Arthur Upfield

Cachemire a écrit:

Les vieux garcons de Broken HillVille pionnière, elle a attiré et attire encore nombre d'aventuriers et de personnages en tout genre. Parmi eux Jimmy, un cambrioleur, venu passer des vacances, mais incapable de résister à l'attrait d'un coup facile et l'inspecteur Napoléon Bonaparte qui, lui, enquête sur la mort de deux vieux garçons. Ils ont été empoisonnés au cyanure et une femme mystérieuse semble toujours se trouver sur les lieux au moment fatidique... Jamais très orthodoxe, Bony va recourir aux services d'un artiste peintre et du fameux Jimmy - entre autres - pour résoudre l'énigme de cet assassin apparemment dépourvu de mobile.
Captivant...

Je reprends ces impressions de Cachemire qui donnent une bonne idée de ce livre. Il n'y aurait presque rien à ajouter
sinon, quelques impressions personnelles:
tout d'abord je trouve que cette histoire a gardée toute sa fraicheur - et 'jeunesse' - paru en 1957 et selon quelques dates dans le livres, se déroulant fin des années 1940, début 1950 - ce roman pouvait aussi bien porter la date 2008 (à part quelques infimes détails, rien ne révéle son 'anciennetée').
Et "captivant" est le moins qu'on puisse dire - le moment après avoir commencé ce livre, on ne peut faire autre chose que de vouloir le terminer.

Un seul petit 'mais' pour moi si je lis parfois des polars, je le fais à cause des pays/événements autour - avec Padura je découvre la Havane et la vie des Cubains comme dans aucun autre livre d'auteurs cubains actuels, avec Qui Xiaolong, je découvre la 'Chine' d'après les événements de la place Tiananmen, la poésie, les 'petits' gens des quartiers de Shanghai.. dans ce roman de Arthur Upfield, je voulais partir à la découverte de l'Australie, du bush.. mais bien qu'il mène bien son enquête et possède une écriture fluide et plaisant.. le pays autour m'est resté étranger...
Mais je suis aussi prête de découvrir d'autres aventures de Napoléon Bonaparte!

Je suis contente que cela t'aie plû. Je ne me rends pas compte effectivement du degré "d'Australie" qu'il y a dans chaque livre d'Upfield, et tu as raison, celui-ci se situe dans une ville, les particularités de la contrée australe doivent être moins présentes...pourtant je me souviens de "Pas de trace dans le bush", ou la "branche coupée" (entre autres) où le pays est - me semble-t-il- très présent !

Cachemire a écrit:

pourtant je me souviens de "Pas de trace dans le bush", ou la "branche coupée" (entre autres) où le pays est - me semble-t-il- très présent !

je note, je note.. pour découvrir l'Australie.. et aussi parce que j'ai pris plaisir aux yeux bleus de Bony

kenavo a écrit:

et aussi parce que j'ai pris plaisir aux yeux bleus de Bony

et bien, tu n'es pas la seule à succomber à son charme...

Cachemire a écrit:

kenavo a écrit:

et aussi parce que j'ai pris plaisir aux yeux bleus de Bony

et bien, tu n'es pas la seule à succomber à son charme...

mais oui - je me suis demandée si personne n'a encore pensé à faire des films à partir de ces livres..

Si ! Si ! Tu penses...je crois que quelques-uns ont été tournés en Australie: Il faudrait que je demande à mon frère qui vit là-bas s'il pourrait nous les trouver, qu'en dis-tu ?

Cachemire a écrit:

Si ! Si ! Tu penses...je crois que quelques-uns ont été tournés en Australie: Il faudrait que je demande à mon frère qui vit là-bas s'il pourrait nous les trouver, qu'en dis-tu ?

j'en étais presque sûre.. ainsi décrit - ces histoires ne pouvaient pas échapper aux gens du film!!

LA MORT D'UN LAC

En Australie, en plein désert, la vie existe malgré la chaleur et le manque d'eau. C'est dans une immense ferme au milieu de nulle part que se situe l'action de ce roman. Une poignée d'hommes et deux femmes s'occupent de la ferme; la tension est omniprésente, surtout depuis qu'un des fermiers a disparu un an auparavant, sans doute tué par l'un d'eux. Napoléon Bonaparte, inspecteur à moitié Aborigène est envoyé sur place, officiellement en tant que dresseur de chevaux, officieusement pour enquêter et trouver le coupable. Et il parviendra à bout de sa mission, discrètement, se fondant parmi ces rudes Australiens dévorés par l'appât du gain.

Ce roman a été écrit dans les années 50 et encore aujourd'hui, des Australiens vivent en plein centre du pays, dans des fermes immenses, sous une chaleur insoutenable. C'est cet aspect qui m'a plu et ramenée dans ce pays que je commence à connaître et qui me fascine. Pour le reste, c'est-à-dire l'enquête, et bien, je l'ai trouvée un peu trop rondement menée et sans grand intérêt ni suspense.

Si j'ai l'occasion de relire Arthur Upfield, je saurai donc à quoi m'en tenir: une connaissance parfaite du pays (il faut dire qu'il s'y est expatrié et vécu de nombreuses années, faisant toutes sortes de métiers, dont employé de ferme)très intéressante mais une intrigue un peu faiblarde.

Sophie a écrit:

LA MORT D'UN LAC
Si j'ai l'occasion de relire Arthur Upfield, je saurai donc à quoi m'en tenir: une connaissance parfaite du pays (il faut dire qu'il s'y est expatrié et vécu de nombreuses années, faisant toutes sortes de métiers, dont employé de ferme)très intéressante mais une intrigue un peu faiblarde.

Pas du tout d'accord avec toi ! J'ai lu la totalité des ouvrages d'Upfield, je ne me suis jamais ennuyée. Si les intrigues ne sont pas toujours passionnantes, elles ne sont jamais "faiblardes". Simplement, elles sont à l'image de l'Australie, faites parfois du silence des grands espaces, de la brutalité des forces naturelles ou de la lenteur et monotonie de la vie du bush; ces livres me rappellent terriblement les caractéristiques de ce pays et mes années là-bas que j'ai tellement aimées...

Deuxième incursion dans le monde du polar australien et j'en sors ravie! Je découvre l'écriture de Upfield et ses descriptions saisissantes de la brousse australienne, toile de fond tremblant de chaleur d'une succession de disparitions dans un élevage extensif de moutons.
L'inspecteur Bonarparte, dit Bony, est diligenté dans le bush australien pour enquêter sur la disparition d'un homme, Ray Gillen, au cours d'une baignade nocturne dans le lac Otway. Ce lac est particulier: il se forme tous les vingt ans et a une durée de vie de trois, quatre ans...un phénomène étrange et presque sacré. Bony a une couverture: il est dresseur de chevaux, recruté par le grand propriétaire de l'élevage. Bony a une particularité: il est métis, ses ancêtres maternels sont aborigènes et il a reçu en héritage la patience, l'envie de courir la brousse et un regard empreint d'une rare humanité sur les êtres et les choses.
D'emblée, Bony saisit l'intensité du malaise qui règne sur le domaine: tout le monde se guette, tout le monde est sur le qui-vive, tout le monde attend avec impatience et angoisse la disparition inexorable du lac. L'attente, à la limite du supportable, de voir s'évaporer les ultimes gouttes d'eau pour enfin retrouver les restes de Gillen et faire main basse sur son magot.
Une partie incroyable de pocker-menteur se construit autour des protagonistes: les deux femmes, la mère et sa fille adolescente, éléments déstabilisateurs de l'harmonie d'avant leur arrivée, avides de pouvoir et d'argent, rivalisant de séduction jusqu'à se détester; les "cow-boys" des moutons, l'homme à tout faire, le régisseur et le trappeur anglais, note étonnante et amusante du tableau. Qui a profité de la mort, accidentelle?, de Gillen pour embarquer et cacher le magot de ce dernier? Qu'attendent-ils, tels des charognards, autour de ce lac en partance?
Bony, observe, note, sourit, discret mais incisif, sous le soleil insoutenable des grandes chaleurs australiennes. La fournaise devient chaque jour plus torride, l'eau du lac s'évapore inexorablement, les oiseaux migrateurs préparent leur dernier vol dans une cacophonie nocturne des plus criardes et la nature est en attente d'un long sommeil.
Le huit-clos à ciel ouvert, sous la chaleur meurtrière, se déroule entre évaporation du lac, piégeage des lapins, effrayants par leur multitude, et tâches quotidiennes auprès des chevaux et des moutons. Upfield baigne son lecteur dans le voile opaque et irritant de la poussière des chemins et des routes, l'entraîne dans l'immensité du bush qui isole l'humanité parmi les moutons, les lapins, les kangourous et les oiseaux. On vit la sécheresse, on transpire et on halète à l'ombre des poivriers, on se rue dans le réservoir pour trouver une once d'eau fraîche, on est collé aux éléments et à l'atmopshère extrêmement bien rendue de cette brousse sèche et tentaculaire, dans une Australie des années vingt.
Un roman policier comme je les aime: fouillé, bien construit avec le deus ex machina final qui éclaire les souspçons que le lecteur a pu avoir en cours de lecture!

Je n'ai toujours pas eu le temps de découvrir Upfield, mais il semble vraiment rassembler tout ce que j'aime dans les polars. Vous n'êtes que de viles tentatrices et Upfield ne perd rien pour attendre !

J'ai terminé il y a déjà quelque temps 'Les Vieux Garçons de Broken Hill', où notre inspecteur Napoleon Bonaparte mène l'enquête sur un serial killer qui s'attaque aux célibataires d'un certain âge de la petite ville prospère de Broken Hill et verse du cyanure dans leur boisson en passant. Une aventure sympathique, qui m'a un peu laissée sur ma faim quand à la chute, et aussi comme kenavo, il m'a manqué un petit tour en Australie, un peu d''d'Australitude' en quelque sorte, quoi... Mais c'était bien sympa et j'en ai justement un autre dans ma PAl (L'Homme des Deux Tribus, je crois, ça sonne plus australien ? Non ?)

domreader a écrit:

(L'Homme des Deux Tribus, je crois, ça sonne plus australien ? Non ?)

tu vas nous le dire après ta lecture.. j'ai bien envie de le retrouver aussi un de ces jours, cet inspecteur Napoléon Bonaparte

kenavo a écrit:

domreader a écrit:

(L'Homme des Deux Tribus, je crois, ça sonne plus australien ? Non ?)

tu vas nous le dire après ta lecture.. j'ai bien envie de le retrouver aussi un de ces jours, cet inspecteur Napoléon Bonaparte

Kenavo, je l'ai terminé il y a quelques jours, et alors là si tu veux un vrai parfum d'Australie et d'Outback, tu ne seras pas déçue. J'ai vraiment beaucoup aimé ce policier du bush australien, Bonaparte qui est à moitié Aborigène y fait merveille. Quelle fraîcheur !

déjà quand j'ai vu le fil remonté, je me suis dit, tiens, cela fait du bien de revoir Upfield..
mais alors là..je note tout de suite, merci