Laurent Gaudé

bulle a écrit:: j'avais espéré la rencontre du Commandant et de Soleiman
et c'est arrivé avec l'échange du collier vert.

...
Je suis contente que ce livre t'ait plu Bulle...

coline a écrit:

bulle a écrit:: j'avais espéré la rencontre du Commandant et de Soleiman
et c'est arrivé avec l'échange du collier vert.

...
Je suis contente que ce livre t'ait plu Bulle...

oui j'ai bien aimé Wink

il offre tout un amalgame de questionnement.

je vais aussi l'offrir à ma belle soeur. J'ai le livre en location pour un mois. elle devrait aimer aussi.

Zen littéraire Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB

Port de Santa Lucia, Filippo fait la plonge en cuisine dans un restaurant du centre ville; il y pénètre tôt le matin par la porte de service. Chaque soir vers 19 h il peut enfin sortir ses mains de l'eau sale et ôter son tablier, la voix sèche du patron le réclame en salle : seul Filippo sait "faire" le café et les clients viennent de loin pour le siroter au dessert.
Chaque table appelle sa visite : il se penche, recueille à l'oreille les caprices et désirs de chacun et part composer le café qui lui sied.

Citation :: "Je sais faire les cafés pour chaque désir, chaque humeur. Violent comme une gifle pour se réveiller le matin. Enrobé et serein pour faire passer un mal de crâne. Onctueux pour appeler à soi la volupté. Robuste et tenace pour ne plus dormir. Le café pour attendre. Le café pour se mettre hors de soi. Je dose comme un alchimiste. J'utilise des épices que le palais ne sent pas mais que le corps reconnaît(...)"

Un extrait plus long sur la revue Lire -Sortie le 20 août!

Nous arrive donc, de Laurent Gaudé, "La Porte des enfers"

Merci de l'info Babelle. Cet extrait est délicieux !

Zen Littéraire Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007

La Porte des Enfers

Citation :: 4e de couverture
Au lendemain d’une fusillade à Naples, Matteo voit s’effondre toute raison d’être. Son petit garçon est mort. Sa femme, Giuliana, disparaît. Lui-même s’enfonce dans la solitude et, nuit après nuit, à bord son taxi vide, parcourt sans raison les rues de la ville.
Mais, un soir, il laisse montrer en voiture une cliente étrange qui, pour paiement de sa course, lui offre à boire dans un minuscule café. Matteo y fera la connaissance du patron, Garibaldo, de l’impénitent curé don Mazerotti, et surtout du professeur Provolone, personnage haut en couleur, aussi érudit que sulfureux, qui tient d’étranges discours sur la réalité des Enfers. Et qui prétend qu’on peut y descendre…

Il y a des auteurs dont je dis que je les suivrais partout où ils veulent m’emmener dans leur monde littéraire. Laurent Gaudé fait partie de ceux là. Il m’était très dur de lire ce livre parce qu’il a touché à des souvenirs que je ne voudrais plus revivre et en plus il a cette fois aussi choisi d’intégrer des instants ‘surnaturel’ que je n’aime pas trop dans mes lectures. Mais je reste éblouie devant son art de créer des histoires, des mondes entiers, je le suis volontiers avec son talent d’écriture qui me fait tout plausible ce qu’il me présente et je sais que je commence dès maintenant à attendre son prochain roman !

Je mets une « explication » de l’éditeur en spoiler – pour les personnes qui veulent encore lire ce livre, je ne conseillerai pas de le lire avant cette lecture Wink

Spoiler:

Sage de la littérature Messages : 2867 Inscription le : 18/06/2008 Age : 57

Je suis tout de suite entrée dans ce récit mais j'avoue que le côté "fantastique" m'a un peu perturbée... Suspect

. J'ai préféré toute la partie réelle. Une belle histoire malgré tout.

Zen Littéraire Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007

Nathria a écrit:: Je suis tout de suite entrée dans ce récit mais j'avoue que le côté "fantastique" m'a un peu perturbée... . J'ai préféré toute la partie réelle. Une belle histoire malgré tout.

Oui.. j'ai aujourd'hui parlé avec mon libraire.. et il était aussi déçu de cette partie 'fantastique'.
Je me suis consolée avec son 'explication' à la fin du livre.. et sa phrase "ce qui est écrit ici est vivant là-bas' (en quelque sorte, je n'ai pas le livre sur moi)... mais bon.. j'espère le retrouver avec une histoire plus 'réelle' dans son prochain roman Wink

Zen littéraire Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB

J'émerge de ce roman les yeux encore brûlants d'une fatigue pleine de plaisir. Rarement j'entre en lecture avec cette assurance que le poids des mots va me peser longtemps. Laurent Gaudé nous comble d'images fortes, cohérentes, douloureuses, d'une écriture qui enfilerait des perles sur un fil si fin, avec cette beauté rare au roman français.

Citation :: Il trouvait à cette ville crasseuse une certaine beauté.
(...) il les voyait finir une bouteille avec détresse et pisser sur les pavés sales.
(...) il les voyait, se bagarrant parfois, avec la lenteur empâtée des ivrognes ou la célérité dangereuse des meurtriers. Le peuple de ceux que le jour a chassé était là, sous ses yeux, et errait avec désespoir ou méchanceté.
La vierge noire du port...
Rien à foutre des gens pressés d'arriver quelque part...
Dès qu'elle passait devant une église, elle écrivait sur un petit bout de papier, le roulait en boule et le glissait dans une cavité ou entre deux pierres. Elle demandait toujours la même chose aux façades des églises.
Elle cria et les oiseaux, dans tout le quartier, s'envolèrent.

Le fleuve des larmes
Un fleuve d'âmes hurlantes
Le bois hurleur
Les buissons sanglants
La maladie des arbres

Et, enfin, le retour aux toutes premières pages, ce qui fait la boucle de nos lectures les plus chaleureuses quand, avant de refermer, les premières pages nous aspirent à nouveau :

Citation :: Depuis ce matin, au lever du jour, je suis plus vieux que mon père.
Le ventre me fait mal.
A partir d'aujourd'hui, je vais voir le visage qu'il aurait eu s'il lui avait été donné de vieillir. Je porte mon père en moi.
Ce matin, aux aurores, je l'ai senti monter sur mes épaules.
(...) tout se peuple à nouveau de cris de goules et de bruissement d'agonie.

Spoiler:

Zen Littéraire Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007

Babelle a écrit:

Spoiler:

MERCI Babelle!
J'ai encore parlé Samedi avec des lectrices/lecteurs de Gaudé (notamment une qui s'attend à un nouveau 'Soleil des Scorta' humeur

) et je leurs ait dit - je suis convaincue que ce livre va trouver des lectrices/lecteurs qui vont voir plus loin que ce -pour moi- côté fantastique..
Mais tout comme toi j'ai aimé ce livre - et plus que jamais je suis adepte de Laurent Gaudé!!