Mohammed DibJ'aimerais rendre hommage et contribuer à faire connaître un grand écrivain algérien :
Mohammed Dib (1920-2003). Il a produit en langue française l'oeuvre littéraire la plus importante et la plus riche de son pays.
« Cet homme d'un pays qui n'a rien à voir avec les arbres de ma fenêtre parle avec les mots de Villon et de Péguy » a dit un jour de lui Louis Aragon. Et c'est vrai, son écriture est superbe, précise, pleine de finesse et de retenue. La qualité de ses thèmes, la reflexion qu'elle soutend ont fait de chaque lecture une découverte merveilleuse et un enchantement.
Mohammed Dib a su créer son univers et j'ai ressenti comme un cadeau d'avoir pu y pénétrer !
“ L'air qu'il fait entendre sur son clavecin est une musique intérieure qui parle au cœur.”
Jean Déjeux
Résumé de sa vie (d'après l'article de Wikipédia) et présentation des oeuvres importantes :
Mohammed Dib nait à Tlemcen. Jeune, il écrit des poèmes et peind. Sa rencontre avec un instituteur français, Roger Bellissant le pousse vers l'écriture.
Mohammed Dib devient instituteur puis dessinateur de maquettes de tapis, journaliste au journal progressiste “Alger républicain” et au journal du Parti communiste algérien. Il se marie avec Colette Bellissant, dont il a quatre enfants. Il séjourne à plusieurs reprises en France, fait paraître aux Éditions du Seuil
La Grande Maison, premier volet de sa trilogie
Algérie, inspirée par sa ville natale, qui décrit l'atmosphère de l'Algérie rurale. Les deux autres volets de la trilogie sont
L'Incendie et
Le Métier à tisser.
Un Été africain aborde explicitement le thème de la guerre d'indépendance. Il est chassé d'Algérie à cause de ses activités militantes mais André Malraux et Albert Camus interviennent pour qu'il s'installe en France. Il habite alors à Mougins, dans les Alpes-Maritimes. En 1962,
Qui se souvient de la mer marque un tournant de son écriture qui devient plus onirique et le fantastique. Dans
Cours sur la rive sauvage et La Danse du roi, il poursuit une quête introspective autour des thèmes de la condition humaine, de la féminité et de la mort.
Mohammed Dib enseigne ensuite à l'Université de Californie à Los Angeles, qui lui inspirera son roman en vers « L.A. Trip ». À partir de 1975 il se rend plusieurs fois en Finlande où il collabore, avec Guillevic, à des traductions d'écrivains finlandais. Ces séjours lui inspirent sa « trilogie nordique » :
Neiges de marbre, Le Sommeil d'Ève et L'Infante maure. Ses recueils de poèmes,
Omneros,
Feu beau feu, sont des célébrations de l'amour et de l'érotisme. Dans ses derniers livres,
Simorgh, puis
Laëzza, terminé peu avant sa mort, il revient, sous la forme d'un puzzle littéraire, sur ses souvenirs de jeunesse.
Mohammed Dib a reçu de nombreux Prix dont le Grand Prix de la Francophonie de l'Académie française en 1994, attribué pour la première fois à un écrivain maghrébin et en 1998 le Prix Mallarmé pour son recueil de poèmes L'enfant-jazz. A la fin de sa vie, il aurait été question de lui attribuer lePrix Nobel de littérature...(Dommage ! Pour moi, il le méritait...)
Oeuvres :La Grande Maison, roman, Le Seuil, 1952 et Points Seuil. Prix Fénéon,1953.
L'Incendie, roman, Le Seuil, 1954 et Points Seuil.
Au café, nouvelles, Gallimard, 1955; Sindbad, 1984.
Le Métier à tisser , roman, Le Seuil, 1957 et Points Seuil.
Baba Fekrane, contes pour enfants, La Farandole, 1959.
Ombre gardienne, poèmes, Gallimard, 1960; Sindbad, 1981; La Différence, 2003.
Qui se souvient de la mer, roman, Le Seuil, 1962, Points Seuil, Paris, La Différence, coll. "Minos", 2007.
La Danse du roi, roman, Le Seuil, 1968.
Dieu en barbarie, roman, Le Seuil, 1970.
Formulaires, poèmes, Le Seuil, 1970.
Le Maître de chasse, roman, Le Seuil, 1973 et Points Seuil.
Le Chat qui boude, contes pour enfants, La Farandole, 1974 et Albin Michel, 2004.
Omneros, poèmes, Le Seuil,1975.
Habel, roman, Le Seuil, 1977.
Feu beau feu, poèmes, Le Seuil, 1979.
Les Terrasses d'Orsol, roman, Sindbad, 1985; Paris, La Différence, coll. "Minos", 2002.
Le Sommeil d'Ève, roman, Sindbad, 1989; Paris, La Différence, coll. "Minos", 2003.
Neiges de marbre, roman, Sindbad, 1990; Paris, La Différence, coll. "Minos", 2003.
Le Désert sans détour, roman, Sindbad, 1992, Paris, La Différence, coll. "Minos", 2006.
L'Infante maure, roman, Albin Michel, 1994.
Tlemcen ou les lieux de l'écriture, textes et photos, La Revue noire, 1994.
La Nuit sauvage, roman, Albin Michel, 1995.
Si Diable veut, roman, Albin Michel, 1998.
L'Arbre à dires, nouvelles, essai, Albin Michel, 1998.
L'Enfant jazz, poèmes, La Différence, 1998.
Le Cœur insulaire, poèmes, La Différence, 2000.
Comme un bruit d'abeilles, Albin Michel, 2001.
L.A. Trip, roman, Paris, La Différence, 2003.
Simorgh, nouvelles, essai, Albin Michel, 2003.
Laëzza, nouvelles, essai,, Albin Michel, 2006.
Poésies, Paris, "Oeuvres complètes", La Différence, 2007.