Safy Nebbou

A part le titre dont l'emprunt m'a refroidie j'ai été scotchée. Frot et Bonnaire sont superbes dans leurs rôles et c'est surprenant de les voir ainsi se faire face. Beaucoup d'émotion (qu'a-t-il fait d'autre que vous auriez vu Safy Nebbou?).

Babelle a écrit:

A part le titre dont l'emprunt m'a refroidie j'ai été scotchée. Frot et Bonnaire sont superbes dans leurs rôles et c'est surprenant de les voir ainsi se faire face. Beaucoup d'émotion (qu'a-t-il fait d'autre que vous auriez vu Safy Nebbou?).

Il avait fait "Le cou de la girafe" avec Sandrine Bonnaire et Claude Rich inspiré d'un fait divers et avec certaines thématiques communes.

Et un segment du film "Enfances" qui racontait l'enfance de réalisateurs comme Orson Welles, Jacques Tati, Bergman, Hitchcock...

J'ai raté Le cou de la girafe mais je ne regrette pas d'avoir revu L'empreinte. Sur l'incohérence scénaristique, bien d'accord, quand on aperçoit le bébé dans les bras de sa mère à la maternité, on ne peut s'empêcher de se poser la question. Aucune ressemblance possible avec la petite fille de 7 ans. C'est d'ailleurs ce qui donne du piment au film, à savoir que les traits de la fillette réveillent l'attention de la mère sur la représentation intime qu'elle seule pourrait s'en faire.
Je n'avait même pas vu la référence Hitchcockienne en coulisse moi (quel titre à revoir?).
aeriale, tu as raison, quel retournement de situation dans le profil qu'on donne à voir de la psychologie des deux femmes, le basculement est spectaculaire.

J'avais complètement oublié que j'étais intervenue sur ce fil. Forum labyrinthique.

Peu à ajouter à ce que vous avez déjà bien dit.
L'histoire est assez capillo-tractée (pas tant si on y voit une sorte de fable) mais le film vaut surtout pour l'interprétation des actrices. Frot et Bonnaire sont très convaincantes, surtout la seconde, au jeu tout en nuances.

Spoiler:

La scène très réussie du ballet m'a tout de suite évoqué celle du concert dans l'Homme qui en savait trop, d'Hitchcock, où musique oppressante et, ici, corps des danseurs bloquant les regards par intermittence exacerbent l'angoisse.
Quant à la dernière séquence,

Spoiler:

J'ai bien aimé ce dernier film de Safy Nebbou avec Berling père et fils. Il propose une réflexion morale et une esthétique plutôt originales sur le thème classique de l'enlèvement qui tourne mal. On peut tiquer sur le point de départ et quelques artifices de scénario qui peuvent laisser sceptique mais cette histoire est très prenante, parfois oppressante et dérangeante, très bien filmée avec cette atmosphère paisible de forêt et de cours d'eau qui contraste avec la violence du huis clos dans ce cabanon où une enseignante est retenue captive par 2 élèves qui ont voulu lui donner une leçon...

La plupart des fictions sur ce sujet finissent dans le sordide alors que Saffy Nebou en fait un récit d'apprentissage et de passage à l'âge adulte pour cet adolescent dépassé par les événements. Tout dépend de son attitude, de ses choix, de sa compassion ou de ses pulsions, de sa maîtrise ou de sa peur. J'ai été touché par son cheminement qui était très casse gueule et dont le résultat m'a agréablement surpris.

Emile Berling a une vraie présence à la fois angélique et inquiétante. Je le trouve plus intéressant que son père qui semble souvent en dehors de ses films avec un ton monocorde qui donne le sentiment d'un texte récité. Reste que ce qui se joue entre eux à la fin est émouvant et intense.

Pas un très grand film mais un suspens tendu et une résolution satisfaisante.