Arnaldur Indridason [Islande]

Betty

Citation :

Dans ma cellule je pense à elle, Bettý, si belle, si libre, qui s’avançait vers moi à ce colloque pour me dire son admiration pour ma conférence. Qui aurait pu lui résister. Ensuite, que s’est-il passé ? Je n’avais pas envie de ce travail, de cette relation. J’aurais dû voir les signaux de danger. J’aurais dû comprendre bien plus tôt ce qui se passait. J’aurais dû... J’aurais dû... J’aurais dû... Maintenant son mari a été assassiné et c’est moi qu’on accuse. La police ne cherche pas d’autre coupable. Je me remémore toute notre histoire depuis le premier regard et lentement je découvre comment ma culpabilité est indiscutable, mais je sais que je ne suis pas coupable.

Indridasoniens, indridasoniennes, attention au choc : Betty, le dernier roman traduit de votre islandais favori est une hénaurme déception ! Pas de trace d'Erlendur dans ce livre qui date en fait de 2003, mais ce n'est qu'un détail, somme toute, quant à la médiocrité de ce polar qui reprend le point de départ du Facteur sonne toujours deux fois et ajoute quelques péripéties supplémentaires pour épicer le plat. Certes, il y a bien une colossale surprise qui attend le lecteur au milieu du récit mais, ceci mis à part, Betty ne brille pas par son originalité. Une histoire de manipulation, de coupable qui ne l'est pas vraiment qui sent le réchauffé à plein nez. Quant au style, impossible de reconnaître dans cette prose laborieuse l'Indridason de La cité des jarres (pourtant antérieur, puisque paru en 2000 en Islande) ou d'Hypothermie. C'est répétitif, d'une pauvreté affligeante et à peine digne d'un écrivain amateur. En un mot, désastreux. Pour information, les deux premiers Erlendur sont toujours inédits en français sans parler des trois romans plus récents d'Indridason publiés après La rivière noire. Alors on oublie cette vilaine Betty et on attend patiemment le retour de notre cher commissaire.

Et bien celui-là, je ne vais même pas tenter de le trouver en biblio
Il suffit qu'un auteur ait du succès pour nous fourguer toutes ses vieilles daubes pffff

merci de l'avertissement

krys a écrit:

merci de l'avertissement

Oui !
Le prochain que je lirai ne sera pas celui-ci.

Remarquez, je serais curieux de lire un avis contraire !!!!!

traversay a écrit:

Remarquez, je serais curieux de lire un avis contraire !!!!!

Et bien je crois qu'il ne faudra pas trop compter sur nous

traversay a écrit:

Y'a moyen de savoir de qui est la photo de couv' ?

Queenie, j'ai le bouquin sous la main, la photo est d'Alain Daussin (Getty images)

En ce qui concerne Betty, je ne pouvais pas ne pas tenter le coup, donc...
Dès que j'ai vu ce "nouveau" roman d'Arnaldur Indridason, j'ai sauté dessus comme la pauvreté sur le monde ! Mais j'ai été déçue..
Pour peu que, comme moi, vous ayez passé votre adolescence devant les cycles de films noirs au cinéma de minuit ou que vous connaissiez au minimum ce type d'histoire, la moitié du livre est un ramassis de poncifs du genre : le pauvre naïf qui se retrouve embarqué malgré lui, par la faute d'une belle ténébreuse manipulatrice, dans une affaire de meurtre qui le dépasse de très loin. J'ai failli laisser tomber, mais j'avais lu qu'il y avait un retournement de situation quelque part, le genre qui vous fait revenir en arrière dans l'histoire pour voir où vous avez loupé un truc, donc j'ai tenu jusqu'au bout.
Effectivement, il y a bien un retournement de situation inattendu, mais pas suffisant pour transfigurer ce roman, Pour ne rien trahir, disons simplement que l'angle de vue change, mais ce n'est pas suffisant pour sortir des poncifs. Dommage. Comme c'est un roman presque de jeunesse, j'attends de voir ce que donnera le nouveau "Erlendur".

J'ai lu "la rivière noire" il y a quelques mois sans voir qu'il y a avait un sens de lecture . Personnellement, j'ai apprécié le style, il faut dire que le sujet est dur mais c'est le cas des polars nordiques. Je me pose une question? est-ce le climat de ces pays qui rendent les auteurs si fertiles et les sujets si noirs??

scarpeta a écrit:

J'ai lu "la rivière noire" il y a quelques mois sans voir qu'il y a avait un sens de lecture . Personnellement, j'ai apprécié le style, il faut dire que le sujet est dur mais c'est le cas des polars nordiques. Je me pose une question? est-ce le climat de ces pays qui rendent les auteurs si fertiles et les sujets si noirs??

Euh, au hasard : l'appât du gain ? Faire un truc bien noir en disant que plus les gens sont d'aspects respectables, plus ils sont pourris (c'est la conclusion que j'ai tirée des deux premiers épisodes de Wallander, interprété par Kenneth Branagh, j'ai trouvé ça très mécanique et facile, mais les livres - que je n'ai pas lus - de Mannkell sont sans doute plus subtils), ça fait toujours vendre.
Je me souviens d'avoir lu un article ou un texte de Régis Boyer dans lequel il parlait d'Indridasson. Régis Boyer lui avait apparemment demandé pourquoi il écrivait des policiers et pas d'autres types de romans. La réponse avait été qu'il vend plus comme ça.

Citation :

Arnaldur déclare qu'« il n'existe pas de tradition de polar en Islande. [à cet état de fait, il y a deux raisons.] L'une tient en ce que les gens, y compris les écrivains, considéraient les histoires policières comme des mauvais romans […]. La deuxième raison, c'est que beaucoup d'Islandais ont longtemps cru en une sorte d'innocence de leur société. Très peu de choses répréhensibles se produisaient, et le peu de faits divers ne pouvaient pas donner lieu à des histoires policières. Ce qui explique qu'à [leurs] débuts, Arni Thorarinsson ou [Arnaldur ont] eu du mal à [s']imposer [dans les milieux littéraires islandais]. »

(source : wikipedia).

On peut donc se demander pourquoi inventer des crimes et autres dans une société qui en comporte peu. Pour dénoncer... quoi ? Ou bien juste pour le plaisir.
Ca doit être ça.
(je suis un peu sarcastique...)

C'est clair que l'Islande est un des pays où la criminalité est la plus faible du monde. Indridasson fait dans le sensationnel. Et personnellement, je ne le trouve pas si génial que ça. Je trouve son style bof. La femme en vert m'avait un peu énervée parce qu'il avait une vision assez simpliste des violences conjugales, celle qui indigne les gens (la pauvres femme victime de son méchant mari). Pour avoir bossé un temps dans le social, les choses dans la réalité sont un poil plus complexes. Mais cette complexité ne semble pas innteresser Indridasson. Ca doit être moins vendeur.

Ah ! Tremblez, sombres dénigreurs du polar islandais : http://www.icenews.is/index.php/2012/02/07/murder-in-hafnarfjordur/
Et maintenant que la réalité dépasse la fiction, nul doute qu'une nouvelle déferlante subarctique vous attend !

Gunnar a écrit:

Ah ! Tremblez, sombres dénigreurs du polar islandais : http://www.icenews.is/index.php/2012/02/07/murder-in-hafnarfjordur/
Et maintenant que la réalité dépasse la fiction, nul doute qu'une nouvelle déferlante subarctique vous attend !

Alors là, on va avoir droit à une décalogie de notre ami Arnaldur ! Un événement pareil ! D'habitude, quand on signale un vol de panneau, ça fait la une de l'actualité pendant un mois, alors là...

Maintenant, interrogeons-nous sur cette montée inédite de la violence dans ce beau pays, et demandons-nous si le jeune homme en question n'aurait pas été dérangé par la déferlante de polars nordiques !
On peut même parier sur, comment dirais-je, un multiplicateur keynésien du polar, qui fait que, à cause de la déferlante consécutive à ce fait divers, lui-même sans doute causé par des polars qui auront fait tourner la tête du jeune assassin, eh bien, il devrait y en avoir d'autres, des faits divers (d'hiver) tragiques !
Le bon côté des choses, c'est que les amateurs, chez nous, voient leur avenir de lecteur de polars nordiques assuré pour les 60 prochaines années, au bas mot.

Je me souviens bien d'une histoire de panneau, mais c'était au Svalbard (http://www.svalbardposten.no/node/1428).

Je sens d'ailleurs déjà poindre du sarcasme alors que la déferlante n'a pas montré le bout de sa nouvelle vague. Et puis je trouve que c'est pas si mal que le polar nordique maintienne son surf opportuniste, surtout si c'est pour faire des trucs en logie. C'est bon pour le commerce.

Sinon, chez Indriðason j'avais bien aimé la femme en vert et la voix mais je les ai lu il y a plus de trois mois, alors comme j'ai tout oublié je me garderais bien d'argumenter.

Gunnar a écrit:

Je me souviens bien d'une histoire de panneau, mais c'était au Svalbard (http://www.svalbardposten.no/node/1428).

Je sens d'ailleurs déjà poindre du sarcasme alors que la déferlante n'a pas montré le bout de sa nouvelle vague. Et puis je trouve que c'est pas si mal que le polar nordique maintienne son surf opportuniste, surtout si c'est pour faire des trucs en logie. C'est bon pour le commerce.

Sinon, chez Indriðason j'avais bien aimé la femme en vert et la voix mais je les ai lu il y a plus de trois mois, alors comme j'ai tout oublié je me garderais bien d'argumenter.

La Femme en vert, en gros, c'est construit par flash-back. Et c'est le genre d'histoire où, si l'on met les morceaux dans l'ordre, l'histoire n'a plus aucun intérêt. J'ai donc du mal...