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 Witold Gombrowicz [Pologne]

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Marko
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MessageSujet: Re: Witold Gombrowicz [Pologne]   witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 EmptyMer 28 Avr 2010 - 19:46

Madame B. a écrit:

Yvonne et son refus detout et sa quasi non-existence va être un révélateur des vanités (chez les dames de la cour), de forfaits passés (chez le roi et le chambellant) par exemple.

Je suis bien d'accord sur le propos de la pièce mais que penses-tu de ce style qui vise le grotesque et l'absurde mais finalement ne dit rien de plus que ces banalités et ces insultes. Je comprends bien que le théâtre est une expérience qui se dit et se joue devant nous en donnant au texte son sens dans la durée, et par la confrontation avec le spectateur qui vit une "expérience" (j'en suis friand), mais que reste-t-il quand on se contente de le lire? Je trouvais ce texte insipide et presque "bête et méchant" parfois. Je ne ressens pourtant pas ça avec Beckett ou même Ionesco. J'ai bien "ressenti" ce qu'il nous racontait mais ça ne me suffisait pas.
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MessageSujet: Re: Witold Gombrowicz [Pologne]   witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 EmptyMer 28 Avr 2010 - 21:42

Méchant Gombrowicz adore l'être, il ne fait jamais de cadeaux à personne, c'est vrai que cela peut parfois donner l'impression de tourner au jeu de massacre. Tu n'est visiblement pas sensible à son univers Marko et dans ce cas il vaut mieux ne pas persister, il y a d'autres auteurs qui te parleront plus.
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MessageSujet: Re: Witold Gombrowicz [Pologne]   witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 EmptyJeu 29 Avr 2010 - 0:21

Arabella a écrit:
Méchant Gombrowicz adore l'être, il ne fait jamais de cadeaux à personne, c'est vrai que cela peut parfois donner l'impression de tourner au jeu de massacre. Tu n'est visiblement pas sensible à son univers Marko et dans ce cas il vaut mieux ne pas persister, il y a d'autres auteurs qui te parleront plus.

Tu as certainement raison mais je ferai une autre tentative avec "Cosmos".
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MessageSujet: Re: Witold Gombrowicz [Pologne]   witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 EmptyJeu 29 Avr 2010 - 7:09

Marko a écrit:

Tu as certainement raison mais je ferai une autre tentative avec "Cosmos".

Celui est mon préféré, il vaut de tout façon ne pas commencer par le théâtre.
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MessageSujet: Re: Witold Gombrowicz [Pologne]   witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 EmptyVen 30 Avr 2010 - 13:13

Marko a écrit:

Madame B. a écrit:

Yvonne et son refus detout et sa quasi non-existence va être un révélateur des vanités (chez les dames de la cour), de forfaits passés (chez le roi et le chambellant) par exemple.


Citation :
Je suis bien d'accord sur le propos de la pièce mais que penses-tu de ce style qui vise le grotesque et l'absurde mais finalement ne dit rien de plus que ces banalités et ces insultes. Je comprends bien que le théâtre est une expérience qui se dit et se joue devant nous en donnant au texte son sens dans la durée, et par la confrontation avec le spectateur qui vit une "expérience" (j'en suis friand), mais que reste-t-il quand on se contente de le lire? Je trouvais ce texte insipide et presque "bête et méchant" parfois. Je ne ressens pourtant pas ça avec Beckett ou même Ionesco. J'ai bien "ressenti" ce qu'il nous racontait mais ça ne me suffisait pas.

Je ne sais pas trop quoi te répondre, Marko, car je ne ressens pas la même chose à la lecture. Peut-être que pour toi ce style manque de poésie (au contraire de Ionesco, par exemple je pense à un passage du Roi se meurt où le roi interpelle les nuages et voit déjà la destruction de son royaume)?
Quand on se contente de lire, il reste, je trouve des situations très fortes et justement une méchanceté contenue dans la banalité.
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MessageSujet: Re: Witold Gombrowicz [Pologne]   witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 EmptyLun 3 Mai 2010 - 0:04

Madame B. a écrit:

Je ne sais pas trop quoi te répondre, Marko, car je ne ressens pas la même chose à la lecture. Peut-être que pour toi ce style manque de poésie (au contraire de Ionesco, par exemple je pense à un passage du Roi se meurt où le roi interpelle les nuages et voit déjà la destruction de son royaume)?
Quand on se contente de lire, il reste, je trouve des situations très fortes et justement une méchanceté contenue dans la banalité.

Oui je ne dois pas être sensible à cette méchanceté contenue dans la banalité des dialogues. Il reste que l'opéra de Boesmans m'a plu (il est d'ailleurs repris à Bruxelles la saison prochaine) et que ce personnage reste en mémoire.
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MessageSujet: Re: Witold Gombrowicz [Pologne]   witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 EmptyVen 27 Aoû 2010 - 22:08

Plongée dans Cosmos , je vous fais part de mes impressions :

a) est-ce que c'est ça la folie ?

b) est-ce Gombrowicz qui a inventé le Cluedo ?

c) ce livre m'hypnotise...
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MessageSujet: Re: Witold Gombrowicz [Pologne]   witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 EmptyDim 29 Aoû 2010 - 15:36

Cosmos

Fuchs et Witold (le narrateur) se retrouvent par hasard dans un village de la province polonaise, le premier fuit son supérieur, le second, sa famille. La première chose qu'ils découvrent dans le village désert est un moineau pendu. Ils trouvent une pension de famille qui accepte de les héberger et qui est peuplée par Léon, le père, un peu fêlé qui "originalise en néologisant", Bouboule, la mère et Léna, la fille, dont le narrateur s'éprend immédiatement. Pendant leur séjour, Fuchs et Witold vont accumuler les découvertes de signes étranges, de choses pendues, d'objets transpercés qui les conduiront à s'interroger sur le monde.

Lire ce roman, c'est accepter de plonger dans la tête du narrateur, une tête qui ne voit pas la réalité exactement comme la plupart des gens, plonger dans cette tête c'est accepter de croiser la folie, de frôler la démence... Sommes-nous capables de vivre de pareilles tentatives de déstabilisation ? Sommes-nous capable d'atteindre l'insoutenable ? Car tout est déviant chez ce narrateur qui cherche à donner un sens à chaque détail de la réalité. Combiner, lier, assembler, créer des accointances entre les choses et les évènements jusqu'à en devenir fou, jusqu'à accepter le meurtre, la mort, jusqu'à commettre des gestes totalement inacceptables.
Gombrowicz use jusqu'à la corde certains éléments dont il tire l'essence de sa narration : les bouches, les mains, la pendaison sont les trois motifs qui reviennent comme d'incessants refrains dans la construction du récit.
Le personnage de Léon est sans doute le plus attachant, car il est le seul à donner une explication à sa folie : il n'est pas fou, non, il cache derrière son originalité une vraie philosophie, un épicurisme d'une finesse et d'une virtuosité alléchante. Léon est un banquier à la retraite, il est sans ambition, lisse comme son front dégarni, insipide comme de l'eau et pourtant il cache ses plaisirs les plus intenses dans les gestes les plus simples du quotidien. Incapable de tromper sa femme ou de participer à de quelconques bacchanales, Léon préfère s'adonner au plaisir (ô combien onaniste !) de fabriquer à table des boulettes de pain, ou de laisser fondre sur sa langue un grain de sel. Ce personnage décallé est un bijou d'humour et d'invention, il est d'une fraîcheur et d'une ingéniosité rares pour atteindre le plaisir et sa philosophie, si simple, si pudique est un véritable scandale. Car quoi de plus pervers que de réaliser devant tout le monde, à la table familiale, les petits gestes qui lui offrent ses plus grands plaisirs ?
Le texte est d'une intelligence vive, curieuse, les mots utilisés par le narrateur semblent parfois bancals, inadéquats, rendant encore plus étrange leur utilisation. Certaines descriptions sont à couper le souffle (celle de Bouboule qui se transforme en paysage, celles des montagnes comme jamais personne ne les a jamais vues...).
Cosmos est un livre difficile à lire car il emmène le lecteur vers des abysses insondables, il force la vue à prendre en compte des réalités désagréables, souvent j'ai eu envie de lutter contre la tyrannie du narrateur en refermant le livre et toujous j'ai retenu mon geste, cherchant à travers ma propre perversion à comprendre les actes du personnage.
Cosmos est un livre troublant, intense, brûlant d'un feu adolescent, d'une volonté de décrire le monde avec des mots nouveaux, des explications neuves. En lisant ce livre, j'ai eu l'impression de jouer à ce jeu de l'enfance qui consiste à relier des points les uns aux autres en suivant les numéros jusqu'à ce qu'une silhouette se dessine, dans Cosmos, le dessin est celui d'un monstre et il est toujours difficile d'aimer la perversion des autres et pourtant j'avoue avoir aimé ce livre pour la voix qui s'en échappe. Une voisx d'une grande modernité et d'une originalité saisissante.
Arabella conseille la lecture du Journal de Gombrowicz (qui est d'ailleurs largement cité dans l'introduction à l'ouvrage), et il me semble que si je devais poursuivre dans la lecture de cet étrange auteur je me dirigerai dans cette direction...
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MessageSujet: Re: Witold Gombrowicz [Pologne]   witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 EmptyDim 29 Aoû 2010 - 15:52

Belle lecture personnelle d' un texte pas commode, Shanidar ! witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 429945
Peut etre peux-tu lire son journal, très interessant, pour avoir une idée plus précise sur Gombrowiz.
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MessageSujet: Re: Witold Gombrowicz [Pologne]   witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 EmptyDim 29 Aoû 2010 - 18:52

C'est vrai que Gombrowicz est un auteur très étrange Shanidar. Soit on ne rentre pas du tout dans son univers, soit on est fasciné et happé, sans comprendre vraiment pourquoi. Le journal, si tu le lis, te montrera un personnage pas sympathique du tout, détestable, égocentrique, mais d'une intelligence fulgurante, dont les réflexions font mouche et révèlent tout un univers de possibles que l'on imaginerait pas. Terriblement cultivé et totalement immature, capable de dissertations philosophiques de plus haute volée ainsi que des blagues de patache de bas étage.

En tous les cas ton commentaire de Cosmos est passionnant.
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MessageSujet: Re: Witold Gombrowicz [Pologne]   witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 EmptyLun 18 Oct 2010 - 12:57

witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 Kosmos10

Je gardais les yeux fixés sur les gravats (et lui aussi), comme si j'avais voulu y déchiffrer la déviation insignifiante, mais sale, d'une lèvre fuyante, et en effet les gravats, les palonniers, les courroies, les ordures semblèrent, par leurs vibrations, exhaler une atmosphère de glissement sournois, tracer l'esquisse d'une déviation... en même temps que le cendrier, le treillis du lit... et tout cela désormais vibrait, bouillonnait en atteignant Léna - ce qui m'effrayait car, pensais-je, nous allons agir à nouveau, et créer le réel en agissant, nous introduirons ce timon dans l'action, moi je pousserai vers la bouche en passant par ces gravats... - et aussi me ravissait car, pensais-je, ah, nous allons commencer à agir, nous pénétrerons activement dans cette énigme, hé, hé, aller jusqu'à la chambre de Catherette, perquisitionner, regarder, vérifier! Vérifier! Ah, pour tout éclairer! Et, ah, pour tout obscurcir, au milieu des chimères, de la nuit! (p.71)

witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 Kosmos13
Adaptation au théâtre par Jerzy Jarocki

Quelle lecture! Je suis retourné à Gombrowicz après "Yvonne Princesse de Bourgogne" qui m'avait laissé un peu partagé. La forme du roman lui permet d'élaborer une écriture bien plus puissante qui m'a immédiatement emporté dans son flux quasi continu. Car il fait partie de ces livres qu'on dévore presque d'une traite ou qui nous laissent immédiatement sur le bord du chemin. C'est un univers qu'on pourrait situer quelque part entre le théâtre de l'absurde d'un Beckett ou d'un Ionesco (même si Gombrowicz dit ne rien avoir avec eux) et la fantasmagorie expressionniste du Woyzeck de Büchner pour sa folie ordonnée, son comique grinçant, la sombre beauté de ses espaces, intérieurs ou extérieurs, sous la figure énigmatique et un peu morbide de la lune.

witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 Kosmos12

"Yvonne" détournait la logique du conte pour en faire une féérie inversée jusqu'au grotesque et au dérisoire. "Cosmos" est un anti-roman policier (ou le roman policier ultime) qui pousse le principe de la recherche d'indices et de coupables jusqu'à l'absurde. Le narrateur, un étudiant qui vient de fuir sa famille, se réfugie dans une pension de famille en même temps que Fuchs, un employé de bureau qui tente lui-même d'échapper à son patron qui le déteste. A partir de deux observations anodines qui se mettent à faire sens (la découverte d'un moineau pendu à une branche et l'observation de la convergence de la bouche déformée de la servante vers celle parfaite de Léna, la fille de cette famille), Witold et Fuchs sont emportés dans une quête sans fin d'un réseau d'indices et de significations qui finit par élaborer une sorte de néo-réalité qui a ses lois et son déterminisme. Un peu comme il en irait du regard d'un enfant découvrant l'étrangeté du monde ou de celui d'un psychotique qui percevrait les choses et les êtres comme des signes a décrypter. Ou même encore comme il en va de la libre association révélant l'inconscient sur le divan du psychanalyste. Chaque mot pouvant potentiellement ouvrir un nouvel espace de réalité, métaphorique ou métonymique, dans une perspective presque lacanienne.

Ce miel amoureux, et dégoûtant, il se reliait aussi un peu à moi. Peuh, les liaisons... Ne plus lier. Associer... (p.181)

A l'intrigue policière habituelle, se substitue avec une efficacité sidérante cette énigmatique recréation du monde qui unirait des personnages à la fois banals et effrayants à la nature environnante (une forêt, la montagne) et au cosmos. On suit une flèche dessinée par des traces sur un plafond, des mains qui s'agitent sur une table au cours d'un repas, un mot qui désigne à la fois un personnage inconnu ou le lieu de l'action: "Berg"... La réalité se métamorphose en un processus qu'on peut influencer par des actions intentionnelles (en étranglant un chat par exemple) qui alimentent à leur tour le réseau d'interprétations. Et le tout en un incroyable crescendo qui culmine dans un final en spirale qui s'apprête à nous absorber avant que la banalité quotidienne ne reprenne ses droits.

witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 Kosmos11

La beauté de l'écriture, l'humour de certains dialogues (la logorrhée ludique de Léon!), la cohérence et l'intensité de ce cosmos recréé, le sentiment troublant de toucher à l'absurdité de la condition humaine, le jeu sur la littérature de genre (le roman policier), le vertige qu'il génère sans jamais s'enliser... font de ce Cosmos un roman extraordinaire et inoubliable. Car ce qui risque de dérouter certains, à savoir cette accumulation de non-sens qui finit par en créer, est justement tout le propos du livre. Comme si Gombrowicz nous montrait que les fictions habituelles sont des mensonges et qu'il en dynamitait les règles et les faux-semblants.

shanidar a écrit:
Le texte est d'une intelligence vive, curieuse, les mots utilisés par le narrateur semblent parfois bancals, inadéquats, rendant encore plus étrange leur utilisation. Certaines descriptions sont à couper le souffle (celle de Bouboule qui se transforme en paysage, celles des montagnes comme jamais personne ne les a jamais vues...).

Tous ces jeux de métamorphoses, ces glissements, sont merveilleusement écrits. J'ai même relu certains passages tellement je les trouvais envoûtants.

Les montagnes, qui se rapprochaient depuis longtemps, dévalèrent soudain de partout, nous entrâmes dans une vallée, ici du moins régnait une ombre bienheureuse, tandis que la verdure ensoleillée refleurissait au sommet des pentes. Un calme venu d'on ne savait où, de partout, et un ruisseau de fraîcheur, quel agrément! Un tournant, sommets de murailles accumulées, c'étaient des brèches brutales, des entassements accablants, des enroulements vert calme, des cimes, ou des pics, des crêtes déchirées et des chutes à la verticale, auxquelles s'agrippaient des buissons, puis des rochers sur les hauteurs, des près qui s'abaissaient dans le silence, silence qui s'étendit, incompréhensible, immobile, universel, toujours croissant et si puissant que le fracas de notre charrette et son roulement régulier semblaient exister à part. Ce panorama se maintint un certain temps, puis apparut quelque chose de nouveau et d'insistant, c'était dénudé, ou embrouillé, ou miroitant, parfois héroïque, gouffres, noyaux, strates, motifs de pierres suspendues, après quoi, sur des rythmes ascendants et descendant des buissons, d'arbres, de blessures, de plaies, d'éboulis, affluèrent, ça et là, des idylles, tantôt douces, tantôt cristallines. Des choses diverses - toutes sortes de choses - des distances étonnantes, des virages affolants, un espace prisonnier et tendu, qui attaquait ou cédait, qui s'enroulait et se tordait, qui frappait vers le haut ou vers le bas. Un immense mouvement immobile. (p.127/128)
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MessageSujet: Re: Witold Gombrowicz [Pologne]   witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 EmptyLun 18 Oct 2010 - 18:12

Très beau commentaire Marko. Par rapport à tout ce que tu as écrit, j'ai envie de rajouter la présence subtile, pas forcement visible au prime abord, d'une sorte d'humour.
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MessageSujet: Re: Witold Gombrowicz [Pologne]   witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 EmptyLun 18 Oct 2010 - 18:32

Arabella a écrit:
Très beau commentaire Marko. Par rapport à tout ce que tu as écrit, j'ai envie de rajouter la présence subtile, pas forcement visible au prime abord, d'une sorte d'humour.

Oui un humour formidable bien qu'un peu effayant en même temps! C'est un vrai plaisir de lecture et un roman qui se dévore en plus comme un incroyable suspens.
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MessageSujet: Re: Witold Gombrowicz [Pologne]   witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 EmptyLun 18 Oct 2010 - 20:24

Marko a écrit:
Arabella a écrit:
Très beau commentaire Marko. Par rapport à tout ce que tu as écrit, j'ai envie de rajouter la présence subtile, pas forcement visible au prime abord, d'une sorte d'humour.

Oui un humour formidable bien qu'un peu effayant en même temps! C'est un vrai plaisir de lecture et un roman qui se dévore en plus comme un incroyable suspens.

Gombrowicz aime bien pousser son lecteur au bout, au vertige, déranger tous les repères. Par moments c'est effrayant, par moments on se sent aussi presque dans la toute puissance de pouvoir vivre cette drôle d'expérience, de suivre l'auteur presque dans le gouffre des vertigineux et infinis possibles. Et par moments, le petit clin d'oeil de l'humour ramène les choses aux plus justes proportions, parce qu'il ne faut pas forcement prendre tout ça au premier degré, il y a une part de jeu intellectuel dans tout ça. Par moment on peut se dire qu'il se moque presque un peu du lecteur qui serait trop facilement prêt à le suivre dans tous les délires et les prendrait au sérieux.
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MessageSujet: Re: Witold Gombrowicz [Pologne]   witold - Witold Gombrowicz [Pologne] - Page 4 EmptyDim 2 Jan 2011 - 18:33

je n'avais pas encore lu "Cosmos", vos bonnes critiques m'y ont amené. C'est un livre excellent. Beaucoup de choses ont été dites sur ce livre alors je vais me contenter de certains passages que j'ai noté

"La chambre fut désormais emplie d'activités raisonnés et précises, mais, comme on les entreprennait par ennui, par désoeuvrement, par caprice, elles recelaient une certaine dose d'imbécilité"

"Je marchais lentement pour gagner du temps, surpris par le spectacle diurne de mon acte nocturne, mal séparé des mystères de la nuit."

"Qu'est-ce-que je cherchais? La tonalité de base? Le thème dominant, l'axe autour duquel j'aurais pu recréer, recomposer mon histoire personnelle? Mais la distraction, et non seulement la mienne, intérieure, mais aussi celle qui venait de l'extérieur, de la multiplicité et de la profusion, la distraction ne me laissait me concentrer sur rien, une bagatelle me détournait d'une autre, tout avait autant et aussi peu d'importance, je m'approchait et m'éloignais..." En ce qui me concerne, avec cette phrase, tout est dit...

Gombrowicz en dit beaucoup sur l'absurdité des acitivités humaines et sur les enquêtes, petites ou grandes, que nous menons chaque jour, qui nous détournent du réel, qui nous occupent, qui nous conduisent sur des chemins que nous n'aurions pas explorés, des labyrinthes... Ca m'évoque aussi "le dépeupleur" de Beckett, lu il y a longtemps ou Don Quichotte, que je lis en ce moment...




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