Arnaldur Indridason [Islande]

Tu as vu aériale comme Nathria enfonce le clou dans la plaie de nos regrets

Marie a écrit:

Le monde de suspision, d'écoutes, de dénonciations et de disparitions subites que l'on a vu dans le film La vie des autres.Ils avaient appris à se méfier des mouchards de la Stasi,mais hélas croyaient qu' ils n'avaient rien à craindre de leurs compatriotes.

J'ai fait également le lien lors de ma lecture avec le magnifique film "La vie des autres" avec ce climat déletère.

Comme je l'ai dit dans un autre post, je reviens d'Islande et j'ai vu dans les librairies au moins une dizaine de ses livres. Quand je pense que seulement trois sont traduits en France!! En Islande, c'est un auteur reconnu dont les livres se vendent bien puisqu'au classement des libraires il est troisième pour un ouvrage dont je n'ai pu déchiffrer le titre (barrage linguistique oblige).

Madame B. a écrit:

Comme je l'ai dit dans un autre post, je reviens d'Islande

J'aimerais bien y aller un jour (tu as fait des photos?).

Madame B. a écrit:

et j'ai vu dans les librairies au moins une dizaine de ses livres. Quand je pense que seulement trois sont traduits en France!! En Islande, c'est un auteur reconnu dont les livres se vendent bien puisqu'au classement des libraires il est troisième pour un ouvrage dont je n'ai pu déchiffrer le titre (barrage linguistique oblige).

D'un autre coté combien d'habitant en Islande (400000?) et donc combien d'auteur locaux?

Effectivement, comme tu le dis, il y a peu d'habitants (environ 300 000) mais l'on trouve beaucoup d'auteurs inconnus en France et comme le dit ma source (Le guide du routard) "1 islandais sur 10 publie au moins un livre au cours de sa vie". Cela ne nous dit rien évidemment quant à la qualité.

Il semble que l'Islande soit en grâce avec ses artistes pop-rock et sa littérature policière,mais pas seulement.J'ai aimé La femme en vert mais plus encore l'ambiance de La cité des jarres.

Un détail qui m'a gêné à postériori dans La cité des jarres c'est qu'un des postulats de base de l'intrigue (la maladie génétique lié aux chromosomes sexuel transmissible par le père et affectant seulement les femmes mais pouvant être portés par les fils) est scientifiquement faux. (par contre si on inverse les sexes ça fonctionne).
Oui je sais cette remarque est sans intérêt

Me disais bien en passant devant cette affiche de ciné, que le titre me disait quelque chose...



Adapté du roman La Cité des Jarres, sortie prévue le 10 septembre.

Oui j'avais vu, il le passe au cinéma à côté de chez moi, j'irai la semaine prochaine.

J'ai aussi beaucoup aimé La Femme en vert, et malgré quelques lourdeurs de style (probablement dûes à la traduction), j'ai été très sensible à l'atmosphère de ce roman (lu il y a plus de deux ans).

Le récit est complexe, avec les va-et-vient entre le passé et le présent de l'histoire, le rapport particulier à la nature (vraiment pas magnifié, ce qui a battu en brèche une des mes idées reçues sur les Islandais), les analyses sur plusieurs plans, historique, psychologique et social qui l'emportent en effet sur l'enquête policière.

Comme les bons romans policiers, ce livre est bien plus qu'un roman policier...(critère très personnel, je l'admets :pirate: )

Non, je pense comme toi Lafreizh. Souvent, dans un roman policier que j'aime, j'y trouve bien plus qu'une simple énigme à résoudre.

On est au moins deux !

En ce moment, je vérifie la validité de ce critère avec les romans de Léonardo Padura, qui sont autant de tableaux de la société cubaine, surtout à la Havane.
Mais je ne veux pas (trop) faire dévier le fil.

Lafreizh a écrit:

En ce moment, je vérifie la validité de ce critère avec les romans de Léonardo Padura, qui sont autant de tableaux de la société cubaine, surtout à la Havane.
Mais je ne veux pas (trop) faire dévier le fil.

mais c'est bien que tu l'as fait.. je voulais t'inviter sur le fil de Leonardo Padura pour dévier sur Mario Conde.. et il n'existe pas je vais tout de suite m'y mettre

J'irai te lire avec plaisir et participerai volontiers, car je vais voir s'il y a un autre roman de cet auteur à la (petite) bibliothèque de ma ville. Mais maintenant, je pense surtout au

L'homme du lac

Quatrième roman traduit en français de l’islandais Arnaldur Indridason, deuxième roman que je lis de cet auteur après « La femme en vert », « L’homme du lac » m’a convaincue une fois de plus.

Je ne sais pas pour ses autres romans, mais concernant ceux que j’ai lus, je ne peux m’empêcher de penser à la série « Cold case », vous savez, les enquêtes de Lilly Rush qui déterre d’anciennes affaires classées depuis belle lurette. Et bien, le taciturne commissaire Erlendur est un peu le pendant de Lilly Rush ! Plus qu’une enquête, les romans d’Indridason nous invitent, dans un contexte historique et social précis, à une analyse fine des personnages et de la société islandaise en général.

Dans « L’homme du lac », le prétexte tout trouvé pour remonter aux années 60 des jeunes étudiants islandais socialistes, invités par le parti communiste de l’Allemagne de l’Est (RDA) à séjourner à l’université de Leipzig en étant nourri et loger gratuitement, est la découverte récente d’un squelette vieux de 40 ans dans les eaux d’un lac qui connaît des changement de niveaux depuis un tremblement de terre, squelette au crâne défoncé et attaché à un émetteur radio portant des inscriptions en caractères cyrilliques à demi effacées, de fabrication soviétique et datant de la guerre froide.

Pas de courses poursuites endiablées ni de rebondissements sans fin mais une enquête minutieuse qui cerne au plus près la psychologie des personnages composant cette jeunesse socialiste islandaise prise malgré elle dans la tourmente de la guerre froide. Nous ne pouvons que ressentir une certaine empathie envers ces étudiants au fur et à mesure de l’avancement du récit, lorsque nous cernons au mieux à quels destins tragiques seront voués ces jeunes idéalistes confrontés à la dure réalité du communisme : la police politique - la Stasi ou les services secrets est-allemands – et les outils mis à leur disposition : la surveillance réciproque, l’espionnage, la délation qui conduisent forcément à la trahison…

Parallèlement au déroulement de l’enquête, nous accompagnons le quotidien du commissaire Erlendur et des membres de son équipe (de ce point de vue là, il est préférable de lire les tomes dans l’ordre, ce que je n’ai évidemment pas fait mais je vous rassure tout de suite, on s’y retrouve malgré tout assez facilement).

Petite note en passant, le nombre de prénoms se terminant en « dur » est assez affolant en Islande : Haraldur, Thordur, Erlendur, Valgerdur, Lénardur, Sigurdur… je vous mets au défi de déterminer quels sont les prénoms masculins ou féminins ;-)
Tous ces prénoms à consonance nordique me donnaient d’ailleurs parfois l’impression d’être à nouveau plongée dans « Le seigneur des anneaux « LOL

« L’homme du lac » est donc un bon polar, mais il est plus que cela, dans la mesure où il dépasse largement tous les codes du genre. Je suis donc plus que convaincue après mes deux lectures et je compte bien ne pas en rester là.

Je remercie Marie à qui je dois ce bon moment de lecture