Tracy Chevalier

J`ai lu avec beaucoup d`interet et curiosite ce roman "La jeune fille à la perle" parce que j`y trouvais plusieurs niveaux de lectures. Je me joins aux descriptions qui lient mysterieusement une servante et son maitre peintre dans une connaissance des couleurs et de la lumiere. Idee si belle car cette fille est dans ce sens-la bien superieure a sa soi-disante maitresse. Mais quel drame que de par sa condition sociale et par la jalousie des uns et des autres elle est quasiment depossede peu a peu aussi bien de certaines choses materielles (un carrelage de son pere, la representant avec son frere; une peigne) que de ce qui lui etait chere, une certaine pudeur, discretion face aux obsessions des hommes. Par la elle perd aussi sa dignite, son ame... et ainsi ce roman me rappelle etrangement "La porte" de Magda Szabo!!!

Il faut dire que j`avais un penchant d`admiration pour Vermeer auquel je suis lie depuis mon enfance. Je vis la peinture "Femme lisant une lettre" (voir en haut!) chez mes grands-parents de tres simple condition: ils en avaient une reproduction dans leur chambre, ce qui me fait penser que certaines peintures de Vermeer etaient tellement parlantes aux gens les plus "simples", voir alors aussi bien Griet, la servante que son pere aveugle! J`avais herite de cette reproduction sans valeur materielle a la mort des mes grands-parents.

Un ami peintre, decede maintenant, a fait comme exercise une reproduction splendide de "La jeune fille a la perle", donc je connaissais cette peinture depuis longtemps.

C`est un des tout grands peintres, meme si le roman fait penser que son amour pour son metier, un perfectionisme, lui barrait le chemin de vraiment "voir" encore autrement la personne, et de la respecter. Oui, il arrive de bien "voir" et regarder, mais il en oublie la valeur de la personne et ses soucis...

J'ai lu La dame à la licorne, je me souviens l'avoir apprécié.

La jeune fille à la perle : pas lu - pas vu. Un jour, peut-être...

Livvy a écrit:

La jeune fille à la perle : pas lu - pas vu. Un jour, peut-être...

Le film vaut par sa reconstitution qui ressemble aux tableaux de Vermeer. On se dit : wouah, le décorateur a fait du bon boulot. Il y a une jolie photo un poil beau-académique-mais-beau-quand-même.
Et puis, il y a Scarlett !

Perso, j'ai trouvé la photo de ce film très moche. Les lumineuses toiles de Vermeer n'ont quand même pas ces teintes jaunâtres de mauvais verni (encore un cinéaste qui s'imagine que pour faire ancien il faut faire jauni). L'interprétation est bien en revanche et en effet Scarlett Johansson est une Griet très convaincante.

Et le livre est très bien, ainsi que La dame à la licorne.

Puisqu'on reparle de La Jeune fille à la perle, le premier roman, et n'ayant pas accrocher au suivant, j'ai abandonné cette romancière.
Qu'y avait-il dans ce 1er roman que je n'ai pas retrouvé dans le suivant?

Je me souviens que le roman était tellement traversé de toutes ces couleurs, ces gestes, une palette superbe qui nous plongeait à la fois dans le quotidien de l'époque, du milieu, des artisans, et cela très simplement... que le film m'avait juste semblé un peu fade à côté. Surtout, il faut commencer par la lecture!

J'ai lu "La vierge en bleu" de Tracy Chevalier,il y a quelques semaines : j'ai adoré...deux histoires à deux époques différentes et qui vont se rejoindre à un moment du livre. J'aime ce type de récit,en fait.


Par contre,j'ai continué en lisant "L'innocence" et n'ai pas retrouvé le même plaisir de lecture.

La jeune fille à la perle

très agréable lecture et une vision très intéressante de la condition féminine à l'époque de Vermeer. Ce n'est sans doute pas un livre inoubliable mais les silences dont il se part m'ont beaucoup plus. La psychologie est finement rendue, l'analyse de l'emprise de la peinture et la lâcheté de Vermeer est assez délicieuse, chaque personnage possède un petit quelque chose qui le rend attachant ou profondément désagréable. Une petite perle en somme.

Cela me donne vraiment envie de voir l'adaptation.

shanidar a écrit:

Cela me donne vraiment envie de voir l'adaptation.

elle est très fidèle au livre.. très réussie..

Ah,"La jeune fille à la perle"... Un livre magnifique !
Une lecture cursive pour le bac, qui me plaît énormément !
Pour vous dire ; je l'ai dévoré pendants les vacances de Février, et depuis, je ralentis... Il ne me reste plus qu'une dizaine de pages à lire, et je repousse toujours le moment ou je les lirais.
Il y à des livres comme ça, on souhaiterait qu'ils fassent 700 pages...
Je n'aurais jamais pensé que ce livre puisse me plaire autant ! Le mystère autour du peintre, la complicité entre lui et sa servante... J'aime que le livre soit raconté du point de vue de Griet. Ainsi, la découverte de milles couleurs de pigments... De tout un nouvel univers, est très intéressant !
Trouvez cela fou, ou bien comprenez moi, mais après lecture, je trouve, comme le constate Griet, que sans la perle, le tableau n'est plus le même... Je trouve que le reflet lumineux sur la perle porte le regard sur le doux visage de Griet.
On ne peut pas dire que je soit une pro du 17eme siècles et de tous les termes qui s'y rapportent, et pourtant je n'ai pas eu une seule fois l'impression de ne pas être apte à cette lecture. C'est un livre que je conseille vraiment ! Notamment pour certains qui auraient une âme d'artiste.
Et en prime (j'aime tellement ce livre!) un petit aperçus de mon cours !

Comme le sujet remonte, cela me rappelle que j'avais voulu conseiller aux lecteurs de ce roman (si on l'a aimé, sous-entendu) le roman de Gaelle Josse, "Les heures silencieuses". On retrouve certains sujets: un tableau, le Delft de l'époque de Vermeer et de la Compagnie néerlandaise des Indes, et surtout un portrait de femme de l"époque. Tout ça bien écrit, selon certains amateurs mieux que chez Chevalier...

Comme ce fil remonte, je pense enfin recommander à ceux qui aiment lire un roman qui parle de personnages réels, Prodigieuses créatures de Tracy Chevalier. L’histoire rappelle les vies de Mary Anning et Elizabeth Philpot, deux collectionneuses de fossiles et paléontologistes britanniques du XIXe siècle. Etre femmes et de classes sociales différentes et remettre en question la théorie sur la création du monde, ne sont pas choses aisées. Leur amitié devient rivalité mais devant l’adversité des corps scientifiques établis, elles savent défendre leurs fossiles – justement les « prodigieuses créatures » - et ainsi une des plus grandes découvertes de leur siècle.

Tracy Chevalier choisit d’alterner le récit de Mary Anning et d’Elizabeth Philpot. La recherche de ces fossiles à longueur de journée risquait d’être soporifique mais Tracy Chevalier sait lui donner un tournant qui captive le lecteur. Une bonne lecture de vacances et même d'avantage, ce roman incite d'aller visiter la région de Lyme Regis en Grande-Bretagne.

Prodigieuses Créatures

Je viens de terminer ce roman de Tracy Chevalier, un bon roman,  l'histoire (vraie  bien que romancée) de deux femmes collectionneuses de fossiles au début du 19e, en Angleterre. La confrontation des deux femmes de classes sociales différentes est intéressante et surtout le sort dévolu aux femmes peu ou pas reconnues dans les sciences à cette époque.

Mary Anning, une personnalité hors norme à une époque ou se marier et avoir des enfants était la seule issue pour une femme, elle-même ne s'est d'ailleurs jamais mariée, a vécu toute sa vie avec sa mère avec laquelle elle tenait une boutique de fossiles très prisée par les touristes. Elle a passé sa vie sur la plage à chercher des fossiles et avec succès :

"Ses ichtyosaures et plésiosaures sont exposés au Musée national d'histoire naturelle à Londres. Le plésiosaure sans tête que Cuvier lui avait acheté est exposé à la Galerie paléontologique du Muséum national d'histoire naturelle à Paris."

Une belle histoire d'amitié aussi avec Elisabeth Philpot, d'une classe sociale supérieure, qui, désargentée et ne pouvant se marier, a migré avec ses soeurs dans la petite ville de Lyme, et s'était aussi découvert une passion pour les fossiles, ce qui a lié les deux femmes., bien que de milieux et d'âges différents.

Elisabeth faisait collection de fossiles de poissons et son petit-neveu a fondé un musée Philpot à Lyme. Par ailleurs, le musée d'histoire naturelle de l'université d'Oxford présente encore ses remarquables spécimens.

Parvenir à intéresser le lecteur ou la lectrice avec un tel sujet sans lasser....une belle réussite

J'ai aussi trouvé ce roman très plaisant!

simla a écrit:

Parvenir à intéresser le lecteur ou la lectrice avec un tel sujet sans lasser....une belle réussite

Tout à fait. Dans son dernier, elle parvient à nous intéresser au patchwork et au quakerisme, il faudra que j'en dise deux mots...