[Comic] Daniel Clowes

Daniel Clowes


Américain.
Né le 14/04/61.
1986 : première série de comic books "Lloyd Llewellyn" (publiée par Fantagraphics Books) : 6 numéros.
1989 : deuxième série de comic books "Eightball" (c'est là que seront d'abord publié les histoires très connues de Daniel Clowes : David Boring - Ice Haven - Caricature...
1997 : il crée "Ghost World", qui connait un succès incroyable avec plus de 100 000 copies écoulées.
2000 : tournage de "Ghost World", d'après son roman graphique. Terry Zwigoff le réalise et Clowes est co-scénariste du film, qui sort le 6 juin 2002 sur les écrans français avec Thora Birch et Scarlett Johansson,...Le même duo se reforme pour le film "Art School Confidential".


* Comme un gant de velours pris dans la fonte, Cornélius, 1999.
* Ghost World, Vertige Graphic, 1999.
* Caricature, Rackham, 2000.
* David Boring, Cornélius, 2002.
* Pussey!, Rackham, 2002.
* Ice Haven, Cornélius, 2006.
* Eightball, Cornélius, 2009.
* LLoyd LLewellyn, L'Intégrale, Le 9ème monde, 2010.
* Le Rayon de la Mort, Cornélius, 2010.
* Wilson, Cornélius, 2010.

Ice Haven

Clowes Daniel
Dessin Clowes Daniel
Année 2006
Editeur Cornelius



Ice Haven (Abris de Glace), petite ville américaine. Banlieue pavillonaire et gens apparemment biens sous tous rapports.
Y'a Random Wilder, poète raté qui se fait souffler la vedette du magazine local par sa voisine dont il estime les écrits médiocres.
Charles le gamin légèrement misanthrope et profondément amoureux de sa demie-soeur, qui se pose plein de questions sur l'humanité, l'avenir du monde, la relation à autrui.
Violet coincée au fond de son bled pourri alors qu'elle est folle amoureuse de Penrod qui est loin. Elle rêve qu'il vienne la chercher, la sauver, l'aimer.
Vida qui aime la poésie, qui rêve que son magazine littéraire fonctionne, mais qui s'aperçoit que tout le monde s'en tape de la poésie à Ice Haven.

...

Plein de portraits de gens, qui se croisent et se décroisent.
Daniel Clowes qui creuse mine de rien dans la fange psychologique humaine. Plein de frustrations, de camouflage sous des apparences proprettes, de petites colères, de lâcheté, de fourberie.
Des personnages anti-conformiste submergés par la norme. Et pas mal condamnés à l'échec, que ce soit professionnellement ou socialement (ils ne font pratiquement que monologuer, semblent incapables de construire une véritable relation à l'Autre).

Les dessins font un peu vieille bd américaine, des petites cases, des couleurs lumineuses. Ice Haven a l'apparence d'un vieux journal américain du dimanche. Des petites histoires qu'on lirait tranquillement après avoir fait ses courses, qui semblent anodines, sympathiques, mais qui une fois mises les unes avec les autres prennent un nouveau sens, deviennent plus profondes, plus ... glauques aussi.

Pas d'emphase, de surenchère, les traits sont sobres, lisses, étrangement plats. une sorte de plongeon dans un réalisme étouffant et une touche de second degré planant.
Daniel Clowes rejette la notion de tics stylistiques délibérés : "je suis à la recherche d'un vide ou d'une absence de style."

Et avec tout ça, Daniel Clowes arrive même à faire rire. C'est ti pas merveilleux !?

-

Ghost World

Enid et Rebecca, les deux mega pote de la vie, coincée dans une ville américaine moyenne, avec son lot d'endroits qui donnent l'impression que le monde est minuscule et qu'il est temps de se barrer.
Cyniques à souhait (des allures de Daria), elles critiquent à peu près tout ce qui passe à côté d'elle et tentent à leur façon de comprendre le monde qui les entoure.
Entre la fascination pour les gens bizarres et morbides, l'envie de se découvrir soi aussi.

Et puis des choses qui les séparent petit à petit. Le doute qui s'installe, l'impression d'être trahie, mise à l'écart.

Clowes est trop fort pour parler de l'adolescence et de ces histoires d'amitié "à la vie à la mort" qui basculent à un moment donné vers le "c'est un bon souvenir".

Des phrases qui percutent, des dessins qui on toujours ce teint désuet (tout dans des verts pales), et qui transportent direct dans un monde bien défini.

Il faut le lire.

Ghost World.

Ai commencé ça :


Neuf petites histoires.
Publiées entre 1994 et 1998 dans le mag Eightball.

C'est très sombre, bien plus que mes précédentes lectures, et plus barré aussi.

Un mec misanthrope et obsessionnel de l'année 1966.

Un gars qui fleure bon la folie paranoïaque, entre retours sur un passé brumeux et oublié, et un présent vide et flippant.

A suivre.

Me demande ce qui en sortirait.
Au moins je ne serais plus seule sur ce fil (Moi qui croyais que Clowes était archi réputé, adulé et tutti quanti...)

Je te prêterais bien... mais tu fais pas dans l'emprunt.

et je crois que je vois pour l'histoire du "moins bon" qu'il a en l'air.

Queenie a écrit:

Ai commencé ça :


Neuf petites histoires.

C'est très sombre, bien plus que mes précédentes lectures, et plus barré aussi.

Un mec misanthrope et obsessionnel de l'année 1966.

Un gars qui fleure bon la folie paranoïaque, entre retours sur un passé brumeux et oublié, et un présent vide et flippant.

A suivre.

Suite.

Pas archi supra convaincue par le tout. Peut-être à cause de la forme courte des histoires, mais réellement de très bonnes choses qui "me parlent".

Destruction de l'American Way of Life.
Nihilisme et Misanthropie exacerbés.
Désespoir latent saupoudré de "ben la vie est merdique, mais c'est la vie"
Des loosers finis, légèrement pathétiques sur les bords.
De l'absurdité folle de l'existence et de ce qu'on en fait.

Quand c'est en couleur, on dirait une publicité des années 50 pour de la lessive qui aurait mal tournée (la publicité pas la lessive)
Quand c'est en noir et blanc, c'est plus dense et assez flippant troublant parfois.

Images à suivre.

c'est ce post qui me fait sortir de l'anonymat et quitter le club des voyeurs !

Mordicus a écrit:

Mais il me semble "moins bon" qu'il en a l'air.
Tu vois ?

C'est sûr qu'il a un nom dans "le milieu".

Moins bon ??? tout dépend de ce que tu aimes...
Celui qui est "moins bon" que ce qu'en ont dit les critiques,
c'est Dash Shaw !

Mais pour moi, il a été une GRANDE révélation. Ses Bds me parlent beaucoup.
Il se place systématiquement du côté des losers, des impuissants,
banlieues pourries ou tout le monde s'ennuie, dépressifs qui s'accrochent,
en vain, à des rêves bidons, sexuellement frustrés, artistes dont l'ego a été meurtri.
On est du côté de la masse anonyme, celle qui aimerait un changement,
mais à du mal à provoquer le destin, le tout, avec malgré tout, de l'autodérision.


Il y a des dialogues extraordinaires dans ses BDs. Des répliques chocs,
de l'absurde... (dans ice haven, un mome de 4 ans dit "j'ai eu un eveil religieux" !)


Pour les insomniaques "comme un gant de velour pris dans la fonte"
n'arrangera rien. On est dans une ambiance à la Lynch, la musique en moins.

Une de mes préférée reste "David Boring" au titre révélateur....

Ghost Word décrit l'adolescence sans nous faire le coup de ridiculiser
les djeuns. C'est pas souvent que je trouve que cette période est abordée
avec respect.

Je déconseille Pussey par contre, à moins que tu sois collectionneur
compulsif de Bds (il tourne en dérision le milieu, mais quand on n'est
pas dedans, quel ennui).

Bref, oui à lire.. bien que souvent, quand je les prete,
on me dit juste "c'est bizarre" (bah oui, comme la vie *...)


* je suis un peu philosophe

philosophie et voyeurisme ? tu peux nous en dévoiler un peu plus sur tout et tes hobbies par ici.

(philosophie et voyeurisme mais c'est Crash ! ... en plus réussi ?)