| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Margaret Atwood | |
|
+36Avadoro Harelde jack-hubert bukowski Heyoka Aeriale colimasson Queenie Aaliz GrandGousierGuerin odrey krys darkanny Steven sonitaline Chimère Marko Bédoulène kenavo Argantel Héri mimi Epi domreader Arabella Sahkti Marie Chatperlipopette feuilllle Sophie sousmarin celene721 Babelle coline Elfe Lou Le Bibliomane 40 participants | |
Auteur | Message |
---|
Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Margaret Atwood Mar 2 Déc 2008 - 21:36 | |
| La servante écarlate - suite J'ai juste envie de noter ici un petit passage qui se trouve en deuxième page du roman et qui m'a vraiment marquée : - Citation :
- Nous apprimes à murmurer presque sans bruit. Dans la demi-obscurité nous pouvions étendre le bras, quand les Tantes ne regardaient pas, et nous toucher la main à travers l'espace. Nous apprimes à lire sur les lèvres, la tête à plat sur le lit, tournées sur le côté, à nous entre-observer la bouche. C'est ainsi que nous avons échangé nos prénoms, d'un lit à l'autre.
Alma. Janine. Dolorès. Moira. June. J'ai trouvé ce passage absolument terrifiant et très triste. Il annonce bien ce qui suit. | |
| | | Chimère Agilité postale
Messages : 995 Inscription le : 24/02/2007 Age : 52 Localisation : Bordeaux
| Sujet: Re: Margaret Atwood Lun 5 Jan 2009 - 6:21 | |
| LADY ORACLE de Margaret ATWOOD Ed L'ETINCELLE Pages : 441 Trad : Marlyse Piccand
Joan a eu des vies différentes et multiples. En apparence, c'est une femme au foyer et auteur d'un livre à succès Lady oracle. Mais sous le pseudonyme de Louise K. Delacourt, elle comble des milliers de lectrices avec des romans à l'eau de rose sur fond historique, ce que tout le monde ignore dans son entourage. Elle entretient une liaison adultère avec un artiste d'avant garde et a connu bien d'autres métamorphoses. Alors vous pensez bien qu'organiser sa mort pour se sortir de toutes ces situations n'est qu'un jeu d'enfant, elle a même décidé de faire simple pour compenser la complexité de ses vies qu'elle ne veut plus assumer mais pourra t-elle réellement tirer un trait sur le passé ?
Quel incroyable personnage cette Joan qui raconte comment elle en est arrivé à se faire passer pour morte. C'est d'ailleurs elle qui se charge de la narration de ses existences, de son enfance pas très heureuse, de sa tante Lou femme à l'esprit plus libre que sa mère, de sa vie à Londre avec un comte polonais, de son travail d'auteur qu'elle doit cacher à son mari, du succès mal vécu de Lady oracle son seul roman qui n'entre pas dans le cadre de la bluette sentimentale, bref de toutes ses facettes parfois en totale opposition avec l'opinion que se d'elle son entourage. Incapable de s'assumer, elle préfère mentir et s'inventer d'autres expériences, ou vivre d'autres vies parallèles. Mais quel talent dans cet art là. J'ai adoré ce récit qu'il est difficile de lâcher une fois dedans. Margaret Atwood y a même introduit des morceaux de la prose de son personnage qui est en pleine construction d'une énième romance : Traquée par l'amour, avec une énième pure jeune fille pauvre maltraitée par une rivale jalouse, menacée de mort, et bien entendu défendant sa vertu contre les assauts du beau brun ténébreux de service. Donc à la limite, on suit également une autre intrigue dans cet enchevêtrement d'existences qui est peut-être une mise en abîme de l'inconscient de la narratrice (le fait que la rivale soit une créature de rêve à, la chevelure rousse et aux yeux verts comme elle est peut-être un indice). N'hésitez pas à suivre les aventures de cette femme hors du commun, il est probable que vous allez beaucoup aimer la promenade. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Margaret Atwood Lun 5 Jan 2009 - 14:54 | |
| Merci Epi et Chimère de vos commentaires.
je crois qu'il faut que je lise une autre livre de M. Atwood, je n'ai lu que l'Odyssée de Pénélope, peut-être différent de style ? | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Margaret Atwood Lun 5 Jan 2009 - 15:30 | |
| - Bédoulène a écrit:
- je crois qu'il faut que je lise une autre livre de M. Atwood, je n'ai lu que l'Odyssée de Pénélope, peut-être différent de style ?
oui, je dirais aussi que cette Odyssée se différencie du reste de ses livres, puisqu'elle fait en quelque sorte que 'réécrire' une histoire connue | |
| | | sonitaline Posteur en quête
Messages : 77 Inscription le : 23/10/2008 Age : 38
| Sujet: Re: Margaret Atwood Lun 5 Jan 2009 - 15:35 | |
| - kenavo a écrit:
- Bédoulène a écrit:
- je crois qu'il faut que je lise une autre livre de M. Atwood, je n'ai lu que l'Odyssée de Pénélope, peut-être différent de style ?
oui, je dirais aussi que cette Odyssée se différencie du reste de ses livres, puisqu'elle fait en quelque sorte que 'réécrire' une histoire connue Il faut dire que ce n'est pas l'inspiration qui manque avec une muse si rancunière | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Margaret Atwood Lun 5 Jan 2009 - 18:45 | |
| Merci Chimère pour ton commentaire sur Lady Oracle. Comme j'aime bien les romans avec plusieurs intrigues superposées, je sens que je vais le lire bientôt! |
| | | Chimère Agilité postale
Messages : 995 Inscription le : 24/02/2007 Age : 52 Localisation : Bordeaux
| | | | Chimère Agilité postale
Messages : 995 Inscription le : 24/02/2007 Age : 52 Localisation : Bordeaux
| Sujet: Re: Margaret Atwood Jeu 8 Jan 2009 - 0:16 | |
| En parlant de La voleuse d'homme
LA VOLEUSE D'HOMME de Margaret ATWOOD ed Robert Laffont/488p Trois amies aux vies diamétralement opposées ont en commun d'avoir croisé la route de Zenia qui a trompé leur confiance en séduisant l'homme de leur vie. Bien qu'elles aient assisté à ses obsèques, la voici qui entre dans le restaurant où elles déjeunent ensemble...
Les premières pages furent très agaçantes. Je n'aime pas beaucoup quand l'auteur fait dans l'hyper détaillé et tient à insister sur le nombre de gouttes de café qui tombent dans une tasse. Mais, au fil des pages, l'histoire est devenue passionnante à suivre. J'ai adoré le personnage de la méchante qui devient d'abord la meilleure amie avant de trahir en se servant des faiblesses liées à l'histoire personnelle des trois amies. Mais au fond, c'est grâce à elle que ces femmes se sont rapprochées et continuent à se voir régulièremen. Une lecture sympathique au final. | |
| | | Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 52 Localisation : Saint-Sever (Landes)
| Sujet: Re: Margaret Atwood Ven 23 Juil 2010 - 23:45 | |
| La servante écarlateLa servante écarlate, c'est Defred, une entreprise publique à elle seule. En ces temps de dénatalité galopante, elle doit mettre au service de la république de Giléad, récemment fondée par les fanatiques religieux, son attribut le plus précieux : sa matrice."Margaret Atwood crée son monde, nous en donne les clés au fil des pages. La narratrice, Defred, connaît ce monde, y vit, en connaît les rites. Nous non. Elle nous les livre au fur et à mesure qu'elle nous narre son quotidien. SI ça m'a paru un peu fastidieux, vite, très vite, les clés qu'elle me livrait sont devenues fascinantes. Il y a quelques scènes d'une rare force, grotesque et tragique à al fois : celle de la cérémonie : - Citation :
- La Cérémonie se déroule comme d'habitude. Je suis couchée sur le dos, entièrement vêtue, sauf
l'hygiénique petite culotte en coton blanc. Ce que je pourrais voir, si j'ouvrais les yeux, serait le grand baldaquin blanc du gigantesque lit à colonnes de style colonial de Serena ]oy, suspendu comme un nuage flasque au-dessus de nous, un nuage brodé de minuscules gouttes de pluie argentées qui, à les regarder de près, se révèlent être des fleurs à quatre pétales. Je ne verrais pas le tapis, qui est blanc, ni les rideaux à ramages, ni la coiffeuse juponnée avec sa parure brosse et miroir à dos d'argent; seulement le baldaquin qui réussit à évoquer à la fois, par l'inconsistance de son tissu et la lourdeur de sa panse pendante, aussi bien l'éther que la matière. Ou la voile d'un navire. Des voiles ventrues, dirait-on dans les poèmes. Qui font ventre. Poussées en avant par un ventre gonflé. Une brume de Muguet Sauvage nous entoure, fraîche, presque frisquette. Il ne fait pas chaud dans cette pièce. Au-dessus de moi, à la tête du lit, Serena Joy est installée, déployée. Elle a les jambes ouvertes. Je suis couchée entre elles, la tête sur son ventre, l'os de son pubis sous la base de mon crâne, ses cuisses de part et d'autre de moi. Elle aussi est entièrement vêtue. J'ai les bras levés; elle me tient les mains, chacune des miennes dans l'une des siennes. Ceci est censé signifier que nous ne faisons qu'une seule chair, un seul être. Ce que cela veut dire, en réalité, c'est qu'elle est aux commandes du processus et, partant, du produit. Si produit il y a. Les bagues de sa main gauche me coupent les doigts. C'est peut-être, ou peut-être pas, par vengeance. Ma jupe rouge est retroussée jusqu'à la taille, mais pas plus haut. Plus bas, le Commandant baise. Ce qu'il baise, c'est la partie inférieure de mon corps. Je ne dis pas faire l'amour, car ce n'est pas ce qu'il fait. Copuler ne serait pas approprié non plus, parce que cela implique deux personnes, or il n'yen a qu'une qui est en jeu. Violer ne convient pas non plus: il ne se passe rien ici à quoi je ne me sois engagée. IL n'y avait pas beaucoup de choix, mais il y en avait quelques-uns, et j'ai choisi ceci. Je reste donc allongée, immobile, et imagine le dais au-dessus de ma tête. Je me rappelle le conseil de la reine Victoria à sa fille : Fermez les yeux et pensez à l'Angleterre. Mais nous ne sommes pas en Angleterre. Je voudrais qu'il se dépêche. Peut-être suis-je folle, et que ceci est une nouvelle méthode de thérapie. Je voudrais que ce soit vrai, alors je pourrais aller mieux, et ceci disparaîtrait. Serena Joy serre mes mains comme si c'était elle, et non pas moi, qui se faisait baiser, comme si elle trouvait la chose agréable, ou douloureuse, et le Commandant baise, à un rythme régulier de pas cadencé, une, deux, sans relâche, comme un robinet qui goutte. Il est absorbé, comme un homme qui fredonne sous la douche sans se rendre compte qu'il fredonne ; comme un homme qui a d'autres choses en tête. C'est comme s'il était ailleurs, à attendre de jouir, tout en tambourinant des doigts sur une table. Il y a une impatience dans sa cadence, à présent. Mais n'est-ce pas le rêve érotique de tout homme ? deux femmes à la fois? C'est ce que l'on disait. Excitant, disait-on. Ce qui se passe dans cette chambre sous le baldaquin argenté de Serena n'a rien d'excitant. Cela n'a aucun rapport avec la passion, ni l'amour, ni le romantisme, ni avec aucune des autres idées qui nous servaient à nous émoustiller. Cela n'a rien à voir avec le désir sexuel, du moins pour moi, et certainement pas pour Serena. Le désir et l'orgasme ne sont plus considérés nécessaires; ils ne seraient qu'un symptôme de frivolité, comme des jarretelles tape-à-l'œil, ou des grains de beauté : distractions superflues pour des écervelés. Démodées. Cela paraît étrange que les femmes aient jadis consacré tant de temps et d'énergie à s'informer de ces choses, à y penser, à s'en inquiéter, à écrire à leur propos. Il est tellement évident que ce sont des divertissements. Ceci n'est pas divertissant, même pour le Commandant. Il s'agit d'une affaire sérieuse. Le Commandant, lui aussi, fait son devoir. Si j'entrouvrais les yeux, je pourrais le voir, son visage pas déplaisant suspendu au-dessus de mon torse, avec peut-être quelques mèches de ses cheveux d'argent lui tombant sur le front, absorbé par son voyage intérieur, ce lieu vers lequel il se hâte, et qui recule comme en rêve aussi vite qu'il s'en approche. Je verrais ses yeux ouverts. S'il était plus beau, est-ce que je prendrais davantage de plaisir à ceci ? Au moins il représente un progrès par rapport au précédent, qui sentait le vestiaire d'église par temps de pluie ; l'odeur de votre bouche quand le dentiste commence à vous curer les dents; l'odeur d'une narine. Le Commandant, lui, sent l'antimite, ou cette odeur est-elle une forme vindicative de lotion d'après-rasage ? Pourquoi doit-il porter ce stupide uniforme ? Mais est-ce que son corps blanc, hirsute, cru, me plairait davantage ? Il nous est interdit de nous embrasser. Cela rend la chose supportable. On prend de la distance. On décrit. Il jouit enfin, avec un grognement étouffé comme de soulagement. Serena Joy, qui retenait son souffle, le laisse s'exhaler. Le Commandant, qui était arc-bouté sur les coudes, à distance de nos corps combinés, ne se permet pas de plonger en nous. il se repose un instant, se retire, se rétracte, se rebraguette. il fait un signe de tête, puis se détourne et quitte la pièce, en fermant la porte derrière lui avec un soin exagéré, comme si nous étions toutes deux sa mère souffrante. il y a là quelque chose d'hilarant, mais je n'ose pas rire. Serena Joy me lâche les mains. «Vous pouvez vous lever, dit-elle. Levez-vous et partez. » Elle est censée me laisser me reposer, dix minutes, les pieds sur un coussin pour augmenter les chances. Elle est supposée consacrer ce moment à une méditation silencieuse, mais elle n'est pas d'humeur à cela. il y a de la haine dans sa voix, comme si le contact de ma chair l'écœurait et la contaminait. Je me démêle de son corps, me lève; le jus du Commandant me coule le long des jambes. Avant de me détourner, je la vois lisser sa jupe bleue, serrer les jambes; elle reste étendue sur le lit à contempler le baldaquin au-dessus d'elle, raide et droite comme une statue. Pour laquelle des deux est-ce pire, elle, ou moi ?
Ce monde créé est oppressant, angoissant, se révélant à nous telle une utopie négative. J'ai mis beaucoup de temps à lire ce roman, reconstituant méticuleusement la genèse de ce monde ; le choix qu'a dû faire Defred, retrouvant dans ses non-dits une angoisse encore plus grande. Qu'est-ce que ce monde au final ? Le résultat de l'évolution d'une société (la notre dans les années 80) qui mettait en avant la recherche de la liberté du plaisir et de la maîtrise de la procréation. La courbe de la fertilité, sous l'influence des moeurs, mais aussi des produits chimiques, a baissé, au point de passer sous le seuil de renouvellement des générations.. La république de Gilead impose des rôles très précis aux femmes (elles sont épouses, tantes, Martha ou servantes) mais aussi aux hommes ( ils sont commandants, yeux, anges ou gardiens). Seuls les commandants ont le droit/devoir d'assurer la sauvagarde de l'espèce en se reproduisant avec les servantes. Les sentiments qui poussent aux excès sont répudiés ! Mais il y a les souvenirs, il y a Moira, il y a la résistance, futile, forcément, mais réelle qui s'organise, qui veut vaincre et laisser percer un espoir ; espoir qui percera... ou pas. Au final, je garde beaucoup d'images fortes de ce roman, tant au niveau du thème qu'au niveau du style. Il y a de pages d'une beauté ! - Citation :
- La nuit tombe. Ou est tombée. Comment se fait-il que la nuit tombe au lieu de se lever, comme l'aube ? Et
pourtant si l'on regarde vers l'est, au coucher du soleil, on peut voir la nuit se lever, et non pas tomber, l'obscurité monter dans le ciel depuis l'horizon, comme un soleil noir, derrière une couverture de nuages. Comme la fumée d'un feu invisible, un trait de feu juste au-dessus de l'horizon, feu de brousse ou ville en flammes. Peut-être la nuit tombe-t-elle parce qu'elle est lourde, un épais rideau remonté par-dessus les yeux. Couverture de laine. J'aimerais y voir dans le noir, mieux que je ne le puis. Donc, la nuit est tombée ; je la sens peser sur moi comme une pierre. Pas un souffle d'air. Je suis assise près de la fenêtre en partie ouverte, rideaux tirés sur les côtés parce qu'il n'y a personne là-dehors, toute pudeur est inutile avec ma chemise de nuit, à manches longues même en été, pour nous garder des tentations de notre propre chair, pour nous retenir de nous enlacer de nos propres bras, nus. Rien ne bouge dans la double lumière de la lune et des projecteurs. Les effluves du jardin montent comme la chaleur d'un corps, il doit y avoir des fleurs qui s'épanouissent la nuit, tant l'odeur est forte. Je peux presque la voir, une radiation rouge, qui monte en tremblotant, comme le miroitement au-dessus du macadam des routes à midi. En bas sur la pelouse, quelqu'un émerge de la coulée d'obscurité sous le saule, pénètre dans la lumière, une ombre étirée attachée aux talons. Est-ce Nick, ou est-ce quelqu'un d'autre, quelqu'un sans importance? Il s'arrête, lève les yeux vers ma fenêtre, et je discerne l'ovale blanc de son visage. Nick. Nous nous regardons. Je n'ai pas de rose à lancer, il n'a pas de luth. Mais c'est le même genre de soif. Que je ne peux assouvir; je tire le rideau de gauche pour qu'il tombe entre nous, devant mon visage, et au bout d'un moment il s'éloigne, dans l'invisibilité du tournant. Le Commandant disait vrai. Un plus un plus un plus un ne font pas quatre. Chaque un reste unique, il n'y a aucun moyen de les réunir. Ils ne peuvent être échangés l'un contre l'autre. Ils ne peuvent pas se remplacer l'un l'autre. Nick contre Luke ou Luke contre Nick. On ne peut pas se faire violence. On ne peut pas commander à ses sentiments, disait un jour Moira, mais on peut commander à son comportement. Ce qui est fort bien dit.
| |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Margaret Atwood Sam 24 Juil 2010 - 12:39 | |
| | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Margaret Atwood Lun 26 Juil 2010 - 11:20 | |
| |
| | | Invité Invité
| Sujet: La femme comestible Lun 26 Juil 2010 - 11:22 | |
| La femme comestible - Citation :
- Quatrième de couverture
Marian se cherche, irrésolue. Depuis qu'elle est fiancée, chez elle tout se détraque. Si elle s'en sort à peu près avec Peter son supposé futur mari, ainsi qu'avec son travail d'opératrice en marketing, le fait de ne plus pouvoir s'alimenter lui pose un problème d'une tout autre ampleur. Moins elle peut avaler, plus elle se sent elle-même dévorée : comme si, de membre ordinaire de notre société de consommation, elle se retrouvait dans la peau d'un de ses produits... La femme comestible, longtemps resté inédit en France mais publié récemment dans la collection Pavillons poche, est en fait le premier roman de l’auteur. Paru en 1969, ce premier roman constitue une première réussite dans l’œuvre de Margaret Atwood tant il pose avec justesse un regard acéré sur la féminité et les stéréotypes sociaux d’une époque (les sixties) où il était de bon ton de quitter son emploi dès le mariage conclu, où le port de gaine était toujours conseillé, où les logeuses surveillaient (épiaient ?) jalousement la moralité de leurs locataires féminines et où les jeunes femmes étaient déjà considérées comme des vieilles filles si elles n’avaient pas encore la bague au doigt. Mais les sixties annoncent également les débuts de la pilule contraceptive et de la libération de la femme, début également de la société de consommation, bref une époque propice pour s’embrouiller les méninges, tant certaines femmes peinent à se forger une identité clairement définie tant les modèles identitaires se multiplient tout en étant souvent très éloignés les uns des autres. C’est que la liberté de ne plus suivre une voie toute tracée a un prix, celui de devoir choisir et d’assumer son choix ! Avec la crainte corollaire de se faire dévorer par un système qui les dépasse complètement. Ne vous fiez pas à ce compte-rendu, nous ne sommes pas dans une étude sociologique de la condition de la femme dans les sixties. Si la justesse du regard de Margaret Atwood sur la féminité de l’époque n’est plus à démontrer, vous seriez étonné de constater à quels points certains sujets demeurent toujours d’actualité : qu’en est-il du mariage, de l’engagement ? Faut-il avoir des enfants, faut-il un père pour ses enfants ou peut-on faire des enfants « toute seule »? Qu’en est-il du risque de se faire engloutir et absorber par l’autre ? Tout n’est-il pas devenu produit consommable et périssable, bon à jeter et à être remplacer illico presto ? Notre héroïne en perd l’appétit tant tout devient confus depuis le jour où elle a accepté la demande en mariage de son futur époux. .. Et contrairement à ce que peut faire penser ce billet, ce roman est incroyablement drôle et grinçant à la fois. J’ai pris beaucoup de plaisir à le lire tant le ton ironique et cinglant de l’auteur m’a souvent fait rire. Je ne connaissais pas cette facette humoristique de Margaret Atwood et je la découvre d’autant plus avec délice et jubilation. Assez déçue de mes deux précédentes lectures de Margaret Atwood, La femme comestible m’a donc totalement réconciliée avec l’auteur. J’y ai retrouvé l’écriture d’une romancière que j’avais tellement appréciée à la lecture de son excellent roman La servante écarlate. |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Margaret Atwood Lun 26 Juil 2010 - 11:34 | |
| - sentinelle a écrit:
- La femme comestibleEt contrairement à ce que peut faire penser ce billet, ce roman est incroyablement drôle et grinçant à la fois. J’ai pris beaucoup de plaisir à le lire tant le ton ironique et cinglant de l’auteur m’a souvent fait rire. Je ne connaissais pas cette facette humoristique de Margaret Atwood et je la découvre d’autant plus avec délice et jubilation.
Je ne connais pas non plus ce côté humouristique, il faudra que je pense à ce titre. Et en attendant, j'ai envie de remonter Mort en lisière dans ma PAL, vos derniers commentaires me donnent envie de relire Atwood. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Margaret Atwood Lun 26 Juil 2010 - 12:05 | |
| Je ne connaissais pas du tout Mort en lisière, je guetterai donc ton commentaire après lecture pour m'en faire une idée ! Je suis très contente en tout cas de retrouver l'auteur que j'aime. J'ai tout de même mis deux ans avant de reprendre la lecture d'un roman de Margaret Atwood, tellement j'avais été déçue de ma lecture précédente, à savoir Le tueur aveugle. Maintenant que me voilà réconciliée grâce à La femme comestible, je ne compte plus attendre deux ans supplémentaires pour lire le suivant mais lequel ? Je me tâte entre Le dernier homme et Faire surface... |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Margaret Atwood Lun 26 Juil 2010 - 12:42 | |
| Comme le seul que j'ai lu d'elle est Le tueur aveugle et que j'ai été plus que déçue, je n'ai pour le moment aucune motivation pour retenter autre chose. Mais qui sait ? | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Margaret Atwood | |
| |
| | | | Margaret Atwood | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|