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| Lajos Zilahy [Transylvanie] | |
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Auteur | Message |
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Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] Mer 10 Fév 2010 - 0:30 | |
| Voilà, j'ai fini Les Dukay, et je suis toute triste de quitter cette famille, et surtout Zia, et son " crépuscule cuivré".Le crépuscule cuivré, c'est comme cela que Zia, dernière fille de la famille et un des personnages centraux, appelle ses moments d'angoisse qui remontent à l'enfance, quand cette fameuse Madame Couteaux,surnommée Berili, lui racontait, avec force détails sur les litres de sang répandus, ce qu'il était advenu des aristocrates lors de la Révolution française. - Citation :
Il serait permis de supposer que Berili avait assouvi une lâche vengeance de personne vulgaire sur la petite comtesse confiée à ses soins, en instillant à dessein dans son esprit le poison de la terreur. Berili était innocente de ce crime. Le robinet n'est pas à blâmer s'il en coule parfois de l'eau brune et non de l'eau claire. La faute en incombe non pas au robinet, mais à la rouille des canalisations, construite dans le mur et sous la terre. Ce petit extrait pour souligner un des points forts, pour moi, de ce roman, la mise en perspective de l'avenir de ces différents personnages, dont parle déjà Zilahy dans ce premier tome, parce qu'il confronte cet avenir à l'histoire personnelle de chacun ou presque, , c'est très bien fait et l'ironie assez tendre et le recul dont parle Arabella permettent de comprendre à quel point la chute va être dure et brutale pour qui n'a pas su prévoir. Ce qui n'est pas le cas de Zia la sage.. Amateurs de grande saga familiale, foncez! Et merci Arabella de nous avoir fait découvrir cet auteur! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] Mer 10 Fév 2010 - 7:47 | |
| Je suis ravie que tu ai aimé ce livre Marie. Je compte lire ce mois la suite directe, L'ange de la colère, dans lequel je crois que l'on retrouve Zia. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] Mer 10 Fév 2010 - 20:27 | |
| Marie a apprécié aussi ce livre ! je lirai aussi la suite ! j'aime beaucoup l'écriture de Zilahy | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] Dim 28 Fév 2010 - 19:45 | |
| L’ange de la colère L’ange de la colère commence avec la mort de Istvan Dukay, le chef de famille que nous avons rencontré précédemment dans les Les Dukay. Nous revoyons certains événements du premier roman, parce que l’action du deuxième tome place au centre Mihaly Ursi, le deuxième mari de Zia, personnage central des Dukay. Les temps sont pour les moins troublés, les obsèques du comte Istvan ont lieu le 1 septembre 1939….. Nous suivons les destinées des différents membres de la famille dans la tourmente de la guerre, quel que soit le camps qu’ils aient choisi. Le livre nous raconte en fait l’histoire de la Hongrie durant la seconde guerre mondiale et immédiatement après, mais avec le ton élégant et ironique de Lajos Zilahy, pas de misérabilisme, pas de larme facile, ni de tragique appuyé, alors que les événements s’y prêteraient. Une grande pudeur et discrétion, tout en disant les choses. C’est triste et drôle à la fois, émouvant et enchanteur. J’ai été triste de quitter définitivement tous ces personnages à la fin de ce roman. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] Dim 28 Fév 2010 - 20:45 | |
| Et si tu devais faire une comparaison avec l'auteur que tu nous proposes pour le prochain portail, Miklós Bánffy ? Tous les deux la même origine, tous les deux une trilogie, et les thèmes semblent proches. Quel a été ta trilogie préférée? | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] Dim 28 Fév 2010 - 21:12 | |
| J'ai préféré les Dukay, à cause de l'humour, d'une certaine légerté de Zilahy, Banffy, c'est un peu plus noir peut être, même si ce n'est pas le cas tout le temps. Et puis Banffy c'est la Transylvanie, donc une partie très particulière de la Hongrie, alors que les Dukay c'est plus cosmopolite, plus ouvert sur le monde. Mais les deux sont excellents, et il y a vraiment tout une galerie de personnages plus attachants les uns que les autres. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] Lun 1 Mar 2010 - 8:42 | |
| j'en conclus Arabella à la lecture de ton commentaire que l'ange de la colère est une bonne lecture. Je le lirai donc.
(est-ce aussi un pavé ?)
à tantôt | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] Lun 1 Mar 2010 - 9:11 | |
| L'ange de la colère est une très bonne lecture, quand même pas tout à fait au niveau des Dukay, mais très bien quand même. Et c'est bien plus court, 400 et quelques pages seulement | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] Mer 22 Sep 2010 - 19:25 | |
| Fiançailles Ce livre, très court est aussi très beau. C' est un livre clairement daté, on le sait dès le début. Il s' agit d' un drame intime, délicat et pudique. Il parle d' une époque révolue, mais il a aussi toute la magie d' un art de conter qui a disparu. Et où l' imagination du lecteur est sollicitée tout comme son interprétation. Ceux qui connaissent Ramuz ou son compatriote Cingria, devraient se sentir concernés. Quant à la littérature hongroise, masquée par la Deuxième Guerre mondiale, puis par le communisme, elle m' apparait comme la littérature italienne... A découvrir ! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] Mar 10 Mai 2011 - 21:56 | |
| Printemps mortel Un jeune homme va se suicider et écrit une lettre à un ami d'autrefois croisé par hasard, à qui il veut conter l'histoire de sa vie et ce qui l'a conduit au geste qu'il va accomplir. J'ai été plutôt déçue par cette histoire, datée et pas très originale, tous les éléments d'un mélodrame conventionnel, l'amour malheureux, la ruine par le jeu...Et rien n'est vraiment crédible, c'est plein d'invraisemblances, le revirement soudain d'Edit à la fin en particulier. J'ai eu la sensation de me trouver devant une oeuvre de jeunesse d'un écrivain qui se cherchait encore. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] Mer 22 Juin 2011 - 22:56 | |
| L’âme qui s’éteint Le narrateur est un Hongrois, Janos Pekri vivant à Hawaï. Lors d’un voyage de se femme et de son fils, il est pris de nostalgie pour son pays natal et les gens qu’il y a aimé, et il écrit l’histoire de sa vie, pour saisir les instants perdus, et fixer certains souvenirs avant qu’ils ne s’effacent définitivement. Il nous raconte de beaux souvenirs de l’enfance, son amour pour ses parents. Et puis les moments difficiles, la mort du part, la vente du domaine familial, l’impossibilité de trouver du travail et de s’assurer une vie digne. Et la décision de partir aux USA, pour faire fortune et revenir. Le voyage se passe bien différemment ce qu’il avait prévu, subsister aux USA est difficile. Mais petit à petit il s’y crée des liens, rencontre Jennifer, fonde une famille, se fait une situation convenable, même si elle est loin d’être luxueuse. Suite à un voyage en Europe avec sa femme et son fils, il réalise à quel point tout son passé hongrois n’est plus du passé, sans retour possible. Lajos Zilahy restitue d’une façon touchante et très authentique le déchirement de cet homme entre deux mondes, dans chacun d’enter eux il y a des choses et des gens qui lui sont au combien précieux, mais les deux univers sont inconciliables, on ne peut en même temps être ici et ailleurs. Son personnage est à chaque moment amputé d’une partie de lui-même, il ne pourra jamais plus retrouver son unité et sa sérénité. Il s’agit d’une certaine façon d’un livre prophétique, car peu de temps après, l’auteur a dû lui aussi émigrer aux USA et quitter définitivement son pays, passé sous le joug soviétique. Il en est d’autant plus poignant. - Citation :
- Dans les îles hawaïennes, il n’y a jamais d’hiver. Il n’y a jamais de neige, jamais de givre. C’est le printemps éternel avec le ciel d’un bleu doré, immense, toujours couvert, la mer chaude, vert clair, la senteur parfumée de la mer et des plantes tropicales, et, parfois, je suis pris d’une nostalgie des hivers hongrois froids à faire claquer les dents que je pourrais en mourir. Etre assis derrière les vitres couvertes de fleurs de givre, auprès de la chaleur d’un poêle et manger du lard froid ! Il y a aussi une légère odeur de fumée de poêle et de pomme cuite dans ma chambre.
- Citation :
- Il y a dans la vie des instants inoubliables, des instants qui s’enfoncent comme de minuscules aiguilles dans votre chair et dans vos nerfs, qui pénètrent si profondément et d’une façon si tranchante dans votre mémoire, que le temps ne peut jamais les effacer. On cite volontiers les moments brillants de la vie ; à toute occasion, on brode dessus, on les retouche ; les moments intéressants s’effacent lentement, ils meurent dans la fumée des cigares, au-dessus des verres de vin. Seuls sont éternels ceux que l’on ne peut raconter. Ces instants dénudés se cachent pudiquement au fond du cœur, c’est là qu’ils vivent leur vie solitaire.
- Citation :
- Je cherchais à imaginer – une fois de plus – ce qui m’arriverait si je pouvais me décider à rentrer dans mon pays. C’est alors que je sentis, pour la première fois, combien je regretterais l’Amérique. J’évoquais la misère de ces cinq années et elles s’embellissaient dans mon souvenir, parce que c’était moi que les avaient vécues. C’était ma jeunesse, faite de luttes et d’espoirs.
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| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] Ven 30 Sep 2011 - 23:03 | |
| J'ai beaucoup de plaisir à me plonger dans Les Dukay...quelques mois après Banffy, la comparaison permet de souligner les richesses des deux auteurs : Zilahy est plus léger, virtuose et euphorique alors même qu'il évoque une perte et la fin d'un monde. Son écriture virevolte, à travers des accélérations permanentes qui semblent briser les barrières du temps. La magie de l'écriture repousse alors la tristesse d'une disparition. La perception d'un contexte politique est sans doute plus évidente que chez Banffy, qui rend parfois très opaque l'évocation des successives crises parlementaires (mais c'est pour mieux faire ressortir l'opposition entre politique intérieure et politique étrangère). La lecture est ainsi plus douloureuse et pesante, mais l'intensité amoureuse offre un échappatoire par l'extrême, un vertige pathétique particulièrement sensible. Chez Zilahy, les liens entre les personnages sont plus mouvants et incertains. Après avoir connu l'obsession de Kristina, je suis désormais les pérégrinations de Zia. | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] Dim 2 Oct 2011 - 20:58 | |
| J'ai quasiment terminé Les Dukay, et le sens de l'anecdote de Zilahy est toujours aussi brillant et réjouissant. L'écriture est pétillante, fulgurante ...même quand il s'agit d'évoquer l'effondrement d'un couple. La force expressive du récit est telle (mélangeant les personnages, les univers, sans jamais perdre le lecteur) que l'intensité et l'unité du roman proviennent justement de cet apparent désordre. Ce sont des souvenirs qui s'entrechoquent, pour dessiner une illusion qui se doit pourtant d'accepter les ravages du temps. Je vais laisser reposer tout cela, avant de poursuivre un peu plus tard avec L'ange de la colère. | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] Lun 24 Oct 2011 - 14:41 | |
| L'Ange de la Colère
La structure est en effet bien différente : si Les Dukay jouait habilement avec les basculements temporels, la seconde guerre mondiale concentre ici l'essentiel des développements. Zilahy explore avec beaucoup de clarté l'ambiguité et la complexité de l'édifice politique hongrois alors que l'Allemagne a étendu son influence...Mihaly Ursi, "Ursa Major" tient seul le premier rôle : le personnage est passionnant et Zilahy se permet de créer des échos avec le premier roman (la rencontre de Zia Dukay à Mandria prend une autre ampleur). Le style est toujours fascinant dans son enthousiasme, cependant non dénué d'amertume...notamment lors d'un final où la Hongrie devient communiste : Ursi et ses proches apparaissent alors déconnectés d'une réalité qui leur échappe, ne pouvant que subir le poids des changements de l'Histoire. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] Jeu 17 Nov 2011 - 21:25 | |
| Les Dukay
Une oeuvre exceptionnelle ! un roman envoutant ! une pétulante, endiablée, irrésistible plongée dans le monde aristocratique d'une Hongrie qui voit sa noblesse se déliter. Je ne reviendrais pas sur les aspects déjà évoqués par les posts précédents (lisez-les vous sauterez sur Zilahy et vous plongerez dans la saga des Dukay avec exaltation, peur, battements du coeur et compassion, on est à la limite d'un très bon roman de cape et d'épée en bien meilleur parce que plus drôle, plus enjoué, plus vivant, gouleyant comme un très bon tokay).
Par contre je voudrais insister sur deux éléments du livre qui en font le charme et l'attraction : la manière d'envisager les destins féminins et l'humour.
Beaucoup de femmes sont les figures invraisemblables, irréductibles, irrévérentes de ce roman : à commencer par la comtesse Menti, la mère, la doyenne, la pure et dure, celle qui porte les stigmates de la noblesse d'antan : rigueur, froideur et discrétion ; à l'opposé le lecteur découvre, écarquillant les yeux : Bereli (Mme Couteaux) cette française, déchue, vieillissante, avachie et adroite qui vient guider les huit ans de la petite Zia ; elle lui apprendra des chants paillards, l'effrayera en lui mettant plein la bouche du sang révolutionnaire qui décapita les rois, lui donnera les clefs d'une féminité assumée, victorieuse, qui se porte à la pointe du sein. Paradoxalement (mais c'ests souvent ainsi), Zia sortira de cette éducation pour le moins agitée : droite, sereine, saine et pure (trop peut-être), il lui faudra passer par bien des souffrances pour atteindre ce qu'il y a de plus beau au monde : la confiance.
A l'inverse Kristina est une dévergondée, de ces femmes qui font du sexe, de l'argent, de la consommation des mets, des autres, des rêves, une orgie, une bacchanale, une effervescence. Jouisseuse, elle se libère vite du joug des hommes et défend sa liberté comme une garçonne. Elle représente dans sa puissance de domination la femme libérée de ces années folles, tout en restant redevable à son père de l'argent qu'elle dépense. L'ambiguité, toujours, fait des personnages de Zilahy des êtres troubles, intéressants, magiquement surprenants, inoubliables.
Et quel talent narratif ! 650 pages allègres qui se dévorent comme le taureau entier cuit à la broche le jour des noces de Zia. Rien n'arrête la logorrhée et quel plaisir ! Les saillies sont incessantes, certaines scenettes pourraient être détachées du lot tout en conservant toutes leur saveur, toute leur fraîcheur, toute leur lucidité. Car ce dont nous parle Zilahy (en 1947, juste après la guerre) c'est d'un monde fini, d'un monde qui a pourri, d'un monde que l'on voit lentement se disloquer, somnambuliquement attiré par les sirènes du nazisme ou décimé par les idées des révolutionnaires bolchéviks, lentement la noblesse hongroise sombre, tel un titanic trop lourd, trop beau, trop fastueux pour être rentable dans un monde qui se précipite vers les rondeurs affriolantes de l'argent-roi.
Rien ne pourra sauver ce monde (et devrait-il être sauvé ?) même pas l'humour, irrévérend, subtil, inlassable, tonitruant de l'auteur. Un humour qui fait friser la moustache, allonger la jambe, reluquer les belles donzelles avec un sourire aigrillard, un humour qui parfois cingle, libère une parole tellement vraie, lourde, qu'elle ne peut s'entendre qu'à travers le tamis des mots drôles. Sans compter, une touche (surtout à la fin) plus tendre, plus posée, plus intense pour dire l'amour entre deux êtres que tout sépare (le rang social, l'argent, la culture, les relations, les aspirations). On trouve alors une douceur, une mansuétude mêlée d'inquiétude qui rend totalement honneur à l'art consommé du conteur Zilahy.
bon j'arrête... je vous ai convaincu ? | |
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| Sujet: Re: Lajos Zilahy [Transylvanie] | |
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| | | | Lajos Zilahy [Transylvanie] | |
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