Toni Morrison

Je suis restée sur ma faim avec Home. Le récit est trop court, l'histoire un peu décousue, le style toujours plaisant, heureusement !

-Home-

Carrément oublié d'en faire le commentaire, un roman concis (trop à mon goût) qui raconte, sans l'annoncer de prime abord, le sauvetage de Cee par son frère Franck, rentré meurtri de la guerre de Corée. Tout est réuni pour nous bouleverser, le racisme, la  fuite, l'enfance volée, la guerre. Aucun pathos, tout est dans la suggestion.

J'aurais dû accrocher et je suis plutôt passée à côté. Dommage, je n'ai pas ressenti de véritables émotions, tout m'a paru trop succint, complexe au début, survolé dans l'ensemble. Je n'ai pas eu le temps de m'attacher à ces personnages qui portent pourtant tous les signes de la désolation et de l'injustice. Tout comme Mezzavoce et Aaliz (Krys, de même, il semble) j'ai perdu trop de temps à reconstruire ces bouts de récit, ce qui m'a éloignée en fin de compte de toute empathie. Harelde résume Home par cette phrase

Citation :

Difficile à analyser en profondeur. Car ce livre est avant tout une atmosphère, un livre qui se vit, qui se ressent bien plus qu’il ne s’explique.

Hélas, cela ne marche pas à tous les coups. D'après ce que je lis plus haut, l'auteure s'est volontairement débarrassée de tout superflu. Alors oui, elle y est arrivée, mais pour une histoire d'une telle envergure, il en manquait un peu. Darkanny n'a pas donné ses impressions finales sur Love qui lui a aussi paru confus, l'empêchant de rentrer dedans. J'ai l'impression que ce n'est donc pas dû qu'à la concision, c'est sa construction qui peut bloquer certains. Pas sûre que cet auteur soit pour moi...

Ni pour moi non plus.

Aeriale a écrit:

-Home-

Carrément oublié d'en faire le commentaire, un roman concis (trop à mon goût) qui raconte, sans l'annoncer de prime abord, le sauvetage de Cee par son frère Franck, rentré meurtri de la guerre de Corée. Tout est réuni pour nous bouleverser, le racisme, la  fuite, l'enfance volée, la guerre. Aucun pathos, tout est dans la suggestion.

J'aurais dû accrocher et je suis plutôt passée à côté. Dommage, je n'ai pas ressenti de véritables émotions, tout m'a paru trop succint, complexe au début, survolé dans l'ensemble. Je n'ai pas eu le temps de m'attacher à ces personnages qui portent pourtant tous les signes de la désolation et de l'injustice. Tout comme Mezzavoce et Aaliz (Krys, de même, il semble) j'ai perdu trop de temps à reconstruire ces bouts de récit, ce qui m'a éloignée en fin de compte de toute empathie. Harelde résume Home par cette phrase

Citation :

Difficile à analyser en profondeur. Car ce livre est avant tout une atmosphère, un livre qui se vit, qui se ressent bien plus qu’il ne s’explique.

Hélas, cela ne marche pas à tous les coups. D'après ce que je lis plus haut, l'auteure s'est volontairement débarrassée de tout superflu. Alors oui, elle y est arrivée, mais pour une histoire d'une telle envergure, il en manquait un peu. Darkanny n'a pas donné ses impressions finales sur Love qui lui a aussi paru confus, l'empêchant de rentrer dedans. J'ai l'impression que ce n'est donc pas dû qu'à la concision, c'est sa construction qui peut bloquer certains. Pas sûre que cet auteur soit pour moi...

Exactement les impressions que je garde de Beloved, lu il y a trèèès longtemps.
(Ce qui est très étrange avec Morrison, c'est que je me sens coupable de ne pas avoir aimé son livre... et de ne pas être allée vers les autres...
Elle a capital sympathie, et un engagement socio-politique qui me plaît, qui me parle... j'aurais aimé aimer la lire !)

Queenie a écrit:

Exactement les impressions que je garde de Beloved, lu il y a trèèès longtemps.
(Ce qui est très étrange avec Morrison, c'est que je me sens coupable de ne pas avoir aimé son livre... et de ne pas être allée vers les autres...
Elle a capital sympathie, et un engagement socio-politique qui me plaît, qui me parle... j'aurais aimé aimer la lire !)

Ben voilà, ça se confirme. Et tu as mis le doigt dessus, moi aussi je me sens un peu coupable. Elle a la réputation d'être une auteure très tournée vers l'humain, le social, ça devrait forcément toucher. Et ça n'a pas fait tilt non plus pour moi.

Quand je lis les commentaires très enthousiastes de Topocl, Marie ou Harelde, c'est là que je me dis, zut, je n'ai rien capté de tout ça. Suis-je une grosse balourde?

Et moi, je me sens coupable de ne pas avoir encore osé l'aborder, alors que j'ai plusieurs de ses titres, et que j'ai pris un grand plaisir à l'écouter à Vincennes au dernier festival America....

Aeriale a écrit:

Suis-je une grosse balourde?

Évidemment oui , Aeriale, je te l'ai déjà dit hier!

 

Je fais partie du clan des sceptiques. J'avais lu Jazz il y a quelques années et à aucun moment je ne suis vraiment rentrée dedans. Le livre était génial en ce qui concerne les intentions, mais la réalisation m'a laissé à l'extérieur.

Home
Toni Morrison



C’est étrange, lorsque je commence certains romans de Toni Morrison je me sens tout de suite saisie. J’ai une vague boule à l’estomac, je me sens en alerte après quelques phrases. C’est probablement à cause de ce choix des mots si précis, de leur ordonnancement particulier et des images qu’ils évoquent. Il y a aussi l’attente, car la réalité n’est  révélée que par bribes avec cet art de l’ellipse si singulier à Toni Morrison.

Dans 'Home', Frank Money, vétéran brisé de la guerre de Corée, doit retourner ‘chez lui’ en Géorgie – ou du moins ce qui s’apparente le plus à chez lui.   Un an après avoir quitté l’armée, Frank a presque tout perdu et une lettre inquiétante d’une seule ligne le rappelle au pays où sa sœur, Cee, semble en danger. Il part de Seattle où il vit quasiment dans la rue. C’est au cours de ce voyage de retour chaotique et quasi halluciné que le passé de Frank revient par bribes, jusqu’à ce qu’il touche au but.

Difficile en quelques mots de parler de ce court roman pourtant si dense, si compact alors qu’il contient l’histoire de plusieurs vies, une atmosphère toujours lourde de la ségrégation raciale des années 50, et un personnage magnifique, terrifiant et si fragile. J’ai adoré et adhéré à chaque phrase de ce livre. Il me semble que Toni Morrison a gagné en force depuis qu’elle écrit des romans plus courts, plus épurés. C’est une grande, une vraie.

Ah , oui ? A toi aussi ça te le fait, le coup de la boule à l'estomac sur certains romans qui paraissent "indispensables"? Ca me rassure!

Ben oui, il y a peu d'auteurs qui me font cet effet là. Pour Toni Morrison, je me souviens très bien de l'impression de choc quasi physique que j'avais éprouvé en lisant le premier chapitre du roman 'Beloved'. Sa prose est vraiment incroyable et aussi la façon dont elle tisse ses romans, façon Jacquard, on voit les motifs épars apparaître petit à petit avant de découvrir une oeuvre à la fois magnifique, complexe et subtile.

Sauf Jazz si j'ai bien compris, qui est à éviter. 
Et c'est bien sûr le seul que j'ai lu et qui ne m'a pas donné envie de continuer.

Sur une pub de 10/18 pour Home de Toni Morrison :

" Nathalie,

Pour le héros de ce livre, c'est quand la guerre est finie qu'il faut commencer à se battre.

John. "