Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Thomas Gunzig [Belgique]

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Arabella
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MessageSujet: Re: Thomas Gunzig [Belgique]   thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 EmptyVen 23 Mai 2008 - 19:04

Marie a écrit:
Citation :
En 1996, sa nouvelle Elle mettait les cafards en boîte
T'as lu ça, Sentinelle? J'aime beaucoup le titre..
Pas encore lu mais je compte étoffer prochainement mes connaissances sur l'auteur miammiam
conciliabule Je les mettrai en cerclage par après si cela t'intéresse toujours Wink
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MessageSujet: kuru   thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 EmptyJeu 5 Juin 2008 - 16:55

je glisse un mot sur KURU

des chapitres courts, un rythme qui se délie agréablement, sans phare, sans chichi, sans effort. Pas de style percutant, juste dire ce qu'il faut quand il le faut. La description d'un état de fait et de situations, le tout assez passif, tout comme les personnages principaux-Narrateurs que sont Fred le looser ultime et Katerine la bourgeoise qui attend que quelque chose explose en elle, autour d'elle.
Quelques phrases glissaient de-ci de-là qui percutent. Presque posées de façon anodines et qui pourraient limite passer inaperçu si l'on survolait le livre, comme les protagonistes survolent parfois leurs existences.

Et puis, étrangement, ça vire vers la limite de l'absurde, avec un brin de délire. La conspiration paranoïaque qui explose à la tête des "gentils" révolutionnaires, les pouvoirs de Katerine qui semblent vouloir lui faire péter la chair en lambeaux. ça monte, ça monte, on se dit que tout va vraiment finir dans une fabuleuse orgie de douleurs. Mais Gunzig enterre le tout, et se paye le toupet de nous donner un semblant de lueur (surtout dans le nombrilisme forcené d'ailleurs). On est heureux quand on est en accord avec sa folie douce.
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MessageSujet: kuru   thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 EmptyJeu 5 Juin 2008 - 17:39

KURU

Citation :
« Ils se retrouvèrent sur le canapé en alpaga, tous ses indicateurs corporels envoyaient au garçon des signaux de disponibilité : pupille dilatée, bouche entrouverte, une main dans les cheveux, jambes se croisant et se décroisant. Si Desmond Morris avait été là il aurait fait de la scène un cas d'école. Fabio se pencha vers elle, il sentait l'espresso, Acqua di Gio d'Armani et la poudre à lessiver, une pure merveille. Il l'embrassa, sa tête tourna, un léger vertige, la sensualité de son élément minéral Onyx mit le feu à son corps. Sa main se posa sur la cuisse de Fabio et remonta entre ses jambes. Fabio émit un « humpf ! » qui l'encouragea, elle défit la braguette, glissa la main à l'intérieur et intercepta avec adresse un sexe aussi dur qu'un pied de table. Fabio fit « Humpf, humpf ! » cessa de l'embrasser, se cambra en grimaçant et un liquide chaud jaillit entre les doigts de Katerine. Elle retira sa main un peu surprise, Fabio la regardait avec un air emmerdé :
Je suis désolé, ça ne m'est jamais arrivé avant. Il lui avait dit.
Elle s'était essuyé la main sur le canapé en alpaga, elle s'était dit que ça n'aurait pas dû se passer comme ça, que les étudiants du programme de l'école chic devaient faire l'amour pendant des heures devant des cheminées avec des voiles de soie sortis de nulle part venant leur caresser le dos. Puis elle fit le compte de ce que lui avait coûté l'institut de beauté et se sentit de mauvaise humeur.»
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Lucretius
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MessageSujet: Re: Thomas Gunzig [Belgique]   thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 EmptyVen 23 Jan 2009 - 21:30

Kuru est un des livres les plus drôles que j'aie lu. L'intrigue est délirante, et les portraits sont saignants.
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Mordicus
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MessageSujet: Re: Thomas Gunzig [Belgique]   thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 EmptyLun 24 Aoû 2009 - 22:12


Disponible en septembre :

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rivela
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MessageSujet: Re: Thomas Gunzig [Belgique]   thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 EmptySam 12 Sep 2009 - 11:32

j'ai écouté cette interview avec Gunzig sur une radio concernant son dernier ouvrage, intéressant ça donne envie de lire ses nouvelles.
Cliquez sur le lien et l'interview démarre à 1 heure 32 minutes et 30 secondes.
Durée 30minutes entrecoupées de chansons.
interview de Thomas Gunzig à la radio
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MessageSujet: Re: Thomas Gunzig [Belgique]   thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 EmptySam 12 Sep 2009 - 14:25

Bientôt terminé le recueil de nouvelles A part moi personne n'est mort. Deux nouvelles un peu moyennes bizarres sur la fin, mais le reste est étonnant, je ne m'attendais pas à ça. Sanglant, cynique, violent... ça m'a fait penser au Livre de sang de Barker. Je vais finir et creuser un petit avis.
Gunzig m'a surprise, cool!
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MessageSujet: Re: Thomas Gunzig [Belgique]   thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 EmptyDim 13 Sep 2009 - 0:51

J'ai feuilleté sur un rayon
thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 29686210
10.000 litres d'horreur pure
Illustrée par Blanquet, Bordel!
Si j'avais eu du fric sur moi je l'aurais empoché direct... Là faut que je piétine de patience jusqu'à je sais pas quand !
Chiotte.
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MessageSujet: A part moi personne n'est mort   thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 EmptyDim 13 Sep 2009 - 12:07

A part moi, personne n'est mort.

Des nouvelles qui tournent autour de gens paumés, aigris, confrontés à des choses bien pourries de la vie, et qui agissent sous l'impulsion (souvent sanglante) pour essayer de... trouver un sens à quelque chose (?) ou simplement s'occuper (?) ou faire péter les rouages d'une monotonie trop bien huilée (?).

Un style acide, des phrases qui coupent net, des histoires qui s'installent et explosent.
Un brin de Clive Barker dans le quotidien où surgit le fantastique (soit sous la forme d'une violence presque irréelle, mais bien crade, soit sous la forme de délires mentaux déformant le monde autour), le cynisme et le gore.

Triple genèse d'un tueur en série sur les modes de l'exclusion volontaire, de l'exclusion forcée et de la déviance sociale.
Citation :
Il y avait trois types dans cette histoire. Trois types rendus vraiment dégueulasses par les vies qu'ils avaient, des vies faites de boulots aussi merdiques que gardien de nuit ou vidangeur dans des garages, des vies sans la moindre nana. D'ailleurs quelle nana voudrait d'un gardien de nuit ou d'un vidangeur ? Pas une, ou alors un laideron tout droit sorti du ruisseau et dont aucun des trois, malgré leur grand désespoir sexuel, n'avait envie de se satisfaire. Ils avaient des vies, enfin, imposant à leur organisme un important déficit en vitamines et en sels minéraux, jamais de légumes verts, jamais de fruits, jamais de viande. Des chips et du Coca, c'était tout ce que ces types mangeaient et buvaient. Tous les trois avaient de vraies mines de déterrés, ils auraient pu faire de la figuration dans un film de George A. Romero. Ils se dégoûtaient les uns les autres.
Ils s'emmerdent et "décident" de faire péter le centre commercial en face duquel ils habitent.
Action désespérée, complètement débile, juste pour faire, faire du bruit, se venger, se bouger.
C'est d'un humour sombre à faire grincer les dents.

Baptême de l'air.
Un ado se retrouve enterré vivant avec son petit frère, nourrisson ou quasi. Dehors c'est la guerre, les bombardements.
L'ado essaye de donner un semblant de repères à son frère en attendant... en attendant que ça passe.
Sorte de folie furieuse qui se développe petit à petit chez l'ado, qui joue plusieurs rôles pour essayer d'éduquer l'enfant.
Image d'un cheval survivant qui passe et se fait mitrailler par les avions... sans bouger il devient charpie.
Du gris, du sang, de la solitude. (ça rappelle l'ambiance de La route de McCarthy, côté "pétage de plomb").
Une fin terriblement cynique, et flippante.

La technique de abattement simulé.
Un fermier bourré, un coq de combat en plein cagnard, un bébé.
Résultat vraiment d'une beaufittude sanglante. Gunzig va droit là où on sait qu'il va aller, on voit les plans comme au ciné : le fermier qui roupille d'alcool, le coq de combat qui s'énerve à cause de l'immobilité et du soleil, l'enfant sans défense dans son berceau.
Horriblement visqueux sans même que l'auteur est besoin d'aller bien loin.
Très fort.

Situation instable penchant vers le mois d'août.
La guerre. Un soldat est capturé et torturé par l'armée ennemie. Une torture. Une torture qui va le mener vers un monde halluciné.
Ou comment la découverte du masochisme peut mener à des pays merveilleux.
(Celle la passe toute seule, sans grand éclat, grand mystère, et grandes "sensations". A la limite de : "bon ça commence oui... ?")

Belle du saigneur.
Le médecin de Grégoire lui dit que ses douleurs à la prostate sont dues au fait qu'il "n'évacue pas". Comme Grégoire ne supporte pas de se masturber, et refuse d'avoir recours à une prostituée.
Du coup, il va inviter Caroline au resto et la sauter. Et pour ça la baratiner à mort. Seulement Caroline est assez surprenante sous ses airs "normaux"...
(Je suis restée un peu sur ma faim...)

En parallèle, (et bien plus marquante pour moi) Minitrip qui voulait photographier les abattements de vaches folles, tombe en panne au milieu de la campagne. Un fermier s'arrête... et il veut un peu plus que la dépanner. Mais elle a un .38 sur elle.
Adoré cette histoire qui reprend bien les ficelles des films d'horreur où on se dit : noooon tombe pas en panne sur cette route ! noooon pas ce fermier tout moche, graisseux, visqueux, libidineux.... ! Nooon ne va pas demander de l'aide dans cette baraque !
ça fonctionne à merveille !

Le monde rouge vif des hommes sans tête.
Gros délire sur "et si les femmes venaient d'ailleurs et manipulaient les hommes" ?
Petit à petit un mec va perdre la tête et le sens des réalités, s'imaginant que le monde n'était fait que d'hommes, que les femmes ne sont pas humaines. Il va se mettre à observer sa petite amie. Une sorte de béance qui aspire la réalité si elle n'est pas remplie :
Citation :
[...]l'appel se fit plus pressant, dans son ventre le vide avait grandi, il devenait énorme, la différence de pression entre la chambre et le ventre de Martine était dangereusement élevée, il risquait de bientôt tout aspirer dans son intérieur.
Martine respirait plus fort, son cou perlait de sueur.
Les murs de la chambre disparurent, révélant l'obscurité qui se trouvait derrière, les meubles disparurent, le sol disparut.
L'espace était en train de basculer.
Martine soupirait.
Je me mis dedans et rétablis l'équilibre.
Et non, ce n'est pas la version romantique de l'homme et la femme ensemble ça fait tenir le monde dans une balance parfaitement bien équilibrée. C'est plutôt un équilibre flippant parce que non maîtrisé, non décidé. Esclave de l'équilibre.

Vérité sauvage en quantité par toute saison.
Un mec au fin fond du Pôle Nord pour des relevés météorologiques, vit seul avec ses trois huskies. Un contact quelques minutes par semaine avec PetitFrère. Rien de plus. Et la radio. Des vagues de suicide dans le reste du monde. Son contact se coupe. Le monde entier meurt. Il est seul.
Citation :
[...]Les lemmings pullulent, animant les vallées de leur chant d'amour et de leurs orgasmes stridents. Passé un certain nombre, ils deviennent nerveux, certains meurent sur place, le cœur laminé par trop d'efforts, d'autres s'engagent en une mystérieuse migration, jusqu'à la mer, où ils se jettent par milliers, rétablissant ainsi l'équilibre.
Je ne pus m'empêcher de voir dans ce phénomène l'explication du drame qu'étaient en train de vivre les cinq milliards d'âmes, là-haut, agglutinées vers le nord.

(ça fait un peu penser à des histoires de La quatrième dimension. ça se lit tout seul, comme une sorte de conte sur l'humanité. Pas transcendant cela dit)

A part moi, personne n'est mort.
Et si des insecticides trop violent provoqués des malformations cérébrales chez les nouveaux nés ?
Des gens qui se développent plus vite, et sont plus violents aussi.

ça part très très bien cette histoire, avec 3 gars qui attendent la naissance de leurs 3 enfants à l'hôpital. Qui discutent. Et quelques années plus tard, on découvre ce qu'ils sont devenus, et surtout leurs enfants, l'un d'eux "contaminé". Exil dans un coin paumé pour être guéri.
Seulement, je sais pas, ça a pas fonctionné. Peut-être que le format court de la nouvelle n'était pas suffisant pour une telle histoire.
Ou alors faudrait que je la relise.
Des trucs bien sur l'amour, le danger de toujours vouloir de la chaleur...

La vie brûlante des bois et des forêts.
Complètement incroyable! J'ai adoré ! Un type un matin se réveille avec des yeux qui lui poussent partout, soit directement sur la tête, soit au bout de tentacules. Il s'amuse à faire peur aux gens, à vivre comme il peut, et veut. Il finit par aller s'isoler dans la montagne, par peur de se faire taper, lyncher. Il est heureux, tout va bien. Si ce n'est ses migraines terribles.

Joli conte horrifique, vraiment. Tout coule tout seul. Tout est bien visible, le type, la montagne, la peur des gens, les yeux partout.
Parfait.

La vie sans ligne d'horizon.
Un homme part s'isoler dans une vieille maison où la propriétaire est morte.
Dans cette maison, des tâches de moisies étranges, jaunâtres, s'étalent sur les murs. De plus en plus chaque jour. Au début l'homme veut s'en débarrasser, puis il trouve un album de photos pas tout à fait comme les autres, il découvre un truc bizarre dans la cave, il commence à vouloir savoir, à vivre avec.

ça fait un peu : et si la famille Addams mourait et qu'un mec comme tout le monde y vivait, que lui arriverait-il ?

Lugubre, mystérieux, odoriférant.
Gunzig est balèze pour transmettre une atmosphère étouffante, écœurante.

En lettres de feu dans le ciel du Seigneur.

Ou comment l'ennui et l'habitude de tuer en masse (des animaux) amène 3 mecs en Safari en Afrique à un génocide.

Précis, concis, sans fard, sans détour. Excellent. Les mecs sont crades et débiles. ça rappelle des trucs bien sadiques des films des années 70 genre La dernière maison sur la gauche. Terrible.

Gloire et colère dans le minable petit loft du dessus.
Drogue, enfermement, période glaciale. Les délires qui mènent à des actes irréversibles. L'horreur qui vient s'écrouler sur le pas de sa porte après avoir pollué l'esprit (joli laïus sur les informations et la violence à la tv).
Belle histoire, macabre, et complètement désespérée sur l'humanité.





Gunzig est très fort pour poser une ambiance et des personnages en quelques lignes, bien pensées, concises. On les voit, on les sent, c'est limite cinématographique tant c'est efficace.

Toujours des losers, toujours du sang qui finit par gicler, de la violence, du sado-masochisme.
Rien n'est tendre autour de l'homme, alors évidemment l'homme aussi finit par péter un plomb et sombrer dans la violence.
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MessageSujet: Mort d'un parfait bilingue   thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 EmptyLun 21 Sep 2009 - 14:22

Mort d'un parfait bilingue

thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 Mortbi10

Comme vous le savez (si j'ai ouvert un fil sur l'auteur, ce n'est pas vraiment par hasard), j’aime bien Thomas Gunzig : j’aime bien sa bouille, j’aime bien sa fantaisie, son sens du grotesque et du dérisoire, son côté décalé et son ton grinçant.

Thomas Gunzig excelle surtout dans l’écriture de nouvelles, sa dernière publication Au Diable Vauvert et s’intitulant « Assortiment pour une vie meilleure » ne devrait pas le démentir (ce recueil de textes écrits entre 2004 et 2009 rejoindra sans nul doute très prochainement ma PAL déjà bien remplie).

Mort d’un parfait bilingue est le premier roman de l’auteur, premier roman pour lequel il empochera un des prix les plus prestigieux de Belgique : le Prix Victor Rossel, en 2001.


Nous sommes en pleine guerre, dans un pays qu’on ne nomme jamais mais qui n’est pas sans rappeler le conflit de l'ex-Yougoslavie. Guerre militaire mais aussi – et surtout - guerre médiatique où les émissions de télé-réalité tiennent le haut du pavé : jamais les sponsors n’ont investi autant de sommes astronomiques, raison pour laquelle ils seraient prêts à sacrifier pères et mères sur l’autel de l’audimat.

Roman découpé en deux parties et alternant les chapitres entre les deux ; première partie où Chester est un légume dans une chambre d’hôpital sous les soins d’une garde-malade pas toujours très sympathique surnommée Nicotine, chambre d’hôpital dans laquelle il va petit à petit reprendre ses forces et retrouver la mémoire sur les circonstances de sa présence dans ce triste lieu et deuxième partie dans laquelle nous suivons Chester, mercenaire et assassin par nécessité, sur le chemin de cette drôle de guerre.


Satire de notre société, ce roman ne fait pas dans la dentelle : beaucoup de violence, de cynisme mais aussi d’invraisemblances. Il y a des choses intéressantes mais d’autres nettement moins, cela part un peu dans tous les sens et n’est pas toujours du meilleur goût non plus. Il n’en reste qu’il y a un ‘ton’ propre à l’auteur, mais qui n’est sans doute pas le mieux exploité dans ce premier roman. Un roman que je ne conseille donc pas vraiment à ceux qui veulent découvrir Thomas Gunzig, étant visiblement un des moins bons de sa bibliographie. Positivons un peu, cela veut dire qu'il ne me reste que le meilleur à découvrir :)
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MessageSujet: Assortiment pour une vie meilleure   thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 EmptyLun 21 Sep 2009 - 14:26

thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 84626110

A propos de sa dernière publication en date, Assortiment pour une vie meilleure, dans un article paru dans le journal Le Soir.

Citation :
Les farces de Thomas Gunzig

PIERRE MAURY

vendredi 18 septembre 2009, 10:49


L'humour noir est la teinte qui convient au recueil de textes imprévisibles qu'est « Assortiment pour une vie meilleure ».

Par deux fois, un personnage de Thomas Gunzig parle d'une espèce de grenouille dont l'organisme résiste aux grands froids en subissant la congélation puis en se « réveillant » quand la température devient plus clémente. Une prisonnière y fait allusion rapidement pour faire comprendre l'âpreté de la guerre à laquelle elle a participé. Une conférencière qui a oublié ses notes et dont les diapositives sont mélangées s'y attarde plus longuement. La grenouille des bois de Nouvelle-Ecosse n'a plus, après les quelques pages qui lui sont consacrées, aucun secret pour nous. Malgré le dérapage peu maîtrisé de la conférence, qui s'embarque par vagues sur de douteuses associations d'idées.

Puisqu'il est question de dérapage, évoquons les voitures qui traversent ces nouvelles. Plusieurs d'entre elles, les plus nombreuses semble-t-il, sont des Fiat. Une Punto dans Amuse-bouches et pâté de lièvre, une autre Punto, vieille celle-là, dans Le beurre salé, encore une Punto dans L'héroïsme au temps de la grippe aviaire, une Panda, pour changer, dans Les origines de la vie (où on avait entendu parler pour la deuxième fois de la grenouille des bois de Nouvelle-Écosse).

Assortiment pour une vie meilleure est donc un recueil de textes écrits de 2004 à 2009 où l'on rencontre des grenouilles mortes puis ressuscitées, et des Fiat plus souvent Punto que Panda.

Est-il permis d'en tirer une conclusion ? Peut-être. L'assortiment est varié. D'autant que bien d'autres ingrédients sont utilisés dans sa composition. C'est bien le moins pour un menu inédit baptisé, selon le sous-titre, Carbowaterstoemp et autres spécialités. Qui évoque, malgré son appellation non contrôlée, un foisonnement de nourritures rarement assemblées. Un audacieux florilège de goûts où Le chocolat, suivi du Fromage, est précédé des Cornichons.

Les lecteurs de la chronique que Thomas Gunzig tient dans Le Soir, ceux qui l'écoutent ailleurs, connaissent une partie de sa fantaisie. Celle-ci s'exerce parfois aussi dans la vie : pour récupérer les droits du recueil, l'auteur a affronté l'éditeur original lors d'un duel d'art martial pendant une Foire du Livre de Bruxelles. L'écrivain a gagné. Le livre nous revient, considérablement augmenté. Il permet de vérifier ce qu'on savait déjà : c'est dans la fiction que s'exerce le mieux, et sans aucune limite, le pouvoir d'une fantaisie oscillant sans cesse entre le macabre et le grotesque, utilisant les ressources du réel (la grenouille et les Fiat) pour mieux s'en débarrasser et filer vers les conséquences imprévues de décisions définitives.

La preuve par deux exemples puisés dans les vingt-sept textes de l'ouvrage.

Dès Amuse-bouches et pâté de lièvre, qui l'ouvre, nous faisons la connaissance de François, assassin. Pas un assassin de hasard. Un assassin né, qui épouse son destin avec une foi inébranlable en celui-ci. À quarante-quatre ans, son tableau de chasse impressionne. Des fourmis, des mouches, des papillons, deux souris, une perruche. Déjà le dérisoire perce sous la gravité et un sourire vient détendre un visage froncé. Mais François, 140 de QI, veut aller plus loin. Choisir une victime humaine, une arme, une méthode. 140 de QI, faut-il le rappeler ? Car, oui, les tueurs en série, et la série ne fera que commencer, ont généralement une intelligence supérieure à la moyenne. François met toutes les chances de son côté, fait son autocritique quand il néglige un détail. Sinon qu'il n'avait rien compris à son couple, comme la chute nous l'apprend. Macabre et grotesque, en effet.

Dans Le meilleur du XXIe siècle, presque un roman bref, il court, il court, le furet… Dans l'immeuble sans âme mais à appartements où vit Amine, celui-ci a échangé un jeu vidéo contre l'animal aux dents aiguës. Un furet, donc. Qui aurait bien aimé faire ami-ami avec son nouveau propriétaire. Mais rien ne s'est passé comme prévu et le furet est furax. Il va le faire savoir à quelques habitants de l'immeuble lors du chemin qu'il se fraie vers la chambre d'Amine en passant par la loge du concierge, le lit de la très belle Aurélie et l'appartement de Jean-François. Le réel est très présent. Les conséquences imprévues de décisions définitives aussi.

Thomas Gunzig nous balade dans ses mondes tordus avec une aisance qui force l'admiration. Et qui pousse à en redemander.

Nouvelles, Assortiment pour une vie meilleure, THOMAS GUNZIG, Au diable vauvert, 489 pages
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MessageSujet: Re: Thomas Gunzig [Belgique]   thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 EmptyLun 21 Sep 2009 - 14:48

En Belgique, nous avons une façon très particulière de régler les problèmes de droits d'édition : Thomas Gunzig a affronté l'éditeur Luc Pire lors d'un duel d'art martial pendant la Foire du Livre de Bruxelles. Quelques images laugh

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Thomas a gagné cheers
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MessageSujet: Re: Thomas Gunzig [Belgique]   thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 EmptyMer 2 Oct 2013 - 14:21

thomas vinau - Thomas Gunzig [Belgique] - Page 2 84626110
Manuel de survie à l'usage des incapables.

Ça commence dans un supermarché. Martine Laverdure est une "vieille" caissière, pas assez rapide. La direction veut la virer. Elle a une relation discrète (plus ou moins) avec Jacques Chirac Oussoumo, l'assistant chef du rayon primeurs.
La RH demande à Jean-Jean (le chef de sécu) de poser des caméras discrètes dans le magasin, et de les choper en train de se bécoter sur leur lien de travail, ce qui est interdit et leur vaudra un renvoi.
L'image compromettante arrive rapidement sur le bureau de la direction. Convocation de Martine et Jacques Chirac. C'était sans compter sur le choc d'une telle nouvelle ("vous êtes virés") et la violence qu'elle peut engendrer. Et les dommages collatéraux.


De là, Gunzig dépeint notre monde (ou juste un chouia de SF : les manipulations génétiques permettent aux gens d'avoir des gènes et des caractéristiques d'animaux) : une jungle où la loi du plus fort essaye de régner à tout prix.

C'est une pantoufle agréable que de retrouver l'univers de Gunzig. Qui n'hésite pas à utiliser de grosses caricatures psychologiques pour appuyer son propos et le laisser partir dans tous les sens.

L'histoire est haletante comme un bonne course poursuite de film d'action.
Les personnages sont tous inadaptés d'une façon ou d'une autre, à la société ou aux autres, ou aux deux.
Il y a de l'amour qui surgit, viscéral, lumineux, comme un sauvetage en pleine tempête.

Dans ce roman vous trouverez des loups, qui aiment avoir du sang frais entre les crocs, un serpent qui louvoie tranquillement, aux aguets, à manipuler son monde et à froidement faire sa place, une loutre aimant batifoler et arrêter les fous furieux, un homme fragile, perdu, triste et lâche.
Un système hiérarchique de manager, d'emails expédiés, de réunions, de productivité et d'engrangement de bénéfices.
Un monde où l'on pourrait croire que tout s'achète.
Où Ikea pourrait bien acheter l'au-delà.

C'est drôle, émouvant, plein d'aventures, de rebondissements, de regards clairs, concis, et tranchants sur l'humain. Sans pour autant sombrer dans un manichéisme niais.

Un livre de Gunzig c'est comme un bonbon sucré avec un cœur acide, ou bien une de ceux qui piquent à faire les yeux tout rouges puis qui devient tout doux quand on s'y attarde.
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