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| Luis Bunuel | |
| | Auteur | Message |
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Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Luis Bunuel Lun 11 Aoû 2008 - 17:37 | |
| Né avec le siècle sur la terre espagnole d’Aragon, Bunuel, mal-héritier de son éducation jésuite, tournera au Mexique dès 1947 ( Los Olvidados, La Vie criminelle d’Archibald de la Cruz, Nazarin). Portrait de Luis Bunuel par Man Ray : Sa rencontre avec Salvador Dali et Federico Garcia Lorca s’était faite à la Residencia de Estudiantes à l’âge de 17 ans, avant qu'il ne vienne travailler à Paris auprès de Jean Epstein ( Mauprat, La Chute de la maison Usher). Son Age d’or, réalisé avec Dali et d’abord diffusé en privé devant Louis Aragon et Man Ray, fit monter au studio 28 de Montmartre les saccageurs de la Ligue des patriotes et de la Ligue anti-juive. Chiappe, préfet de police, en profitait pour saisir le film. Sortie de Madrid 36 et période étasunienne. Anti-franquiste, antinazi et surtout, avant tout, anti-catholique, il doit s’exiler : ce sera la période Mexicaine. Après guerre, Bunuel obtient l’incroyable permission du régime franquiste pour tourner Viridiana (Palme d’or à Cannes)… Un succès que l’Espagne franquiste ne sait pas saisir ni reprendre à son compte (Franco n’est pas Hu Jintao, Luis n’est pas zhang Yimou)Saisie des copies. On est en 1962. L’Ange exterminateurEl Angel exterminador (prix Jano de Oro au festival de Sestri-Levante en 1962, prix André Bazin au festival d'Acapulco en 1963 -d'après le cinédrame " Les Naufragés de la rue providence" Film surréaliste? André Breton émettra des réserves... Mais que s’est-il passé Calle de la Providencia ? RESUME : A la sortie de l’opéra, une vingtaine d’invités pénètrent dans la villa que sont en train de déserter tous les domestiques à l’exception d’un seul. « Un maître d’hôtel est bourgeois dans l’âme » ("Conversations avec Luis Buñuel", 1993) » Bourgeois rassemblés autour d’une table (repas mondain, faux semblants, smoking et robes du soir, excès d'obséquiosité, ennui) le maître de maison se lève et félicite, acquiescements des hôtes. La maîtresse de maison annonce un plat surprise : entrée du valet qui trébuche, gisant à terre avec le contenu du plateau. A la cuisine, avant que l’étau ne se resserre, un plan nous fait entrevoir des moutons et un ours arpentant le carrelage. Puis, à la manière des Dix petits nègres d’Agatha Christie, le suspens nous fait partager à la nuit tombée le premier étonnement des invités La première nuit se passe et, chose étrange, aucun d'eux ne se décide à rentrer chez lui. La seconde nuit, ils découvrent qu'une force secrète, irrationnelle, les retient cloués là. Les jours, les nuits, les semaines et les mois peut-être, passent... - à toi... | |
| | | Nibelheim Main aguerrie
Messages : 389 Inscription le : 02/09/2007 Age : 36 Localisation : Cambrai
| Sujet: Re: Luis Bunuel Dim 24 Aoû 2008 - 15:51 | |
| Intriguant ... Je n'avais jamais entendu parler de ce film ... Il y a un de ses films qui m'intrigue, le seul dont je connaisse le nom, vu que j'ai lu le roman dont il est tiré : Le journal d'une femme de chambre. J'aimerais bien le trouver un jour | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Luis Bunuel Lun 25 Aoû 2008 - 21:40 | |
| Chemin de croix selon Don Luis
Il me semble que Luis Bunuel est actuellement en phase de purgatoire.On pense sûrement que son cinéma est d'un autre âge et certains films c'est vrai ne nous concernent que de loin.Mais je suis sûr que Don Luis fera un retour en force,son cinéma étant l'un des plus libres qu'il nous ait été donné de voir.J'ai revu Nazarin,période dite mexicaine qui compte aussi Los Olvivados,El,La vie criminelle d'Archibald de la Cruz.
On sait l'anticléricalisme de Bunuel et pourtant il ya dans ce beau film quelque chose qui relève du sacré.Non pas un sacré de pacotille infantilisant mais une recherche d'une sorte de sagesse échappant aux pièges du mysticisme dans l'ambigu et très abouti personnage titre.Le prêtre est un personnage très présent dans le cinéma et permet des figures souvent riches et torturées.Peut-être y reviendrai-je.Nazarin n'épargne ni l'Eglise,on s'en doute,ni le pouvoir, on s'en serait douté.Mais il ne faut pas oublier que Don Luis sait la férocité quand il dépeint le prolétariat dans ce Mexique harassé de saleté,de misère,et de gâtisme.
Bunuel n'a pas peur de présenter des "salauds de pauvres" et ne leur trouve guère d'excuses.Ceci n'exclut pas une forme d'humour et d'ironie,ne serait-ce que le nom de l'Auberge des Héros.Tu parles de héros!A remarquer aussi la façon dont il utilise le nain,symbole de laideur et près de la terre au sens propre comme au figuré,une terre de glèbe et de plèbe.Nazarin dans cette sorte de road-movie qui mène au calvaire frôle Don Quichotte pour finir aux confins rythmés des tambours de la folie.Un très grand film,d'une richesse absolue et qui n'entre pas dans un tiroir facilement.Mais ça c'est tout Bunuel.. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Luis Bunuel Dim 1 Fév 2009 - 20:25 | |
| Joli coffret de cinq films période mexicaine de Don Luis Don Quintin l'amer,Le rio de la mort,On a volé un tram,La montée au ciel,Le grand noceur. | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Luis Bunuel Dim 12 Avr 2009 - 14:14 | |
| Bunuel, premier grand documentariste ? " Sans argent et sans pain"... " aller chercher la terre végétale dans la montagne" " la crue hivernale détruit le travail de toute une année" " les chemins sont difficiles et les chaussures sont rares" " la misère est un animal très répandu" " pas de cheminée et pas de fenêtre" " paludisme -un homme attaqué par la fièvre" " les nains et les crétins sont nombreux" - Bellonzo a écrit:
- ...Il me semble que Luis Bunuel est actuellement en phase de purgatoire
Je ne sais pas, mais un DVD est sorti récemment, comportant la version complète de TERRE SANS PAIN la version avec censure. Il faut la regarder car le seul extrait donné ICI n'en dit pas assez long. L'an 2000 a vu fêter l'anniversaire de la naissance du réalisateur et on a mis l'accent sur ses réalisations dites de fiction qui avaient davantage à voir avec son expérience du surréalisme, aussi la ré-édition de Terre sans pain, documentaire de "géographie humaine", permet de faire réapparaître les habitants de Las Hurdes (Sud de l'Espagne). C'est d'un réalisme effrayant. Terre sans pain fut adapté d'une thèse de Maurice Legendre. - Las Hurdes est réalisé par Bunuel en avril 1933, alors que la République a été proclamée au lendemain des élections du 12 avril 1931. Le commentaire emploie le terme de "reportage". Je suis d'abord frappée par la froideur apparente de la présentation mais d'une part il faut ressituer le "reportage" dans le conteste des années 30, d'autre part savoir que sa version sera expurgée, censurée, et enfin lire le commentaire d' Annie Damidot sur Cinespagne. - Citation :
- "Son propos n’était pas prioritairement scientifique, comme logiquement dans le cas d’une thèse, mais plutôt d’engagement dans la dénonciation d’une situation sociale scandaleuse et d’appel à une action pour la changer. Il (Bunuel) a d’ailleurs clairement défini lui-même ce que représentait pour lui la réalisation d’un film :
« Filmer est un accident, un accident nécessaire pour que les autres puissent voir » ( cité par J.Collet- Enc. Univ. Tome IV). Dès le départ de sa carrière de cinéaste cette volonté était ancrée en lui comme en témoigne sa réaction après avoir vu, à Paris en 1925, Trois lumières de F. Lang, qui a été pour lui une sorte de révélateur « j’ai senti la possibilité pour moi de communiquer aux autres ma façon de comprendre le monde » (idem). . Le contexte : M. Legendre publie « Las Jurdes : étude de géographie humaine » en 1927. Il est alors directeur de L’Institut français de Madrid. L’Espagne, elle, vit depuis 1923 sous ce qu’il faut bien appeler une dictature, celle du général Primo de Rivera, établie avec l’assentiment du roi Alphonse XIII. Dans ce contexte, il semble évident que M. Legendre, personnage officiel, n’aurait pas pu, sans l’accord du gouvernement, occuper le poste qu’il occupait et on voit mal comment dans une publication sur le sujet choisi pour sa thèse il aurait pu dépasser les limites du politiquement correct. Pour preuve la conclusion tirée de son travail de doctorat « …les Hurdanos, incapables de prendre leur destin en main, n’avaient plus qu’à placer tous leurs espoirs dans l’exercice de la charité. » (E. Larraz dans Le cinéma espagnol des origines à nos jours- 1986). Annie Damidot : - Spoiler:
"Il y a dans le film de Buñuel une volonté de militantisme qui fait la différence avec la thèse de Legendre et qui se décèle au détour de quelques commentaires, par delà leur apparente froideur. Le caractère insinuant de l’image et/ou du texte transparaît discrètement. L’évocation de la présence d’un ermite, donc de l’Eglise, dans la vallée de Las Batuecas, aux portes de Las Hurdes, suggère une situation quelque peu privilégiée : le bâtiment qui apparaît à l’image semble, comparé aux maisons des Hurdanos, qualifiées de « médiévales », plutôt cossu et la pimpante servante respire la bonne santé, contrairement aux Hurdanos. L’idée se glisse, fugace, qu’il est surprenant que l’on puisse se livrer à la contemplation au milieu d’un tel chaos. Même sentiment d’insinuation lors de l’évocation du pain distribué par l’instituteur aux enfants qui le mangent sur place…mesure de précaution ! ou encore dans la référence aux « pilus », ces enfants abandonnés confiés aux familles hurdanas contre paiement d’une pension, laquelle fait souvent vivre toute la famille. Mais nous sommes prévenus, il nous l’avait bien dit…, il s’agit de « communiquer aux autres ma façon de comprendre le monde »."
Difficultés de compréhension durant le visionnage. Même chez Bunuel et malgré ses intentions le documentaire fourmie de commentaire me donnant la même impression qu'un restant de "colonialisme" nauséeux : 1/ Début du reportage >le commentateur : " Malgré le caractère chrétien de la région (...) Les amulettes portées par les enfants ne peuvent nous empêcher de penser aux peuples d'Afrique et d'Océanie"... 2/ " Une coutume "étrange et barbare" (arracher la tête d'un coq -célébration d'un mariage) 3/ La musique tout au long du reportage, bien que ce soit une habitude de l'époque en salle, est un élément plus que gênant 4/" les enfant (affamés)s'adonnent surtour à la mendicité" 5/"Respecte le bien d'autrui" >enseignement fait à ces mêmes enfants affamés 6/le commentateur>" ...le goitre constitue l'objet principal de ce reportage" | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Luis Bunuel Dim 12 Avr 2009 - 15:35 | |
| On peut ne pas parler de quelqu'un sans l' ignorer pour autant...
Livres, films, musiques se perdent parfois dans les brumes du temps. Parler de Bunuel en ce moment serait le trahir.
Dire simplement qu' il est un immense cinéaste et que je l' ai découvert en meme temps que Bergman, Fellini, Visconti, Antonioni, Resnais, Franju... Et les russes et les américains...Les Japonais... Et qu' il avait une place à part parmi eux : celle de la subversion et de la révolte. Il l' a toujours.
Et qu' il a laissé aussi un livre de souvenirs magnifique : Mon dernier soupir. Bunuel a vécu aux quatre coins du monde, dans plusieurs pays, surtout le Mexique et la France. Il en parle dans ce livre et s' il s' attarde sur les évenements importants qu' il a connus, il parle aussi beaucoup de son enfance et des tambours qui rythmaient les fetes religieuses de son village, Calenda, en Aragon. Et c'est un livre plein de sensibilité, d' humour discret et de mélancolie. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Luis Bunuel Jeu 12 Nov 2009 - 22:03 | |
| Je fais remonter ce film Bunuel en donnant sa filmographie. Très grand cinéaste et formidable conteur, son autobiographie est en effet excellente (et drôle).
* 1929 : Un Chien Andalou * 1930 : L'Age d'Or * 1933 : Terre sans pain (Las Hurdes, Tierra Sin Pan) * 1946 : Gran Casino * 1949 : Le Grand Noceur (El Gran Calavera) * 1950 : Los Olvidados (Pitié pour eux) * 1951 : Susana la perverse (Susana, demonio y carne) * 1951 : Don Quintin (La Hija Del Engaño) * 1952 : Une femme sans amour (Una Mujer sin amor) * 1952 : La Montée au ciel (La Subida Al Cielo) * 1953 : L'Enjôleuse (El Bruto) * 1953 : El * 1953 : On a volé un Tram (La Illusion Viaja En Tranvia) * 1954 : Robinson Crusoé (Aventuras De Robinson Crusoe) * 1954 : Les Hauts de Hurlevent (Abismos de Pasion, Cumbres Burrascosas) * 1954 : Le Fleuve de la Mort (El Rio y la Muerte) * 1955 : La Vie criminelle d'Archibald de la Cruz (Ensayo De Un Crimen) * 1956 : La Mort en ce Jardin (La Muerte En Este Jardin) * 1956 : Cela s'appelle l'aurore * 1959 : Nazarin * 1959 : La fiévre monte à El Pao (Los Ambiciosos) * 1960 : La Jeune Fille (The young one) * 1961 : Viridiana * 1962 : L'Ange Exterminateur (El Angel Exterminador) * 1964 : Le Journal d'une femme de chambre * 1965 : Simon du Désert (Simon Del Desierto) * 1967 : Belle de Jour * 1969 : La Voie lactée * 1970 : Tristana * 1972 : Le Charme discret de la bourgeoisie * 1974 : Le Fantôme de la Liberté * 1977 : Cet obscur objet du désir | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Luis Bunuel Jeu 12 Nov 2009 - 22:18 | |
| - traversay a écrit:
- Très grand cinéaste et formidable conteur, son autobiographie est en effet excellente (et drôle).
Ah, c'est vrai, Bix en avait parlé... Il faudra que je lise ça... Rien que le titre est très bon : | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Luis Bunuel Ven 13 Nov 2009 - 0:51 | |
| Oui, ExPie, j' insiste, tu ne le regretteras pas ! Bunuel était sourd, mais pas aveugle ni amnésique... | |
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| Sujet: Re: Luis Bunuel | |
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| | | | Luis Bunuel | |
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