M. Night Shyamalan

colimasson a écrit:

Je me souviens que dans un film, un de ses personnages parlait à une plante en plastique. Ce fut la rupture définitive.

Mais ce n'est pas de lui La petite boutique des horreurs. clic

Marko a écrit:

J'attends un avis parfumé pour me lancer. La bande annonce me plaisait mais les critiques sont calamiteuses et je n'aime pas grand chose de ce réalisateur depuis le 6e sens.

Oh... mais on comptait sur toi !
Télérama, comme d'autres journaux, n'avaient pas pu le voir. Mais la critique est disponible en ligne : http://www.telerama.fr/cinema/after-earth-will-smith-m-night-shyamalan,98627.php

L'échec a aussi des liens extra-cinématographiques, semble-t-il.

Citation :

Les critiques américains, qui sont tombés à bras raccourcis sur After Earth, pointent les nombreuses correspondances entre le scénario (et son slogan « Fear is a choice ») et les manuels de scientologie. Les liens entre Will Smith et la secte de Ron Hubbard ont déjà fait l'objet de nombreux articles dans la presse américaine.

Concernant le réalisateur :

Citation :

M. Night Shyamalan, lui, est à l'abri de cette publicité négative. Il n'a été que très peu convoqué pour assurer la promotion d'After Earth, et son nom, qui planait autrefois très haut sur les affiches, a disparu des bande-annonces de son film.

eXPie a écrit:

Marko a écrit:

J'attends un avis parfumé pour me lancer. La bande annonce me plaisait mais les critiques sont calamiteuses et je n'aime pas grand chose de ce réalisateur depuis le 6e sens.

Oh... mais on comptait sur toi !

En fait j'y vais Vendredi

Marko a écrit:

eXPie a écrit:

Marko a écrit:

J'attends un avis parfumé pour me lancer. La bande annonce me plaisait mais les critiques sont calamiteuses et je n'aime pas grand chose de ce réalisateur depuis le 6e sens.

Oh... mais on comptait sur toi !

En fait j'y vais Vendredi

Chouette, tu nous diras !

Marko a écrit:

eXPie a écrit:

Marko a écrit:

J'attends un avis parfumé pour me lancer. La bande annonce me plaisait mais les critiques sont calamiteuses et je n'aime pas grand chose de ce réalisateur depuis le 6e sens.

Oh... mais on comptait sur toi !

En fait j'y vais Vendredi

Oui, je suis curieuse ! Car je l'aimais bien à ses débuts. Je l'ai suivi jusqu'à son film Le village, qui date de 2004 tout de même. Rien depuis lors...

Marko a écrit:

eXPie a écrit:

Marko a écrit:

J'attends un avis parfumé pour me lancer. La bande annonce me plaisait mais les critiques sont calamiteuses et je n'aime pas grand chose de ce réalisateur depuis le 6e sens.

Oh... mais on comptait sur toi !

En fait j'y vais Vendredi

Parfait.
Parce que je compte bien l'éviter celui-ci !

After Earth


Contre toute attente j'ai finalement plutôt bien aimé ce After Earth aux allures de (gentil) conte intiatique zen qui se veut illustrer (très) modestement un passage de Moby Dick sur le thème de la peur comme construction et illusion mentale.

La bonne surprise vient d'une certaine harmonie entre la simplicité du récit qui vise une sorte d'épure, la séduction numérisée des images qui nous font decouvrir un monde naturel (sorte d'Avatar avec moins de panthéisme et de surnaturel) plutôt agréable à regarder et d'une musique orientalisante de James Newton Howard inspirée par son minimalisme étrange qui n'exclut pas quelques rares envolées plus hollywoodiennes.

On sent la volonté du réalisateur de raconter des histoires très simples en évitant la surcharge narrative mais en insufflant une dimension de douceur orientale ténue mais présente.

En me relisant j'ai l'impression d'être très indulgent mais je trouve qu'ici ce mélange fonctionne pas mal. Il faut quand même passer sur des images numériques très grossières des différents animaux rencontrés alors que les paysages futuristes du début sont plus originaux et aboutis. On pourra trouver l'histoire vraiment simpliste et le final héroïque un peu too much mais j'ai aimé la candeur de ce gamin qui se trouve immergé dans une succession d'épreuves parfois étonnantes (les métamorphoses de l'éco système de cette terre de l'après catastrophe).

Il y a un côté avatar super light qui pourra parfois donner le sentiment d'une absence de rythme et d'enjeu narratif. Mais c'est bien moins catrastrophique que ce à quoi je m'attendais. J'aurais même aimé qu'il soit plus long et que tout le démarrage donne droit à davantage de développement narratif et visuel.

A vous de le démolir (c'est assez facile)... ou pas! Je suppose qu'on peut trouver tout ça niais et simpliste.

After Earth n’aurait pu être qu’un banal film voué au divertissement et rempli d’effets spéciaux. En réalité, il est plus malsain qu’il n’y paraît. Commercial, oui, mais pas seulement. Commercial non pas par choix mais par nécessité...


Tout d’abord, on craint un remake à la sauce Avatar dans lequel le spectateur serait un triste cobaye sur lequel on expérimenterait les conséquences émotionnelles se produisant en lui lorsqu’on lui présente les images d’une Terre dévastée, puis abandonnée, et enfin rendue à elle-même. On reconnaîtra sans peine les bouchons sur la périphérie et les centrales nucléaires qui n’arrêtent pas d’éructer sur fond de soleil couchant. Le début d’After Earth, c’est la fin d’aujourd’hui. Les êtres humains ont dû fuir. Quelle blague alors lorsque, mille ans plus tard, un vaisseau est obligé d’y effectuer un atterrissage d’urgence : la Terre ne convient désormais plus aux hommes. Là où le film surprend, c’est que la Terre n’est pas redevenue un paradis écologique équilibré : les animaux prolifèrent, et on regrette presque que l’oncle Sam ne soit plus là pour descendre tout ça à la baïonnette.
Kitai Raige et son père Cypher sont les seuls survivants de l’atterrissage. Commence alors un petit parcours initiatique sans intérêt puisque hautement prévisible. L’amour du père pour son fils devra être justifié par l’usage de la puissance physique et surtout de l’invulnérabilité morale qui s’appelle ici « effacement ». La survie des nouveaux hommes est permise par la disparition de leurs sentiments –en particulier celui de la peur- et fait d’eux des êtres capables de triompher de la Peur, matérialisée dans le film sous la forme d’une créature extraterrestre aussi séduisante qu’une carrosserie de voiture au rebus.  


After Earth, après avoir essayé de nous distraire tant bien que mal, veut nous faire croire à ses bons sentiments. Le parcours initiatique réussi, père et fils retournent sur leur planète d’origine. La Terre est de nouveau livrée à elle-même, sans plus de considération, nous prouvant bien que le message écologique d’introduction ne servait qu’à se donner bonne conscience. Père et fils sont de nouveau copains comme cochons, signifiant par-là que l’amour n’est jamais gratuit : il se paie au moins par la fierté. Le fils ayant réussi, le père peut être fier de la part génétique qu’il a transmise à celui-ci. Mais au fait… que représente cette réussite ? Il s’agit de devenir un peu moins humain –on le pressentait déjà en voyant la démarche de Kitai et Cypher, raide comme celle d’un robot- et de laisser de côté ses sentiments. Kitai triomphant du monstre par abandon de la Peur peut devenir une allégorie plus épouvantable lorsqu’elle devient Kitai triomphant de la vie par abandon de ses sentiments.


Restons donc encore un peu sur notre planète… After Earth, c’est vraiment trop moche…

Marko a écrit:

Je suppose qu'on peut trouver tout ça niais et simpliste.

C'est peut-être le pire... se donner des apparences de niaiserie et de simplicité alors que le fond du message est à donner la chair de poule... c'est moche ! quel que soit le niveau de lecture.

Marko a écrit:

Contre toute attente j'ai finalement plutôt bien aimé ce After Earth

Pareil !
Pourtant j'y allais à reculons avec pour seule intention d'intégrer définitivement Shyamalan à la liste des réalisateurs à fuir absolument. Ah et aussi de décrier le pistonnage de Will Smith Junior mais même lui s'est avéré être moins pénible que prévu. Tête-à-claques oui (c'est le propre d'un adolescent en crise) mais acceptable.

Marko a écrit:

La bonne surprise vient d'une certaine harmonie entre la simplicité du récit qui vise une sorte d'épure, la séduction numérisée des images qui nous font decouvrir un monde naturel (sorte d'Avatar avec moins de panthéisme et de surnaturel) plutôt agréable à regarder

Oui, un monde naturel plus sobre que celui d'Avatar, aux couleurs moins criardes. J'ai simplement regretté le trop-peu de créatures, on n'en voit finalement assez peu et le monde censé être devenu une terre hostile et invivable pour l'homme reste assez gentillet... Ça manquait d'agressions.

colimasson a écrit:

Kitai triomphant du monstre par abandon de la Peur peut devenir une allégorie plus épouvantable lorsqu’elle devient Kitai triomphant de la vie par abandon de ses sentiments.

Abandon des sentiments ? C'est marrant, j'aurais plutôt cru qu'on taxerait ce film d'être excessif dans le pathos. La peur n'est tout de même pas le seul sentiment humain, on peut l'abandonner temporairement (le temps d'un combat) sans se transformer en machine. Le fils et surtout le père ont les yeux larmoyants tous les quarts d'heure.  


After Earth a, certes, eu la chance de tomber pile à un moment où j'avais besoin de m'évader mais peu importe, sans être exceptionnel, le moment est agréable. Comme Marko, j'aurais aimé qu'il soit plus long, histoire de peaufiner l'univers de la planète d'accueil mais aussi celui de la Terre.

Heyoka a écrit:

colimasson a écrit:

;]Kitai triomphant du monstre par abandon de la Peur peut devenir une allégorie plus épouvantable lorsqu’elle devient Kitai triomphant de la vie par abandon de ses sentiments.

Abandon des sentiments ? C'est marrant, j'aurais plutôt cru qu'on taxerait ce film d'être excessif dans le pathos. La peur n'est tout de même pas le seul sentiment humain, on peut l'abandonner temporairement (le temps d'un combat) sans se transformer en machine. Le fils et surtout le père ont les yeux larmoyants tous les quarts d'heure.  

Mais justement ! c'est lorsque ces sentiments sont encore présents que les personnages sont dans l'échec, et pour nous prouver qu'ils sont effectivement mauvais, on a une surenchère de pathos qui convaincrait presque que, en effet, l'émotion est la ruine de l'être humain progressiste.

Pour ma part, j'ai plutôt bien aimé After Earth aussi...
J'ai aimé justement ce côté naïf, presque comme un conte, avec une seule ligne de récit... Et où au final, l'histoire aurait pu se situer n'importe où, n'importe quand finalement, c'est juste l'histoire d'un fils qui cherche à se faire aimer, à se faire "voir" de son père, et d'un père qui finit par "voir" son fils...

Le message écologique ne me choque pas plus que cela, je ne suis pas loin de le partager de toute façon... Le fait est que l'humain, de part son comportement, scie la branche sur laquelle il est assis, et qu'il en subisse les conséquences... ce n'est même pas une question de jugement. C'est juste la loi de la cause de l'effet...  
Que la terre soit de nouveau abandonnée, au final, ben je ne vois pas trop le problème... C'est elle qui s'est rendue hostiles aux humains pour mémoire, moi j'y vois surtout une énième relecture/interprétation de l'hypothèse Gaïa.

Colimasson a écrit:

Mais justement ! c'est lorsque ces sentiments sont encore présents que les personnages sont dans l'échec, et pour nous prouver qu'ils sont effectivement mauvais, on a une surenchère de pathos qui convaincrait presque que, en effet, l'émotion est la ruine de l'être humain progressiste.

J'avoue que je ne comprends pas trop cette confusion entre la "peur" et la totalité des émotions humaines.  
Pour ma part, hormis les situations qui la rendent nécessaire à la survie (et encore), je ne vois pas la peur comme une émotion particulièrement "positive". Au contraire, elle nuit à l'épanouissement d'autres émotions/sentiments plus positifs...
Pour le pathos, j'y vois justement une sorte de "libération" que peuvent vivre les 2 personnages, placés dans une situation de déséquilibre, sortis d'un contexte de guerre qui imposait justement de ne pas céder à l'émotion... et qui retrouvent cette émotion. Et qui en sortent grandis, reconnecté l'un et l'autre avec leur centre émotionnel. Et d'une certaine manière, ils ont chacun vaincu leur peur (on peut se demander si le comportement dur du père à l'égard du fils n'est pas le fruit d'un détachement qu'il s'impose pour ne pas souffrir s'il venait à le perdre, alors qu'il a déjà perdu sa première fille ?).


Pour les autres films de Shyamalan ben en fait... je leur ai toujours un certain charme. Sans doute ce côté naïf, et sa façon qu'il a de plus s'attacher aux personnages qu'à la situation - fantastique - dans laquelle il les place, comme si au final, c'était le cheminement du personnage qui comptait plus que la situation en elle-même, dont on a généralement une explication plus que succincte, et de filmer "l'anormal" comme s'il filmait la vie de tous les jours. Il est très à part et décalé dans sa façon de filmer, il prend son sujet à contre-pied, et c'est sans doute pour ça qu'il n'arrive pas/plus à trouver son public.

Rebecca et Tyler, 2 ados qui vivent avec leur mère après le départ du père, vont rencontrer leurs grands-parents pour la première fois... Ils se faisaient une joie de cette visite, mais la rencontre va peu à peu tourner au cauchemar...

Le film de la renaissance ? En tout cas, produit par Jason Blum, The Visit a cartonné outre-atlantique et marche pas mal en France aussi...
On a effectivement un mélange de la recette "Blum" : efficacité, casting d'inconnus (mais de très bons inconnus, en fait... les 4 acteurs principaux sont tous épatants), peu ou pas d'effets spéciaux, utilisation de la caméra à l'épaule (les enfants se filmant eux-même, puisque Rebecca se veut documentariste en herbe).... et de la vision de Shyamalan : cette façon qu'il a de rendre étrange, décalé, bizarre et puis totalement flippant les choses les plus anodines, quotidiennes voire rassurantes : ici, un couple de mamie/papy gâteaux dans leur belle et douillette maison de campagne. De jouer avec le sous-entendu, le sous-jacent, la connotation, bref le non-filmé... pour mieux provoquer l'émotion voulue en nous.
Et cette façon qu'il a d'utiliser le genre horrifique pour parler de totalement autre chose : ici, les liens familiaux, de la rupture au pardon... et d'aller mettre de l'émotion dans l'horreur, comme ça, l'air de rien...
Et ça fonctionne...
Peut-être que pour une fois, il a su se rendre plus "accessible" pour la majorité du public ?...

The visit.

Mais qu'est-ce que je me suis poilée en regardant ce film !
Tu n'en parles pas du tout Chymère, mais c'est carrément burlesque ce film ! Et horrible ! En deux secondes, une situation réaliste, commune, de famille dans une maison au fin fond de la campagne, devient un moment décalé et étrange, puis flippant, puis drôle, puis effrayant, puis hilarant.
Je ne savais pas Shyamalan capable d'un tel humour, et même d'une telle gymnastique dans un film. J'ai regardé Jason Blum (Paranormal Activity, Sinister, American Nightmare...), ça n'a pas l'air de venir de son influence le bidonnage.

C'est une version adaptée librement du Petit Chaperon Rouge non ?

Enfin un film qui t'a plu, Queenie ! Je n'y croyais plus après tes commentaires sur les Del Toro et Amenabar...