Un bon début, ça aide...

"La première chose que je peux vous dire, c'est qu'on habitait au sixième à pied et que pour Madame Rosa, avec tous ces kilos qu'elle portait sur elle et seulement deux jambes, c'était une vraie source de vie quotidienne, avec tous les soucis et les peines. Elle nous le rappelait chaque fois qu'elle ne se plaignait pas d'autre part, car elle était également juive. Sa santé n'était pas bonne non plus et je peux vous dire aussi dès le début que c'était une femme qui aurait mérité un ascenseur."

La vie devant soi, de Romain Gary (Émile Ajar).


J'ai mis ce début de roman, parce que je l'aime particulièrement, mais j'aurais pu mettre celui de plusieurs de ses autres livres. J'aime beaucoup cet auteur.

J'espère juste que ce n'est pas déjà passé (l'outil de recherche ne m'annonce rien, en tout cas).

Tu peux les mettre aussi les autres débuts, Nancy !

Meme s' ils ont été déjà cités ...

Je n'ai pas les livres avec moi.

Mais je les mettrai

Il est temps d' en venir à l' histoire de Sara, qui me rendit sa première visite peu de temps après que j' ai vu la Céleste Aglaé.
Puissé-je persuader qu' on peut etre trompé par les femmes, après quarante cinq ans, mais que jamais l' on n' en est aimé !
ou que si, par un phénomène, on l' est encore, ce n' est qu' un feu peu durable, dont la prompte et subite extinction laisse dans une obscurité profonde, l' ame navrée, flétrie, après lui avoir présenté la lueur vaine d' un bonheur solide et sans fin.

Restif de la Bretonne - Sara

On mourait jeune au 18e siècle et 45 ans, c' était déjà vieux !
Restif était contemporain de Sade mais sa façon naive d' aimer les femmes
me convient bien davavantage !

Nerval écrit de Restif :

L' amour occupait seul ses pensées et il lui eut meme sacrifié la gloire...
Si les passions sont moins subites à quarante ans, le coeur est beaucoup plus tendre.
L' homme a moins de fougue, de violence, d' emportement, mais en revanche, il aime avec abnégation et dévouement... Il veut recommencer
la vie et plus la femme aimée est jeune, plus aussi les émotions deviennent
vives et délicieuses

A ce qu' on m' a raconté, je me retrouvai à Liss grace à l' une de ces maladies foudroyantes qui se déclarent à tout coup.
Cela s' était produit en voyage. On m' avait sorti du train inconscient et brulant de fièvre, puis transporté à l' hopital.

Alexandre GRINE - L' écuyère des vagues.

Grine est une exception culturelle russe. Un romancier d' aventures.
Et l' Ecuyère des vagues (L' Age d' homme) est son livre le plus populaire.
Il sait nous faire voir un monde imaginaire, et ce récit a la légèreté des contes et poèmes pour enfants... Aux portes du reve !

Nos fusils sur l' épaule, nous marchions avec précaution, le vieux garde et moi, dans la foret vierge qui étale ses masses noires et compactes au pied des Karpates.
Les ombres du soir assombrissaient encore cet océan sans rivages de pins drus et sérrés, aucun frémissement dans les arbres, pas d' autre lumière
que de temps en temps un lambeau de la résille d' or mat que le soleil
couchant jetait encore sur la mousse et les herbes.

Leopold von SACHER-MASOCH - Le legs de Cain


Derrière le masochisme, il y a un écrivain, Leopold Sacher-Masoch,
1856-1895.
Né en Autriche et auteur de nouvelles, dont la Vénus à la fourrure.
Mais l' "inventeur" du masochisme était un docteur, Krafft-Ebbing,
après lecture des oeuvres de Sacher-Masoch...
Bref, lisez La Vénus à la fourrure, vous comprenderz mieux !

La plupart des "racontars" de Jorn Riel sont précédés d' un prologue
à l' ancienne et qui vous met tout de suite l' eau à la bouche.
Exemple :

... où l' on retrouve Lodvig en pleine déprime après la disparition de son fidèle Laban, où l' on en apprend un bout sur l' eau-de-vie de pigeon, et
où l' on découvre qu' un boeuf musqué peut en cacher un autre.

Alice, dans le recueil Le Canon de Lasselille

Ou encore :

... où l' on voit que Bjorken tient toujours ses promesses, que Fjordur a un coeur gros comme ça, et qu' il n' y a pas de bornes à l' altruisme de William le Noir, meme si au bout du compte, il est quand meme soulagé
qu' il n' y ait eu que vingt bouteilles...

Le Voyage de tous les dangers... Idem

Jorn Riel... C' est Jorn Riel... Suivez le fil.

bix229 a écrit:

Je me souviens qu' ils ont insisté pour que je vienne m' asseoir dans le salon et à quel point la pièce obscure m' a paru soudain menaçante, que
je me tenais dans l' embrasure de la porte de la cuisine un donut confiture à la main, moi qui ne mange jamais de donut confiture.

A.M. HOMES - Le Sens de la famille

Voilà le début d' un livre que je n' ai pas, mais que j' aimerai lire et
que je commanderai à ma bibliotèque.

Tu l'as fait Bix? Ce livre m'a été conseillé chaudement par ma libraire, je l'ai chez moi mais il n'a pas bougé depuis.

Peut-être ton avis changera la donne...

Non, Aériale, je ne l' ai pas lu.
J' attends qu' il paraisse en poche ou qu' il soit à ma bibliothèque, mais
c' est vraiqu' il fait partie des livres que j' aimererais lire !

Tout était pret ! La literie, les baluchons - une valise.
Dehors, un collie, les renes de son poney à la main, observait distraitement la maison et les quatre personnes debout sur la terrasse :
un homme, une femme, une autre femme, minuscule, presque naine -et
un peu plus loin, un garçon au crane rasé, qui ne ressemblait ni à un
homme ni à un enfant, avec sa bouche ouverte sur un étrage sourire vide
qui lui allait d' une oreille à l' autre.

Nirmal VERMA. - Le Toit de tole rouge (Actes Sud)
Que vous dire de Nirmal Verma, sinon que c' est des plus grands écrivains de langue hindi.
Que j' ai beaucoup aimé Un bonheur en lambeaux (Actes Sud).
Et que je vous parlerai de celui-là quand je l' aurai lu !

Citation :

Honorable lecteur, salut !
Et va te faire foutre.
Il y a plus long que les nuits. Que celle de Valpurgis, que celle sur le mont Chauve, que celle même des temps.
Plus long que les nuits sont les journées quand les journées restent vides et statiques, quand elles ne t’apportent rien d’autre que le temps qui s’écoule et les heures fatidiques de la bouffe et de la dorme. Elles ressemblent à des entonnoirs. T’as beau griffer les parois. Tu chutes en spirale.
Ah, que non : l’attente n’est pas trompeuse. Elle est stratifieuse. Te minéralise lentement de son calcaire sournois.

DIS BONJOUR A LA DAME
SAN-ANTONIO

Moi je dis bravo, j'en veux encore

Ne t' en fais pas, Rivela, Frédéric Dard, alias San Antonio était presque
aussi prolifique que Simenon...
Et pourtant, il buvait moins et avait connu moins de femmes que lui !

J'adore dans les cent un tonneau, San-Antonio la liberté qu'il y a, j'ai l'impression que c'est l'auteur qui c'est permit le plus de liberté dans ses livres, de dire ce qu'il pense sans hypocrisie
Quand on fait le compte les deux écrivains ils sont presque kif kif quand aux nombres de livres
C'est vrai que Simenon était un grand consommateur de femmes vu qu'il à passé sa vie chez les prostituées.

Il fut un temps, est-il dit dans les livres, où la nation islandaise ne possédait qu' un seul bien qui eut quelque valeur marchande.
C' était une cloche. Cette cloche était suspendue au pignon de la Logretta (Assemblée des chefs),
à Thingvellir, sur la rive de l' Oxara, attachée à une poutre sous les combles.
On la sonnait pour se rendre aux tribunaux, et avant les exécutions.
Elle était si vieille que nul ne savait son age avec certitude.
Il y avait beau temps qu' elle était felée et les anciens croyaient se rappeler qu' elle avait eu un son plus pur.
Mais toutefois, ils la chérissaient toujours.

Halldor LAXNESS

Je vous ai parlé récemment de Station atomique, que j' avais beaucoup aimé -malgré son titre-
un grand livre.
Laxness est un grand écrivain européen, et La cloche d' Islande est considérée comme son oeuvre
maitresse.
Traduction de Régis Boyer, toujours infatigable.