
 ou ampoulée à mon gré. La plupart du temps versifiée.
Oui, la poésie telle qu 'elle se réclame, m' ennuie assez souvent...
Me reconnaitre -comme un critique que j' aimais beaucoup- dans une certaine simplicité dans la formulation ou dans une accessibilité qui me convenait.

Les nommer ne servirait peut etre pas à grand chose. J' apprécie des poètes à coté de qui je passais il y a quelques années. Et puis je glane, ici ou là. Quelques phrases ici ou ailleurs. Pas de lecture en
continu.
Et puis, pas mal de prosateurs sont des poètes et des meilleurs.
Faulkner, Shakespeare, Guimaraes Rosa, Kleist, William Goyen, Vesaas, Anna Maria Ortese, Vialatte, sont des poètes en prose...

Ces dernières années, Internet m' a beaucoup aidé. Un site comme Esprits nomades par exemple aussi. Vraiment très bien fait : présentation, choix des poèmes.
Constance apporte beaucoup sur ce forum. Concomitance et plaisir de découverte sont souvent
en accord avec ses choix.

bix229 a écrit:

La Folle (Edmond-Henri Crisinel / 1897~1948)

Elle a les cheveux blancs, très blancs. Elle est jolie

Encore, dans sa ro

le a les cheveux blancs, très blancs. Elle est jolie

Encore, dans sa robe aux chiffons de couleur.

 

Elle emporte, en passant, des branches qu’elle oublie :

Les jardins sont absents et morte est la douleur.

 

Elle a des yeux d’enfant qui reflètent les jours,

Eau transparente où passe et repasse une fuite.

 

Sa sagesse est donnée avec des mots sans suite,

Des mots divins qui vont mourir dans le vent lourd.

 

(Le veilleur, éditions des Trois collines, 1939)

 

Edmond-Henri  Crisinel est un grand poèle. L' un des meilleurs de son époque. Homosexuel
à une époque et un pays où c' était très mal vécu, il a très peu écrit et s' est suicidé à 50 ans.
maudits.unblog.fr

Je l'aime bien celui-ci et je ne connaissais pas. Bonne découverte.

Tiré de Nombreux seront nos ennemis, sous la plume de Geneviève Desrosiers :

Citation :

«Ça y est»

Ça y est, je me déleste.
Miracle des miracles, voyelle des voyelles
Ah, que ces nuits sont douces à mon âme
égarée
Je regarde passer les passants qui me regardent
passer
Une forme d'harmonie s'installe, née de
l'ivresse des sens et de la chaleur des ennuis
Nos vieillardes paupières n'osent plus, devant
le souffle amer de nos prières, se fermer
Ce soir, je dormirai dans un lit d'acier

La poétesse a été publiée et rééditée à trois reprises sous ce même titre (deuxième tirage pour la troisième édition).