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| Arnaldur Indridason [Islande] | |
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Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] Lun 1 Juil 2013 - 10:00 | |
| - eXPie a écrit:
- Euh... Harelde parle d'une "Islande omniprésente". C'est quand même assez normal pour un livre qui se passe en Islande, non ?
Oui et non. Car beaucoup de romans policiers sont assez impersonnels et pourraient se dérouler n'importe où. Dans les romans d' Arnaldur, l'environnement est toujours mis sur le devant de la scène : les champs de lave, les marais, les glaciers, la mer qui est partout. Et la météo : le vent, l'humidité, le froid hivernal. L'obscurité de la mauvaise saison, la lumière en été. Il y a une atmosphère toute particulière, une magie des lieux qui va au-delà de l'enquête policière... qui reste une enquête, rien de très neuf. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] Lun 1 Juil 2013 - 20:48 | |
| - Harelde a écrit:
- eXPie a écrit:
- Euh... Harelde parle d'une "Islande omniprésente". C'est quand même assez normal pour un livre qui se passe en Islande, non ?
Oui et non. Car beaucoup de romans policiers sont assez impersonnels et pourraient se dérouler n'importe où. Dans les romans d'Arnaldur, l'environnement est toujours mis sur le devant de la scène : les champs de lave, les marais, les glaciers, la mer qui est partout. Et la météo : le vent, l'humidité, le froid hivernal. L'obscurité de la mauvaise saison, la lumière en été. Il y a une atmosphère toute particulière, une magie des lieux qui va au-delà de l'enquête policière... qui reste une enquête, rien de très neuf. D'accord, je comprends mieux ! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] Lun 1 Juil 2013 - 21:12 | |
| Tu as parfaitement exposé la chose, Harelde. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] Jeu 25 Juil 2013 - 9:42 | |
| La rivière noire
Un homme est retrouvé égorgé chez lui, gisant dans une mare de sang. C’est Elinborg qui est chargée de l’affaire en l’absence d’Erlendur, parti en vacances dans les fjords de l’est. Il nous manque notre ours bourru. Et avec lui son obsession pour les disparitions inexpliquées si fréquentes dans le pays, sa relation un peu tendue avec Eva Lind sa fille, son appartement de vieux célibataire endurci… Mais l’absence du commissaire fait la part belle à l’enquêtrice : Elinborg, jadis dans l’ombre de son illustre collègue se retrouve projetée sur le devant de la scène.
Et ce mystérieux assassinat va lui donner bien du fil à retordre. Au cours des pages du livre, elle rentrera souvent fort tard chez elle, délaissant quelque peu les siens. Tout d’abord, on retrouve des apprêts féminins dans l’appartement. Puis un flacon de Rohypnol – la drogue du viol – dans la poche du mort. Ca sent le gars pas très propre sur lui. Un viol dont la violeuse se serait retournée contre le violeur. Le truc bien sordide dans le thème « la victime méritait son sort et son assassin devrait être décoré ».
Seulement, Elinborg – entre deux poulets tandoori – découvre certains détails qui clochent. Tout ne semble pas aussi simple. Il lui faut plonger dans le passé du mort, se rendre dans son village natal en province. Interroger inlassablement des témoins. Les harceler parfois. Et découvrir la vérité.
Globalement, un livre moins prenant que les autres. Outre la figure charismatique d’Erlendur qui nous manque cruellement. On ne va pas jusqu’aux après-midi tisanes-tricots de miss Marple, mais le personnage d’Elinborg est plus banal, plus superficiel, moins intéressant que son homologue masculin (j’ai toujours préféré Hercule Poirot). L’enquête piétine pour trouver sa conclusion dans les toutes dernières pages, au cœur d’une province reculée et un peu dédaignée des habitants de la capitale. Une omerta que l’inspectrice ne parvient pas à briser quand brusquement la solution se présente d’elle-même (il fallait bien terminer le livre un jour).
Allez ! L’entracte est fini : rendez-nous Erlendur.
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| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] Jeu 25 Juil 2013 - 10:11 | |
| A noter qu'il y avait eu une inverview d'Indriðason dans Télérama le 15 juillet. On peut en lire une partie ici. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] Jeu 25 Juil 2013 - 10:51 | |
| - eXPie a écrit:
- A noter qu'il y avait eu une inverview d'Indriðason dans Télérama le 15 juillet. On peut en lire une partie ici.
Très intéressant, merci eXPie. | |
| | | Cassiopée Main aguerrie
Messages : 347 Inscription le : 28/07/2011 Localisation : France
| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] Ven 2 Aoû 2013 - 22:41 | |
| Betty
Un roman court pour partir à la découverte des rouages d’une sombre machination. Construit pour nous manipuler le plus possible, les pièces du puzzle vont s’emboîter petit à petit, formant un tout qui n’aura rien de très original car les protagonistes ont un air de déjà vu et semblent un peu caricaturés… Quelques longueurs dans la première moitié du roman mais cela est peut-être nécessaire pour que le lecteur soit bien imprégné des différents personnages. Dans la seconde partie, le personnage principal, nous transmet la détresse de celui qui a compris et qui ne sait comment agir pour prouver son innocence… La personne accusée se raconte, s’interroge, essayant de trouver les enchaînements qui l’ont amenée jusqu’à cette situation douloureuse et inextricable…. Le style est assez plat mais on ne peut pas être bon à tous les coups !!! Et puis ça se lit vite !!!
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| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] Sam 3 Aoû 2013 - 17:00 | |
| J'ai fini L'homme du lac, le quatrième volume traduit en français des enquêtes d'Erlendur. Cela fonctionne comme les précédents, entre l'enquête de nos policiers, les événements, petits ou grands de leur vie, et un récit parallèle, mais qui évidemment à un moment ou un autre rejoint l'enquête.
Entre les investigations policières et une tranche peu connue de l'histoire de l'Islande (mais elles sont toutes peu connues par ici, non ?), le livre avance son petit bonhomme de chemin, et le fait de passer de l'un à l'autre fait que l'on tourne les pages pour connaître la suite. Une mécanique bien huilée.
C'est bien fait, mais je commence un peu à saturer et peut être à voir un peu trop les procédés, les recettes. Une pause s'impose, peut être pas définitive, mais longue. Ou alors c'est le polar en général que je vais abandonner petit à petit, c'est un genre qui me passionne de moins en moins. | |
| | | Sullien Sage de la littérature
Messages : 1591 Inscription le : 23/10/2012
| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] Dim 4 Aoû 2013 - 22:20 | |
| J'avais un préjugé avant de commencer ce livre : un roman policier, ça se lit vite. Et ce n'est pas la cité des Jarres qui m'a convaincu d'erreur. J'ai fait le "tour" des trois cents pages cet après-midi, preuve sans doute qu'Indridason excelle dans l'art de saisir son lecteur. Oui, et après ? ai-je envie de dire avec Simenon. Eh bien après, au fil des tribulations de cet enquêteur vermoulu, il y a de belles réflexions à recueillir sur la nature du mal, sa relativité, sur le lien social ou l'éthique médicale. Pas de jugement définitif cependant, ni de condamnation péremptoire, rien qu'un constat affligé de la fange sadique et homicide dans laquelle se meuvent d'infâmes personnages, rien que le regard meurtri d'un policier usé et désabusé, d'un père submergé par l'angoisse, d'un homme enfin qui peine à croire en ses semblables et s'efforce de vivre en leur compagnie. Heureusement, quelques filons d'amour et d'affection nous préservent de la misanthropie au moment de fermer le livre.
L'écriture est efficace, les enchaînements souvent bien sentis avec cette impression d'absences, d'évanouissements soulignée par les ellipses brutales qui scandent la narration. Tout se passe comme si le récit était rapporté à la première personne, par un personnage : plusieurs moments s'entremêlent dans une conscience fouaillée par les doutes et les inquiétudes. D'où cette désagréable sensation que les événements les plus étrangers les uns aux autres sont liés, et comme apparentés. Nous ne sommes après tout jamais que les individus d'un instant. Ainsi, au fondement du livre, le problème de l'identité, posé à travers cette énigmatique formule : "je suis LUI". Alors, qui suis-je ? "- On s'imagine que ça n'attaque pas le moral. On se croit assez fort pour supporter de telles choses. On pense qu'avec les années, on se forge une carapace, qu'on peut regarder tout ce bourbier à bonne distance comme s'il ne nous concernait en rien et qu'on peut ainsi parvenir à se protéger. Mais il n'y a pas plus de distance que de carapace. Personne n'est suffisamment fort. L'horreur prend possession de on être comme le ferait un esprit malin qui s'installe dans ta pensée et le laisse en paix seulement lorsque tu as l'impression que ce bourbier est la vie réelle car tu as oublié comment vivent les gens normaux. Voilà le genre d'enquête que c'est. Elle est semblable à un esprit malfaisant qui aurait été libéré et s'installerait dans la tête jusqu'à te réduire à l'état de pauvre type. Erlendur soupira profondément. - Tout ça ce n'est rien d'autre qu'un foutu marécage." | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] Lun 12 Aoû 2013 - 21:52 | |
| Etranges rivages
Donc Erlendur est revenu. Je ne l'avais pas quitté étant donné que je ne connaissais que "La cité des jarres" et "L'homme du lac", et j'en avais un bon souvenir.
Et bien c'est plutôt pas mal, même si des rituels viennent constamment nous rappeler qu'on est en Islande et pas sous les Tropiques. En ce qui concerne la forme, rien de très nouveau non plus, chauqe chapitre commence invariablement par le thermos de café et les cigarettes qu'Erlendur consomme à la pelle, si possible dans l'habitacle de sa voiture. Et chaque chapitre se termine avec une info sur un nouveau personnage faisant avancer l'enquête, personnage qu'Erlendur va évidemment visiter au chapitre suivant comme il se doit.
Jusqu'au moment où il n'apparait plus de personnages nouveaux donc Erlendur va re-visiter les personnages déjà connus pour fouiller un peu car en bon islandais qu'ils sont, les témoignages recueillis sont poussifs, durs à obtenir et donc ce qui détermine avant tout le caractère d'Erlendur c'est sa ténacité, sa patience, son calme et sa relative aisance à démêler le tout.
Ce n'est pas une enquête strictement policière mais une recherche de la vérité sur une disparition, celle d'une femme mal mariée soit disant égarée dans une tempête, événement qui n'avait pas donné lieu à une enquête judiciare ou alors elle fut très courte et ne donna pas suite.
Erlendur exécute un travail de fourmi, parallèlement il retournera sur les traces d'un passé douloureux. Tout va très lentement dans cette "traque", pas d'emballement, mais un passage au peigne fin de tout ce qui pourra lui être révélé par les uns et les autres.
On se laisse prendre, une certaine froideur fait peu à peu place à une compréhension plus profonde de tous ces êtres murés dans leurs secrets ou leur silence.
Ce n'est pas le polar de l'année, d'ailleurs je ne le considère pas comme un polar, mais c'est bien construit, très appliqué, et surtout je ne suis pas déçue par le dénouement. | |
| | | Sekotyn Envolée postale
Messages : 244 Inscription le : 13/08/2013 Localisation : Entre Rhône et Alpes
| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] Mar 13 Aoû 2013 - 16:16 | |
| Dans ce dernier livre on comprend mieux le personnage d'Erlendur.
C'est un homme particulier qui manque de chaleur, assez buté ou disons tenace, qui comme d'habitude exprime rarement ses sentiments mais à travers lui il est possible de mieux comprendre les Islandais. C'est là qu'on mesure combien le paysage et le climat peuvent marquer un peuple. Je ne connais pas l'Islande mais je dis ça par comparaison avec la Russie. Le manque de lumière en hiver, le froid, le coté sombre de l'environnement influencent terriblement la façon de vivre. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] Mer 14 Aoû 2013 - 9:36 | |
| Bettý
Mon premier Indridason ! Et pas le meilleur a priori ! Bien d'accord avec les différents commentaires précédents, le livre a peu d'intérêts, il tourne autour d'idées déjà vues, l'écriture est particulièrement poussive et indigeste. Même le renversement de situation paraît un peu tiré par les cheveux. Pour ceux qui aiment la manipulation je recommande chaudement Insoupçonnable de Tanguy Viel, largement supérieur (à mon avis). | |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] Sam 17 Aoû 2013 - 19:35 | |
| La Cité des jarresPlaisant à lire, avec des réflexions intéressantes sur la filiation et l'identité mais je reste sur ma faim. Je crois que j'en ai un peu marre de tomber toujours sur les mêmes ficelles et les mêmes inspecteurs solitaro-dark-dépressifs à l'hygiène de vie douteuse. Heureusement que ça se passe en Islande quoi, ça dépayse. Je me retrouve beaucoup dans le commentaire d'Audrey : - audrey a écrit:
- J'ai lu 'La cité des Jarres" et "La femme en vert" et je suis un peu embêtée car je ne partage pas l'enthousiasme qu'Indridason suscite sur le forum. J'ai bien aimé, oui, surtout "la femme en vert" mais je ne trouve pas son analyse psychologique des personnages si fine que ça. Au contraire, c'est à ce niveau-là que je trouve que l'auteur pèche un peu.
Cela n'a rien n'a rien de rédhibitoire et je lirai volontiers "La voix" car les intrigues sont passionnantes et que les personnages sont suffisamment crédibles pour qu'on s'y attache. Mais j'ai bien peur que les romans d'Arnaldur ne laissent pas sur moi une trace indélébile... Et puis : - eXPie a écrit:
- Disons que ça n'est pas mauvais, mais ce que je ne comprends pas, c'est le nombre de récompenses qu'il a obtenu. En regardant toutes ces récompenses, je m'étais attendu à quelque chose de vraiment bien, alors qu'il écrit juste (pour moi, bien sûr) des livres lisibles, mais pas beaucoup plus.
[...] Ça dépend de chacun, bien sûr : par exemple, l'évocation de la vie privée du commissaire m'a semblé pleine de clichés (sa fille, ah la la ! elle est en compétition avec la fille de Jack Bauer), alors que d'autres lecteurs le percevront différemment, ce qui change bien sûr l'intérêt qu'on peut y porter. Mais, je me répète, avec tant de récompenses, je m'attendais à quelque chose d'autrement plus marquant. Je te disais de ne pas faire le rabat-joie mais après lecture, je suis finalement assez d'accord avec toi même si je suis légèrement moins sévère. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] Mar 17 Sep 2013 - 10:30 | |
| Le livre du roi - Citation :
- En 1955, un jeune étudiant islandais arrive à Copenhague pour faire ses études. Là il va se lier d’amitié avec un étrange professeur, bourru, érudit et buvant sec, spécialiste des Sagas islandaises, ce patrimoine culturel inestimable qu’ont protégé les Islandais au long des siècles comme symbole de leur nation. Il découvre le secret du professeur, l’Edda poétique, le précieux Livre du roi, dont les récits sont à l’origine des mythes fondateurs germaniques, lui a été volée pendant la guerre par des nazis avides de légitimité symbolique.
On a du mal à imaginer Arnaldur Indidason en dehors du registre du polar. Le livre du roi, publié en 2006, est pourtant tout autre, un roman d'aventures échevelé qui pourrait avoir été écrit, si l'on oublie son arrière-plan purement nordique, par un Ruiz Zafon ou une Isabel Allende. Nous voici bien loin, en tous cas, des enquêtes d'Erlendur et du climat habituel des livres de l'auteur. Et on le regrette assez vite. Le livre du roi est un récit hautement rocambolesque qui ne lésine pas sur les péripéties et les rebondissements dans l'Europe de 1955. Ses deux personnages principaux sont archétypaux : le jeune étudiant timide et mal dégrossi qui va trouver un mentor en la personne d'un vieux professeur alcoolique et acariâtre que la vie n'a pas ménagé et qui cache, quelle surprise, de lourds secrets enfouis dans son passé. Quant aux méchants, ce sont d'anciens nazis qui croient toujours en l'avènement d'un monde nouveau et dans une race "pure". Le roman est une cavale ininterrompue à la recherche d'un petit livre, symbole de l'identité profonde de l'Islande, mise à mal par des années de soumission au royaume du Danemark. Indridason marque là son attachement aux sagas islandaises qui ont non seulement forgé le caractère de la nation mais surtout demeurent comme un patrimoine unique chéri par tout un peuple. Le style du Livre du roi se lit certes sans ennui mais sans passion non plus, son style, d'une extrême simplicité ne visant qu'à l'efficacité. Un Indridason à mettre de côté, quel que soit le sens que l'on donne à l'expression. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] Ven 20 Sep 2013 - 15:47 | |
| Etranges rivages
Les étranges rivages, ce sont ceux des fjords de l’est islandais. Des rivages où des hommes, des femmes et des enfants disparaissent dans des tempêtes aussi soudaines qu'effroyables, et qu'on ne serait pas surpris de voir hantés par des revenants. C'est sur ces terres de son enfance qu’Erlendur revient pour un séjour comme une espèce de pèlerinage . Et que fait le commissaire pendant ses vacances ? Il enquête. Il tourne autour du pot aussi, car si l'objet de toutes ces préoccupations est la disparition de son petit frère, à 8 ans, alors qu'il le tenait par la main dans une tempête effroyable, il s'acharne sur d'autres disparitions, celles de soldats britanniques de l'armée d'occupations 1942 et surtout, le même jour, celle de Mathildur, la plus étrange, sans doute. Cette fois, Erlendur n’ interroge pas des malfrats, mais de vieilles gens témoins d'une époque révolue, gardiens effrayés de secrets bien gardés, qui, à travers leurs propres histoires sauront le mener sur le chemin d'une certaine réconciliation avec lui-même.
Se basant sur l’idée , peut-être un peu simpliste, que trouver une explication aux épisodes les plus douloureux de sa vie, aussi difficile que cela puisse être, ne peut qu’apaiser, notre commissaire ne joue pas au policier, mais il ne peut s'empêcher de traquer une vérité qui lui a toujours manqué. Les personnages ont vieilli avec leurs secrets, et les dévoilent peu à peu, à contre-cœur, car ces vérités sont parfois insupportables, mais elles permettent finalement d’exister, de se retrouver, de comprendre et pourquoi pas d ‘accepter.
Il y a une étrange poésie dans les scènes de rêves obsédantes, qu’on ne différencie pas toujours très clairement de la reviviscence des scènes d’enfance émergeant peu à peu de la mémoire torturée d’Erlendur – et cette interpénétration entre cauchemars et souvenirs est à la fois lancinante et belle. L’intime est une souffrance, que cette enquête obstinée souhaite panser, à défaut de la guérir. | |
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| Sujet: Re: Arnaldur Indridason [Islande] | |
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| | | | Arnaldur Indridason [Islande] | |
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