Agatha Christie

Dix petits nègres

Totalement embarquée par cette histoire diabolique, intense, sinueuse, et qui promène le lecteur dans tous les sens pour ne livrer ses secrets qu'à la toute dernière partie.
Quel esprit a pu accoucher d'une histoire pareille ?
Rien que pour cela on a envie de connaître à fond cette grande dame et cette conteuse hors pair.

Quand on associe à une énigme policière déjà passionnante une comptine, dix petites statuettes de nègres, une île battue par les vents, des personnages pétris et figés dans leur culpabilité, des dialogues incisifs auxquels succèdent les pensées secrètes des uns et des autres, et un véritable casse tête sur le "whodunnit"(qui a fait le coup) et "howdunnit" (comment s'y est-il pris), on a vraiment tout en main pour dévorer ce livre en quelques heures.

Réel bonheur de lire, plaisir garanti à cette lecture, qui réunit tout ce qui fait un bon livre et pas seulement un bon livre policier.
J'en redemande.

Contente que tu aies apprécié ta lecture Darkanny.

Les deux derniers chapitres m'ont laissé un très bon souvenir.

Spoiler:

Okay !

Je les avais tous soupçonnés à un moment ou un autre, c'est en ça que je trouve du talent à cette énigme, tout le monde croit que c'est l'autre et "un" autre plus particulièrement jusqu'à ce qu'à chaque élimination par meurtre, celui qui se trouve assassiné ne figure plus parmi les suspects, et ceci jusqu' à zéro survivant, c'est là que j'en ai définitement perdu ma foi et ai rayé toute qualité de détective en moi.

Enigme insoluble ?
Lisez et vous verrez.

Je les ai tous lus je crois, il y a bien longtemps mais Les dix petits nègres faisait partie de mes préférés (avec Mr. Brown ou quelque chose comme ça) et je me suis fait avoir aussi

C'est l'un des derniers que j'ai lu, faut dire que j'avais vu un film qui en était adapté, et pour le coup, je connaissais le ressort de l'histoire.

Un cadavre dans la bibliothèque (1941)

   Un cadavre dans la bibliothèque de Arthur et Dolly Bantry, un militaire à la retraite et sa femme amie de Miss Marple. Une jeune blonde décolorée sur le tapis devant la cheminée ! L'enquête se fera par la police avec l'assistance discrète de Miss Marple et d'un policier à la retraite et se fait entre le village et un hôtel de luxe dans le comté voisin.

  Une galerie de personnages typés : jeunes femmes peu fortunés et dures, amoureux transi, séducteur de service, vieil infirme au moral d'acier... et Miss Marple qu'on ne voit pas tant que ça car le récit nous fait plutôt suivre les policiers afin de nous faire avaler les différentes données de l'enquête. Miss Marple qui va regarder là où est planquée la poussière sous le tapis et finir par débrouiller l'affaire, révélant au passage que les caractères ne sont pas forcément ce qu'ils paraissent être. 

  Et puis un peu d'humour. Si c'est un peu inégal et peut-être un brin mécanique dans ces deux cent petites pages, il faut reconnaitre que l'humour et l'impression d'être en terrain connu (même si on en est à son premier Miss Marple), et surtout le suspens, font passer un assez bon moment. Pas inoubliable, mais un bon moment qui va chatouiller nos cordes sensibles élémentaires avides d'histoires et de pages à tourner.


   - Vous ne me croirez sans doute pas, fit sir Henry en pesant ses mots, mais vous avez en bas, assise au salon en ce moment précis, une experte pour résoudre ce genre d'énigme. Une personne meilleure que moi dans cet exercice et qui, selon toute vraisemblance, pourrait bien avoir des tuyaux intéressants sur le voisinage.
   - Comment ça ?
   - En bas, dans le salon, à côté du troisième pilier sur la gauche, est assise une vieille demoiselle au visage doux et placide mais dont l'esprit a exploré sans broncher les profondeurs de la malignité humaine. Elle s'appelle Miss Marple, elle habite le village de St Mary Mead, à deux kilomètres de Gossington, c'est une amie des Bantry - et, dès qu'il s'agit de dépister un criminel, elle est championne toutes catégories, Conway !  

   Il faut reconnaitre quand même qu'il y a une noirceur certaine dans cette tambouille, et une forme de brutalité dans les rapports de classes.

Miss Marple a beau être une curieuse petite commère, vieille fille invétérée. Elle est délicieuse et rassurante je trouve. Et j´ai l´impression que ça a toujours un côté un peu mécanique chez Agatha Christie.

C'est une littérature de genre avec les passages obligés et les simplifications inévitables. Mais on le sait en ouvrant le livre. Et j'ai passé de si bons moments avec ça dans mes jeunes années...

en tout cas pour comparer avec une lecture récente dont j'ai oublié le titre, histoire de braquage de fourgons blindés par Richard Stark, je n'ai certainement pas eu moins de plaisir dans les passages obligés d'Agatha Christie.

huhu.

Arabella a écrit:

Et j'ai passé de si bons moments avec ça dans mes jeunes années...

Moi aussi. Ce qui peut paraitre mécanique est le manque d'émotion dans ses livres. Tout passe (les meurtres les plus horribles par exemple) sous le vernis de la bienséance British. Mais c'est pas désagréable.

Mon tout premier livre d'Agatha Christie était LES DIX PETITS NEGRES, c'était une lecture au collège. j'ai tout de suite accrochée et cela ne m'a pas laché.
C'est un de mes préférés avec Cartes sur tables et Le crime de L'Orient Express. Je n'ai pas encore lu tous les romans mais une grande partie.
Je préfère de loin Hercule Poirot à Miss Marple ^^

Ah, la question incontournable, Miss Marple ou Hercule Poirot....

oceanelys a écrit:

Mon tout premier livre d'Agatha Christie était LES DIX PETITS NEGRES, c'était une lecture au collège. j'ai tout de suite accrochée et cela ne m'a pas laché.
C'est un de mes préférés avec Cartes sur tables et Le crime de L'Orient Express. Je n'ai pas encore lu tous les romans mais une grande partie.
Je préfère de loin Hercule Poirot à Miss Marple ^^

Moi, je suis d'accord avec toi oceanelys, Hercule est plus poilant que Miss Marple. En revanche, j'ai lu il y a quelque temps Meurtre en Mésopotamie qui n'est pas vraiment fameux fameux. Pour moi, je crois que mon préféré est Le meurtre de Roger Ackroyd, qui reste d'ailleurs une référence pour tous les écrivains qui ont suivi (Perez-Reverte ou Eco...). Et je ne connais pas Cartes sur table (peut-être l'occasion de le lire in english ??)... à voir !

Oui le Meutre de Roger Ackroyd est très bien aussi.
L'acteur David Suchet interprète POIROT à merveille, la série est tès bien aussi à regarder

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Evil under the sun / Les Vacances d’Hercule Poirot

Citation :

Présentation de l’éditeur
Hercule Poirot décide de s’offrir des vacances bien méritées dans une station balnéaire d’une petite île au large des côtes du Devon. Il aspire à la tranquillité mais lorsqu’on retrouve le corps d’Arlena Stuart, une jeune actrice en vue, il est aussitôt mêlé à l’enquête. Le célèbre détective belge va découvrir que quasiment tout le monde sur l’île connaissait la victime et que parmi ses proches, chacun aurait au moins une bonne raison de vouloir se débarrasser d’elle. Il reste toutefois une question sans réponse : Qui a eu assez de cran pour passer à l’acte ?

Si quelqu’un m’avait dit avant cet été que j’allais lire un Poirot, je lui aurais répondu : Ah non, pas possible !
Mais une fois de plus, c’est le sujet de l’île qui a décidé autrement. J’ai l'impression que les îles sont devenues mes « sirènes » qui m’amènent vers des livres pas envisagés avant cette LC

Après que j’ai vu que ce roman s’est inspiré de l’île Burgh et de ce sublime hôtel d’art déco (tout comme dans la belle adaptation du téléfilm avec David Suchet), comment résister ?!

Je l’ai déjà dit (probablement sur ce fil), cela fait bon nombre d’années que j’ai lu Agatha Christie. Dans le temps il s’agissait surtout de ses romans autour de Miss Marple, Tommy et Tuppence et naturellement sa fameuse Sourcière.

Ayant grandi lors des années quand Albert Finney, qui avait pris le rôle d’Hercule Poirot dans le film Le Crime de l’Orient-Express (1974), était considéré étant LE Poirot, je ne pouvais jamais trop voir le charme et l’intérêt dans ce personnage… du coup, lors du moment qu’il s’agissait de lire Agatha Christie, j’ai laissé de côté volontairement les romans autour du détective belge.

Ceci a changé depuis que je suivais les adaptations avec David Suchet dans le rôle… mais je trouvais qu’il était suffisant de voir les téléfilms, pas envie d’y retourner à ses livres.
Mais voilà, un hôtel et une île m’ont donné la première lecture d’un Hercule Poirot.

Et je dois dire que je me suis régalée ! Mais vraiment !
Dans toutes les interviews que j’ai vue avec David Suchet il a plus d’une fois mentionné qu’elle était si douée pour les dialogues et je ne peux que dire : oui, absolument.

Ce roman (dont j’ai toujours aimé probablement le plus le ‘twist’ du meurtre dans tous ses livres) est fait à peu près de 90% de dialogue. Pas une minute pour s’ennuyer, on suit la trame de l’histoire avec beaucoup d’intérêt.
C’est un tourne-pages plus que réussi !
J’ai tellement adoré, il se peut tout à fait que je vais en lire dans les semaines/mois à venir d’autres…

L’hôtel (et l’île) ont été une inspiration pour Agatha Christie, non seulement Les Vacances d'Hercule Poirot mais aussi Dix petits nègres s’y déroulent