Vincent Engel [Belgique]

Merci Kenavo pour ton gentil commentaire

Il aura au moins eu une lectrice sur ce forum

Epi a écrit:

Il aura au moins eu une lectrice sur ce forum

faut jamais désespérer pour les fils qu'on crée..

kenavo a écrit:

Epi a écrit:

Il aura au moins eu une lectrice sur ce forum

faut jamais désespérer pour les fils qu'on crée..

Non, non, je ne désespère pas, et je ne ferais pas de crise si personne d'autre ne le lit

Moi, en tout cas, je continue

Epi a écrit:

Moi, en tout cas, je continue

je pense que c'est le plus important.. j'aime bien si d'autres parfumés s'inspirent des livres que j'ai aimé.. mais même si ce n'est pas le cas - je ne vais pas me lasser de lire, de vous en parler, d'ouvrir des fils, de partager mon enthousiasme, de bavarder.. en fait, je pense que je suis en train de flooder là.. aussi une de mes occupations sur ce forum

kenavo a écrit:

je pense que je suis en train de flooder là.. aussi une de mes occupations sur ce forum

Je ne m'en plaindrais certainement pas

Les absentes



Résumé du livre
Le second volet de la grande fresque familiale Retour à Montecchiarro. Dans la Toscane du XIXe siècle, Gioacchino Bruchola et Domenico Della Rocca suivent deux parcours différents tout en faisant des rencontres communes de vie, d'amour et de mort. Un siècle plus tard à Venise, Baptiste Morgan relit les aventures anciennes de ces familles qu'il n'a pas connues.
Source : Evène

Divisé en trois parties, Les absentes est le dernier des romans composant la fresque italienne de Vincent Engel. Nous connaissons donc déjà plus ou moins les deux premières histoires, mais ici, l’auteur s'est attaché plus particulièrement à la psychologie des personnages principaux, Gioacchino Bruchola (1833-1889) et Domenico Della Rocca (1850-1919) et les développe considérablement.

Ainsi, nous découvrons l'origine de la haine des Bruchola pour les Della Rocca, du point de vue de Gioacchino Bruchola. Nous suivons Gioacchino, depuis son enfance, et tout au long de sa vie d'homme, devenu maître du domaine qu’il mènera à la ruine, ses errances à travers le pays, sa déchéance, sa vie de criminel, jusqu’à son retour en Toscane et son geste fatal, l'assassinat du père de Domenico.

Citation :

« Dans les premiers temps, Gioacchino observa avec un étonnement qui se teinta rapidement de cynisme l’emprise qu’il parvint à prendre sur les êtres qui l’entouraient. Il songea que, pour beaucoup, la soumission était un confort. Ensuite, lentement, il perdit la conscience de cette triste vérité et choisit de profiter des êtres, remettant à demain l’espoir d’en rencontrer un –une, plutôt – qui contredirait cette règle médiocre et serait son égale. »

Vincent Engel fait un portrait terrible de ce petit propriétaire terrien, qui deviendra un monstre, pillant, violant, tuant, tout au long de sa vie qu’il a rendue misérable à cause d’une haine qui le nourrit et l'entraîne dans une spirale de crimes de plus en plus horribles. Sa vie est bâtie sur un mensonge, construit de toutes pièces pour briller aux yeux d’une société qu’il espère intégrer. Ce mensonge, à force, deviendra vérité à ses yeux et justifiera toutes les horreurs dont il se rendra coupable.

Dans la deuxième partie, c'est l’enfance de Domenico Della Rocca qui est racontée, après la mort de son père, et surtout, la façon dont il vit l’absence de sa mère, Laetitia, le rapport qu’il a avec cet être aimé et disparu, qui l’accompagnera malgré tout, tout au long de sa vie et qu’il ne cessera jamais de rechercher.

Citation :

« Domenico était un enfant doux et silencieux ; reclus dans la propriété familiale, il ne comptait en dehors de ce cocon aucun ami, à l’exception du père Baldassare. Blond comme son père mais d’une stature plus frêle qu’il devait à sa mère, le teint pâle, le visage grave, il inspirait une retenue même chez les paysans qui fréquentaient la maison. On l’aimait, cependant, et d’autant plus qu’on lui devinait comme compagnie le chagrin causé par l’abandon de sa mère. C’était un sujet dont on ne parlait pas, chez les Della Rocca ; on avait dévoilé à l’enfant une partie de la vérité, sans fard, mais sans s’étendre non plus : sa mère était partie ; il ne fallait pas espérer son retour. »

Le contraste ne saurait être plus grand entre Domenico et Gioacchino. Et pourtant, ils sont marqués tous deux par l’absence d’une mère, leur histoire familiale est compliquée, sanglante. Mais leurs manques ont forgé leur caractère de façon opposée. Ces deux personnages, qui vivent à la même époque, se croisent mais ne se comprennent jamais. Ce qu'ils vivent est tragique et désespéré, et l’un décidera d’y mettre fin, pour faire taire cette souffrance qu’il ne supporte plus.

La troisième partie est contemporaine (1985) et introduit un nouveau personnage, Baptiste Morgan, étudiant en lettres.

Citation :

« Financé par son père, Baptiste logeait dans cet appartement, luxueux en comparaison des chambres habituellement occupées par ses congénères, depuis le début de ses études, trois ans auparavant. Il débutait ses licences ; dans dix-huit mois, il serait diplômé en lettres. Mais il savait déjà qu’il n’irait pas gonfler les rangs des enseignants où se retrouvaient la plupart des étudiants de cette section. Baptiste était plus ambitieux, même s’il s’efforçait de ne mêler aucun mépris dans cette échelle de valeurs ; son parcours scolaire ayant été particulièrement mouvementé, il entendait prouver à ceux qui avaient cru pouvoir le condamner au plus commun des avenirs qu’il irait au bout de ce que le cursus permettait : professeur d’université. Premier somment à atteindre. Mais ce n’était pas le principal ; depuis son enfance, Baptiste caressait un autre rêve, une passion plus dévorante, un autre espoir de triomphe : il serait écrivain. Pour cela, il écrivait et cherchait un éditeur, désespérément. »

Comme les deux personnages précédents, Baptiste entretient des rapports difficiles avec son père, sa mère se meurt du cancer, elle aussi est absente en quelque sorte, ou du moins, elle le sera bientôt.

Il accepte pourtant de partir à Venise, invité par un inconnu qui prétend pouvoir l’aider à publier son livre. Dans cette ville qu’il découvre et le fascine, il fera la connaissance de personnages qui ont l’air tout droit sortis d’un roman. Baptiste découvrira peu à peu leurs connexions avec les Bruchola et les Della Rocca dont il essaiera de retracer l’histoire. Il tentera de comprendre les liens complexes, peut-être imaginaires, de la famille de la jeune Letizia avec la Laetitia de Domenico. Est-elle une descendante directe ? Est-elle tout simplement folle ? Est-il vraiment amoureux d’elle ou bien de Candice, flûtiste belge rencontrée aussi à Venise ? Et qui est cet Asmodée Edern qui prétend faire son éducation ? Et Thomas Reguer qui a tenu à peu près le même rôle avec Candice un an plus tôt ? Une seule et même personne ? Sont-ils des fantômes qui auraient traversé le temps pour que l’histoire de la première Laetitia ne soit jamais oubliée ?

L’absence est le fil qui relie les trois histoires, l’absence des femmes dont Vincent Engel brosse de beaux portraits, émouvants et graves. Il livre dans ce roman une profonde réflexion sur les dégâts que peut provoquer la perte d’un être cher, sur la pression sociale qui pèse et peut détruire.
D’autres liens réunissent les trois histoires, la musique de Giacolli dont les partitions sont retrouvées et enfin jouées, ou le mystérieux Asmodée, et aussi, bien sûr, Venise, incontournable.

Ce livre clôt la saga italienne commencée avec Retour à Montechiarro. Certains secrets ne sont pas dévoilés, notamment l’histoire de Laetitia que nous ne connaissons toujours pas dans son intégralité. Elle est écrite pourtant cette histoire mais l’auteur a décidé de la garder dans ses tiroirs et de ne pas la publier, certains secrets dit-il doivent rester secrets. Un jour peut-être…

Une saga envoûtante, énormément de personnages qui ne sont jamais bâclés, même les moins importants et que nous retrouvons dans tous les romans, beaucoup d'informations sur l'Italie du XVIIIe siècle jusqu'à nos jours, de merveilleuses évocations de la Toscane et de Venise, un goût certain pour le romanesque, une écriture fluide, légère malgré la pesanteur du sujet, bref, un vrai bonheur parce qu'elle a été écrite avec passion, et que cela se sent.

Les romans composant l'ensemble italien :

Raphaël et Laetitia
Retour à Montechiarro
Requiem vénitien
Les absentes

J'en ai donc terminé avec cette série, mais pas avec Vincent Engel. Il a écrit beaucoup d'autres livres et j'en ai pour l'instant deux qui attendent dans ma PAL. Encore du bonheur en perspective, certainement.

Avant toute chose, je tiens à préciser que mon avis sera loin d'être impartial et certainement fortement influencé par le fait que j'ai eu et aurai encore cet auteur pour professeur. Je n'ai rien contre lui en tant que professeur et je n'ai eu aucun problème de mauvaises notes avec lui, mais j'apprécie peu certains aspects de sa personnalité, et notamment sa prétention injustifiée et disproportionnée, selon moi. (Voilà, c'est dit ^^)

Je n'ai lu que Requiem vénitien et Les angéliques.
En ce qui concerne Les angéliques, puisque ça n'a pas encore été fait, je vais recopier la quatrième de couverture:

13 juillet 1788: un terrible orage secoue la France du sud au nord, semant la désolation dans un pays déjà éprouvé par la sécheresse, la famine et les incuries de la Cour. Au fond d'un val perdu, le tyrannique vicomte Baptiste de Ruspin, châtelain de la Follye, tue l'un de ses paysans. Son fils Népomucène, jeune homme nourri de la lecture des philosophes, saisit aussitôt ce prétexte pour l'arrêter et mettre en place la société démocratique à laquelle il aspire. Entouré de quelques amis sûrs, il proclame, le 14 juillet 1788, la République d'Avau. Mais il est difficile de donner aux hommes ce qu'ils ne peuvent ou ne veulent pas recevoir. Durant cinq ans, sous l'oeil méprisant de son père emprisonné, Népomucène se bat contre tous, jusqu'à ce que la France républicaine découvre cette Follye isolée dans sa vallée, et la prenne sous son aile froide et sanglante...

Bien que le sujet m'avait semblé original, je n'ai pas aimé l'intrigue, et encore moins le caractère de Népomucène (je n'en reviens toujours pas qu'il ait dit vrai lorsqu'il nous avait dit aimer ce prénom en cours ) : prétentieux, trop sûr de lui et de savoir ce qui est bon pour les autres, bien qu'il finira par perdre ses illusions. La seule chose que j'ai un peu appréciée est la fin: réaliste et telle que je les aime (je ne vous en dirai pas plus, à vous de lire )

J'ai par contre beaucoup aimé Requiem vénitien: je rêve de visiter Venise et ce livre m'a fait rêver... L'insertion des lettres m'a beaucoup plu, étant une fan des romans par lettres, et l'alternance des villes et des intrigues également. Le thème de la musique, omniprésent dans ce livre, m'a aussi séduite. Les poèmes d'Alessandro Giacolli en début de certains chapitres sont magnifiques!

Néanmoins, je ne trouve pas ces romans plus extraordinaires que les romans à succès qu'il critique tant... Ce sont des livres divertissants, sans prise de tête, mais ce n'est pas ce que je qualifierais de "grande littérature"

Je ne connais pas du tout Vincent Engel en tant qu'homme et professeur, je n'ai donc aucun avis de ce côté là. J'aime ses livres et c'est ce qui m'intéresse d'abord. Ce n'est peut-être pas de la "grande littérature" mais c'est tout de même de la bonne littérature, pas moins bonne, par exemple, qu'un Gaudé, tant admiré partout. Mais c'est une question de goût tout ça

Oui, je n'avais pas vraiment voulu dire ça péjorativement, je me suis mal exprimée. J'aurais aimé connaître cet auteur juste en tant qu'auteur, mais je crois que mon avis sur l'homme lui-même m'influence et m'empêche d'apprécier pleinement ses livres, c'est pourquoi j'ai précisé ce détail au début :)

Mina M a écrit:

Néanmoins, je ne trouve pas ces romans plus extraordinaires que les romans à succès qu'il critique tant... Ce sont des livres divertissants, sans prise de tête, mais ce n'est pas ce que je qualifierais de "grande littérature"

S'il te repère, tu risques d'avoir de moins bonnes notes...

J'en ai entendu une très bonne critique. L'avez-vous lu ? Epi peut-être ?

Citation :

Le mariage de Dominique Hardenne

Maillard, Bizot, Hardenne : trois soldats chargés de nourrir les troupes. Malheureux rescapés d’une armée en déroute, sur une terre dévastée qui a perdu le goût de vivre, ce trio improbable va éclater en morceaux lorsque Maillard et Bizot seront tués à leur tour.
Dominique Hardenne est peut-être le seul survivant du désastre, alors en bon fermier, il veut rentrer chez lui. Mais la guerre est passée ici aussi, et au village il ne trouve que des corps, parfaitement conservés dans leur dernière posture et qui lui en disent beaucoup sur la vie qui s’est écoulée en son absence.
Ses parents sont à la messe, comme toujours ; Madame Amédée, l’ancienne bigote, est devenue tenancière d’un bordel ; Nathalie, la belle Nathalie, est là aussi… Dominique Hardenne veut comprendre mais doit lutter contre la folie qui le guette à force de solitude et de doutes.
Au milieu des corps figés des habitants du village et des fantômes de Maillard et Bizot, les deux frères d’armes dont il porte les reliques, Dominique Hardenne entre dans une course contre la montre : contre la pourriture des corps, contre la prolifération des insectes, contre la folie distillée par la solitude. Dans son refus de céder la terre aux cloportes, Hardenne ramène l’humanité à ses peurs et ses rêves fondamentaux.

Non, pas lu mais tu fais bien de remonter le fil, je l'avais un peu oublié
Il va falloir que je le remette sur ma liste !
Merci Nezumi.

De rien, le résumé m'intrigue et j'y jetterai un oeil à l'occasion!