| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Thomas Bernhard [Autriche] | |
|
+13Marie darkanny eXPie Maline coline Marko Elise bix229 tom léo Cachemire Arabella kenavo K 17 participants | |
Auteur | Message |
---|
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Thomas Bernhard [Autriche] Lun 27 Avr 2009 - 19:44 | |
| J'ai déplacé vos commentaires sur la pièce MINETTI dans la section du théâtre, pièces vues par les Parfumés: ici | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Thomas Bernhard [Autriche] Lun 27 Avr 2009 - 19:45 | |
| - kenavo a écrit:
- J'ai déplacé vos commentaires sur la pièce MINETTI dans la section du théâtre, pièces vues par les Parfumés: ici
Merci Kenavo! | |
| | | Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
| Sujet: Re: Thomas Bernhard [Autriche] Ven 11 Déc 2009 - 18:01 | |
| Ne sachant pas pour combien de temps cette page restera disponible sur le web, je vous l'indique quand même pour les photos de Thomas Bernhard, de sa voiture et de sa maison (scrollez jusqu'en bas de l'écran). | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Thomas Bernhard [Autriche] Ven 11 Déc 2009 - 20:57 | |
| | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Thomas Bernhard [Autriche] Ven 11 Déc 2009 - 21:00 | |
| Alors comme ça, il aimait plus son 4x4 que les Autrichiens, Thomas Bernhard ? | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Thomas Bernhard [Autriche] Sam 26 Mar 2011 - 20:32 | |
| L’origine La cave Le souffle Le froid Un enfant
Il s’agit de cinq écrits autobiographiques, des écrits courts, chacun faisant environ 100 pages. Le premier, L’origine raconte les années d’internat de l’auteur, entre 1943 et 1946. D’abord soumis à l’idéologie nationale socialiste, sous la coupe d’un maître d’études sadique, il revient ensuite sous la tutelle catholique, avec le même genre de pratiques, et la même souffrance chez l’adolescent qui raconte ces années terribles.
Le deuxième récit La cave, narre la façon qu’a trouver le jeune homme d’échapper à cet enfer, en effectuant un apprentissage dans un magasin alimentaire dans un quartier misérable, travail pénible, fatiguant, mais paradoxalement c’est à cette période de son enfance et adolescence qu’il semble avoir été le plus heureux, ou le moins malheureux.
Mais cette époque s’achève par l’entrée dans la maladie, d’abord une grave pleurésie, suite au travail dans le froid et à un défaut de soin, puis contaminé il devient tuberculeux, placé dans une institution spécialisée, ce qu’il raconte dans Le souffle et le froid. Soumis à des médecins incompétents et presque sadiques, il vit là des années terribles, entouré par la mort.
Dans Un enfant nous retournons dans la petite enfance, chronologiquement nous sommes avant que ne débute L’origine.
J’avais déjà lu deux livres de Thomas Bernhard et assisté à deux pièces de théâtre, je connaissais donc déjà son écriture, et un peu son univers. Mais ce cycle de cinq récits a été une véritable révélation. C’est très sombre, désespéré, noir, mais en même temps le grand talent, l’écriture incroyable, circulaire, en volutes, de l’auteur m’a fait passé de merveilleux moments, avec un plaisir infini. Le plaisir d’être en contact avec une œuvre essentielle, écrite tout simplement parce qu’elle ne pouvait pas ne pas l’être, chaque mot, chaque phrase procèdent d’une nécessité, coulent l’une de l’autre. De la véritable littérature écrite par un homme infiniment blessé, confronté à des expériences terribles qui les transmute en mots, qui en fait quelque chose de magnifique, et qui ne peut que toucher et faire réagir le lecteur. Sincère et construit, spontané et pensé, son art est vraiment singulier, difficile d’en trouver un équivalent.
Un très très grand moment de lecture.
| |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Thomas Bernhard [Autriche] Mar 12 Avr 2011 - 19:27 | |
| L'origine
Hélas hélas hélas j'aurais voulu aimer ce livre tant le sujet m'intéressait. L'auteur retrace une partie de sa vie de jeune garçon de 13 ans en 1944 en Autriche à Salzbourg, copieusement bombardée. Thomas Bernhard est alors interne dans un établissement tenu par un nazi, les méthodes vont de pair. L'internat sera à la chute du 3ème reich converti en établissement catholique, les méthodes d'enseignement et d'éducation ne varieront guère....
C'est ce que tente de nous démontrer Thomas Bernhard tout au long du livre de même qu'il essaiera de nous montrer toute l'hypocrisie de la population salzbourgeoise, empêtrée dans un catholicisme de rigueur et de croyances national-socialistes bien ancrées. Au chapitre suivant il s'attaque alors à l'éducation (les procréateurs sont montrés du doigt, honte à eux) qui pourrit et anéantit les jeunes esprits ainsi que le lycée qui ne fait qu'accroitre le pourrissement et l'anéantissement commencé par les procréateurs.
Certes Thomas Bernhard a vécu des années proches de l'enfer à la fois dans cet internat et dans cette ville de Salzbourg, l'éducation à base de taloches dans cette école qui n'aurait jamais dû exister et surtout son abominable directeur.
Mais là où s'arrêtent définitivement ma compassion et mon empathie pour cet auteur, c'est quand ce livre se résume à une véritable logorrhée où les phrases et les pages sont bourrées de répétitions, il assène, martèle et finalement ressasse (je ne vais quand même pas dire qu'il radote) les mêmes choses sur des pages et des pages et cela sans le moindre essai pour illustrer d'une façon un peu plus intime son propos(après tout il s'agit d'une biographie), c'est devenu très vite indigeste et finalement ça ne touche pas son but.
Je comprends sa rage mais je ne la partage pas uniquement à cause de son style et de sa volonté à tout prix de nous asséner les mêmes paroles. Lui qui parle d'endoctrinement, finalement que fait-il d'autre avec un tel discours qui manque totalement d'ouverture, il n'interroge jamais, il utilise à foison la répétition, sa démonstration est vaine, en tous cas pour moi.
ça n'a pas été une lecture agréable, je ne poursuivrai pas plus loin ma connaissance de cet auteur.
Dernière édition par darkanny le Ven 15 Avr 2011 - 19:26, édité 1 fois | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Thomas Bernhard [Autriche] Mar 12 Avr 2011 - 20:09 | |
| Si tu n'as pas aimé celui-ci, il vaut mieux que tu ne lises pas les autres, le style très particulier de Bernhard, fait de longues phrases, sans paragraphes, avec de nombreuses répétitions va te rebuter dans les autres livres aussi encore plus. Il faut arriver à rentrer dans ce rythme, qui est une sorte de paysage intérieur, heurté, comme blessé, dans lequel l'auteur revient en permanence sur les aspérités qui font mal, pour se blesser encore plus. C'est vraiment une écriture et un univers très particuliers, dans lesquels on peut vraiment ne pas entrer. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Thomas Bernhard [Autriche] Mar 12 Avr 2011 - 20:17 | |
| C'est vraiment l'impression que j'ai eue, une forme de discours qui m'est apparue à sens unique et servant uniquement la cause de l'auteur. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Thomas Bernhard [Autriche] Mar 12 Avr 2011 - 20:20 | |
| Arabella, avec ta passion pour la musique classique, et aussi le piano, je ne sais pas comment tu éprouve Glenn Gould, en tout cas, si tu aimes et avec ton nouveau intérêt pour Thomas Bernhard, Le naufragé devrait être un livre pour toi: il a écrit sur Glenn Gould et le rythme de ses phrases te donne l'impression d'entendre la musique de Gould.. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Thomas Bernhard [Autriche] Mar 12 Avr 2011 - 20:23 | |
| Décidément Kenavo, tu ne changeras jamais. Bernhard a en effet très bien écrit sur la musique, je ne connais pas encore le livre que tu cites, mais je le note, pour un jour prochain. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Thomas Bernhard [Autriche] Mer 13 Avr 2011 - 5:25 | |
| - Citation :
- c'est quand ce livre se résume à une véritable logorrhée où les phrases et les pages sont bourrées de répétitions, il assène, martèle et finalement ressasse (je ne vais quand même pas dire qu'il radote) les mêmes choses sur des pages et des pages
Oui..moi j'aime bien! et j'aime bien qu'Arabella explique ce style d'écriture par ces mots: - Citation :
- paysage intérieur, heurté, comme blessé, dans lequel l'auteur revient en permanence sur les aspérités qui font mal, pour se blesser encore plus
Au début, j'ai pensé lire le récit de quelqu'un de très jeune et très en colère.Qui se demande toujours si on a compris ce qu'il veut dire! Du coup, j'ai regardé de plus près les dates d'écriture.. Non , il n'était plus très jeune mais la colère et la hargne semblaient toujours aussi fortes. On a l'impression de pénétrer dans des pensées , répétitives, envahissantes, encombrantes,qui se télescopent qu'il faut impérativement cracher sans en couper une seule. Mais en fait, je suppose le style très calculé et travaillé. Après, c'est vrai qu'à lire trop longtemps, c'est légèrement indigeste, je fais des pauses ! Ce matin, je lisais Luchini dire qu'il envisageait qu'après Céline et Muray, il envisageait de faire des lectures capables d'être assez rébarbatives pour que personne ne vienne Cioran, Thomas Bernhard.. Si je suppose le style très travaillé, c'est que j'ai lu la préface de Jean Marie Winckler qui m'en explique un peu plus sur cette écriture très singulière: Ecrire, c'est aussi choisir de continuer à vivre, à penser, en attendant, sans être dupe. Le souffle de l'oeuvre bernhardienne est la réponse formelle à ce paradoxe: les phrases interminables, même en allemand, langue pourtant propice aux structures grammaticales complexes, refusent de sombrer dans le silence de leur propre anéantissement; les mots envahissent le moindre recoin de la page, comme pour empêcher le vide d'y pénétrer; les mots composés les plus funambulesques reflètent les fragiles tentatives de l'esprit cherchant à recomposer le monde dans l'idée. En même temps, le recours systématique à l'hypertrophie vient se conjuguer à une syntaxe volontairement pesante, accumulant adverbes et superlatifs, pour suggérer la dimension grotesque de toute entreprise verbale .... Peut-être faut-il prendre Thomas Bernhard très au sérieux quand il déclarait, comme Kafka, qu'il éclatait de rire en lisant ses propres écrits.Pour l'instant, je suis dans La cave, et j'aime toujours! | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Thomas Bernhard [Autriche] Mer 13 Avr 2011 - 9:11 | |
| Extrait de l'Origine
La société ne songe nullement à éclairer et, dans toutes les conditions, dans tout pays et dans toute forme d'état, les gouvernements sont intéressés à faire en sorte que la société qu'ils gouvernent ne soit pas éclairée, car s'ils éclairaient la société qu'ils gouvernent, il ne faudrait pas beaucoup de temps avant qu'ils ne soient anéantis par cette société qu'ils auraient éclairée.
Des fois que vous n'ayez pas compris cet argument imparable, voici la phrase qui suit.
Durant des siècles la société n'a pas été éclairée et il viendra de nombreux siècles sans lesquels la société ne sera pas éclairée parce qu'éclairer la société serait anéantir ses gouvernements. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Thomas Bernhard [Autriche] Mer 13 Avr 2011 - 9:16 | |
| Il n'est pas fait pour plaire à tout le monde Bernhard, et quelque part c'est aussi volontaire. Ce style, en effet, fait de ressassement, de répétitions, de retours, peut paraître artificiel, faux, et j'avoue que dans certaines de ces oeuvres j'ai pu le ressentir de cette façon. Je comprends donc que l'on rejette. Mais dans ces livres autobiographiques j'ai eu la sensation que c'était la seule façon possible d'exprimer ce qu'il avait vécu, et qui était impossible à digérer, qui à chaque instant revenait et faisait mal. Et cette expression qui paraissait si peu naturelle, était la seule possible et finalement la plus authentique. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Thomas Bernhard [Autriche] | |
| |
| | | | Thomas Bernhard [Autriche] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|