Alice Munro

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Dear Life / Rien que la vie

Citation :

Présentation de l’éditeur
Dans ce recueil de treize nouvelles, Alice Munro nous emporte avec ses personnages jusqu'aux moments charnières de leurs existences, où tout peut basculer : une mère perd la trace de son enfant, un soldat saute inopinément du train qui le ramène chez lui, une jeune professeur part enseigner dans un sanatorium reculé, une femme perdue se lie à un inconnu... Le hasard des rencontres, l'étrangeté des actes manqués, les coups funestes du destin : autant de lignes de force que Munro ausculte et nous restitue avec la grâce d'un "Tchekhov de notre temps". Pour la première fois, elle se confie également sur sa propre vie dans une ultime nouvelle. Alice Munro est, plus que jamais, l'écrivain de l'âme humaine.

Puisque je lis Alice Munro en anglais, cela fait déjà un bout de temps que j’ai lu ce recueil de nouvelles, paru l’année dernière.

En plus, faire des commentaires pour des nouvelles est pour moi encore plus difficile que pour un roman.
Lire des nouvelles d’elle est pour moi comme rencontrer une amie. Elle me raconte tout ce dont elle a envie et je l’écoute toute intéressée parce que j’adore les histoires qu’elle sait faire apparaître devant mes yeux, leur ton, leur angle de vue, leur chute… tout !

Depuis que j’ai découvert Alice Munro il y a bien des années, je me suis sentie tout de suite à l’aise dans son univers. Elle sait me toucher avec les destins qu’elle décrit, les quelques pages qu’elle consacre à ses personnages me donnent l’idée par après de romans entiers parce que je ne peux pas faire autrement que de voir un ‘avant’ et un ‘après’.

Tout comme chez Edward Hopper dont les images me donnent des histoires que je pourrais raconter.

Tout le buzz autour de son Nobel va peut-être amener des lecteurs à faire sa découverte, mais elle mérite plus que des lecteurs avides d’auteurs nobélisés…  je souhaite à tout lecteur de trouver cette voix unique qu’elle dégage dans ses nouvelles et je sais qu’en tant que lecteur on ne peut pas aimer tous les mêmes auteurs… mais je ne vois pas comment on ne peut pas tomber amoureux d’elle !

c'est pas trop important, mais je ne peux pas ne pas le dire: la couverture de la version française est la plus laide de l'année et le choix de la traduction du titre n'est pas très réussi non plus

kenavo a écrit:

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Dear Life / Rien que la vie

Tout comme chez Edward Hopper dont les images me donnent des histoires que je pourrais raconter.

C'est exactement ce que je ressens !
Oui elle est très forte dans sa spécialité .
Je veux le lire .

dans Le Magazine Littéraire d'octobre il y a quatre pages d'une rencontre avec Alice Munro

Comme quoi, moi aussi j'suis sympa !

Les lunes de Jupiter


Quel talent que celui d'Alice Munro !

Chaque nouvelle qui compose ce recueil est d'une telle densité qu'il faudrait  pouvoir distiller sa lecture : l'apparente simplicité cache une mine de menus détails qui multiplient les facettes de ces histoires du quotidien ....
Comme on le sait , il s'agit souvent de personnages féminins qu'elle met en situation et il ne fait nul doute qu'une grande partie de sa créativité est inspirée par son vécu ... D'emblée on remarque la forme très distanciée qu'elle adopte , la structure narrative très particulière et qui mériterait une analyse littéraire pointue si on voulait en comprendre tous les mécanismes ....


Pour ma part je me laisse porter, ( sans chercher la recette)  par une lecture lente , dans une sorte de concentration méditative , puisant dans les mots autant que dans l'implicite :
Alors ,  la force du contenu m'envahit , contre toute attente presque me révélant une vérité fugace ou une absence de vérité : celle du personnage ou peut-être une autre plus proche encore ....


Alice Munro est une magicienne des mots et du silence , en flux tendu toujours à contrario de qu'elle laisse percevoir de prime abord ....
Son sens de l'observation presque clinique de minuscules gestes , actes , pourrait tenir le lecteur à distance mais elle apporte son éclairage compassionnel tout en retenue et douceur qui change tout !


Exigence et rigueur dans la forme , tout en facéties : son écriture destabilise au moment où on s'y attend le moins ! Car voici une dame qui aime à jouer avec son lecteur avec une pointe d'ironie par ci , d''insolence par là , un retour à la gravité sans ménagement par ailleurs , une mise en lumière d'un détail encore , une perspective d'approche souvent inattendue plus loin .....


Alors qu'on se sentait à l'abri du flux émotionnel , voici qu'au détour d'un mot , d'une absence , d'une pirouette à la Munro , les eaux profondes jaillissent et il est déjà trop tard pour renoncer : Nous voici face au grand chaos dans l'intimité de l'être ....c'est fugitif , violent , imprévisible mais ô combien jouissif pour le lecteur en quête de sensations !

Fugitives



Un recueil de huit nouvelles mettant en scènes des femmes à différents stades de leur existence. Il y a Carla qui tient un centre équestre avec son mari. Mais les affaires ne sont pas très florissantes. Surtout avec cette pluie qui ne cesse de pourrir cet été décidément bien sombre. Il y a également Juliet qui quitte son Ontario natal pour prendre un poste en Colombie-Britannique. Elle y trouve un époux et oublie un peu de reprendre le chemin de l’orient. Sa propre fille – Pénélope – suivra d’ailleurs ses traces en mettant à son tour les voiles vingt ans plus tard. On a aussi Grace qui, élevée par son grand oncle et sa femme, prend un job d’été dans la vallée de l’Ottawa.

Des femmes que rien ne distingue des autres. Des femmes qui, un beau jour, partent sans se retourner. Elles souffraient et n’en pouvaient plus, cherchaient quelque-chose d’autre qu’elles ne trouvaient pas dans leur quotidien, fuyaient, fuguaient ou avaient simplement besoin d’air. Des femmes qui assument leurs choix, d’autres qui se laissent porter par le hasard, qui saisissent une occasion ou manque le coche.

Des femmes qu’Alice Munro livre au lecteur dans un style sobre et épuré. Quand je lis un bouquin de l’auteur canadienne, j’ai vraiment l’impression de me plonger dans du Joyce Carol Oates. La longueur en moins. Car là où JCO excelle sur 600 pages, Munro condense sur 50. Les personnages sont vrais, crédibles, fouillés, parfaitement campés. Tout est millimétré et le style âpre (tels les hivers canadiens) et incisif donne sa force au récit.

« Fugitives » est mon second livre de Munro. Une seconde lecture réussie qui m’incite à en envisager une troisième.

Et bien encore une auteure dont tu vas pouvoir tout lire!

pia a écrit:

Et bien encore une auteure dont tu vas pouvoir tout lire!

Il me faut également garder du temps pour en découvrir de nouveau !

Harelde a écrit:

« Fugitives » est mon second livre de Munro. Une seconde lecture réussie qui m’incite à en envisager une troisième.

contente de lire que tes rencontres avec elle étaient toujours agréables...