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| Ernst Lubitsch | |
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+4bix229 sousmarin Queenie Babelle 8 participants | |
Auteur | Message |
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Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Ernst Lubitsch Jeu 22 Fév 2007 - 22:34 | |
| J'ai découvert Lubitsch à travers To be or not to be (VO sous-titr.) Ce fut assez jubilatoire. Etonnant oui qu'il fut tourné en 42. Le réalisateur était-il en exil aux Etats-Unis à ce moment-là? Quant à sa période allemande, est-elle antérieure? En France, à la même période, Clouzot et Fresnay travaillaient pour la Continentale et tournaient Le Corbeau. Voici ce que Fresnay en dira plus tard : - Citation :
- L'atmosphère du Corbeau m'a été très déplaisante, et ça a été un travail épouvantable. Il falla "it se lever tôt le matin, aller tourner à Montfort-l'Amaury et l'on faisait de longues journées. Au fond, je n'ai jamais été à l'aise dans ce film. C'est ce qui m'a permis d' être un personnage moins ouvert que je ne le suis généralement. J'étais contraint. Mes scènes avec G.Leclerc me gênaient... Jamais été à l'aise, jamais respiré avec Clouzot."
Dans le même temps, écrivains, artistes, cinéastes et comédiens avaient dû s'exiler pour continuer de travailler, les wagons plombés se rendaient vers l'Est... Et à Hollywood on se donne bonne conscience assez tardivement pour donner à travers le cinéma la juste vision de ce qui se passe en Europe. Cependant, j'ai adoré Le Corbeau, au L'Assassin habite au 21 ( Les censeurs de la Continentale avaient cru pouvoir donner à travers l'idée de délation une mauvaise image des français). Films qui cependant restent ancrés ds l'histoire du cinéma. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Ernst Lubitsch Ven 23 Fév 2007 - 11:34 | |
| vu seulement To be or not to be.
il était dans ma dvdthèque depuis pas mal de temps déjà (peut-être même plus d'un an - une époque où j'avais fait une razzia de films "vieillots" à 0,50 cts le dvd) !
désopilant, un humour moderne où ce sont les phrases les mots et les situations qui amènent une réaction entre rire et inquiètude. Et c'est vrai qu'à certains moments on est pas sûrs d'être face à l'usurpateur ou au comédien. Avec le Schultz qui se fait engueuler sans arrêt (ça vous fait pas penser à un certain papa schultz, série tv où justement le personnage de sous of allemand se fait traiter d'imbécile à longueur de temps ?)
une belle histoire, pleine d'humanité, je me demande si j'aurai eu ce courage... et en même temps un sujet grave traité avec une belle légereté. | |
| | | sousmarin Zen littéraire
Messages : 3021 Inscription le : 31/01/2007 Localisation : Sarthe
| Sujet: Re: Ernst Lubitsch Ven 23 Fév 2007 - 15:38 | |
| Lubitsch a immigré aux Etats-Unis pour rejoindre Hollywood dés 1922, il a pris la nationalité américaine en 1933.
Bien sûr To be or not to be tourné1942 reste dans les mémoires mais avant il y eu Ninotchka, l'un des premiers films à critiquer le régime de Staline tourné en 1940 puis The Shop Around the Corner qui aborde le thème du chômage de façon à la fois terriblement réaliste et avec humour ; avec sa « touch » si particulière…
Ce don de mettre les spectateurs dans la confidence de ce que les acteurs du drame/comédie ou inversement, ne soupçonnent pas…comme le disait François Truffaut : « Il n’y a pas dans tout Lubitsch un seul plan inutile ». | |
| | | sousmarin Zen littéraire
Messages : 3021 Inscription le : 31/01/2007 Localisation : Sarthe
| Sujet: Re: Ernst Lubitsch Mar 27 Fév 2007 - 20:29 | |
| Sérénade à trois Grande comédie, pas très connue, qui illustre bien l’impertinence et l’élégance de Lubitsch ! Tout est dans le jeu subtil des acteurs, dans leurs postures, leurs attitudes…plus que dans les dialogues, peu nombreux. Une femme, Gilda, rencontre 2 hommes ; tous 3 sont américains, artistes et pauvres. Ils deviennent inséparables et décident de vivre ensemble tel des « gentlemen » mais Gilda constate rapidement qu’elle n’est pas un gentleman… Encore osé aujourd’hui, alors pour l’époque…mais ne vous faites pas de fausses idées, on est loin du marivaudage auquel on croit s’attendre…plutôt une forme de philosophie épicurienne. | |
| | | sousmarin Zen littéraire
Messages : 3021 Inscription le : 31/01/2007 Localisation : Sarthe
| Sujet: Re: Ernst Lubitsch Jeu 1 Mar 2007 - 19:04 | |
| La 8ème femme de barbe bleu (1938) Ce film, presque aussi connu que To be or not to be, a comme symbole la fameuse scène du pyjama...où un milliardaire américain dans un grand magasin en France, joué par Gary Cooper, n’entend acheter que la veste puisqu’il n’utilise pas le reste ; il se voit traiter de communiste et rencontre à cette occasion celle qui sera sa 8ème épouse, une aristocrate désargentée… Hilarante comédie où Lubitsch joue avec le code Hays de l’époque, puritain et moralisateur, en nous détaillant toutes les positions amoureuses (attirance, passion, ennui, haine…). L’utilisation de l’espace suit les intermittences du couple et nous entraîne dans cette débauche de sentiments… L’incarnation de l’âge d’or de la comédie américaine. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Ernst Lubitsch Ven 22 Aoû 2008 - 21:36 | |
| Pas grand chose à ajouter en l'état des choses. Je le ferai volontiers après avoir vu ou revu un des films Simplement, je trouve que Lubitsch a une grace, une légereté, une élégance, un humour, une intelligence tels qu'il me semble plus actuel que ses compatriotes -Lang, Murnau ou Pabst- Et ce n'est ni une comparaison ni une critique. Y compris dans le cas de Ninotchka où il arrive à faire de Greta Garbo une femme vivante et meme souriante. Une sorte d'exploit ! Les 2 autres films que j'ai vus sont des grands films, autant The shop round the corner qie To be or not to be qui est peut etre le meilleur film de fiction sur le nazisme avec Le dictateur. Arriver à faire rire sur un tel sujet tout en donnant froid dans le dos est à peu près le miracle que Lubitsch réalise dans ce film. | |
| | | sousmarin Zen littéraire
Messages : 3021 Inscription le : 31/01/2007 Localisation : Sarthe
| Sujet: Re: Ernst Lubitsch Ven 22 Aoû 2008 - 22:06 | |
| - bix229 a écrit:
- Simplement, je trouve que Lubitsch a une grace, une légereté, une élégance, un humour, une intelligence tels qu'il me semble plus actuel que ses compatriotes -Lang, Murnau ou Pabst- Et ce n'est ni une comparaison ni une critique.
Tout à fait d’accord, sa célèbre « touch » n’est pas affabulation et son humour est indémodable. - bix229 a écrit:
- Y compris dans le cas de Ninotchka où il arrive à faire de Greta Garbo une femme vivante et meme souriante. Une sorte d'exploit !
Un miracle ! - bix229 a écrit:
- Les 2 autres films que j'ai vus sont des grands films, autant The shop round the corner que To be or not to be qui est peut etre le meilleur film de fiction sur le nazisme avec Le dictateur.
Arriver à faire rire sur un tel sujet tout en donnant froid dans le dos est à peu près le miracle que Lubitsch réalise dans ce film. On peut faire rire avec n’importe quoi…lui en tout cas. PS : je m’aperçois que Mankiewicz et Cukor n’ont pas de fil même si j’en parle un peu dans mon cinéma personnel déserté…j’appelle à la mobilisation générale… | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Ernst Lubitsch Mar 4 Aoû 2009 - 12:15 | |
| - Citation :
- Ernst Lubitsch est le fils d'un tailleur berlinois, Simon Lubitsch, lui-même issu d'une longue lignée de Hofjuden (juifs de cour). Ce dernier tenant à Berlin un magasin de vêtements pour hommes, alors fort réputé. Ernst, fils unique, naquit le 28 janvier 1892, et reçut une éducation soignée, qui comprenait également les arts dramatiques. Las des études et fasciné par le théâtre, il quitte l'école à 16 ans. Simon n'admet guère la véritable vocation de son fils et le prend au magasin. Six mois plus tard, celui-ci doit déchanter, tant le fils se montre incapable : « Mon fils est un Schlemihl. Il est incapable d'accrocher un costume sans en faire tomber cinq autres. » Il décide donc de le placer comme comptable, ce qui lui donnera l'occasion de mener une double vie : il travaille le jour et se consacre à sa passion théâtrale la nuit. En effet, par l'intermédiaire de Victor Arnold, acteur fort connu de l'époque, Lubitsch obtient divers petits engagements dans des cabarets. Comme il s'en sort fort bien, Arnold décide de le présenter à Max Reinhardt, directeur du Deutsches Theater, qui l'intègre dans sa troupe, au sein de laquelle se trouve déjà Emil Jannings. Lubitsch obtient ainsi des seconds rôles dans des pièces classiques : il joue ainsi le Famulus Wagner dans Faust. En 1912, l'une des représentations du Mirakel (Miracle) de Karl Gustav Vollmoeller (1887-1948) fut filmée. La même année, Lubitsch devient l'homme à tout faire du studio Bioscop de Berlin, pour arrondir ses fins de mois. Le cinéma est en effet en pleine expansion en Allemagne, même s'il n'est encore qu'une industrie de divertissement populaire. En 1913, on l'engage comme acteur, ce que Lubitsch accepte non par intérêt pour le septième art naissant, mais en raison d'un salaire élevé : 20 marks par jour, ce qui est à comparer aux 100 marks par mois qu'il gagnait avec Reinhardt. Il crée alors le personnage, de Meyer, archétype du comique juif allemand, dans une série de films, réalisés la plupart du temps par de quasi-inconnus, mais produit par Paul Davidson, dirigeant de l'Union-Film. « Avec ces films, il devint le comique le plus en vue du cinéma allemand, aussi populaire que Max Linder en France et Harold Lloyd sinon Chaplin en Amérique à la même époque[2]. » En 1914, les scénaristes sont à court d'idée, mais Lubitsch n'en manque pas. Aussi prendra-t-il désormais la triple casquette d'acteur-réalisateur-auteur. Cet arrangement qui diminuait les effectifs n'allant pas sans satisfaire Davidson, qui offrit ainsi à Lubitsch une augmentation de salaire. Au cours des quatre années de guerre, Lubitsch va monter de nombreux films, prompts à relever le moral de la population allemande, et délaisser de plus en plus les premiers rôles : il se contente des seconds.
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| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Ernst Lubitsch Mar 4 Aoû 2009 - 12:31 | |
| Quelques mots sur sa période allemande. Lubitsch tourne ses propres films à partir de 1916. Notamment des comédies et des films historiques. Beaucoup sont hélas perdus à jamais. Ses films les plus connus sont Carmen, La Du Barry, Sumurun, Anna Boleyn. Vu La princesse aux huitres, une grosse farce qui ne brille pas par sa finesse et où n'apparait pas encore la célèbre "Lubitsch touch" ; La poupée, autre comédie où l'auteur montre son sens du rythme et du grotesque ; La chatte des montagnes, totalement débridée et burlesque dominée par la figure de Pola Negri. Il quitte l'Allemagne en 1922, à l'invitation de Mary Pickford et tourne une dizaine de films muets dont Comédiennes (film déluré d'excellente facture), L'éventail de Lady Wintermere, Le prince étudiant, Le patriote et L'abîme (Eternal love), un somptueux mélodrame montagnard qui a été en partie restauré avec l'ajout de photos pour les scènes manquantes. Très beau film. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Ernst Lubitsch Jeu 6 Aoû 2009 - 14:12 | |
| Filmographie "parlante" de Lubitsch. - Citation :
- * 1929 : Parade d'amour (The Love Parade)
* 1930 : Paramount on Parade co-réalisateurs : Frank Tuttle, Edmund Goulding, A. Edward Sutherland etc. * 1930 : Monte Carlo * 1931 : Le Lieutenant souriant (The Smiling Lieutenant) * 1931 : L'Homme que j'ai tué (Broken Lullaby) * 1932 : Une heure près de toi (One hour with you) co-réalisateur : George Cukor * 1932 : Haute Pègre (Trouble in Paradise) * 1932 : Si j'avais un million (If I Had a Million) (contribution scénario) * 1933 : Sérénade à trois (Design for Living) * 1934 : La Veuve joyeuse (The Merry Widow) * 1937 : Ange (Angel) * 1938 : La Huitième Femme de Barbe-Bleue (Blue Beard's Eighth Wife) * 1939 : Ninotchka * 1940 : The Shop Around the Corner (Rendez-vous) * 1941 : Illusions perdues (That Uncertain Feeling) * 1942 : Jeux dangereux (To be or not to be) * 1943 : Le ciel peut attendre (Heaven Can Wait) * 1945 : Scandale à la cour (A Royal Scandal) co-réalisateur : Otto Preminger * 1946 : La Folle ingénue (Cluny Brown) * 1948 : La Dame au manteau d'hermine (That Lady in Ermine) co-réalisateur : Otto Preminger
La folle ingénue La veuve joyeuse Ninotchka Haute pègre | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Ernst Lubitsch Lun 10 Aoû 2009 - 11:18 | |
| Parade d'amour (Love parade, 1929). Le premier film parlant de Lubitsch est surtout chantant, avec un Maurice Chevalier tout en oeillades égrillardes. Cette comédie aristocratique est un aimable divertissement sans prétention. Monte Carlo (1930). Encore une histoire de comte et de comtesse. Malicieux, Lubitsch joue avec les conventions sociales mais le film comme son précédent n'a d'autre but que d'amuser. Le lieutenant souriant (The smiling lieutenant, 1931). Maurice Chevalier, bien entouré (Miriam Hopkins et Claudette Colbert), minaude et fait admirer son irrésistible accent français. Ca chante et ça s'encanaille (un peu) et c'est donc fort agréable, dans les limites du genre. L'homme que j'ai tué (Broken lullaby, 1932). A la fin de la Première Guerre Mondiale Paul Renard, un jeune soldat français, désespéré d'avoir tué un Allemand, décide de rencontrer les parents du défunt afin de leur demander pardon. A peine arrivé, le couple le prend en affection et il s'éprend de la fiancée du soldat disparu. Paul décide de se taire sur le but de sa visite. Ce mélodrame absolu rompt radicalement avec les comédies tournées par Lubitsch depuis l'avènement du parlant. Un chef d'oeuvre incontestable, pour les amateurs du genre, qui n'est pas sans rappeler le ton des films de Frank Borzage. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Ernst Lubitsch Mer 12 Aoû 2009 - 13:56 | |
| Une heure près de toi (One hour with you, 1932). La Lubitsch touch dans toute sa splendeur dans ce marivaudage irrésistible où le réalisateur multiplie les sous entendus sexuels. Typique de l'époque Pre Code (Hays). Haute pègre (Trouble in paradise, 1932). Une comédie policière de très haute volée, amorale à souhait, avec un personnage de femme très moderne. Un délice. Sérénade à trois (Design for living, 1933). Après le film à sketches Si j'avais un million Lubitsch confirme son statut de roi de la comédie élégante hollywoodienne avec ce nouveau petit chef d'oeuvre (voir critique de sousmarin plus haut). La veuve joyeuse (The merry widow, 1934). Cette opérette n'est pas une oeuvre maîtresse de Lubitsch. Elle n'en reste pas moins amusante avec un Maurice Chevalier inénarrable. | |
| | | ladypaname Espoir postal
Messages : 22 Inscription le : 10/08/2009 Age : 71 Localisation : paname
| Sujet: Re: Ernst Lubitsch Mer 12 Aoû 2009 - 17:02 | |
| En ce qui concerne Si j'avais un million,Lubitsch aurait réalisé le sketch le plus court (et l'un des meilleurs),celui avec Charles Laughton.Difficile à vérifier,c'est un film "collectif",où on ne sait pas toujours qui a écrit ou réalisé quoi...A noter également que le titre "français" de To be or not to be" (Jeux dangereux)n'est guère utilisé maintenant,et même quelque peu tombé dans l'oubli... | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Ernst Lubitsch Jeu 13 Aoû 2009 - 11:37 | |
| Ange (Angel, 1937). Un film auquel il a rarement fait référence quand on évoque la carrière de Lubitsch. Peut-être que Marlene ne s'intégrait pas véritablement dans son univers. N'empêche, le film vaut d'être vu pour son élégance malgré le thème usé du ménage à trois. La huitième femme de Barbe-bleue (Bluebeard's 8th wife, 1938). Ecriture précise, dialogues vifs et enlevés : un Lubitsch pur jus que certains jugent pourtant inférieur à ses plus grandes réussites. Les critiques américains trouvent que le couple Colbert/Cooper fonctionne mal. Ca se discute. Voir plus haut l'avis de sousmarin. Ninotchka (1939). Et Garbo rit...Rien que pour ça, merci Mr Lubitsch. La touche du maître imprègne tout le film. Exemple : Garbo aperçoit un chapeau extravagant sur la tête d'une dame : elle commente en fustigeant ce symbole du capitalisme décadent. Un peu plus tard, elle voit le même chapeau dans une vitrine : elle fait la moue. Encore plus tard, elle ouvre un tiroir dans sa chambre d'hôtel dans lequel on remarque le dit chapeau. Lubitsch n'a pas besoin de mots pour exprimer l'évolution de son personnage. Voir le commentaire de Queenie, un peu plus haut. Rendez-vous (The shop around the corner, 1940). Merveille absolue. Pourtant, le scénario est simple et classique. Mais quelle science de de l'équilibre dans les différents ingrédient : humour, romantime, critique sociale. James Stewart y est impérial. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Ernst Lubitsch Jeu 13 Aoû 2009 - 11:58 | |
| Illusions perdues (That uncertain feeling, 1941). Sans doute pas le plus ambitieux des films de Lubitsch mais un des plus drôles, assurément. Et dire que tout part des crises de hoquet de la belle Merle Oberon. A rapprocher de ses films du début des années 30, sans autre prétention que d'être amusants. Jeux dangereux (To be or not to be, 1942). Faire rire autour du nazisme : mission impossible brillamment relevé par Chaplin (Le dictateur), McCarey (Lune de miel mouvementée) et surtout Lubitsch. Comédie hilarante, suspense prenant, pamphlet contre les dictatures, To be or not to be est tout cela à la fois. Et quel rythme dans ce film époustouflant. Le ciel peut attendre (Heaven can wait, 1943). Un hymne hédoniste qui n'a pas pris une ride. Et Gene Tierney est belle à se damner. La folle ingénue (Cluny Brown, 1946). Malade, Lubitsch n'a que co-signé avec Preminger Scandale à la cour, l'année précédente. La folle ingénue n'est pas un chef d'oeuvre, c'est un film pétillant où Jennifer Jones, rare dans un registre comique, fait feu de tous bois en obsédée de la plomberie. | |
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