Ça ne bouge pas beaucoup du côté de Pollack. Un nom qu'on connaît tous, mais y'a quoi derrière ?
(Faudrait que je revois Out of Africa, que j'avais trouvé mièvre au possible quand j'étais une ado rebelle et boutonneuse).
Jeremiah JohnsonUn type, un ancien militaire, en a marre des hommes, de la violence, et tout ça tout ça. Il décide de devenir trappeur dans les Rocheuses. Il se trouve un bourriquet, un cheval, un fusil, et zou. C'est parti.
Ce film, évidemment est plein de paysage à rouler les yeux tout grands ouverts, à tanguer sur son canapé et à s'écrouler le cul par terre. Cela dit, est-ce qu'il a mal vieillit, ou est-ce la "patte Pollack", j'ai trouvé que tout était légèrement facile, et au final creux. La nature est filmée comme s'il avait posé une caméra dans un coin et faisait des panoramiques. C'est beau, oui. Ça manque d'une intention derrière, d'une âme.
Déjà, la musique... j'ai vraiment du mal avec le remplissage des blancs par des mélodies en arrière. Surtout dans un film où la Nature est censée avoir une importance. Hé, Pollack, laisse la s'exprimer cette Nature ! Laisse la parler toute seule ! Pas besoin de lui rajouter des sons.
Donc. La Nature, j'ai eu du mal à la sentir, la ressentir. Le décor est magnifique, mais l'aurait-il été moins filmé par ma Tatie Gislaine ?
Ensuite...
C'est quoi cette solitude où y'a toujours des branques pour occuper l'espace et le temps ?! Jeremiah, finalement, on ne le voit pratiquement jamais seul. Le Hasard fait mal les choses. Ou bien ça dépend.
Y'a d'abord Grizzly Man (plutôt cool, vieux, marrant, fou. Un trappeur comme on l'imagine, comme on aimerait collé aux talons. Qui provoque les ours, se fait des colliers de leurs griffes, et des vestes de leurs fourrures). Là, JJ est content, le vieux lui file de la bouffe et des astuces pour la survie en milieu hostile.
Ensuite il tombe sur une maison où une femme folle parle à ses enfants massacrés par les indiens. JJ c'est un bon gars, il veut être seul, mais il a le coeur sur la main. Alors il enterre les mioches, il essaye de ramener la femme folle à la réalité (hé, les indiens ne viendront plus jamais vous attaquer maintenant que vous êtes folle, ce serait porteur de malédiction. Merci JJ). Peine perdue. Il découvre dans un coin, un gamin rescapé. Muet. De fil en aiguille, il se retrouve à l'embarquer avec lui et à laisser la veuve sur sa colline.
Et zou, v'là qu'il tombe sur un trappeur violent, menteur, manipulateur. Mais va savoir, JeremiahBonGars décide de l'aider quand même à s'attaquer à la féroce tribu indiennes des corbeaux pour récupérer un cheval et un fusil.
Del Gue, la tête chauve, continue à se foutre de la gueule de Jeremiah jusqu'au bout, au point que celui-ci se retrouve en quelques minutes à épouser une indienne (de la tribu ennemie des Corbeaux, les Têtes plates).
Jeremiah, l'homme qui voulait être seul et loin de tous, repart sur les chemins, avec femme et enfant.
...
Y'aura encore quelques rencontres, quelques évènements qui feront de Jeremiah celui qui aurait vraiment du ne jamais se mêler des affaires des autres, parce que ça lui retombe toujours sur le pif.
Très vite, Pollack fait des plans qu'il enchaîne sur la vie dans la Nature. Des instantanés rapides, enchaînés, où c'est dur, où on se marre, où on a peur. (Scène bien flippante où Jeremiah lutte contre une meute de loups).
Jeremiah semble le dindon de la farce, mais il continue toujours à avancer. Et comme de toute façon, il s'en prend plein la gueule, il décide de partir carrément là où, il paraît, aucun homme n'a posé le pied. Seulement, à coups de plans rapidement enchaîné, on voit qu'il croise toujours un indien vengeur qui tente de lui faire la peau. Et retrouve même quelques temps le Del Gue.
Bref.
Je ne sais pas quoi penser de ce film. Il se regarde. Mais alors, sans aspérités, avec un chouia d'ennui, et un manque total de scènes qui marquent.
Un film divertissement, quoi.
Peut-être que sur grand écran, ça rend mieux. Peut-être.