Jack Kerouac

merci Queenie, ça m'a l'air consistant, j'irai lire ça au plus vite :)

Celui-ci...

... c'est l'un de mes deux ou trois livres cultes. Dans le sens où je pense qu'il a eu une réelle influence sur ma vie.

Personnellement, je suis un inconditionnel de cet auteur... sons tyle, sa liberté d'écriture, son vécu, cette époque d'après-guerre, le jazz, etc.

Connaissez-vous ? Aimez-vous ?

Oui, Kerouac on aime et on connait! pour plus de détails voir le fil déjà consacré ICI
(peux-tu d'ailleurs vérifier qu'un auteur ne soit pas déjà chroniqué afin d'éviter les doublons , merci...)

Pardon, je fais mes premières armes ici mais merci du tuyau !!

Neil a écrit:

Pardon, je fais mes premières armes ici mais merci du tuyau !!

Pas de problème...c'est scéance de training ce matin

(sur le côté gauche pour les auteurs, sur la droite pour les films, page portail )

Pour les inconditionnels de Kérouac, je conseille une biographie intitulée "Mémory Babe" de Gérald Nicosia (éditions Verticales). C'est certes un gros ouvrage (950 pages environ) mais il nous fait entrer au coeur de la construction de l'auteur que fut Kérouac. Il nous permet aussi de rencontrer les personnages réels qui allaient inspirer les personages de ses romans (notamment ceux de "Sur la route", des anges vagabonds).
On rencontre Neal Cassidy qui a inspiré le personnage central de Sur la route. Je n'arrive plus à me souvenir si dans "Sur la route" ce personnage fascinant a gardé ce nom là où s'il est rebaptisé. Si quelqu'un a son nom, merci.

Francis Ford Coppola va produire une adaptation du roman de Kerouac, Sur la route.
Le tournage devrait commencer début 2008 sous la direction de Walter Salles, le réalisateur brésilien de Carnets de voyage.

Je viens de découvrir Jack Kerouac. Je suis actuellement plongé dans Sur la route. J'avoue avoir été quelque peu dérouté sur les premières pages par son style d'écriture. Les phrases très longues, épurées de ponctuation, sont difficiles à lire. Il me semblait devoir prendre une grande respiration avant d'en affronter chacune des lignes. Mais petit à petit on s'y fait, on se prend au jeu et, maintenant arrivé à la page 50, je ne suis plus du tout dérangé.

Je sens que je vais aimer cette aventure, cette quête de liberté et de découverte qui me touche toujours... Je reviendrai en parler quand j'aurai un peu avancé.

J'en suis à peu près à la moitié du bouquin. J'apprécie de plus en plus. C'est toujours avec beaucoup de bonheur que je rouvre le livre pour retrouer Sal, Dean, Marylou et leurs compères dans leurs folles aventures. Le style de Kerouac est vraiment plaisant, touchant, même amusant parfois.

J'ai hâte de lire la suite!

Vu que dans la beat generation, tout le monde est copain :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sur_la_route

Tout les personnages sont réels, et pas mal sont des écrivains. Dean est en fait Neal Cassidy, qui a jamais écrit, mais ayant tellement inspiré les auteurs, qu'il est presque aussi important qu'eux.

J'ai également lu Big Sur, différent, on sent un Kerouac complètement tourmenté, au bord de l'asilee parfois. C'est pas le meilleur de lui, mais c'est à lire pour les inconditionnels.

Jack Kerouac... ce qu'il a été un auteur, un précurseur, un prophète, même conservateur, même réactionnaire à la limite. On a beau rouler les yeux face aux traductions, face aux tournures de phrases parfois religieuses, bibliques, il n'en reste pas moins que son oeuvre fait école. Je trouve d'ailleurs dommage qu'il soit quelque peu boudé par l'establishment littéraire... Peut-être que je me trompe, mais il va bien finir par revenir en force anyway, on le voit un peu avec les 50 ans de Sur la route... Voilà pour une partie d'explication du premier prénom que j'ai choisi dans mon pseudonyme.

Jack Kerouac et Sur la route, à date, on voit les influences littéraires qu'il a été chercher... Voyage au bout de la nuit, de Céline... Les aventures de Huckleberry Finn, de Mark Twain... La route, de Jack London... Ajoutons Thomas Wolfe, Dostoïevski, Whitman, Joyce, Faulkner, Miller et compagnie...

Mais s'il y a un ouvrage que j'ai lu, et qui m'a accroché à date... n'est pas vraiment en circulation de nos jours, mais m'a beaucoup aidé dans mon cheminement, c'est Visions de Gérard. Je peux vous dire que ce livre est prophétique de par les visions qu'il a développées sur son frère mort à l'âge de neuf ans.

Enfin, pour répondre à Hank, ça m'étonne que tu n'aies pas parlé de celui que tu admires comme faisant partie, du moins ayant une préoccupation beat... on considère en effet Charles Bukowski comme celui qui a succédé aux Beats, le post-Beat... Là-dessus, je snoberai l'enfilade des beatniks... car comme Kerouac, je suis contre le terme, même si je ne m'empêcherai pas de le lire... mais l'essence de ce qui est beat, est sacrée à mon sens. J'ai trouvé une formule qui prolonge un peu cette mentalité là, et c'est Option Sourde.

Un livre à lire sur Bukowski... Buk et les Beats, de Jean-François Duval.

Dans Sur la route, la notion de béatitude peut être expliquée dans ce long passage que je cite. Bien que je ne partage pas tout à fait la conception religieuse de Kerouac, après tout, ce qui prime dans la religion est l'activité humaine qui foisonne autour de cette notion, autrement dit l'activité humaine prédétermine l'état de la rumeur religieuse...

Enfin, ça fait assez Proust à la course mais quoi qu'il soit, je vous laisse lire :

"Pendant un instant, j'avais atteint ce degré d'extase que j'avais toujours convoité, qui était le franchissement total du temps mesurable jusqu'au règne des ombres intemporelles, le ravissement dans le désert de notre condition mortelle, l'impression que la mort me chassait devant elle à coups de pied, elle-même talonnée par un sceptre, si bien que je ne trouvais mon salut que sur une planche où les anges, pour y voler, plongeaient dans l'abîme sacré du néant d'avant la création, et là, des rayons d'une force merveilleuse resplendissaient de l'éclat de l'Esprit Absolu, des champs de lotus innombrables s'ordonnaient sous le magique essaim des papillons célestes. Je pouvais entendre le grondement d'une effervescence indescriptible qui ne venait point de mon oreille mais de l'infini et qui n'avait aucun rapport avec des sons. Je compris que j'étais mort et revenu à la vie un nombre indéterminé de fois mais je ne pouvais précisément pas m'en souvenir pour cette raison essentielle que les transitions de la vie à la mort et le retour à la vie représentent spirituellement si peu de chose, une opération magique négligeable, comme de s'endormir et de s'éveiller à nouveau un million de fois, qu'on les subit dans l'indifférence totale et la plus profonde ignorance. Je compris que c'était uniquement à cause de la stabilité de l'Esprit essentiel que se produisaient ces fluctuations de naissances et de morts, ainsi le vent ride une nappe d'eau pure et paisible comme un miroir."

Concernant Kerouac, j'ai plein de livres de lui, sur lui, que je viens à peine de commencer à étudier. Ça ira surtout après le 21 octobre.

J'ai quand même eu le temps d'accumuler certaines notes :

"Sa renommée dépasse parmi la jeunesse celle d'écrivains plus accomplis, plus fins, tels Salinger, Vonnegut, Brautigan qui peuvent se comparer à lui par l'originalité de leur écriture et l'immense succès qu'ils ont connu en leur temps auprès des étudiants américains. (...)

On a l'impression que le succès de ce nom, à la consonnance nette et craquante comme un ressac de galets sur une plage de Cornouailles, est dû autant à son graphisme aigu ou à sa rugueuse sonorité qu'au sens littéraire qu'il véhicule. Parle-t-on de l'écrivain ou de son image? (...) C'est prouvé, Kerouac rapporte. Même des voix : à la veille de son élection, notre actuel Président de la République l'a classé, de façon pour le moins inattendue, parmi ses écrivains favoris. Après JFK, JK? (...)

Le sac à dos et la machine à écrire : c'est de la jonction insécable de ces deux symboles que Kerouac tire sa force et son aura. Sous sa frappe frénétique, le goudron se recompose en caractères d'imprimerie. Prose de L'asphalte, le texte vibre et vrombit à deux doigts de L'accident, cale dans des culs-de-sac, s'égare dans des voies secondaires, accélère sur des chemins de traverse, avant de récupérer la grand-route pour foncer de plus belle comme un bolide arrachant au passage des éclats d'Amérique."

Yves Le Pellec, Jack Kerouac. Le verbe vagabond, 1999, Paris : Belin, (extraits choisis) pages 20 à 23

Dernier point sur Kerouac... plusieurs observations que je fais...

Sa première femme se nommait Edie Parker. Mêmes initiales qu'Elvis et même nom de famille que le colonel Parker... un certain Henri Cru la lui présenta.

Quand Sur la route fut publié le 5 septembre 1957, Jack fréquentait une certaine Joyce Glassman, qui a adopté depuis lors le nom de son mari défunt - mort dans un accident de moto -, connu après Kerouac, Johnson... Nous pouvons recenser Robert Johnson, le musicien, et l'écrivain James Joyce. De plus, au Québec, nous avons connu un premier ministre du nom de Daniel Johnson, qui est mort à un instant crucial de l'histoire du Québec.

Carolyn Cassady, la femme de Neal Cassady un temps, eut une brève aventure avec Jack. Dans le roman de Sur la route, son prénom est Camille. Nous pouvons donc faire des rapprochements avec plusieurs personnages célèbres encore. De plus, son nom de jeune fille était Robinson, je crois.

Enfin, sa dernìère femme, Stella Sampas, était la soeur de son grand ami défunt, Sebastian Sampas. Étant donné que Jack Kerouac avait une certaine ambiguïté d'identité sexuelle et qu'il ne s'était jamais vraiment remis des nombreux deuils dans sa vie, à commencer par la mort de son grand frère, Gérard, il va pas sans dire qu'il a été conscient de sa problématique jusqu'à la toute fin de sa vie. De plus, sa mère, Gabrielle Lévesque, avait subi la perte d'une jumelle, ce qui peut nous laisser deviner cette dynamique familiale des plus spéciales.