Stephen King

Sujet: Re: Stephen King Sam 28 Mar 2015 - 14:30

Je me souviens avoir enchaîné les lectures de nombreux livres de Stephen King puis je suis passée à autre chose.
Mais l'autre jour, j'ai entendu une émission sur France Inter à propos de ce Monsieur King et je n'ai eu qu'une envie :me replonger dans son univers pour passer quelques nuits blanches.

Si l'Amérique m'était contée :
http://www.franceinter.fr/emission-si-lamerique-metait-contee-saison-2-episode-27-stephen-king-comment-creuse-t-il-la-psyche-d

Madame B. a écrit:: 14-Colorado

S.King, Misery

Il s’agit en fait d’une relecture (mais en anglais cette fois) de cette œuvre si attachante que je lui pardonne volontiers ses défauts.

L’histoire :
Paul Sheldon est un auteur new-yorkais à succès. Il écrit des romans à l’eau de rose qui ont pour héroïne Misery, une jeune et belle orpheline de l’Angleterre du XIXème siècle. Soucieux de ne pas passer à la postérité comme auteur de romans sentimentaux, il rédige fait mourir son personnage et se consacrer à une œuvre plus sérieuse. C’est après avoir fini l’écriture d’un roman dans un hôtel du Colorado qu’il a un accident dû au champagne et à la neige. Il est sauvé par Annie Wilkes, sa fan n°1 qui le transporte chez elle pour le soigner. Seulement quand elle découvre que Paul a assassiné Misery, son héroïne adorée, elle devient folle…à moins qu’elle ne l’ait toujours été.

Ce que j’aime dans Misery c’est qu’il s’agit d’un texte protéiforme. On peut en effet céder aux talents de conteur de l’auteur et le lire tout simplement comme à livre à suspense qui procure quelques bouffées d’horreur. On peut aussi le lire comme un récit sur le pouvoir de l’écriture, comme une réécriture de l’histoire de Shéhérazade (référence d’ailleurs revendiquée plusieurs fois par l’auteur). On peut également y percevoir un autoportrait de Stephen King qui nous dévoile les coulisses du métier d’écrivain. La mise en abyme est intéressante car il est lui-même un auteur à succès qui, à l’instar de son protagoniste, voudrait finalement prouver qu’il n’est pas prêt de se laisser apposer l’unique étiquette d’auteur populaire.

C’est l’enchevêtrement de ces différents aspects qui rend le livre si riche et intéressant même si l’utilisation de nombreuses métaphores tourne un peu au système et si l’explication des symboles alourdit le style.
Enfin, ne boudons pas notre plaisir de lecteur et admirons la façon dont l’atmosphère étouffante de ce huis-clos est rendue.

Abeille bibliophile Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011

22/11/63

Marie a écrit:: Quelque part (enfin je crois me souvenir que c'est topocl??) dit qu'elle veut des histoires. Moi aussi.. Et là, quelle histoire!

Eh bien tu vois, Marie, si tu nous lis, que je ne suis pas très rapide mais que je suis les conseils !!
Et celui-ci était excellent !

Jack Epping, prof d'anglais sans attache, réalise le souhait de son ami Al sur son lit de mort : il s'engouffre dans une faille temporelle et retourne vivre 5 ans dans le passé, histoire de... excusez du peu, empêcher l'assassinat de Kennedy. Jouer à Dieu en quelque sorte (ou plus humblement à l'apprenti sorcier) et améliorer ainsi le sort de la planète et de millions de gens. Seulement, le passé (ou Dieu?) n'est pas d'accord, on ne décide pas comme ça du sort du monde. On ne décide pas du bien et du mal. D'où un mirobolant enchaînement de péripéties, de contre-temps, de foirages, d’embûches, la première prenant le nom de Sadie, une ravissante jeune femme dont Jake -alias Georges- va tomber amoureux. Et alors, il se retrouve avec dans la balance, d'un coté le sort du monde, de l'autre l'amour de sa belle.

On marche complètement, de A à Z , on y croit totalement à ce retour vers le passé (qui alterne avec quelques retours vers le futur). Stephen King mêle miraculeusement suspense, humour , romantisme, aventure, histoire d'amour et Grande Histoire dans un génial délire romanesque. Pas une fois dans ces plus de mille pages, on ne se dit qu'il aurait pu se dispenser d'une péripétie. Les personnages sont des plus attachants et l'histoire d'amour n'est jamais niaise (vous me connaissez).

Stephen King s'amuse à comparer finement les époques, sans sombrer ni dans la nostalgie , ni dans l’exaltation de la modernité. Il nous offre un décorticage saisissant de la société américaine à travers les époques. Mais surtout il s'interroge - et nous avec – sur le destin, la responsabilité de nos actes, notre capacité à changer les choses, notre libre-arbitre. Il nous embarque dans cette réflexion à travers une histoire apparemment ludique, qu'il mène avec un brio, une désinvolture élégante, une malice assumée, et ce n’est pas le moindre charme de ce bouquin que de le sentir autant s'amuser à écrire que nous à le lire.

Tu l'as lu à une vitesse délirante ce pavé ! Shocked

ça doit être prenant !

c'est quel livre ?

Bédoulène a écrit:: c'est quel livre ?

C'était écrit en bleu : 22/11/63 (titre original : 11/22/63 ; c'est donc la date de l'assassinat de JFK).
C'est sûr que ça n'est pas banal comme titre pour un roman...

king - Stephen King - Page 12 Jfk10

Abeille bibliophile Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011

Marko a écrit:: Tu l'as lu à une vitesse délirante ce pavé ! ça doit être prenant !

C'est vrai qu'il est énorme (c'est pourquoi j'ai mis si longtemps à m'y mettre). Mais il y a une telle fluidité d'écriture qu'on ne le voit pas passer.

Oui c'est ça...
On est prit dans l'histoire, et on a pas du tout l'impression de lire quelque chose de "long".

oups merci Expie !

Abeille bibliophile Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011

Des conseils pour continuer avec King dans un roman qui ne serait pas de l'horreur pure?
(j'ai comme une flemme de relire tout le fil)

Cœurs Perdus en Atlantide, j'aime beaucoup... il y a tous les thèmes brassés par King, et comme un parfum de poésie étrange et décalée qui fait que ça reste, pour moi, un de ses plus beaux romans. Et peut-être mon préféré.
Sinon, La ligne verte, est très chouette aussi (mais tu vas pleurer à la fin...).

Mais en soi, je ne classerais pas spécialement King dans l'horreur... plus dans le fantastique, non ? (enfin, moi pour que ça soit de l'horreur, il faut vraiment que les murs soient tâchés avec des bouts de cervelles hachées, sinon ça compte pas... Laughing

)

Sujet: Re: Stephen King Ven 23 Oct 2015 - 16:49

Revival

Comme d'hab., pas lu mais dévoré en 2 ou 3 nuits.

Après un démarrage lent (80 pages) autour de deux personnages amenés à être centraux, un enfant de 6 ans et un révérend, on ne peut plus lâcher.

L'ensemble va crescendo pour finir sur un tableau apocalyptique, insoutenable, lovecraftien. Et surtout totalement noir.

Aucun espoir.

Les thèmes abordés surfent sur le fanatisme, la crédulité populaire, l'avidité, mais aussi la musique rock (dont l'auteur est féru), la drogue et le passage du temps. On croise une galerie de personnages plus ou moins déglingués par la vie.

Des gens "à retaper", à aider, à sauver ? Par quoi ?

La fable, l'illusion, la foi ?

Eh, eh, je vais être assez sadique. Lisez et vous saurez. diablotin

La fin est glaçante. Puis ambigüe. Ah le satané King ! Fiction en fusion !

On part de la réalité, pour pénétrer le psychisme humain, la peur sournoise mais encore contrôlable, puis le gouffre.

Avec de nombreuses allusions à ses autres bouquins, comme sait si bien faire le King.

Ce gars là me sidère.

bravo

Sujet: Re: Stephen King Lun 2 Nov 2015 - 21:00

Carrément pas aussi convaincue que toi, Tina.
A la décharge de King, je ne l'avais pas lu depuis... 20 ans ? king - Stephen King - Page 12 519158

Je suppose qu'il a changé, que j'ai changé. Toussa toussa.

J'ai trouvé que son histoire manquait de peps, de Vraie Horreur. Celle-ci n'arrive vraiment qu'à la toute fin, et ... bon... elle fait presque gros cheveu dans la soupe.
Le personnage/narrateur Jamie je l'ai trouvé trop effacé et fade. Et celui de Jacobs tellement vu de loin, de temps en temps, qu'il manquait de texture, de profondeur. Dommage, j'aimais bien l'histoire du savant fou façon Frankenstein (référence assumée).
J'ai bien aimé aussi la critique virulente et en même temps nuancée des prédicateurs et guérisseurs. (J'ai tout de même trouvé cela très étonnant chez King, je l'avais quitté alors que dans quasi tous ses livres il nous tartinait de bondieuseries, d'élus luttant contre le Mal, de prophète évitant la fin du monde. Et là, c'est anti religion, athéiste au possible.

Reste que c'est une lecture agréable, qu'il y a un suspens parfaitement maîtrisé par l'auteur qui accroche le lecteur.

Bien pour des soirées orageuses au coin du feu !

Simetierre, 1985

Je l'ai lu suite aux conseils des Parfumés, et je suis plutôt partagée. J'ai lu l'édition Albin Michel numérique. Je voulais avoir une grosse frayeur, je n'ai eu que quelques frissons.

L'histoire en elle-même est très intéressante, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lire. L'intrigue est bien faite, le suspens nous pousse à continuer encore et encore. Les personnages sont très attachants qu'il s'agisse des voisins Jud et Norma ou de la famille Creed, on les aime tout simplement. Ca pourrait être nos propres voisins à nous, ce qui rajoute au réalisme et éventuellement à l'angoisse. C'est même limite petite maison dans la prairie parfois, "tout va bien dans le meilleur des mondes", la famille, la grande maison, le mari qui travaille dur, la femme qui s'occupe des enfants, les voisins très très gentils. Le contraste entre "la normalité" et le surnaturel est très bien joué, des petites touches d'angoisses disséminées par ci par là, le tout harmonieusement rend l'intrigue très attirante.

Mais voilà je trouve la fin bâclée, sur 322 pages, j'ai eu les premiers frissons à la page 290, et tout va trop vite à la fin. Il aurait pu laisser traîner, augmenter encore le suspens à mon sens. Sans forcément parler de peur, la fin est vraiment très rapide, le passage précédent est tellement long entre les passages où l'on suit Louis et les passages où l'on suit Rachel qu'on ne s'attend vraiment à ce que l'action suivante soit si courte et aussi peu probable ... ?

Spoiler:

Ce n'était pas le grand frisson que je cherchais et la fin m'a déçue mais dans l'ensemble j'ai aimé ce roman.

Abeille bibliophile Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010

Aïe, j'avais le souvenir d'un livre qui m'avait bien accroché... et fait flipper...

J'ai acheté 22/11/63... pour oublier la déconvenue de Cellulaire...

» Qui a lu ?
» Fabienne Cois
» King Hu
» Stephen Crane
» Stephen Lawhead