Sydney Pollack

Bogart en contre emploi dans Sabrina, à la fois comme personnage et comme acteur, semble troubler la plupart d’entre vous…serait-ce la force des préjugés qui parle ?
Pour moi la version de Billy Wilder est très nettement supérieure. Film futile et invraisemblable mais sociologiquement intéressant.

Concernant Pollack (évitons le hors sujet), Out of Africa reste son film phare alors qu’il se démarque de ses autres réalisations par ses aspects politiques moindres.
Personne n’a parlé de Nos plus belles années sur la sombre période du maccarthysme, qui mérite de rentrer dans son top 5.

Il était également producteur, il a financé de nombreux films dont Raison et sentiments d'Ang Lee.

Ah oui, Nos Plus Belles Années... Il faudrait que je lui redonne une chance.

J'ai calé au bout de quelques minutes, Robert Redford qui se retourne, ses dents blanches à la Tom Cruise de La Guerre des Mondes (je suis allé chercher mes lunettes de soleil pour ne pas être ébloui), la photo sur-saturée de glamour dégoulinant, le plan sur Barbra Streisand.. Ah la la la la la, c'était trop, l'équivalent de la fille super sexy qui, au ralenti, balance ses cheveux mouillés, pitié.
Pris de convulsion, mes doigts se sont crispés sur la télécommande et je n'ai pas pu continuer.

sousmarin a écrit:

Personne n’a parlé de Nos plus belles années sur la sombre période du maccarthysme, qui mérite de rentrer dans son top 5.

Si moi! j'en ai parlé au début du post. Ce film m'avait marquée à sa sortie (en 74?) mais il est certain qu'il ne me ferait pas le même effet maintenant. Et puis c'est vrai, Pollack avait tendance à en faire trop parfois...

Donc je veux bien comprendre eXpie ...le film doit un peu dater à présent.

aériale a écrit:

sousmarin a écrit:

Personne n’a parlé de Nos plus belles années sur la sombre période du maccarthysme, qui mérite de rentrer dans son top 5.

Si moi! j'en ai parlé au début du post.

Oups, excuse moi.

eXPie a écrit:

Ah oui, Nos Plus Belles Années... Il faudrait que je lui redonne une chance.

J'ai calé au bout de quelques minutes, Robert Redford qui se retourne, ses dents blanches à la Tom Cruise de La Guerre des Mondes (je suis allé chercher mes lunettes de soleil pour ne pas être ébloui), la photo sur-saturée de glamour dégoulinant, le plan sur Barbra Streisand.. Ah la la la la la, c'était trop, l'équivalent de la fille super sexy qui, au ralenti, balance ses cheveux mouillés, pitié.
Pris de convulsion, mes doigts se sont crispés sur la télécommande et je n'ai pas pu continuer.

Le film ne fait pas la part belle au personnage que joue Robert Redford, qui se révèle lâche et attaché aux apparences…ce qui justifie et explique les superbes dents blanches du début…

sousmarin a écrit:

Bogart en contre emploi dans Sabrina, à la fois comme personnage et comme acteur, semble troubler la plupart d’entre vous…serait-ce la force des préjugés qui parle ?

J'assume toute punition de Queenie pour être hors sujet - mais je ne peux pas laisser une telle phrase sans réponse!
Préjugés?? Où, comment, quì???
À cause de sa carrière en films, on peut avoir des problèmes avec Bogart en amant - mais Casablanca avec la Bergman ou d'autres films avec sa future femme Lauren Bacall - pas de problème - il n'était pas né Richard Gere.. mais bon.. on pouvait vivre avec.
Mais sa performance dans Sabrina est en dessous de zéro!
Ininspiré, rigide, toute femme serait plutôt tombée amoureuse d'un cactus que de Boggie dans se film. Ce rôle pour lui était tout simplement une mauvaise décision (Cary Grant était prévu - ha il aurait été parfait!!!)

sousmarin a écrit:

Pour moi la version de Billy Wilder est très nettement supérieure. Film futile et invraisemblable mais sociologiquement intéressant.

si tu aimes mieux le film de Wilder - c'est tout ton droit.. mais 'sociologiquement intéressant' - oui.. on envoye les filles à Paris pour apprendre à cuisiner là j'aime mieux Pollack qui envoie sa Sabrina à Paris apprendre à faire des photos

Le personnage n’est pas l’acteur…un acteur ne joue pas forcément mal parce qu’il joue des rôles inhabituels pour lui…le personnage est ainsi : rigide, émotionnellement mort jusqu’à qu’il soit touché par la grâce…bon d’accord c’est un peu nunuche mais comédie romantique oblige.
Cary Grant aussi a joué des rôles qui ne correspondaient pas à son image mais peu car le star system ne fonctionne pas dans ce sens malheureusement.

Le remake n’a strictement aucun intérêt, il se contente de copier l’original sans rien apporter que des changements de pure forme avec des acteurs qui pensent plus à leurs carrières qu’aux personnages à jouer.
Sûrement un film de commande et de loin le plus mauvais film de Pollack.

sousmarin a écrit:

Le personnage n’est pas l’acteur…un acteur ne joue pas forcément mal parce qu’il joue des rôles inhabituels pour lui

Si un acteur est d’accord de jouer un rôle, il doit être conscient qu’il devient dans ce moment cette personne – et s’il n’est pas en même de changer d'expression de visage, d’attitude, de lui inspirer de la vie – l’acteur a selon mon avis fait un mauvais travail. Et dans le cas de Humphrey Bogart dans le film Sabrina, c’est manifestement le cas. Je ne lui reproche pas de jouer un rôle inhabituel – il n’était pas capable de faire quelque chose avec ce rôle / ne le voulait pas.

sousmarin a écrit:

…le personnage est ainsi : rigide, émotionnellement mort jusqu’à qu’il soit touché par la grâce…bon d’accord c’est un peu nunuche mais comédie romantique oblige.

oui – naturellement le personnage est ainsi – mais il fait une évolution – et on ne peut PAS la voir sur lui !! Comédie romantique oblige de montrer au moins un peu de sentiments – puisque l’acteur n’était pas en même – ou n’avait pas envie – le personnage reste plat, sans intérêt – et donc mal joué !

sousmarin a écrit:

Cary Grant aussi a joué des rôles qui ne correspondaient pas à son image mais peu car le star system ne fonctionne pas dans ce sens malheureusement.

là on va ouvrir un autre fil, parce que cela va déborder définitivement chez le pauvre Sidney Pollack

sousmarin a écrit:

Le remake n’a strictement aucun intérêt, il se contente de copier l’original sans rien apporter que des changements de pure forme avec des acteurs qui pensent plus à leurs carrières qu’aux personnages à jouer.
Sûrement un film de commande et de loin le plus mauvais film de Pollack.

Je ne suis pas ici pour défendre ce film – loin de là – Sydney Pollack a vraiment fait d’autres films – bien meilleurs..

kenavo a écrit:

Sydney Pollack a vraiment fait d’autres films – bien meilleurs..

Quelques vidéos pour le meilleur de Sidney Pollak:
clic

Ça ne bouge pas beaucoup du côté de Pollack. Un nom qu'on connaît tous, mais y'a quoi derrière ?
(Faudrait que je revois Out of Africa, que j'avais trouvé mièvre au possible quand j'étais une ado rebelle et boutonneuse).



Jeremiah Johnson


Un type, un ancien militaire, en a marre des hommes, de la violence, et tout ça tout ça. Il décide de devenir trappeur dans les Rocheuses. Il se trouve un bourriquet, un cheval, un fusil, et zou. C'est parti.

Ce film, évidemment est plein de paysage à rouler les yeux tout grands ouverts, à tanguer sur son canapé et à s'écrouler le cul par terre. Cela dit, est-ce qu'il a mal vieillit, ou est-ce la "patte Pollack", j'ai trouvé que tout était légèrement facile, et au final creux. La nature est filmée comme s'il avait posé une caméra dans un coin et faisait des panoramiques. C'est beau, oui. Ça manque d'une intention derrière, d'une âme.
Déjà, la musique... j'ai vraiment du mal avec le remplissage des blancs par des mélodies en arrière. Surtout dans un film où la Nature est censée avoir une importance. Hé, Pollack, laisse la s'exprimer cette Nature ! Laisse la parler toute seule ! Pas besoin de lui rajouter des sons.
Donc. La Nature, j'ai eu du mal à la sentir, la ressentir. Le décor est magnifique, mais l'aurait-il été moins filmé par ma Tatie Gislaine ?

Ensuite...
C'est quoi cette solitude où y'a toujours des branques pour occuper l'espace et le temps ?! Jeremiah, finalement, on ne le voit pratiquement jamais seul. Le Hasard fait mal les choses. Ou bien ça dépend.
Y'a d'abord Grizzly Man (plutôt cool, vieux, marrant, fou. Un trappeur comme on l'imagine, comme on aimerait collé aux talons. Qui provoque les ours, se fait des colliers de leurs griffes, et des vestes de leurs fourrures). Là, JJ est content, le vieux lui file de la bouffe et des astuces pour la survie en milieu hostile.
Ensuite il tombe sur une maison où une femme folle parle à ses enfants massacrés par les indiens. JJ c'est un bon gars, il veut être seul, mais il a le coeur sur la main. Alors il enterre les mioches, il essaye de ramener la femme folle à la réalité (hé, les indiens ne viendront plus jamais vous attaquer maintenant que vous êtes folle, ce serait porteur de malédiction. Merci JJ). Peine perdue. Il découvre dans un coin, un gamin rescapé. Muet. De fil en aiguille, il se retrouve à l'embarquer avec lui et à laisser la veuve sur sa colline.
Et zou, v'là qu'il tombe sur un trappeur violent, menteur, manipulateur. Mais va savoir, JeremiahBonGars décide de l'aider quand même à s'attaquer à la féroce tribu indiennes des corbeaux pour récupérer un cheval et un fusil.
Del Gue, la tête chauve, continue à se foutre de la gueule de Jeremiah jusqu'au bout, au point que celui-ci se retrouve en quelques minutes à épouser une indienne (de la tribu ennemie des Corbeaux, les Têtes plates).
Jeremiah, l'homme qui voulait être seul et loin de tous, repart sur les chemins, avec femme et enfant.

...

Y'aura encore quelques rencontres, quelques évènements qui feront de Jeremiah celui qui aurait vraiment du ne jamais se mêler des affaires des autres, parce que ça lui retombe toujours sur le pif.

Très vite, Pollack fait des plans qu'il enchaîne sur la vie dans la Nature. Des instantanés rapides, enchaînés, où c'est dur, où on se marre, où on a peur. (Scène bien flippante où Jeremiah lutte contre une meute de loups).

Jeremiah semble le dindon de la farce, mais il continue toujours à avancer. Et comme de toute façon, il s'en prend plein la gueule, il décide de partir carrément là où, il paraît, aucun homme n'a posé le pied. Seulement, à coups de plans rapidement enchaîné, on voit qu'il croise toujours un indien vengeur qui tente de lui faire la peau. Et retrouve même quelques temps le Del Gue.

Bref.
Je ne sais pas quoi penser de ce film. Il se regarde. Mais alors, sans aspérités, avec un chouia d'ennui, et un manque total de scènes qui marquent.
Un film divertissement, quoi.
Peut-être que sur grand écran, ça rend mieux. Peut-être.

au moins grâce à ce résumé je peux dire que je l'ai déjà vu. ça me rappelle des choses.