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| Robert Walser [Suisse] | |
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bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Robert Walser [Suisse] Lun 16 Nov 2015 - 16:43 | |
| Il n' y a pas, il ne peut pas y avoir de grille de lecture concernant un écrivain tel que Walser. C' est vrai aussi pour Kafka qui connaissait en partie Walser et l' appréciait.
Walser était solitaire et introverti et il devint de plus en plus mutique. Il erra une grande partie de sa vie comme s' il fuyait quelque chose ou peut etre lui meme. Jusqu' au jour où la maladie qui depuis longtemps minait son équilibre mental, le fait s' arreter à l' hôpital psychiatrique de Waldau puis d' Herisau où il passa le reste de sa vie. Walser parlait de ce mal "comme d' une maladie mentale difficile à définir et, parait-il, incurable." Avec une étrange lucidité il se considérait comme un raté et sa vie comme une suite d' échecs. Il s' apparentait personnellement à des écrivains de l' échec comme Kleist, Keller ou Meyer, qui eux-aussi avaient eu des problèmes proches de la pathologie.
Et cette obsession de l' échec le poussa à accepter les taches les plus humbles, telles que larbin ou domestique. Et voulant échouer en tout, il acceptait en meme temps d' échouer dans la création de son œuvre. Il abandonna l' idée d' écrire des romans alors que c' était son projet initial, parce qu' il estimait que c' était une forme trop vaste pour lui. Alors meme qu' il avait peut etre des dons brillants.
Et dans cette volonté destructrice, on peut sentir le symptome de sa maladie. Elle révèle aussi la violence de ses contradictions qui le poussèrent à cesser d' écrire pratiquement ou de chercher une autre voie -une autre forme- qui tiendrait compte des limites qu' il s' est fixées. C' est sans doute à cause de tout cela qu' il fut très peu connu -et reconnu à son époque- sinon par des écrivains comme Kafka ou Walter Benjamin. Mais les problèmes que connurent les rares lecteurs de Walser à son époque restent sensiblement les memes pour les lecteurs d' aujourd' hui. (Mais je me trompe peut etre). Meme s' il est à présent reconnu, feté, célébré, je doute qu' il soit vraiment compris. Et je ne m' exclus pas de cette incompréhension. Meme si j' ai lu avec enthousiasme -un enthousiasme naif- L' Institut Benjamenta. Mais je n' ai pas renoncé non plus. On peut approcher et -peut etre- s' habituer à ce qui est très éloigné de soi -ou semble tel-. Et peut etre meme à renoncer à tout comprendre ou vouloir expliquer. C' est en tout cas ce que m' a révélé ma propre histoire de lecteur.
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| | | titine Envolée postale
Messages : 228 Inscription le : 24/09/2015
| Sujet: Re: Robert Walser [Suisse] Lun 16 Nov 2015 - 17:08 | |
| - Bix a écrit:
- Mais les problèmes que connurent les rares lecteurs de Walser à son époque restent sensiblement les memes pour les lecteurs d' aujourd' hui. (Mais je me trompe peut etre).
ça m'intéresse : sur quoi tu te fondes pour avoir une idée de la réception des livres de Walser par les lecteurs de son époque ? les critiques de l'époque ? où est-ce accessible ? quelle est sa maladie mentale ? | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Robert Walser [Suisse] Lun 16 Nov 2015 - 19:02 | |
| - titine a écrit:
- Bix a écrit:
- Mais les problèmes que connurent les rares lecteurs de Walser à son époque restent sensiblement les memes pour les lecteurs d' aujourd' hui. (Mais je me trompe peut etre).
ça m'intéresse : sur quoi tu te fondes pour avoir une idée de la réception des livres de Walser par les lecteurs de son époque ? les critiques de l'époque ? où est-ce accessible ?
quelle est sa maladie mentale ?
J' ai du mal à concevoir que l' œuvre de Walser ait trouvé un public et le succès. Sauf dans les milieux littéraires berlinois ou autrichiens. Kafka a lu Les Enfants Tanner. Il semble que Musil, Max Brod aient connu les premiers textes publiés. Il est donc possible que les premiers écrits de Walser aient eu un succès d' estime. Mais comment le public aurait-il pu avoir connaissance de ces microécrits qui furent trouvés après la mort de l' auteur et déchiffrés avant d' etre publiés ? D' autant que Walser avait abandonné l' idée d' écrire des romans et changé la forme et le contenu de ce qu' il écrivait. Il me semble que Walser, comme Hölderlin, Kleist, Kafka et quelques autres étaient vraiment des figures uniques, inexpliquées et qui souffraient tous d' une faiblesse existentielle. Je pense que cette catégorie d' écrits est une forme de poésie et comme telle, appréhendée ou non. Peut etre aussi, les premiers romans et les textes qu' il écrivit avant de se taire publiquement. La vision qu' il avait du monde et de la "réalité" littéraire était celle d' une création imaginaire personnelle, et intuitive. Ses personnnages ne sont qu' effleurés, presque immatériels et traversent une réalité tout aussi mouvante. Lui-meme cherchait à passer inaperçu. Et les traces de Walser étaient si légères qu' elles ont failli s' effacer. Walser écrivait dans un de ses poèmes que "Chaque jour est un spectacle incompris." Et la perception de ses écrits pourrait s' appliquer à cette définition. Mais ce n' est pas certain. Quant à sa maladie, je ne pense pas qu' on se soit interessé à la diagnostiquer ni qu' on lui ait donné un nom. | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Robert Walser [Suisse] Lun 16 Nov 2015 - 20:11 | |
| - titine a écrit:
- "jugement rapide", je ne pense pas : j'ai passé tout le temps de ma lecture à peser le pour et le contre concernant l'écriture et le ton de ce livre, de cet écrivain.
en revanche, oui, j'ai exprimé de façon succincte (rapide donc) un sentiment persistant de malaise diffus par rapport à la façon d'évoluer et de se s'exprimer du personnage principal. en d'autres termes, et pour appeler un chat un chat, la sensibilité de Walser ne me convient pas, vu sous l'angle "d'individu (lui)à individu (moi)", que ce soit lié à l'époque ou, indépendamment de l'époque, à son tempérament. tu dis que cela ne tient pas à l'époque mais à une question de tempérament. je crois que cela tient quand même aux deux : il y a clairement une divergence au niveau des tempéraments (lee héros Simon a un tempérament à la fois asocial et expansif) mais je ne pense pas que si Walser vivait aujourd'hui il écrirait de la même façon, l'écriture me semble pas mal "vieillotte", qui écrit comme ça aujourd'hui ? je n'ai jamais dit que R Walser n'avait pas d'"esprit littéraire". il l'a, avec ce livre (pas lu d'autres livres, je lirais bien "la promenade", qui me plairait peut-être plus) on est en plein dans la littérature : Walser révèle son moi profond en long, en large et en travers, de façon très détaillée - et intéressante (sa lucidité, comme tu dis justement - ce que j'ai rangé dans le "pour Walser" en cours de lecture), mais pas du tout finement à mes yeux (tu parles de "candeur", moi c'est : "gros sabots et sentimentalité" - j'ai rendu le livre à la bibliothèque, sinon je citerais un passage à l'appui). quand tu parles de son caractère "pas commun", que veux-tu dire ? son instabilité, son introspection quasi-permanente ? soit un caractère précisément qui prédispose à la littérature. alors ce n'est pas un caractère pas commun "mais" littéraire, mais plutôt un caractère pas commun "et" littéraire. et quand tu dis qu'il reste lui-même, ça ne signifie absolument rien pour moi. chacun reste fidèle à lui-même. ça serait une qualité d'écrivain la fidélité à soi ? vois pas. et enfin, quand tu écris "mais littéraire" on dirait que le caractère littéraire du livre devrait recouvrir/faire taire tout ressenti personnel mitigé par ailleurs. pas pour moi, je fais la part des choses : littéraire oui (puisque ça parle de soi), un chef d'oeuvre de la littérature non (ça parle de soi mais pas de la meilleure façon).
Robert Walser s'est lentement hissé à la facture de ce qui fait l'essence d'un classique. Cela tient sans doute à la versatilité de sa plume et des styles littéraires qu'il a employés avec créativité. Bix229 l'expliquera sans doute mieux que moi et avec des images étoffées. Pour ma part, La promenade fut un graal dans ma quête de lecteur. Je n'ai toujours pas lu Les enfants Tanner et après avoir lu quelques recueils de nouvelles de sa part, j'ai vu que sa vision de la prose différait de la mienne, du moins en termes d'attentes de lecture. Ceci étant dit, il maîtrise la prose d'une manière plutôt exceptionnelle. Quand nous nous destinons à la lecture et à la connaissance du monde littéraire qui demeure quand même assez vaste, nous en venons à modifier notre regard. Pour ce qui est d'interpréter abusivement sur l'usage des mots, mettons cela sur le compte d'aimer manier la plume et laisser une certaine indétermination de forme et de finalité. Alors, de m'obstiner sur l'usage d'un «mais» ou d'un «et» n'y changera que noise. Pour ce qui concerne Robert Walser, lorsque je dis qu'il est irrémédiablement lui-même c'est que quitte à être un peu ronflant sur la forme et les traits d'esprit, il n'en démontre pas moins une certaine forme d'humour. Après tout, qu'est-ce qui empêche Goethe d'être un classique encore lu de nos jours et apprécié? Donc, de conclure rapidement sur l'écriture de Walser et ne pas l'apprécier pour ce qu'elle est m'apparaît manquer un peu de sagesse par rapport à ce qui a fini par s'exprimer et sortir de lui. Je ne saurais décrire le statut de Walser au sein de la littérature. Cependant, je crois qu'il est devenu un classique un peu de la même façon que Fernando Pessoa a fini par s'imposer à l'esprit des écrivains qui l'utilisent et le récupèrent dans leurs exposés sur la littérature. Fernando Pessoa est devenu une référence pérenne chez les écrivains au Québec notamment. Là-dessus, il faut anticiper un peu l'effet «avant-garde». Robert Walser pourrait sembler un peu daté à l'instar d'un Goethe, après tout il a écrit en langue allemande et nous connaissons un peu le legs culturel de cette contrée, mais ce qui a fini par se traduire en forme est devenu une sorte de pratique consacrée et révérée chez les écrivains de la garde montante. Bix expliquait un peu le «hype» de la posture d'écriture de Walser qui conduisait irrémédiablement à l'échec. Plus près de chez nous, le Français et québécois d'adoption Patrick Tillard a écrit un texte sur les écrivains négatifs. Nous touchons d'un peu plus près la particularité du cas Walser. De façon plus accessible, il est possible de se référer à l'écrivain Enrique Vila-Matas qui navigue au gré d'un panthéon personnel d'écrivains issus de cette mouvance...
Dernière édition par jack-hubert bukowski le Lun 16 Nov 2015 - 22:36, édité 1 fois | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Robert Walser [Suisse] Lun 16 Nov 2015 - 21:23 | |
| Oui, il y a de l' humour chez Walser comme chez Kafka, meme si ça ne parait pas toujours évident. Oui, on peut aussi considérer que Walser est devenu un classique. Meme si trop en avance ou trop en retard comme on l' a jugé en son temps. Mais il faut tenir compte de la logique de la création et de sa subjectivité.
Hermann Broch écrit : "l' artiste, lié à la logique de ses moyens de représentation (qui recelent également le principe de toute évolution artistique) est sans cesse poussé toujours davantage dans l' ésotérisme et qui finalement en vertu de la plus pure honneteté artistique parle d' un langage subjectif qui n' est compréhensible que par lui seul." Ce qui signifie pour moi, que plus un artiste est personnel et créateur, et plus il risque d' etre quelque peu hérmétique pour ses lecteurs. Du moins sr le moment. De sorte que les artistes qui comptent ne sont souvent reconnus que bien après leur mort. Ce qui est le cas de Pessoa et de quelques autres. Ou meme pas du tout reconnus. En meme temps, le phénomène Pessoa, qui est quand meme auss l' objet d' un emballement médiatique, permet de comprendre comment le commun des lecteurs peut entrer dans un univers qui autrement risquerait de lui rester inconnu. La façon de lire évolue mais avec un temps de retard et un décalage qui nuisent forcément à l' œuvre, perdue dans l' inflation de l' édition, des best sellers et des prix littéraires. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Robert Walser [Suisse] Lun 16 Nov 2015 - 21:30 | |
| - jack-hubert bukowski a écrit:
- Donc, d'ergoter sur l'écriture de Walser et ne pas l'apprécier pour ce qu'elle est m'apparaît manquer un peu de sagesse par rapport à ce qui a fini par s'exprimer et sortir de lui.
Je ne sais si "ergoter" a le même sens des deux côtés de l'Atlantique mais ça peut ne pas bien passer (ne pas être bien reçu), surtout si tu relances le sujet. et c'est un des intérêts du forum de ne pas être trop binaires, de pouvoir trouver des formes différentes de bon et de moins bon, d'autant plus (peut-être) quand une impression ne cadre pas parfaitement avec des lignes directrices que, pour simplifier encore, on pourrait réduire au cadre des études littéraires. | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Robert Walser [Suisse] Lun 16 Nov 2015 - 22:15 | |
| Animal,
Je vous remercie pour relancer les lignes directrices. Tout d'abord, si je m'adresse à quelqu'un c'est que souvent j'estime que ça vaut la peine d'échanger avec cette même personne. Donc, oui, j'ai parlé de jugement rapide. Je venais de citer un extrait et bon, vu que cette même personne s'est intéressée de près à une oeuvre de Walser, je voulais encourager un questionnement que je juge pertinent (et c'est différent de juger en soi) autour de la notion d'écriture à l'oeuvre chez Robert Walser.
Par la suite, oui, j'ai persisté en parlant d'ergotage. On ne s'adressait pas à l'objet de ce que je tentais de soulever. Et j'ai trouvé que la critique à l'encontre de Robert Walser était quelque peu gratuite et traduisait plus un état d'incompatibilité de lecture sur le moment. Je comprends qu'on ne puisse pas aimer et qu'il s'agisse un peu d'affinités électives pour faire référence indirectement à l'oeuvre de Goethe.
À la conclusion du commentaire de titine en réplique à mon commentaire, je n'ai pas nécessairement senti que l'on touchait à ce qui reste à l'intérieur des éléments d'une discussion. On me prête des intentions que je n'ai pas (en commentant copieusement ce que je venais d'écrire et en interprétant abusivement l'objet de mon intervention). J'admets encourager une forme de polémique pour encourager à remettre en question sa propre façon de voir les choses.
Afin de mieux revenir à l'objet de la discussion, autour de l'écriture «vieillotte», la littérature est une pratique de l'écriture qui recourt à l'intertextualité. Un écrivain aura beau vieillir de par la plume qu'il a utilisée au cours de son époque, son oeuvre arrive tout de même à communiquer avec les esprits modernes fût ce par des manières détournées. Que ce soit par le fragment, une tournure de phrase, une citation indirecte ou tout autre procédé de référence, les écrivains prennent part à une communauté qui s'inscrit au fil du temps. Donc, qu'on soit écrivain ou pas, ou de cette communauté des lecteurs, il y a des choses qui se transmettent. Et oui, il y a un peu un côté «iconoclaste» qui vient avec le fait d'assumer une posture d'écriture comme le fait Walser,et/ou de la reprendre à son corps défendant. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Robert Walser [Suisse] Lun 16 Nov 2015 - 22:24 | |
| on ne va quand même pas se causer à la cinquième personne. le problème dans ta reprise du sujet c'est qu'il y a un gros risque de faire passer le questionnement à la trappe en ne laissant à la surface que l'impression de l'ergotage (polémique). pour la transmission il y a une part d'individualité et les parcours ne sont pas tous les mêmes. (et on peut tous diluer et remuer nos façons de voir). | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Robert Walser [Suisse] Lun 16 Nov 2015 - 22:41 | |
| Après réponse et relecture, j'ai édité mon message. J'ai repris l'esprit de mon intervention en utilisant des expressions de façon plus judicieuse. Que l'on me comprenne bien ici, ce qui passe de l'esprit à l'écrit ne modifie aucunement ma façon de penser, c'est juste dit autrement. Je l'ai fait dans un but constructif et j'ose espérer que vous l'entendez à la suite des échanges qui viennent de se passer ici. | |
| | | titine Envolée postale
Messages : 228 Inscription le : 24/09/2015
| Sujet: Re: Robert Walser [Suisse] Mar 17 Nov 2015 - 9:50 | |
| merci Bix pour tes développements en réponse à mes questionnements (quel lectorat de Walser à son époque ? quel diagnostic médical de sa maldie mentale ?). même si ça revient à dire : pas de lectorat, pas de diagnostic. et donc si pas de lectorat étendu de son temps, comment peux-tu dire que le lectorat de l'époque avait le même problème avec Walser que nous aujourd'hui ? une intuition ? l'intuition que ce bonhomme était énigmatique en soi, et que ça vaut quelque soit le temps ? pour ma part ce que je pointais chez son personnage n'était pas son caractère insaisissable, versatile mais plutôt le style de son expression, franche mais pas fine. ma réticence est donc toute formelle.
plusieurs points de divergence avec toi Jack-Hubert : 1 ce que tu vois comme de l'ergotage, je le vois pour ma part comme un effort pour s'approcher de ce que tu veux dire, qui n'est pas forcément explicite, et partant sujet à d'éventuels malentendus. 2 la question de savoir si Walser est un classique ou pas est absolument sans intérêt à mes yeux. 3 je ne comprends pas comment tu peux intervenir sur un commentaire d'un livre que tu n'as pas lu. enfin, je remarque que la "polémique" fait oublier que j'ai dit aimer beaucoup les passages de description de la nature ou de la foule (super description d'une soirée près d'un lac, dans la première moitié du livre). et me portent à lire "la promenade" de Walser.
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Robert Walser [Suisse] Mar 17 Nov 2015 - 16:06 | |
| Pour des raisons diverses je pense qu' un certain nombre d' écrivains, le plus souvent novateurs, ont et auront toujours du mal à etre connus à leur époque et de leur vivant. Sauf dans les milieux intellectuels. Ils ont besoin de médiateurs, de passeurs, d' amis. De gens qui tentent de réhabiliter un auteur meme après sa mort. En France, des écrivains comme Valéry Larbaud, des essayistes comme Marthe Robert, des traducteurs comme Clarisse Francillon, des éditeurs comme Nadaud ont joué ce role. C' est tant mieux, Il n' empeche que ces auteurs : Kafka, Joyce, Walser, Lowry, Blecher, Bruno Schulz, V. Woolf, Proust, Gombrowicz, Dagerman, Lezama Lima, Hans Henny Jahnn, Blanchot, Bataille, et d' autres ont un abord relativement difficile, ou meme dissuasif et qui ne disparait pas forcément avec le temps. Sans parler de la poésie, ni de la philosophie. Mais c' est aussi cette difficulté qui procure parfois des plaisirs durables. | |
| | | titine Envolée postale
Messages : 228 Inscription le : 24/09/2015
| Sujet: Re: Robert Walser [Suisse] Mar 17 Nov 2015 - 16:39 | |
| merci de partager ton expérience de la littérature Bix ce que tu dis des intermédiaires me parle pour Gombrowicz, dont je lis le journal en ce moment et qui rend hommage à un compatriote qui lui a fait une place dans la revue Kultura (publication de son journal), et a contribué à la traduction de ses livres en Europe globalement il ressort de tes phrases une bonne dose de sagesse
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| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Robert Walser [Suisse] Sam 21 Nov 2015 - 4:53 | |
| - titine a écrit:
- merci Bix pour tes développements en réponse à mes questionnements (quel lectorat de Walser à son époque ? quel diagnostic médical de sa maldie mentale ?). même si ça revient à dire : pas de lectorat, pas de diagnostic. et donc si pas de lectorat étendu de son temps, comment peux-tu dire que le lectorat de l'époque avait le même problème avec Walser que nous aujourd'hui ? une intuition ? l'intuition que ce bonhomme était énigmatique en soi, et que ça vaut quelque soit le temps ? pour ma part ce que je pointais chez son personnage n'était pas son caractère insaisissable, versatile mais plutôt le style de son expression, franche mais pas fine. ma réticence est donc toute formelle.
plusieurs points de divergence avec toi Jack-Hubert : 1 ce que tu vois comme de l'ergotage, je le vois pour ma part comme un effort pour s'approcher de ce que tu veux dire, qui n'est pas forcément explicite, et partant sujet à d'éventuels malentendus. 2 la question de savoir si Walser est un classique ou pas est absolument sans intérêt à mes yeux. 3 je ne comprends pas comment tu peux intervenir sur un commentaire d'un livre que tu n'as pas lu. enfin, je remarque que la "polémique" fait oublier que j'ai dit aimer beaucoup les passages de description de la nature ou de la foule (super description d'une soirée près d'un lac, dans la première moitié du livre). et me portent à lire "la promenade" de Walser. titine, Je pense que la discussion avec Animal a permis de soulever quelques points. Ce n'est pas la première fois que j'utilise cette expression. Étant sourd, ça m'arrive parfois de prendre quelques images, tentatives d'explication, qui ne sont pas toujours fidèles à l'esprit de ce que je veux dire parce que pas «politiquement correctes» dans un contexte entendant. Je trouve de plus, titine, que tu mets beaucoup d'emphase pour m'écarter de la discussion, alors qu'il y a peut-être tout simplement un premier contact à reprendre. Donc, l'ergotage n'est plus au point de discussion. J'essaie d'apaiser la teneur de ce que je soulevais. Je disais en gros de ne pas trop accrocher sur ce qui pourrait sembler démodé a priori dans l'écriture de Walser. Il a quelque chose à nous dire au-delà. J'ai senti un peu la même impression de lecture dans les quelques livres que j'ai lu de lui outre La promenade, et j'ai retrouvé ces commentaires chez les analystes de l'oeuvre de Walser. Donc, c'était vu comme une invitation à élaguer son oeuvre, à voir ce qui peut finir par nous «enrichir» en tant que lecteurs. Je sens tout de même que Walser t'intéresse et c'est pourquoi en tant que critique enthousiaste de l'écriture de Walser, j'essayais de t'inviter à défaire quelques «oeillères» au passage même si je me suis enfargé dans les fleurs du tapis. Mea culpa. | |
| | | titine Envolée postale
Messages : 228 Inscription le : 24/09/2015
| Sujet: Re: Robert Walser [Suisse] Sam 21 Nov 2015 - 16:51 | |
| je ne m'attendais pas à cet "épilogue", je suis agréablement surprise. après t'avoir lu, je me dis que comme tu as une longueur d'avance sur moi sur Walser, tes commentaires sont donc légitimes à propos de mon retour sur un de ses livres, d'autant plus que c'était pour m'encourager pour mes futures lectures de Walser à ne pas trop me focaliser sur ce que je percevais comme "démodé" au détriment de messages intéressants sur le fond, que j'ai bien perçus. j'espère qu'on aura d'autres contacts. | |
| | | ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: Robert Walser [Suisse] Sam 9 Jan 2016 - 21:03 | |
| Je découvre avec plaisir ces discussions sur Walser. Avec le recul, six mois après ma première lecture, je suis toujours obsédé par cette expérience. Il me tarde de lire autre chose de cet écrivain. En fait, j'ai l'impression qu'il a réussi à communiquer avec mon inconscient. C'est quelque chose de très étrange. | |
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| | | | Robert Walser [Suisse] | |
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