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| Robert Penn Warren | |
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+5Onuphrius Arabella krys soliman Bellonzo 9 participants | |
Auteur | Message |
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Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Robert Penn Warren Sam 2 Aoû 2008 - 20:21 | |
| Wikipédia écrit à propos de Warren Robert Penn Warren, né à Guthrie (Kentucky) le 24 avril 1905 et mort à Stratton (Vermont) le 15 septembre 1989, est un écrivain américain. Son roman le plus connu est All the King's Men (1946), pour lequel il remporta en 1947 le prix Pulitzer. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Robert Penn Warren Sam 2 Aoû 2008 - 20:32 | |
| Tourbillon dans le Sud (toujours désolé pour l'absence d'image)
Moins connu et plus tardif que ses deux plus grands succès Les fous du roi et L'esclave libre tous deux portés à l'écran Un endroit où aller virevolte dans le Sud américain,cette terre qui colle à l'oeuvre de Robert Penn Warren(1905-1989).Mais le Sud de Warren ne suffit pas à son héros en tant que pays natal.Il agit au long de la vie de Jed Tewksbury comme un personnage récurrent à part entière.Parti d'une misérable bourgade d'Alabama il deviendra un brillant universitaire cotoyant le beau monde et Rozelle,l'amour de sa vie,qu'il retrouvera à plusieurs reprises.
Il ya de très beaux passages dans Un endroit où aller,parfois drôlatiques quand Jed se remémore la mort rocambolesque et grotesque de son père.Parfois émouvants:les lettres laborieuses de sa mère qui lui avait ordonné de quitter ce bled de Dugton,au risque de ne jamais le revoir.La guerre en Italie,l'université de Chicago,les amours compulsives avec Rozelle,la naissance de son fils parsèment la progression de Jed dans cette "vita americana" que le lecteur peine quelquefois à bien pénétrer.C'est que la Terre d'Amérique cèle toujours une part d'elle-même à des yeux européens.
C'est l'un des derniers livres de Robert Penn Warren et il aurait gagné,me semble-t-il,à être un peu resserré.Une grande plume américaine parmi tant d'autres.C'est aussi ça l'Amérique,foisonnante et,quand il s'agit d'auteurs de cette trempe,pas loin d'être au meilleur de sa forme.Penn Warren est aussi un très grand poète deux fois Prix Pullitzer. | |
| | | soliman Envolée postale
Messages : 124 Inscription le : 17/02/2008 Age : 56
| Sujet: Re: Robert Penn Warren Dim 28 Mar 2010 - 11:52 | |
| J’ai lu récemment les fous du roi. Un livre que je cherchais depuis pas mal de temps suite à la lecture d’un endroit où aller, un livre que j’ai profondément aimé. Dans ces deux livres j’ai ressenti le plaisir de la lecture totale , la solidité de la narration ,soutenue et fluide, la justesse voire le génie des portraits des personnages ; un mélange ingénieux ( poétique ?) de cruauté et de compassion . Dans ces deux livres on retrouve ce regard toujours distant ( celui de jed et de jack) sur leur époque, dans ce SUD si présent , si pesant. Je crois que ces personnages (jed et jack) souffrent d’être des blancs du sud incapables de trouver leur place parmi leurs pairs. Rejet , culpabilité , ennui profond, il faut cependant bien vivre, avancer masqué , sans dévoiler une quelconque fragilité , sensibilité , un sens critique à la face d’un sud féroce . Jed ( un endroit où aller) est certes un universitaire brillant, reconnu et respecté pour son érudition (pas plus), mais jamais il ne cherche à briller, à valoriser son talent. Il reste à la marge, veille à ne pas trop mouiller ses chaussures. De même pour jack ( les fous du roi), journaliste-détective de l’ombre, toujours sur la corde raide, soucieux de ne pas trop se salir. Ces deux personnages traversent la vie et s’éclipsent sans marquer leur territoire, avec il me semble, l’amertume du non engagement, l’incapacité de libérer leurs émotions, d’aller au conflit, et au final, de toujours chercher un endroit où aller. L’esclave libre , dès que je l’aurai trouvé sera en bonne place dans ma bibliothèque. Dès fois on est en phase avec des livres sans trop comprendre pourquoi. C’est comme ça, un peu magique , ça fait du bien. | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Robert Penn Warren Dim 28 Mar 2010 - 13:12 | |
| "les Fous du Roi", je l'avais trouvé assez caustique en effet, par rapport aux préjugés et aux compromis de la société américaine. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Robert Penn Warren Dim 28 Mar 2010 - 19:51 | |
| J'ai lu il y a très très longtemps Les fous du roi que j'ai le souvenir d'avoir beaucoup apprécié, mais c'est trop loin pour en parler plus précisément. Cela me donnerait presque envie de relire.... | |
| | | Onuphrius Main aguerrie
Messages : 551 Inscription le : 29/10/2010 Age : 35 Localisation : Seine-Maritime
| Sujet: Re: Robert Penn Warren Mar 9 Aoû 2011 - 20:30 | |
| La Grande Forêt, 1961 - 4e de couverture a écrit:
- La Grande forêt est sans doute l'une des œuvres les plus significatives, les plus achevées de Robert Penn Warren. Le cadre en est la guerre civile qui a déchiré l'Amérique, tout en la révélant à elle-même, et que Warren, homme du Sud - mais né à la limite du Kentucky et du Tennessee, c'est-à-dire à la limite du Nord et du Sud - connaît mieux que quiconque. Adam Rosenzweig, le héros, est un jeune Juif allemand dont le père a naguère, avant de mourir, renié son passé de révolutionnaire, ce qui a provoqué chez Adam une décision contraire : suivre sa voie d'homme coûte que coûte, pour servir son idéal de justice et de liberté. Il part donc pour l'Amérique où la guerre de Sécession fait rage, afin de combattre pour la libération des Noirs.
Mais les réalités qu'il devra affronter, les déceptions, la lâcheté et les faiblesses des hommes qu'il va découvrir, ainsi que leurs vices et leurs passions, le feront plus d'une fois se remettre en question. Un livre exceptionnel, qui mérite de prendre place à côté de classiques tels que Servitude et grandeur militaire d'Alfred de Vigny ou L'insigne du courage de Stephen Crane.
Penn Warren est né en 1905 à Guthrie, dans le Kentucky. Romancier, essayiste, poète, il a reçu deux fois le Prix Pulitzer : en 1946 pour son premier roman, Les Fous du roi, qui retrace la carrière du démagogue louisianais Huey Long, et en 1956 pour Promises, un recueil de poèmes. A travers tous ses livres, on retrouve le même thème central : le Sud face à la perte de ses valeurs traditionnelles. Difficile de parler de ce livre sans dévoiler la fin... Je dirais donc qu'il s'agit d'un véritable roman d'initiation au monde, à soi, à la connaissance. Adam fuit la Bavière pour les USA à la mort de son père, qui se fit en deux temps : tout d'abord la mort "mentale" avec le reniement de ses idéaux, puis six mois plus tard la mort physique. Le livre de Penn Warren s'ouvre donc sur cette maison de Bavière où Adam refuse de rentrer, lui qui est véritablement né le jour de la première mort de son père. Adam s'embarque pour les USA, mais le recruteur le refuse à cause de son pied bot, qui reviendra de nombreuses fois au cours du livre. Ce pied est une partie de la honte qu'éprouve Adam, mais une partie seulement, car Penn Warren peint l'homme déchiré par la honte, la lâcheté... dans le sillage de ce qu'a pu écrire un Faulkner. Adam doit donc errer sur le sol américain lorsqu'il débarque, donnant lieu à une scène terrible. La première chose qu'il voit à New York, c'est le cadavre d'un noir pendu à un réverbère, les doigts et les orteils coupés. Le décor est planté : la guerre fait rage, les New-Yorkais lynchent les noirs car ils ne veulent pas se battre. S'il est un personnage important dans ce livre, c'est bien Aaron Blaustein, vieux juif très riche, dont le fils est mort à la guerre. Au cours de sa discussion avec Adam, le vieux juif explique sa vision du monde, qui semble être celle de Penn Warren : - Citation :
- quand on cesse d'adorer Dieu, il ne reste qu'une chose à quoi se raccrocher : l'Histoire. Je suppose que je crois en l'Histoire puisqu'il faut bien croire en quelque chose. [...] Vous savez, il y a toujours un mobile à n'importe quel événement. C'est cela, l'Histoire, la recherche des mobiles qui ont provoqué tel ou tel événement. C'est pourquoi elle peut laisser la place vide laissée par Dieu. Dieu était le mobile suprême... Oui, c'est cela. [...] Tout simplement, Dieu s'est lassé d'être tenu pour responsable. Alors, il laisse l'Histoire prendre sa place pour quelque temps. (p. 75-79)
Un très beau livre, sur lequel plane l'esprit du Vieux Sud. | |
| | | sylvain- Envolée postale
Messages : 129 Inscription le : 29/05/2011
| Sujet: Re: Robert Penn Warren Sam 13 Aoû 2011 - 11:04 | |
| je n'ai toujours pas lu "La Grande Forêt" mais je dois l'avoir quelque part - j'ai bien envie de reprendre un livre de cet immense écrivain du sud américain, probablement l'une des plus grandes figures littéraires américaines du XXéme siècle, en tout cas bien supérieur à William Faulkner (une opinion qui n'engage que moi.. ) Il faut aimer le lyrisme, la poésie de cet auteur, par deux reprise lauréat du prix Pulitzer (avec Norman Mailer je crois) pour son chef d'oeuvre "Les fous du Roi" ainsi que pour son oeuvre poétique. je ne sais pas trop quel livre lire de lui à nouveau, il y a bien "un endroit où aller" qui me fait de l'oeil depuis quelque temps, mais aussi "L'esclave libre" ou comme le commentaire d'Arabella, je serais presque tenté de relire "les fous du roi" ps: je suis très surpris de la page quasiment vide qui lui est consacré sur wikipédia... c'est assez hallucinant ! Mais somme toute pas si surprenant que cela, car il est bien tristement méconnu dans l'hexagone | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Robert Penn Warren Sam 13 Aoû 2011 - 15:40 | |
| Penn Warren, supérieur à Faulkner ?
Cest une opinion, mais un peu subjective quand meme ... Ceci dit,j' aime bien Penn Warren, il a du souffle et c' est un excellent conteur. Je ne me prononcerai pas sur son style puisque j'e l' ai lu en français.
Je vais essayer d' en trouver un que je n' ai pas lu. Mais il ne fait pas dans le court ! | |
| | | sylvain- Envolée postale
Messages : 129 Inscription le : 29/05/2011
| Sujet: Re: Robert Penn Warren Sam 13 Aoû 2011 - 23:14 | |
| - bix229 a écrit:
- Penn Warren, supérieur à Faulkner ?
Cest une opinion, mais un peu subjective quand meme ...
toute opinion est subjective et ne saurait faire force de loi ou pire..de dogme alors oui, je suis subjectif sans doute... mais Faulkner m'ennuie à mourir et pour ce qui concerne l'art de la dramaturgie, le sang, l'inceste, le crime ou je ne sais quoi, je trouve Robert Penn Warren à des années lumières de Faulkner, mais Warren à le défaut de n''être pas connu en France, de plus.... il n'était pas alcoolique ! (bon, je plaisante hein.. quoique ) succinctement, je trouve le style de R.P.Warren bien plus fluide que celui de Faulkner, une imagination débordante tout en ayant l'art de créer des univers cohérents .. je ne sais pas, je me sent aussi beaucoup plus proche de sa façon pressentir l'humanité et son lyrisme n'est jamais empathique - un grand romancier mais aussi un immense poète. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Robert Penn Warren Dim 14 Aoû 2011 - 1:09 | |
| le style de Faulkner est parfois apre, heurté, tarabiscoté, métaphorique, mais presque toujours lyrique, créatif, tout comme l' univers qu' il a recrée avec le comté de Yoknapatawpha. On n' y entre parfois difficilement (rien ne nous y oblige), mais on ne le regrette pas. Parce que, et ça n' engage pas que moi, un univers pareil, avec des personnages pareils et une langue semblable, on n' a rien fait de mieux (en tout cas en anglais) depuis Shakespeare. | |
| | | sylvain- Envolée postale
Messages : 129 Inscription le : 29/05/2011
| Sujet: Re: Robert Penn Warren Dim 14 Aoû 2011 - 10:52 | |
| oui sans doute c'est un auteur important, je ne conteste pas la chose mais je trouve que la prodigieuse force de l'oeuvre de R.P.Warren le met sur un pied d'égalité et malheureusement c'est un auteur bien moins connu ici, en Europe | |
| | | Onuphrius Main aguerrie
Messages : 551 Inscription le : 29/10/2010 Age : 35 Localisation : Seine-Maritime
| Sujet: Re: Robert Penn Warren Dim 14 Aoû 2011 - 11:02 | |
| Tout comme bix, ma préférence va à Faulkner, pour moi le plus grand écrivain américain du XXe (c'est subjectif, bien sûr - certains diront plutôt Hemingway). Faulkner sait tout faire, de l'innovation stylistique (Le Bruit et la fureur) au roman plus "traditionnel" (Lumière d'août). Moins lyrique que Penn Warren, sans aucun doute, mais quelle force !! | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Robert Penn Warren Dim 14 Aoû 2011 - 15:52 | |
| On aime qui on veut. Qui on peut.
On passe parfois (dans mon cas) à coté d' auteurs parce qu' on était pas dans l' état qui convenait. Je viens de lire un roman d' Albert Cossery, et je me suis rendu compte à quel point j' avais été injuste
envers cet auteur après la lecture d' un premier livre.
Pour revenir à Faulkner, je n' ai pas tout aimé. Il a écrit des livres faibles (Parabole) ou trop chargés
(Sanctuaire). Mais certains de ses livres ont un pouvoir hypnotique : Le bruit et la futeur, Absalon,
Les Palmiers sauvages... Et ses nouvelles sont parfaites pour la plus part.
Et comme Michon, je me demande toujours comment un plouc comme Faulkner, vivant dans un coin paumé du Mississipp et le plus souvent imbibé d' alccol, est arrivé à créer un univers tellement sophistiqué, puissant et obsessionnel.
Comme tout lecteur je me fabrique un univers imaginaire et fantasmatique à partir de mes lectures. Ce fut le cas avec tous les auteurs du Sud des Etats Unis : Carson McCullers, Flannery O'Connor,
Eudora Welty, Shelby Foote, William Goyen etquelques autres. Pourquoi cette région : parce que le blues, le jazz, la chaleur moite, La Nouvelle Orléans, l' Alabama
des années 30, décrit par Walker Evans.
Parce que je suis moi-meme né dans le Sud de la France...
Il y a là quelque chose d' un peu délirant et que je ne peux pas mieux expliquer parce que c' est personnel.
En tout cas, je reviendrai à Penn Warren... | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Robert Penn Warren Dim 14 Aoû 2011 - 18:06 | |
| je n'ai jamais pu lire Faulkner, en revanche je garde un bon souvenir, quoique lointain des "Fous du Roi" | |
| | | Mirabelle Envolée postale
Messages : 107 Inscription le : 06/04/2010 Age : 41 Localisation : Vers l'infini et au-delà
| Sujet: Re: Robert Penn Warren Dim 25 Sep 2011 - 17:48 | |
| - Arabella a écrit:
- J'ai lu il y a très très longtemps Les fous du roi que j'ai le souvenir d'avoir beaucoup apprécié, mais c'est trop loin pour en parler plus précisément. Cela me donnerait presque envie de relire....
J'espère que c'est fait ! Penn Warren n'est pas sans me rappeler Faulkner. Il a parfois ce genre de fulgurance simple mais qui laisse sans voix : " La Vie est un feu qui brûle un morceau de ficelle, à moins que ce ne soit la mèche d’un baril de poudre que nous nommons Dieu ? " Parabole biblique, métaphore, récit épique sur un homme politique du Sud, dont le vrai modèle, un sénateur américain, a été assassiné, les fous du roi narre la grandeur et la décadence d'un homme qu'accompagne Jack Burden, le narrateur. Mais derrière cette histoire, c'est tout le roman et le sens de la vie, le destin de l'homme, que Penn Warren cherche à cerner. Un style superbe. Un roman majestueux et magnifique ! | |
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